Archive for October, 2007

tout Proust

Sunday, October 28th, 2007

Bon j’ai assez cassé du sucre sur qui vous savez (et si vous cliquez, n’oubliez pas d’en revenir). Surtout que j’ai appris entre-temps qu’il était de gauche. Sans rire…

Bon, alors pour rehausser un peu le niveau, je ne m’empêcherai pas de vous filer un petit quiz: qui est l’auteur de ces lignes (légèrement tronquées pour que ce ne soit pas trop facile) et quel est le titre du livre? Si vous ne savez pas répondre mais que vous connaissez le nom de tous les sorciers de Poudlard, allez plonger dans un bain d’acide sulfurique en chantant le cantique des moldus…

-Pourquoi sont-ils si méprisants? (…) Ce n’est pas tellement bien de travailler…
-On leur a dit que c’était bien (…). En général, on trouve ça bien. En fait, personne ne le pense. On le fait par habitude et pour ne pas y penser, justement. (…) Les gens perdent leur temps à vivre, alors, il ne leur en reste plus pour travailler.
-Ce n’est pas plutôt le contraire? (…)
-Non (…) Ce que je veux dire, c’est qu’ils travaillent pour vivre au lieu de travailler à construire des machines qui les feraient vivre sans travailler.
-C’est compliqué (…).
-Non (…). C’est très simple. Ça devrait, bien entendu, venir progressivement. Mais on perd tellement de temps à faire des choses qui s’usent…
-Mais, tu crois qu’ils n’aimeraient pas mieux rester chez eux et embrasser leur femme et aller à la piscine et aux divertissements?
-Non (…). Parce qu’ils n’y pensent pas.
-Mais, est-ce de leur faute si ils croient que c’est bien de travailler?
-Non (…), ce n’est pas leur faute. C’est parce qu’on leur a dit: “le travail, c’est sacré, c’est bien, c’est beau, c’est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit à tout.” Seulement on s’arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent pas en profiter.
-Mais alors ils sont bêtes? (…)
-Oui, ils sont bêtes(…).

Un indice? L’auteur est mort d’épuisement… Ironie du sort…

La presse belge devrait être un plaisir…

Sunday, October 28th, 2007

Je m’apprêtais à faire un post sur le Brésil dont les bizarreries et les difficultés ne sont pas toujours évidentes à vivre au quotidien… Et puis, en ouvrant la Libre, je suis tombé sur ses fiches cuisines de philo… J’ai bien ri, et je suis sûr que vous rirez tout autant en lisant notamment ce petit paragraphe consacré à un philosophe intéressant du 3e siècle de l’ère chrétienne (donc un petit 1600 ans avant la république chère à un homme), Plotin:

La philosophie de Plotin est une doctrine de salut, d’ordre mystique. Pour lui, l’origine de toutes choses n’est pas l’Etre mais l’Un, totalité parfaite et surabondante d’où tout procède, à commencer par le Logos et l’Ame. Le Logos, ou Intelligence, est conscience de soi. On pourrait dire d’un autre point de vue que l’Un, parfait, doit forcément se connaître, et que cette connaissance de soi est le Logos. Cette Intelligence englobe les Idées de Platon, ce qui fait qu’elle se découvre à la fois une (il n’y a qu’une seule Intelligence) et multiple (il y a beaucoup d’Idées). Le Logos produit l’Ame universelle, principe actif qui donne vie à tous les êtres.

C’est clair qu’après la lecture de ce genre de réflexion, on va amener le plus grand nombre à l’étude des grands penseurs de la chose…

Ah et puis cette conclusion:

Avec Plotin, la recherche de la sagesse devient une quête du salut de l’âme. Cette théorie influença les Pères de l’Eglise, notamment saint Augustin. On en retrouve des échos dans les mystiques musulmane et chrétienne. Le désintérêt de notre société pour l’âme et l’au-delà nous a rendu la pensée de Plotin un peu étrangère, voire bizarre. Cela va-t-il durer ? Peut-être pas. Après tout, la mort est trop présente dans nos vies pour que l’on puisse toujours occulter ces questions.

