la vie derrière Bekaert

S’il y a une chose qu’on ne peut pas rater ici, c’est bien la profusion des grilles…
Tous les immeubles ou presque, et une bonne partie des maisons, même modestes, sont protégés par des grilles.

Généralement, les immeubles sont aussi protégés par des systèmes de caméras et/ou de gardiennage.

Le condominio d’Alphaville à Campinas permet d’apprécier la vie d’une autre manière. Alors, certes, éthiquement c’est un peu délicat, mais il semble bien que les alternatives ne courent pas les rues… Il y a bien les favelas, mais ça ne me tente pas trop.

Alphaville est un immense condominio (c’est-à-dire une co-propriété) d’environ 1.500 habitations. On dirait un énrome quartier résidentiel de maisons, comme il y en a d’ailleurs à São Paulo. A la différence que les maisons n’ont pas de grille, ni, bien souvent, de caméras…

Le service de surveillance se trouve donc tout autour du condominio.

Je vous avais bien dit qu’éthiquement ça peut poser problème…

Mais au moins dans ce condominio, les gamins peuvent courir et aller d’une maison à l’autre. Je sais, je défends le diable…

Mais je ne vois pas de solution… Vous en voyez, vous?

Orestes, mon beau-frère, qui possède donc avec sa petite famille une très belle maison à Alphaville, en est le premier attristé, mais comme il travaille au Brésil et aime y vivre, et comme il veut que son gosse puisse aller voir ses amis sans passer par trois services de surveillance, ben, il a acheté un terrain et entrepris de construire sa maison.

Apparemment, l’alternative, c’est Mosquito Coast.

39 Responses to “la vie derrière Bekaert”

  1. cAt Says:

    Tu fais bien de préciser que condominio signifie co-propriété… :p

    N’empêche, ça fait un peu froid dans le dos, non? C’est quand même fou que la seule issue aux méthodes de surveillance soit les favellas. Je suis vraiment partagée entre compréhension et indignation…

    Sur ce, je m’en vais relire 1984…

    O_o’

  2. julien Says:

    privatisation d’espaces publics ou à fonction publique, comme les chaussées, les parcs, etc.
    les gated cities, ce n’est pas nouveau et c’est toujours aussi gerbant.
    c’est un peu comme les gens qui soutiennent l’enseignement public mais mettent leur gosses dans les écoles privées les plus huppées.
    Enfin, dernier point : quand on renforce les protections, deux conséquences peuvent apparaître. Soit on radicalise les moyens pour les franchir : bazooka contre fourgons blindés. Soit on change de cible : délocalisation de la criminalité avec la vidéosurveillance ou encore attaque des camions-citernes dans le Hainaut plutôt que l’attaque de fourgons avec valise intelligente. Mais fondamentalement ça change pas grand’chose au problème de base
    oui, oui tu défends le diable 🙂

  3. tito Says:

    Me doutais que tu ne serais pas d’accord…
    et pas seulement toi…

    Mais l’Etat, justement, ici, est plus que défaillant.

    Et la question me tarabustait; j’hésitais à demander à Orestes: vous ne craignez pas une attaque en masse qui déborde votre système de sécurité?
    Mais je connais la réponse: oui, ils la craignent…

    Et donc ma question, juju, reste la même: c’est quoi la solution, là, maintenant?

    Et puis arrête d’appeler “public” les systèmes de sécurité policiers et d’état en général… Tu sais parfaitement bien que la fonction de base de la police, c’est de défendre ce qui a de l’argent… déjà…

  4. tito Says:

    cat: quand je parlais de Mosquito coast, je ne pensais pas aux favelas…
    Les favelas, ce n’est pas une alternative.

    Pour rappel: les conditions de vie des plus démunis, ici, c’est franchement pas drôle… Ça explique évidemment une grande partie de la violence.

  5. Monsieur Y Says:

    C’est toujours la même chose : il y a de la violence, alors on protège. Et puis on reste tous chez soi et ça devient de pire en pire.
    Je vis ça ici aussi. Mais comme “gringo”, je n’ai jamais eu de problème. Bon, c’est évident que je ne vais pas aller dans les quartiers pauvres seul la nuit, mais à part ça je fais attention.
    De toute façon, c’est le système capitaliste qui est violent. La violence est le reflet de la violence du système capitaliste. Alors moi je vis, je fais un peu attention, et puis je m’attaque à tous ces fouttus bourgeois. Parce qu’entre des connards de snobs qui entretiennent le système capitalisme et méprise les pauvres, et les pauvres eux-mêmes qui ne trouvent que dans le délinquance “quelque chose à faire”, j’ai vite compris ce qui était le plus “normal”.

