À la faveur d’une cuite (1998)

Cette étrange bière que l’on n’entame pas sans savoir que le bar ne sera plus le même après, cette bière que l’on boit forte et vive, mais brûlante, qu’on ne peut laisser à moitié, qui fermentait depuis tant de temps et continue à tourner dans ce ventre écartelé, cette brume, cet acide, cette amertume, cet orge effondré sur lui-même…
Ce verre que tu dresses devant tes yeux, à la santé de tous ceux qui souffrent plus que toi, petit poux noir, petite punaise rouge, cette chope énorme, ce bock, ce demi, ce chagrin débouteillé…
Ce blond-blanc trouble…
Je ne sais pas ce que j’y trouverai mais je m’enivrerai au premier arôme intense, je m’y noierai volontiers si le verre est grand et propre, et qu’elle soit brassée par le meilleur des brasseurs ne me sera pas dit par la date de l’étiquette -mais bien par la fraîcheur de ses froments.

One Response to “À la faveur d’une cuite (1998)”

  1. MonsieurA Says:

    ah, là je crois que tu parles de la Rochefort, (même si tu te trompes, elle est pas blonde mais brune)
    😀

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