Mais visiblement le salut de l’âme en Belgique passe avant la libération des enfants en centre fermé, comme me l’apprennent (était-il besoin) mes amis militants qui poursuivent la lutte aujourd’hui aux abords du camp de la honte (le 127bis à Steenokkerzeel)…

Heureusement, on est sauvé par Le Soir, qui lance un grand sondage:

Le dernier tome de Harry Potter sort cette nuit

* Je l’achète
* Je l’ai lu en anglais
* J’attends le film
* Je lirai le résumé
* Je dois d’abord lire les 6 autres tomes

Il n’y a curieusement pas d’option alternative genre “je m’en carre” ou “je préfère finir tout Proust”…
Deux positions pourtant largement plus intelligentes…
(oui je sais, je vais encore me mettre des mères de familles et des groupies du malingre à lunettes sur le dos; je m’en fous)

À propos, j’ai oublié de vous dire, il y a plusieurs mois que j’ai vu l’épisode avec le gobelet qui pête (traduction libre du “and the goblet of fire”)…

Et je réitère: je ne comprends pas l’intérêt… C’était nul, pas drôle, convenu, sans fond, sans message… Non, je vois pas…

7 petit nègres

Wednesday, October 17th, 2007

C’est l’histoire d’une poignée de salauds qui se retrouvent isolés et qui doivent tenter de survivre jusqu’à la fin de l’histoire…

Le scénario vaut Agatha Christie au niveau du suspense -il y a bien un “assassin”, mais, à la limite, ce n’est pas le plus important: ce qui est intéressant, c’est la manière et c’est la raison.

Comment et pourquoi chacun est éliminé…

Dans ce film de Marcelo Piñeyro, les personnages sont candidats à un poste d’exécutif dans une grosse boîte madrilène. Le piquant de la sauce est rehaussé par les manifestations anti-mondialisation (discrètes, mais jouant un rôle certain dans l’histoire) en bas de l’immeuble hyper-sophistiqué où ont lieu les dernières épreuves de sélection.

Qui va accéder au poste de (Salaud en chef)?

El Método
est un film relevé, subtil, qui ne fond pas (ou si peu) dans la caricature. Chaque candidat est éliminé impitoyablement, plus par les autres que par les psychologues (invisibles?) de l’entreprise, un par un, en commençant par les “moins” salauds…

À la fin de l’histoire, les deux derniers (prévisibles quand même) ont une espèce de petite chance de rédemption… Mais ils se sont montrés crapuleux pendant tout le film… Parviendront-ils à sortir de leur rôle de sales capitalistes libéraux sans scrupules pour sauver la petite chose qui semblait les retenir dans le clan des humains?

Sérieusement, ce film, qui pourrait être une pièce de théâtre ne pèche que par de rares détails (un acteur un peu faible sur la sélection -les autres sont parfaits -et puis son rôle d’hypocrite n’était pas facile du tout, il faut l’avouer).

À voir, pour les mêmes raisons que le Couperet de Costa-Gavras, mais avec ici plus de pertinence dans le sujet traité…

Les bourreaux entre eux, qui appliquent la loi du marché, de la concurrence, ont bien du mal à justifier de leur existence…

J’ai pas pu résister

Monday, October 15th, 2007

Quel est le point commun entre Fidel Castro et Stefan Edberg?

Ils sont tous les deux sponsorisés par Adidas…
(voir par exemple ici)

Bon d’accord elle est pas légère… Mais, ça lui apprendra aussi à enfiler des trucs capitalistes (d’origine belges, si je me souviens bien)… Je parle de Castro, pas d’Edberg…

Par contre, la grosse différence entre les deux, c’est que l’un a pris sa retraite à 30 ans, multi-millionnaire, adulé, révéré par tout le monde occidental pour ses coups de poignets magiques, alors que l’autre fait encore semblant de travailler à 80 berges, haï et conspué par les mêmes pour ses coups de théatre magiques aussi…

Comme disait Edberg, dans une pub pour Adidas: “It’s a job”. (il parlait du tennis, qu’il comparait avec testeur de matelas, joueur de trombone et essayeur d’ampoules)

Castro devrait demander un contrat à Adidas, sans doute…

C’était bien, chez Laurette…

Friday, October 12th, 2007

Ce matin, histoire de me donner une chance d’écouter une journaliste indépendante (voir le post précédent), je me branche sur tv5… Hop, le 13h de la retebef…

Ça m’a donné l’occasion de sourire (j’aurais bien ri, mais Giu dormait dans mes bras), à la vue de la future ex-ministre de la “Djustisss”, Onkelinx. Le gouvernement sortant de la violette a décidé qu’à partir de l’an prochain, les frais d’avocats de la partie gagnante seront pris en charge par la partie perdante…

Une socialisss qui annonce une aussi bonne nouvelle de droite ça réjouit le coeur.

