Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Qui d’entre vous se souvient des fabuleuses campagnes de 94-95, à l’ULB, des occupations commencées bien avant l’aube, du cimentage du BLOM, des tractations avec la direction, avec les schtroumpfs mauve(s) (j’ai un doute pour le s), avec la police parfois, des assemblées générales quand le Janson était plein à craquer, des sittings sur l’avenue F.D. Roosevelt (du nom de ce dictateur à roulettes)? Ah on rigolait bien…

Et bien São Paulo est en train de vivre un truc similaire depuis quinze jours…
Et ici, les tractations sont déjà en train de s’achever: le préfet et la police militaire se demande comment il va éjecter ces petits anarchistes de gosses de riches… Et quand on sait à quel point ils ne rigolent pas ces zozos (comme nous le rappelait Anne ici), on peut s’attendre à un repli général des courageux tenants de l’autonomie étudiante… S’agirait pas de compromettre une carrière de privilégié dans un pays où l’information principale dans les trois grands journaux de la capitale est le millième goal du vétéran Romario.

14 Responses to “Les feuilles mortes se ramassent à la pelle”

  1. Monsieur Y Says:

    Le préfet est un gentil social-traîte-démocrate du PSDB. Un peu comme Onkelinkx quand elle pourchassait les étudiants …

    Et sinon, comment va Romario ?

  2. oise Says:

    Forcément, ce furent des années très riches (et pas seulement parce que c’est à cette époque que je t’ai rencontré ;o)

    Je me souviens de l’ambiance bouillonnante du campus, les étudiants, électrisés, à la fois graves et heureux de pouvoir jouir d’une liberté de parole et d’action qu’ils savaient limitée dans le temps, étaient portés par une cause juste et très symbolique (il s’agissait déjà de mesures visant les étudiants étrangers, surtout les non-européens) – je n’ai plus retrouvé cette ambiance jusqu’à mon départ de l’ULB en 97).

    J’ai beaucoup d’images en tête : Sven et sa clique du cds, suspendus à des cordes, taggant “refinancement de l’enseignement” sur la façade du toblérone fraichement construit mais pas encore revêtu de son habit blanc.
    Je revois fabrizio sur son vélo, allant d’un piquet à l’autre ou faisant son show dans l’auditoire janson plein à craquer, les jeunes scandant “bu-bu-bucella”, (c’était insupportable) *

    Je revois stef brandir la douille de la balle qu’un flic avait tirée une nuit sur le campus alors que nous jouions au poulet et à la souris (stef s’était quand même retrouvé avec le flingue sur la tempe cette nuit-là)

    Je nous revois envahir le conseil d’administration (:oD), hasquin hurlant, puissant agitant les bras dans tous les sens, et les assistants “progressistes” baisser la tête.

    Je revois les nuits de grèves, les piquets, les serrures bousillées, je nous revois dormir dans le grand hall (vous souvenez-vous du début d’incendie ?), dans le blom, dans l’ancien bea, nous barricader contre les flics qui tentaient de pénétrer notre forteresse, nous engueuler avec les “casseurs de piquets” de polytech et de droit..

    On avait la chance à l’époque d’avoir un Hervé Hasquin bien autoritaire, bien caricatural, tout sauf subtil et contre lequel il était facile de mobiliser.

    De même, les mots d’ordre (“refinancement de l’enseignement”, “non aux frais d’inscription supplémémentaires pour les étrangers”) étaient facilement explicables et porteurs.
    Les suivants, ceux qui ont dû mobiliser contre bologne, on eu bien plus de mal, aussi sans doute parce que la mesure était présentée très subtilement comme un progrès, une harmonisation (alors que c’est un pas vers la privatisation de l’enseignement).

    Et puis, même si ça me fait mal de le dire, fabrizio était un excellent orateur, et beaucoup de jeunes l’ont suivi lui…
    Et il a su prendre le contrôle du truc, en éliminant les voix discordantes lors des AG (Thitho, un Homme, vous souvenez-vous que fabrizio et les membres “officiels” du bea avaient surnommés les affreux cocos/anars qui osaient vouloir participer au débat “les meulés” ? ;o)

    Enfin, c’est loin déjà tout ça (rhoo 13 ans !!)

