Mano et les robots

Un texte dont j’ai perdu la date, mais qui remonte au plus tard à 1998:

Sur les routes, Arthur, se sont éteints tes rêves.
À force de te traîner, de te gangrener,
Tu perdais le besoin de libérer ta sève
Et celui de générer, celui d’égrainer…
Pas de fils, pas de joue imberbe sous tes larmes.
Se souvenir si tard -trop tard- contre la mort,
Que s’arrêter et reproduire, ventre en arme,
Qu’épuiser la tendre guerre sous les “amors”,
Ce serait pas si mal!

De capitales en provinces, l’être bouge-
Détruit, automatique, éteint, vraiment, éteint…
D’hiver en hiver, absent, de bouges en bouges,
De bouteilles pleines en physiques déteints,
La mort sous le bras, l’enfer dans les yeux
Trop calmes pour entendre, comprendre, désapprendre.
Devais-tu vraiment, pauvre enfant, devenir vieux?
De marches en marches, tous iront pour s’étendre-
Pourquoi autant de mal?

“Plutôt mourir que de n’pas vivre…” (Les Poissons)

Comprenez-vous pourquoi ces êtres déjà morts
Pleurent sur leur passé, sucent la moëlle blanche
De l’enfance perdue en deça de leurs torts,
Se perdent dans le rouge giclant dans la blanche?
Tu marches, robot mort, une rois renié
ce qui te restait, ce qui te reliait, pire,
À ce monde idéal qu’on ne peut oublier,
Tu marches; sous tes pas, plus la force d’écrire…
Ça nous fait tant de mal.

———

-Bon, à l’époque j’avais emmêlé Mano et Arthur, mais je suppose que vous reconnaissez où est qui…

Leave a Reply

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

*