Georges Jacobs, baron -vu par l’Écho

Le meilleur journal de Belgique (francophone), et c’est peu dire. L’Écho ne mérite ce titre que parce que les autres sont pires, voilà tout.

Je m’amusais, ce 23 avril, à regarder le petit reportage consacré à Georges Jacobs, jeune retraité de la charge de Président du CA d’UCB, sans doute réalisé par un gembloutois tout frais sorti d’un quelconque double cocon universitaire et familial et récemment promu sur le site en ligne du journal.
Vous le trouverez ici:
http://lecho.be/echotv/?id=FzB41e_P_6E

On commencera par les qualités:
-sobriété dans la présentation: l’Écho peut se permettre de ne pas faire dans le pétaradant imbécile, ses lecteurs ne sont pas là pour les paillettes de Naguy.
-c’est tout…

C’est tout parce que le reste est nul. La diction du journaliste est pauvre, son texte minable, l’introduction de son sujet ridicule, le baron inintéressant:

1) “Président du conseil d’administration de Delhaize, (Jacobs) entend rebondir dans le monde des PME.”

Je veux bien que tous les journalistes ne sont pas Proust, mais il y a des limites à la construction bancale de phrase. Commencer par un apposé au sujet en évoquant la présidence du CA de Delhaize pour balancer l’intérêt du gars pour les PME, il y a de quoi lever les sourcils. Répétez-vous la phrase tout haut, si vous n’êtes pas convaincus.

2) “L’occasion de revenir avec lui sur les moments difficiles que traverse UCB.”

Suit un peu plus loin le discours de Jacobs, ex-Président du CA, qui commence par un lapidaire:
“D’abord je voudrais vous dire que, heu, il y a un si haut (sic) responsable de l’entreprise (Jacobs parle probablement du pauvre Roch Doliveux) et je préfère que… J’ai d’ailleurs le respect des… des… des choses, c’est que c’est à lui de répondre à ce genre de questions.”

Donc en gros: je ne dirai rien…

Néanmoins (parce qu’on a son petit orgueil, tout de même, ndé), comme la réponse pour moi est tellement évidente, je vous la donne. Il n’y a rien pour moi de fondamental qui ait changé à UCB. Nous avons aujourd’hui certains problèmes qui se sont traduits par le recul du cours de l’action; c’est des problèmes d’agenda, de timing (…) Je fais pleinement confiance (…) (au) management (d’UCB).”

Il aurait gagné en efficacité en se contentant de dire: “Je laisse une entreprise dans la merde, le coeur en paix et le portefeuille intact.”

3) “C’est toujours des mixed-feelings (sic et avec l’accent de chez nous) quand on quitte une situation (comme la mienne).”

Il est beau, le rhéteur, quand même. Ce n’est d’ailleurs pas facile de reproduire ses citations, parce qu’il commence beaucoup de phrases sans les finir…

Genre:

“Mais il est clair que, un, j’ai la satisfaction d’un travail accompli…”

Jacobs connaît ses poncifs…

“…Qu’il est temps à un moment de céder le flambeau à tous les niveaux à d’autres.”
L’impatience gagnait les p’tits jeunes, sans doute…

Accessoirement, et donc, on attendra le “deux” longtemps…

4) Ensuite, le camarade Jacobs évoque ses autres occupations: autres mandats, occupations familiales et hobby, au point qu’on se demande s’il dormait parfois, vu qu’on imagine mal le bonhomme farouchement attaché à ses 35 heures…

5) “J’ai plusieurs projets. D’abord, peut-être avoir un agenda un peu plus flexible…”

(gn?)

Ah.

Voyons ce que c’est qu’un agenda flexible dans l’esprit de Monsieur le Patron…

“…pour me réserver un peu plus à des choses (…) de type familial ou personnel -j’ai un grand hobby pour la nature et les bois qui…”

Que peut-on bien faire dans les bois quand on est baron, à part courir la gueuze?

“un agenda un peu plus flexible sera le bienvenu…”

Je crois qu’il va falloir songer à requalifier la flexibilité dans le travail…

La flexibilité, était-on stupide, ça veut dire qu’on aura plus de temps pour aller chasser avec Monsieur le Baron…

Comme c’était intéressant.

Dis donc…

6) Le reste fait déjà plus peur: Jacobs se propose de faire profiter de son expérience à de petites sociétés qui auraient besoin des “conseils d’un dinosaure”.

En tout cas, bonne retraite, Monsieur le Baron.

Et bien le bonjour à vot’ dam’, eh-m’sieur l’baron…

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