  6. tito Says:

    oui, mais il y a aussi des gentils parmi ceux qui se protègent…
    La classe moyenne, c’est vaste, et nous y sommes, non?

    Personnellement, je ne suis pas volontaire pour faire un stage en favela… Et je ne veux pas que mon gosse grandisse derrière des barreaux…

    Donc, quid de la solution?

  7. Un Homme Says:

    Thitho: la solution: rentre en Italie… 😉

  8. cAt Says:

    Ou en Belgique hein 😀

  9. julien Says:

    peut-être qu’il suffit de lui dire que ce sont les autres qui sont derrière les barreaux. Bon faudra pas s’étonner qu’il se fasse péter la gueule s’il commence à leur lancer des cacahuètes, hein ;).
    Ou peut-être que le plus simple c’est lui acheter un uniforme securitas / group4.
    bon, je vais arrêter les bêtes commentaires et essayer d’écrire un peu sur mon blog, tiens

  10. Antigone Says:

    Les barres sont partout, font une partie du jeu. Et les fils de ceux-là “dehors” ne vivent pas derrière des barres bien plus grandes ?

  11. tito Says:

    Antigone: heu…? est-ce que je suis le seul qui ne saisit pas trop bien le sens?

    Ju: je pense qu’il faudrait que tu voies quelques photos d’ici pour comprendre la dimension des systèmes de sécurité…

    En définitive, j’aimerais quand même savoir si tu penses que notre police d’état, c’est mieux que le système que je te décris.
    Personnellement, je ne le crois pas…
    Mais une fois de plus, je ne suis pas spécialement heureux de la situation: je fais un simple constat (qui est un constat d’échec de l’État jusqu’ici).

  12. flo Says:

    Cher Thitho,

    Si tu ne veux pas filer du mauvais coton (meme si cela semble déjà être trop tard), faudrait peut-être prendre en compte ce que dis Monsieur Y.
    Donc :
    1) arrête de focaliser sur l’Etat, ou alors assume toi comme anar opportuniste de droite (ou la la,je fais de la provoc de mauvaise foi…)
    2) la vraie violence au brésil, c’est la violence économique, le fossé entre riche et pauvre
    3) dans ce cadre, certes il y a une classe moyenne à SP, mais tout est relatif. et classe moyenne à SP signifie autre chose que classe moyenne à BXL.
    4) il y a toujours eu des bourgeois ou semi-bourgeois gentils, à ce que je sache.

    Bref, la seule solution, me semble-t-il, c’est de lutter contre le fossé entre riche et pauvre, et ne pas céder à la tentative sécuritaire.

    les frontières physiques ou symboliques (incapacité d’aller et de venir, pour des raisons économiques, juridiques ou autres) s’érigent l’encontre des pauvres mais sont érigées par les riches. un exemple ?la question des sans-pap en europe (et l”europe forteresse”)

    tu vis dans une société hautement inégalitaire et donc violente. alors tu as un choix à poser : soit fermer les yeux sur cette réalité, soit lutter contre… soit tu ne supportes pas cette inégalité et les protections qu’elle suppose, alors tu vas vivre ailleurs.

    Non?
    bisous et prends bien soin de vous 3
    flo

  13. tito Says:

    Haha, je savais que je réveillerais des morts en publiant ce post…

    1) je focalise pas spécialement sur l’Etat: je pense que chacun lit dans ce que j’écris ce qu’il veut ou craint de lire.
    2) Ai-je dit le contraire? Je n’ai même pas spécialement parlé de la violence. Je constate juste que, à são Paulo, si tu veux élever un gosse, tu dois vivre avec une certaine représentation de la société qui n’est pas gaie. Ayant vu des enfants jouer derrière des grilles, ça ne me plaît pas des masses (pas plus que je n’aime les écoles-prison de Bruxelles).
    3) Précise un peu ta pensée, alors…
    4) jusqu’à preuve du contraire, je suis né bourgeois et je suis très gentil.

