Le pays où…

… la priorité de droite est optionnelle, encore que je ne sois même pas sûr qu’elle y existe;
… il vaut mieux vérifier que la cabine de l’ascenseur est bien arrivée quand la porte s’ouvre;
… on dit vous pour dire tu et on ne dit pas tu parce que, bon;
… on dit “ils disent” pour on dit et “le gens est” pour “nous sommes”;
… le salaire minimum est différent selon les États, ce qui ne l’empêche pas d’être ridicule;
… les lignes de bus sont privées et très nombreuses, les tickets exorbitants et les suspensions surréalistes;
… les Bénédictins ont encore plein de pognon pour construire des églises gigantesques (‘fin, bon, celle que j’ai vu a quand même pas loin de cent ans);
… y’a plus de prêcheurs dans les rues et dans les églises de type sectaires que dans les “vraies” églises;
… déclarer un enfant n’est pas bon marché, ce qui explique pas mal les enfants dont l’État ne sait rien;
… les buildings ne sont pas toujours finis, mais c’est pas grave on met quand même des gens, de bureaux ou des magasins dedans;
… les normes de sécurité électrique feraient mourir de peur un électricien amateur dans mon genre (ça a failli être le cas, et pas seulement de peur);
… les escaliers de secours ne sont pas nécessairement éclairés;
… la plupart des professions impliquent un uniforme;
… les meubles, les raquettes de tennis et le vin sont hors de prix, même pour moi, les livres sont chers aussi -ça met la culture bourgeoise au niveau de l’aristocratie de Versailles;
… la rue est à nous! s’exclament les bagnoles…

Mais aussi

… j’ai rencontré le plus de sourires au kilomètre carré;
… la pression sociale et la pression morale me semblent inversement proportionnelles à la pression économique;
… la diversité culturelle est telle que le racisme en est réduit d’autant;
… y’a plus de fruits que dans confipote;
… les administrations, publiques ou privées (oui, oui), sont bien plus souples qu’en Europe;
… les casse-vitesse et les plantes décoratives sont parfois réalisés directement par les gens du quartier, ce qui donne un côté artisanal à la rue;
… tout est moins cher qu’annoncé (ou presque);
… le pouce levé signifie à peu près tout ce qui est nécessaire pour déstresser une situation -et ça marche;
… les portiers, gardiens et autres vigiles privés sont les meilleures sources d’information que j’ai rencontrées (bien plus que les flics);
… il y a toujours moyen de s’arranger, ne t’inquiète pas, attends, j’appelle mon coordinateur…

24 Responses to “Le pays où…”

  1. Anne Says:

    Petites rajoutes: non, la priorité de droite n’existe pas, donc ne la cherche pas. Généralement, la rue la plus large est prioritaire, et s’il y a un panneau stop, il est souvent respecté. Par contre, pas d’accord pour la question du racisme: il n’y a pas beaucoup de blancs dans les favelas, et pas beaucoup de noirs, métisses, etc. dans les quartiers riches (et ne parlons pas des indiens). Sinon, pour le reste, je reconnais bien Sao Paulo. Biz, et à bientôt 😉

  2. tito Says:

    J’ai quand même l’impression que ce n’est pas tellement de racisme, mais de classes sociales que tu parles; oui, il y a des classes sociales différentes et celles-ci sont déterminées par l’histoire (comme chez nous) et donc par les différences d’origine ethnique, pour autant je n’ai pas l’impression que les noirs sont déconsidérés comme chez nous, par exemple… Me trompé-je?

    Cela dit, c’est encore une impression très empirique et superficielle…

  3. Monsieur Y Says:

    Je ne suis pas d’accord non plus : j’ai déjà eu des contacts avec des Brésiliens et ils me disaient que c’était raciste et que certains réactionnaires parlaient des terroristes analphabètes du MST.
    Ca m’étonnerait très fort qu’il n’y ait pas de racisme au Brésil alors qu’il y en a plein partout ailleurs en Amérique Latine.
    Mais bon, tu n’es pas là depuis longtemps

  4. tito Says:

    Les préjudices sur base des classes sociales, oui, oui…
    Mais sur base ethnique, je ne sais pas…

    Est-ce que je me fais bien comprendre, Yves? Naturellement le MST est culturellement globalement plutôt pas blanc, mais les critiques à leur endroit ne paraissent pas spécialement basés sur leur origine ethnique, mais plus sur le niveau social… ce n’est pas comme Chavez qui est traité de singe par l’élite blanche raciste…
    Naturellement il y a du racisme aussi, et si vous relisez ce que j’ai écrit, vous constaterez que j’ai utilisé le mot “réduit” et non “supprimé”… Je serais bien en peine de l’affirmer…
    Et vous?…
    Vous savez avec certitude que les discriminations sont d’ordre ethinque plutôt que sociales?

  5. Un Homme Says:

    Un ami de mes parents qui avait sejourne au Bresil expliquait lui aussi que le racisme la-bas etait plutot economique (ou socio-culturel) plutot qu’ethnique…

    Ceci etant dit, j’imagine que les riches ont generalement le teint plus clair que les pauvres…

  6. tito Says:

    Bon, je vous quitte pour quelques jours…

    bises à tous!!

  7. Monsieur E Says:

    Pourquoi on doit faire des calculs maintenant pour faire un commentaire ? Et pourquoi pas dix arguments contre l’intelligent design ?

    Sinon, je vais pas te faire la leçon sur la découverte du Brésil, pas à toi (MST, c’est bien “maladies sexuellement transmissible” ? ) Bon, c’est con, je sais.