Heureusement que les gauchisss du CD&V arrivent au pouvoir.

thitho et milou

Sunday, October 7th, 2007

Dans le chapitre des professions protégées, il y en a une qui me fait particulièrement bondir. C’est celle de la presse. Le journaliste, l’éditeur, le rédacteur, tout ça… sans oublier le publicitaire, le commercial… Un journal, aujourd’hui, sans ces deux-là, ça devient rare.

On casse pas mal de sucre sur la presse gratuite (Métro, 20 minutes) parce qu’elle est financée entièrement par la publicité. On n’a pas tort. Difficile de croire à l’indépendance de ces journaux, difficile d’en apprécier la profondeur d’analyse… Encore que…

(On trouvera quelques arguments et une vision modérée de la situation ici. La conclusion: “chacun son métier” a le mérite de l’originalité.)

On doit cependant reconnaître que la presse gratuite a amené pas mal de monde à lire des articles d’information, monde qui jusqu’alors -au mieux (ou au pire)- ne savait de l’actualité que ce que la télé en dévoilait.

Est-ce mieux? est-ce pire?

Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte: les quotidiens gratuits (pour rappel, la presse gratuite existe depuis longtemps) sont apparus dans les années 90′, après ce qu’on a appelé la “chute des idéologies”… Les journaux, qui n’étaient déjà pas spécialement engagés auparavant (en tout cas ceux qui survivaient), devenaient de plus en plus mous et consensuels. La plupart d’entre eux ne sont plus depuis longtemps que des organes d’enregistrements des dossiers et des agences de presse.

Difficile de défendre une telle presse se basant sur sa compétence. Difficile de la défendre sur son indépendance…
Après tout, supprimez toute la publicité, et la quasi-totalité de ces journaux devront fermer boutique.
Le Canard Enchaîné en France en est une des rares exceptions.

Qu’est-ce que l’indépendance de la presse sinon l’exercice d’une totale liberté de ton et de contenu, et une capacité à révéler ce qui est vrai en toute circonstance?

Difficile de critiquer un pourvoyeur de fonds.
Que celui-ci soit une autorité publique, une société privée, un parti ou… un lectorat (sans parler de l’actionnaire).
La publicité rend le journal dépendant de ses annonceurs.
Un journal payant dépend de son lectorat.
Les subventions et les productions publiques permettent un contrôle de l’autorité financiére.
Un organe de parti dépend du parti.
Un journal comme le Canard Enchaîné ne doit son indépendance qu’à la fidélité de son lectorat. -Est-il indépendant? oui, si l’on considère qu’il a pris le risque de ne pas plaire depuis sa création pendant la première guerre mondiale.
(note: je laisse la dépendance à l’actionnariat pour une discussion ultérieure)

Internet est en train de changer la donne. Bien sûr, tout le monde n’y a pas accès, mais l’information a déjà connu pareil problème: lors de l’apparition des journaux, l’alphabétisation était loin d´être la règle, même en Occident et les radios et télévisions ne sont devenues accessibles au plus grand nombre que plusieurs décennies après leur apparition. (Hm, de nouveau on peut se poser la question -est-ce un bien ou un mal, mais bon)

Internet pose en outre une autre question (pas nécessairement nouvelle): celle de la professionnalisation du métier de journaliste.
Si Internet permet de couper dans pas mal de frais (édition, marketing, imprimerie, distribution), il n’en reste pas moins qu’un sacro-saint principe de la presse est son caractére professionnel.
Le journaliste a-t-il le droit de se prétendre garant de l’indépendance de son jouet?
Ses études le lui permettent-elles?
Qu’en penserait Jack London?

Qu’en pensez-vous?

Allez, faut bien que je justifie mon statut

Wednesday, October 3rd, 2007

Extrait d’une de mes chansons préférées…
Si vous trouvez de qui il s’agit, dites de quel statut je parle…

I was a lonely boy, no strength, no joy
In a world of my own at the back of the garden
I didn’t want to compete, or play out on the street
For in a secret life I was a round head general

I was faced with a choice at a difficult age
Would I write a book? Or should I take to the stage?
But in the back of my head I heard distant feet
Che Guevara and Debussy to a disco beat