    Je ne cède à rien du tout, et sûrement pas à la dérive sécuritaire: je fais un constat, et je ne me pose nullement en juge. Je vois que le Brésil, sur ce plan-là, n’est pas sorti de l’équivalent de notre dix-neuvième siècle. Progrès technologiques en plus.

    Tiens, toi qui dis que la classe moyenne ici et là ce n’est pas la même chose, je m’étonne de ton exemple…

    Je ne ferme pas les yeux, je ne supporte pas ces inégalités (et d’ailleurs c’était le sens de la discussion que j’avais avec mon beau-frère), mais, comme dans beaucoup de situations, le problème, c’est: et quoi?
    Désolé, mais, le problème reste que l’État, ici, n’assume pas ses devoirs… Ou plutôt il les assume en faveur des écarts de fortune… comme d’hab, quoi…

    Quant à moi, je suis ici depuis un mois, je regarde, j’ouvre les yeux, j’apprends le portugais, et je n’ai plus de leçon à donner à personne, parce que, que ce soit en Belgique, en italie ou ailleurs, je n’ai aucun talent d’expert…
    Je critiquerai intelligemment quand j’aurai l’intelligence de la situation…

    (heu, entre nous, tu as lu mon post de 7h53 le 8 février?)

  14. Monsieur Y Says:

    Du calme, camarades. Tito n’est certainement pas devenu un fouttu bourgeois cédant à la tentation des barrières. Seulement, il faut comprendre ce qu’il voit. Et je me demande d’ailleurs qui parmi vous a mis le pied en Amérique du Sud. Il y en a sans doute certains, mais pas tous.

    Personne ici n’a dit que l’érection de barrières était une bonne chose, et certainement pas Tito, qui a toujours été lucide et cherchant au plus profond des choses les raisons des phénomènes et des solutions. Son humilité par rapport à la situation le démontre totalement.

    Seulement voilà, quoiqu’on pense de tout cela, on ne pourra jamais accepter de crever un couteau dans le dos ou de se sentir en insécurité, et mes gosses iront dans un collège privé. Point barre. L’Amérique Latine, c’est comme ça. Je ne suis certainement pas là pour faire dans le parano. Hier soir, par exemple, je suis revenu avec 30min de retard du boulot. Ma femme était inquiète. Elle croyait qu’on m’avait kidnappé. Je discutais seulement avec des collègues. Voilà où mène la surmédiatisation de la peur. Ca aussi faudrait en parler.
    Mais tout cela veut dire qu’il y a des problèmes de délinquance et qu’on est ici pour en parler de manière ouverte. Alors oui je préfère un collège privé parce que je n’ai pas envie d’une éducation de merde pour mes enfants, oui je préfère les districts bourgeois mais je déteste les gens qui les peuplent, oui s’il y a un vigile dans la rue, je me sens un peu mieux que dans un district pourri.

    Et oui, en Amérique Latine, résoudre le problème de la violence par des politiques anti-libérales prend beaucoup de temps, est la seule solution viable, je la soutiens, et je m’engage à l’appuyer concrètement quand elle aura lieu au Pérou.

    Bon, j’espère que c’est clair 🙂

  15. Antigone Says:

    Il ne peut pas se voir avec les yeux des autres. Il y a une frontière et quelqu’un est d’une partie et de quelqu’un de l’autre. Si tu n’es pas pesce tu ne pourras pas respirer dans la mer.

  16. flo Says:

    Merci pour le mot sur les “morts” 😉

    pour le reste, bien sûr que je faisais dans la provocation, c’était mon humeur assumée et avouée du jour (et même qu’elle était de mauvaise foi, c’est écrit noir sur blanc), mais bon, il se fait que cela a marché.

    Sinon, j’aime bien les petits mots d’antigone (mais c’est qui?) .