    Quelles sont les revendications des étudiants à Sao Paulo ?
    Tu es allé y faire un tour ?

    * tiens j’ai croisé bucella à la nuit belge, il nous a dit bonjour, et a sorti : bon, en tant que social-traitre, je vous laisse hein :oD (au moins il est lucide)

  3. Anne Says:

    C’est pas mal d’avoir droit à un revival. Moi, j’ai pas les souvenirs de 94 (j’étais pas en Belgique) mais je pourrais continuer le récit de Françoise avec 95-96, les grèves du secondaire et à l’unif, le décret bisseur-trisseur,… C’est sûr, ça fait plein de souvenirs.
    Pour ce qui est de Sao Paulo, ça arrive quand même de temps en temps les grèves à l’USP. Mais bon, ils tiendront surement pas jusqu’en juin pour que j’aille y faire un tour avec toi.

  4. tito Says:

    Pour l’instant ils tiennent.
    Pourvu que ça dure jusqu’en juin alors 😀

  5. Monsieur E Says:

    La réponse à la question est 70.

    Ouais, moi aussi, je me souviens. Jeune et innocent, calvitie ne pointait pas encore le bout de son nez. L’innocence estudiantine, revenir le soir la voix cassée et au cours le matin à somnoler. Hurwitz qui nous parlait du rôle du scientifique dans la société dans le Chavanne toujours bondé pour son cours. Un matin, il (Hurwitz NDLR) arrive au Chavanne, jauge le public d’étudiants qui attend, pendu à ses lèvres, son premier postillon, et il dit : “qu’est-ce que vous faites tous là à attendre ? Allez donc à Clabecq pour soutenir les métallos !”. Et on y est allé… Quel prof…

    Et aussi, les beignes dans les manifs antifa, devant le 127 bis et Vottem et biens d’autres…

    Découverte de Sin Dios, Sepultura, Reagan Youth, Los muertos de Cristo, OneyedJack, René Binamé, Rage Against The Machine, resorte, ANIMAL et tout et tout ! Les concerts effrénés au Magasin 4, yeah ! R’n’R !

    On a été une sacré bande de privilégiés quand-même.

    (Thito, tu te rappelles de la Bolivie en novembre 2003 ? J’en ai encore des noeuds dans l’estomac quand j’y repense)

  6. tito Says:

    euh, je n’y etais pas moi, dis donc… mais je me rappelle de toi la-bas, oui…

  7. Anne Says:

    Dites, attention quand même, on finira par croire qu’on a 60 ans, et que “de not’ temps quand même”. Désespérons pas déjà, non? (bon je sais, je me bouge pas tellement ces temps-ci, mais…).

  8. tito Says:

    Vivement qu’on ait soixante ans: on n’aura plus rien à perdre et on fera tout péter… Comme dans les Phalanges de l’Ordre Noir.

    Ou alors on tournera fachos pantouflards

    Je préfère la première solution, moi, hein…

  9. Un Homme Says:

    Ah la nostalgie du bon vieux temps…

    Vous avez vu qu’ils veulent revenir au vouvoyement dans les ecoles?
    C’est vrai que “Niquez votre mere” c’est tout de suite plus classe 😉

  10. Un Homme Says:

    Thitho: cette premiere solution est-elle finale? (comme la lutte du meme nom)

  11. tito Says:

    J’aime bien le “revenir”… Théoriquement le vouvoiement est déjà de rigueur dans les écoles… Je n’aime pas d’ailleurs… Mais bon…

    Un Homme: je l’espère bien… Voir le grain de sable entre les doigts… 🙂

  12. Un Homme Says:

    Thitho: vous vouvoyiez vos eleves cher ami? 😉

  13. Monsieur Y Says:

    Moi je me souviens aussi de l’entartage raté de Louis Michel. Quel délire !

  14. julien uh Says:

    Thitho : oui mais Bilal j’ai du mal depuis que je me suis rendu l’année dernière à une séance de dédicaces et vu que je politise très vite n’iporte quoi, on a discuté 2 minutes Constitution européenne. Il était pour.
    Putain d’idoles

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