un État de droit, c’est moi

C’est ce que doit se dire un certain Silvio, mais probablement qu’un Jacques autrefois ou un Nicolas aujourd’hui ne sont pas loin de penser pareil. Les différences sont minimes: changer la constitution à son gré pour éviter un procès, déplacer des juges ou faire modifier les principes de droit dans le même but, prétendre à la transparence d’un côté pour ensuite empêcher une commission parlementaire sur ses propres dépenses de fonction…

Par exemple.

Il ne vous reste plus ensuite qu’à invoquer le choix des urnes (comme le fait Alvaro Uribe, d’ailleurs, de bien mauvaise foi) pour rappeler que la démocratie vous a mis là où vous Êtes (à l’instar d’Hitler, notez), et vous êtes blindé en république…

Silvio, lui, enfonce le clou: les juges sont tous des rouges, surtout quand ils cherchent à appliquer une constitution née de l’après-deuxième-guerre-mondiale des mains des très mafieux et très conservateurs démocrates-chrétiens.

Il ne s’embarrasse pas de précautions pour hurler à la conspiration1. GianFranco parie sur sa décrédibilisation -peut-être est-ce encore trop tôt: il n’y a pas d’alternative électorale au personnage, tant les politiques italiens semblent nuls… Umberto reconnaît que son allié a “des couilles“… Ça suffit2.

En France, on a pour la première fois l’occasion de voir un ex à la barre, mais on en est encore loin sans doute. On arguera l’âge, la respectabilité, l’ancienneté des faits, des principes de… droit, qui s’appliquent essentiellement aux puissants, pas aux misérables…

Dans un État de Droit, comme les USA, celui qui provoque une panne de courant générale pour obliger un pays entier à payer plus cher sa propre énergie, panne de courant qui provoquera tous les incidents, blessés et morts que l’on peut imaginer, tombera éventuellement sous le coup d’accusations de fraude financière ou de constitution de trust ou de monopole; dans le même temps, en France, celui qui vole sans léser ni blesser quiconque, conmme dans un abus de confiance, risque trois ans de prison -il y a clairement une faille dans le processus…

D’un autre côté, et c’est assez remarquable, si la peine de prison est plus lourde pour qui a commis un abus de biens sociaux, (5 ans, pour 3 ans d’abus de confiance), la prescription est bien plus rapide dans le premier que dans le second cas (3 ans contre 5 ans). Or, l’abus de biens sociaux sera avant tout le fait de personnes bien placées qui auront le temps de faire courir les choses… Tout s’explique…

Le principe de l’État de droit repose donc essentiellement sur l’intérêt de celui qui maîtrise l’État, à travers son législatif, son exécutif ou son judiciaire.

Qu’importe le reste, et en particulier la justice…

  1. Ça ne va pas s’améliorer maintenant qu’il s’est pris une gifle. []
  2. Le peu suspect de sympathie rouge Di Pietro a lancé un “E che si aspetta per dire che siamo nel fascismo?” Mieux vaut s’en apercevoir tard que jamais. []

One Response to “un État de droit, c’est moi”

  1. Un Homme Says:

    Finalement, il suffit simplement de dire qu’on en est revenu à la monarchie absolue, non? 😉

Leave a Reply

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

*