    Et puis je crois aussi qu’il y a quand même pas mal de différences entre le pérou et le brésil, et puis, au sein du brésil, entre ses différentes régions. ah tiens, thitho, cela me rappelle que je dois te donner les coordonnées de mon pote “anar ” alejandro (je le ferai quand je les aurai sous la main). (je te le dis ici comme cela tu peux me le rappeler)

    et je n’ai rien contre le collège privé en soi, mais j’en connais un qui pouvait s’ériger contre pendant des heures il y a quelques mois… comme quoi, il y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et c’est tant mieux de relativiser ses propres jugements. et puis, OK, j’avoue, il y a un truc que thitho m’a dit qui me turlupine depuis qu’il me l’a dit : le fait qu’il ne croit plus qu’en l’action individuelle et plus en l’action collective (ou en la collectivité). je ne sais pas si cela reste vrai mais je crois que cela me chagrine. (mais je ne voudrais pas parler à sa place donc je ne sais pas si c’est bien cela qu’il pense).

    pour le reste, pour les discussions sur la dimension supportable ou insupportable des réalités que l’on peut vivre sur place, pour la différence entre classes moyennes ici et là, etc., moi, je suis partante pour les grandes discussions, mais peut-être que cela n’intéresse pas grand monde.

    até mais, hasta luego, cuida bem de voce, cuidense, beijos y besos,
    flo

  17. tito Says:

    Je disais du mal des collèges privés? Je veux dire: ceux-là en particulier? sans dire: mais l’école publique, prrrrrrrtttt?

    Personnellement, ça fait un bon moment que, malgré ma profession (théorique), je n’ai plus grande confiance en l’école.
    tiens, Monsieur Y vient de m’envoyer cette citation de Victor Hugo “chaque fois que vous fermez une école, vous devrez ouvrir une prison.” comme d’habitude, dans les citations, il faut éviter de réduire ou de lire plus qu’elle ne contient, naturellement.
    Mais l’école et la prison, flo, je crois que tu le sais, ont plus ou moins la même ambition, assumant deux fonctions différentes, dans une société de surveillance… non?

  18. Monsieur Y Says:

    On peut aussi dire du mal des fonctionnaires des Ministères qui croient mieux connaître le métier d’enseignant que l’enseignant lui-même 🙂

  19. flo Says:

    bon, c’est pas tout ça les zamis, mais quand est-ce que, sous les pavés de la surveillance, on met du sable dans l’engrenage ou quand est-ce que, sur le sable de copacabana, on balance des pavés depuis les barricades?

  20. Monsieur Y Says:

    Quand il n’y aura pas de vigiles pour surveiller 🙂

  21. Un Homme Says:

    Tiens au fait, une question qui me turlupine depuis le debut, pourquoi “Alphaville”? Parce qu’ils sont “Big in Japan”? 😉

  22. tito Says:

    Et bien je ne sais pas, un homme.
    Promis, je demanderai.
    Mais je dois dire que, généralement, quand je pose une question du genre: pourquoi, j’ai rarement de réponses jusqu’ici…
    Ce qui est d’ailleurs une différence majeure avec l’Italie, où un grand nombre de personnes savaient la réponse à un grand nombre de pourquoi…

    Ceci est une observation superficielle qui n’a de mérite que si on la considère comme telle…

    (‘tain, 21 réponses!!!)

  23. Antigone Says:

    Il y a qui a été à école et qui a été en prison. Qui a été à école est surveillé pour son bien. Qui a été en prison est surveillé pour bien de quel il a été à école

  24. Monsieur Y Says:

    Ahhh les questions … même chose au Pérou. Ces gens-là ne s’intéressent pas à la vie. Tu es dans une grande ville, Tito. Et probablement dans un quartier de classe moyenne, où les gens se fouttent du fonctionnement du monde. Tout ce qui les intéresse, c’est leur pognon. Je schématise bien sûr …
    Tu vas dans le monde rural, chez les MST (pas maladies sexuellement transmissibles hein), là tu auras des réponses.

  25. flo Says:

    je trouve cela assez génial, ce nom (alphaville). cela fait un peu roman de SF, le meilleur des mondes, création d’une ville artificielle sur le principe de précaution, du risque minimal, de la sécurité comme idéal de société…
    mais je crois que si tu leur demandes pourquoi, ben, c’est pas ça qu’ils te répondront… par ailleurs, pas sûr que les “vrais” paysans du mouvement sans terre aient plus de réponses. Une des choses que j’y ai surtout appris (mais je pense que c’est fort différent à sp), c’est la gestion du temps : attendre toute une journée pour encore attendre toute une autre le lendemain…et impossible de planifier quoi que ce soit au-delà des 24 heures. c’est comment, ton temps à sp, thitho? et monsieur Y, tu es où au pérou?

  26. Anne Says:

    Juste de retour de vacances, je n’ai pas encore lu tous les posts mais déjà 2 petites remarques:
    1) pour Monsieur Y, plusieurs des personnes qui écrivent ont déjà mis les pieds en Amérique Latine, et plus précisément au Brésil
    2) je ne décrirais sûrement pas Alphaville comme la classe moyenne, ou alors la haute (comme pour tous les quartiers fermés). Il y a des quartiers de la zone ouest de la ville qui sont de la classe moyenne universitaire, et puis dans la zone nord et la zone est, tu pourras trouver la classe moyenne des petits employés, où tu ne trouveras jamais de vigile devant l’immeuble à appartement (mais des grilles au rez de chaussée, oui).
    Sinon, par rapport au rapport à la violence et l’insécurité, c’est sûr que faire le choix de vivre au Brésil, dans un pays aussi inégalitaire, implique certains choix peut-être pas toujours facile: oui, les enfants ne jouent pas dans la rue (et encore, ça dépend des quartiers), il y a des grilles, mais choisir les condominios fermés, c’est entériner et accentuer cette inégalité.
    Bon, qui sait j’aurai peut-être d’autres choses à rajouter après avoir tout lu. Et sinon, je te ferai découvrir d’autres coins de la ville si je viens en juin.
    Bisous

  27. Anne Says:

    J’ai déjà un comment de plus pour Monsieur Y. Je ne connais pas le Pérou, mais si ça ressemble à l’Equateur, c’est sûr, les réponses au pourquoi sont limitées. Mais pour Sao Paulo, tout dépend avec quelles personnes tu parles, pour ça, ça ressemble plus à Bruxelles. Si tu parles à des personnes politisées, tu auras sûrement des réponses, et ça ne manque pas (hésite pas à contacter Maria Ines, Lilia, ou Alexandre si tu veux)

  28. tito Says:

    Je connais déjà deux Alphavilles différentes, une à campinas, l’autre à proximité de São Paulo.
    La première, c’est le condominio géant que je vous décrivais. La seconde, c’est plus un ensemble d’immeubles comparables au “mien”, en banlieue aisée. A noter que pratiquement toutes les personnes que je connais jusqu’ici sont des informaticiens, employées généralement dans des banques, salariées ou free-lance.
    Ils sont sûrement pas mal payés, mais je ne crois pas que ce soit la haute-bourgeoisie malgré tout… Mais bon, on est toujours le plus ou le moins riche d’un autre… Donc, c’est idiot.

    Oui évidemment que je ne vis pas facilement la situation, mais je suis arrivé ici il y a un mois pour tenter de m’installer dans mon nouveau statut de futur papa et de compagnon; et donc, je n’ai absolument aucun scrupule à dire que je remets à plus tard mes soucis de gauchiste, surtout dans un pays où il est difficile de distinguer une action critique à l’oeil nu -si j’ai bien compris ce que m’en disaient Anne et flo quand j’étais encore en Belgique…

    Note: je suis encore en visa touriste, ici, et donc je ne peux même pas travailler légalement jusqu’à ce que je sois régularisé. Donc, en attendant, j’ouvre les yeux et je vous donne des nouvelles, je tente de finir mon roman (ce qui n’est pas loin d’être fait) et je prends soin de Cláudia…

    On reparlera de mon côté “anarchiste de droite” une autre fois…
    (notons pour finir que j’ai toujours été le communiste des uns et le social-traître des autres, que ça m’a souvent choqué dans le passé, mais qu’aujourd’hui je m’en fous complètement) 😉

  29. Monsieur Y Says:

    C’est pas compliqué :

    Un social-traître, c’est qqn qui vote Ségolène Royal.
    Un communiste ne sait plus pour qui voter.
    Et un anarchiste de droite serait capable de voter Sarkozy.

    Fais ton choix.

    Sinon, Anne, nous nous sommes bien compris. J’avais lu et deviné. Pour l’Equateur, je ne sais pas. Je ne connais Guayaquil, et cette ville est comme Lima : absolument pas représentative du reste du pays.

    La lutte ne fait que continuer, Betaville ou pas !

  30. le blog de cAt » Spirale sécuritaire Says:

    […] Homme vous en a parlé ici pi là, Thitho nous a fait part de son expérience brésilienne ici et j’en ai aussi remis une couche là, là, là et là (ah non, pas là (non j’ai […]

  31. tito Says:

    Monsieur Y: il n’est pas question de faire mon choix; il s’agissait des représentations que certains se font de moi, non d’une quelconque tentative de ma part de me définir dans ces niches (pas très écologiques)…

    Commentaires? Questions? réflexions? Comme disait un prof’ de français dont certains ici doivent se souvenir (je pense surtout à Anne, flo et Un Homme).

  32. flo Says:

    Ici gamma-ville, la ville des rebelles anti-sécuritaires qui n’ont pour armure que leur insouciance et leurs illusions.

    et puisque tu le demandes…(commentaires, questions, réflexions…)
    1) il est fort à supposer que les informaticiens sont très peu représentatifs de la population de sp
    2) c’est sur que anne et moi connaissons surtout des universitaires de gauche à sp
    3) ceux qui n’ont pas d’esprit critique, ce n’était pas à sp, c’était dans le nordeste (ce qui revient à comparer bxl (sp) à charleroi (nordeste),mais dans des proportions équivalentes à la taille du pays)
    4) j’avoue que je suis plutôt satisfaite que tu assumes sans soucis le fait de “remettre à plus tard” ( = mettre entre parenthèse / mettre de côté) tes “soucis de gauchiste” ( = tes idées de gauche), mais rappelle toi juste comment tu as pu être psycho-rigide sur la question et comment tu t’insurgeais contre ceux (ou celui) que tu estimais s’en éloigner…
    5) à bon entendeur, un autre sao paulo est possible 😉
    6) j’espère que je ne parais pas trop psycho-rigide moi meme en te disant cela…
    7) bisous
    8) action? réaction?
    9) c’est vraiment super que tu sois en train de terminer ton roman !

  33. tito Says:

    Bon…

    Ben je veux bien répondre au point 4 (et accessoirement au point 6, mais ce sera purement incidentel), mais on sort totalement du post.

    L’adjectif psycho-rigide est, je crois, à utiliser, s’il te plaît, avec des pincettes. Si j’ai eu des discussions serrées avec Stéphane (puisque je suppose que tu parles de lui), je n’ai pas l’impression que le fait que j’aie cherché à défendre mes idées (idées que j’aimerais encore pouvoir défendre si l’occasion s’en présente) face à un mur de sarcasmes fasse de moi quelqu’un de psycho-rigide. Mais j’attends ton développement avec impatience et délectation…

    Ce que j’assume, c’est que je suis ici dans une position inconfortable, dans un pays dont j’apprends les usages et la langue, les codes et les systèmes; je me vois mal intervenir activement, je n’aurais aucun impact positif. D’où ma remise à plus tard…

    Mais je m’interromps…

    Je me rends compte que ça ne sert pas à grand’chose.

    Mon objectif n’est pas de changer São Paulo, ville de douze millions d’habitants, alors que je ne suis pas parvenu à sensibiliser quelqu’un que je croyais proche de mes idées en dix ans de contact régulier… Sans parler des autres… J’ai appris au moins cette humilité-là.

    Je répète que je suis ici avant tout en observateur et en apprenant; je ne suis même pas sûr qu’on y restera longtemps.
    Si j’ai contrevenu quelque part à mes idées passées, j’aimerais que tu le pointes par écrit. Ce sera plus clair, pour moi… Et je te laisse répondre…

  34. Monsieur Y Says:

    L’humilité, c’est qqch de très important en Amérique du Sud. C’est tellement différent et tellement compliqué qu’il faut un certain temps pour comprendre les choses.
    C’est seulement depuis quelques mois que je fais part de mes commentaires sur la société péruvienne. Pour le Brésil, c’est la même chose.

    On n’a rien à justifier, d’abord se poser des questions, et y répondre.

    Pfouuuuu lala

  35. julien Says:

    1. dites les gars et les filles, je lis comme ça un peu vite, un peu tout de travers. Mais bon, je sens comme une furieuse hésitation entre le dialogue cul-cul et le mélodrame. Moi j’ai choisi la troisième voie : la pseudo provoc réac 🙂
    2. l’écriture blog a ceci de problématique que l’on veut exprimer des trucs assez compliqués que tout le monde lira, impliquant sous-entendu (pour que tout le monde ne comprenne pas), politesse (pour que personne ne soit vexé), humour (pour dédramatiser), humour qui n’en est pas (pour qu’on puisse toujours prétexter l’humour pour se rétracter, et dire des trucs qu’on juge vrais et qu’on pourra alors dire sans sous-entendus ou sans politesse), tout ça sans parler des smileys. du coup, c’est jamais la communication idéale
    3. monsieur Y : t’as dû le faire vite ton dernier commentaire, non ? euh et pis moi, je susi pas allé en Am Sud. Le plus loin que j’ai été, c’est Palerme. mais ça m’empêche pas de parler de l’Amérique du Sud, d’avoir une opinion et même de juger (de temps en temps, je garde une place pour l’ouverture, conscient aussi que je suis bourré de stéréotypes). Je n’aime pas (désolé, pas trouvé d’autre verbe) la position d’expertise excluante : seuls peuvent parler de la corrida ceux qui y ont assisté ou sont torreros. seules les femmes peuvent être féministes.
    Ca m’énerve, c’est une confiscation élitiste du débat (même si c’était pas ton intention, ce genre de trucs, etc : je te renvoie dès lors au point 2 de mon commentaire. Suis pas si con, non plus) : c’est sois jeune et tais-toi, en bref.
    Allez, tchuss. je onctinue à intervenir mais pas sur ce post-là, je pense. Ca n’avance pas des masses dans la réflexion. Concernant ma position, j’ai tendance à rejoindre Flo et j’apprécie la clarification d’Anne (Thitho, ce sera par mail)

  36. Un Homme Says:

    Alors moi je suis jaloux; parce que sans parler de sexe ou de trucs mega-racoleurs, Thitho est quand parvenu a avoir plus de commentaires que je n’en ai jamais eu sur un post chez moi…

    Va falloir que je mette des femmes a poil sur le net… ah non, c’est deja fait ca 😀

  37. Monsieur Y Says:

    Quand je disais qu’il fallait faire preuve d’humilité, je n’ai pas dit qu’il fallait fermer sa gueule ! Non mais sans blagues ! Par contre, je suis pour une démarche scientifique rationnelle en observant et en analysant d’abord avant de dire des âneries. Et comme l’Amérique du Sud est un continent à part, je dis que oui il faut bien observer.

    Maintenant, si ça c’est de la confiscation élitiste, alors mon français de prof à la con n’est pas le même que le tien.

  38. Antigone Says:

    Une idée est seulement une idée… Il est fondamental avoir la pancia pleine pour remplir il teste. Et il faut être “sûr” pour avoir la pancia pleine. Être un observateur implique qu’autres ont le rôle d’observés. J’adore ce doucement rancunier ping pong… délicieux! Excusées mon français désastreux

  39. Klimero Says:

    Oufti, y’a l’cable qui chauffe chou.
    Les Coréens se bourrent la geule pour évacuer le stress. Les Américains, eux, bouffent des crasses, massacrent des panous et votent Bush. Les Russes ont la vodka et les Indiens ont l’opium. Les Européens, eux, se vident avec rage sur le blog de thitho dirait-on… (sans smiley, hein, juju). Il y a d’la bile plein mon écran. beurk. Et d’abord zé rien fait moi, hein. Tirez pas sur l’ambulance (privée). Et peut être que sous le ciel brésilien, à l’ombre des grilles ornées de concertinas (l’équivalent du nain de jardin là-bas?), futur papa se rendra compte qu’il sous-estime un chouia son influence sur les bourgeois qui l’entour(ai)ent… Vieux motard que jamais.

    Mais le nombre de réactions (et malheureusement de contre-réactions) est fondé, le sujet est pointu et ça fait mal. C’est vrai que c’est dégueu ces propriétés (faute de réelle communauté ou pas ? Eclaires-nous). Tout comme la pauvreté d’ailleurs. Ou plutôt les écarts de conditions. Et c’est vrai qu’il existe peut être d’autres possibilités à Sao Paulo (j’en sais rien, moi, le Brésil…j’y connais rien en foot ni en travelos). Vivre la-dedans, s’il n’y a pas d’autre choix pour éviter un risque important (?), c’est un peu comme bosser pour une multinationale pour éduquer ses gosse dans des conditions jugées “optimales”, non? Perso, je trouve plus éthique de bosser pour l’Etat que pour le privé, mais je ne suis qu’un anarconéoécoalter-ophile et -mondialiste amateur. Et qui bosse pour le privé.

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