    Félicitations ! Pour le mariage… ça fait drôle hein ? On se pose plein de questions, hein ? Eh puis on regarde la personne qui nous a dit “oui”, avec un sourire coquin, et on ne pense plus à rien. Ah ! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ces sourires !

    Bonne route.

  8. Monsieur Y Says:

    Réduit par rapport à quoi ? Par rapport aux autres pays d’Amérique Latine ? En général ? Je me renseignerai auprès de Brésiliens pour savoir quoi. Mais jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas convaincu.

    Profite bien de ta Lune de Miel grand;)

  9. cAt Says:

    Cool moi aussi je suis coordinatrice et co-coordinatrice…

    Viendez à moi les gens! Je vais résoudre tous vos problèmes!

  10. Anne Says:

    Je persiste à dire qu’il y a du racisme au Brésil, malgré ta réponse :
    1.Tout d’abord, le racisme ne se confond-il pas très souvent avec des questions d’évolution historique et de classes sociales (en Belgique, c’était d’abord les immigrés italiens, puis les marocains, puis les turcs,…) ? Donc, la distinction entre racisme économique et racisme social a-t-elle un sens ? Sauf si on se limite à une définition ultra-stricte du racisme, basée sur la race (blanc-noir-jaune-rouge), à mon avis un peu restreinte.
    2.Oui, il y a des réflexions de type raciste au Brésil, et de plusieurs types. A Sao Paulo, contre les immigrés nordestins, on croirait entendre parler des marocains chez nous. Et oui, il y a un racisme anti-noir (tu aurais pu en parler avec Xuxa, entre autres pour les difficultés pour des noirs de louer un appart à Salvador par exemple). Autre exemple : il y a deux ans, un jeune étudiant en dentisterie s’est fait descendre par la PM, tout ça parce qu’il était noir et qu’un cambriolage avait eu lieu pas loin (c’est connu, tous les noirs sont des voleurs). Et ce n’est pas pour rien qu’il existe le Movimento Raça Negra (si je ne me trompe pas de nom), ou des groupes de musique comme Olodum, visant à la revalorisation des afro-brésiliens.
    Mais c’est sûr que la première impression que le Brésil donne est qu’il n’y a pas vraiment de racisme comme chez nous, car la diversité culturelle est reconnue et acceptée, la culture brésilienne incorporant généralement des éléments des divers sous-culture qui la composent. Et les gens d’origine différentes se mélangent beaucoup plus vite (tant que ça reste dans la même classe sociale). Mais pourquoi, s’il n’y a aucun racisme, les noirs, descendants des anciens esclaves, sont majoritairement pauvres, et pas les descendants des immigrés italiens, japonais, etc. (qui étaient pauvres à leur arrivée) ?
    A part ça, j’espère que votre voyage s’est bien passé (dis donc, t’as fait la totale classique pour le mariage, même l’alliance ?)

  11. Anne Says:

    Correction: c’est le Movimento Negro. Et il y a aussi la journée annuelle de Consciência Negra (en célébration à la mort de Zumbi). On trouve des infos dans le wikipédia brésilien

  12. cAt Says:

    Thitho: Pourquoi t’invite Benoit 16 et pas nous?
    Le mariage t’a déjà changé?

  13. Monsieur Y Says:

    Et tout ça pour une histoire de secte évangéliste.

  14. tito Says:

    Décidément…
    cAt: je crois qu’il avait prévu son déplacement avant mon mariage…
    Anne: oui, oui, je me répète au risque de me répéter: je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas de racisme au Brésil (d’ailleurs cláudia m’a confirmé cela par plusieurs expériences de personnes proches d’elle), mais qu’il semblait réduit (et j’aurais dû ajouter: par rapport à l’Europe).

    Intéressant:
    “Mais pourquoi, s’il n’y a aucun racisme, les noirs, descendants des anciens esclaves, sont majoritairement pauvres, et pas les descendants des immigrés italiens, japonais, etc. (qui étaient pauvres à leur arrivée) ?”

    Les Européens ont probablement apporté plein de frics avec eux, ce qui les a classés d’emblée dans la high society: distinction sociale.
    Quant aux Japonais, ils se sont longtemps repliés sur eux mêmes et accumulé un capital entre eux pour se faire aussi une place sociale dans la classe moyenne… Distinction sociale… Basée certes sur, etc.

    Bon, bref, c’est un long débat, et je ne voulais pas le solliciter…

  15. Anne Says:

    Tu ne voulais pas solliciter le débat, mais là, une de tes phrases me choque vraiment, donc je réagis et continue la polémique. Tu dis que les européens sont venus plein de frics, mais tu ferais bien alors de te renseigner un peu sur l’immigration italienne de la fin du XIXè (je te ferai rencontrer Vovô, si tu veux, fils d’immigré italien). On peut pas vraiment dire qu’ils étaient riches.
    Et pour le racisme (je persiste aussi), je ne pense pas qu’il soit réduit par rapport à l’Europe. Par contre, c’est sûr le Brésil a une particularité au niveau culturel (aussi par rapport au reste de l’Amérique Latine), dans le rapport aux différentes sous-cultures qui la composent, sans la même exigence d’acculturation que chez nous (et donc, moins de « ghettoïsation ») : il y a un syncrétisme tant au niveau religieux qu’au niveau culturel. Mais je ne pense pas que cela en diminue le racisme.
    Enfin, c’est sûr c’est un long débat, et tu ne voulais pas le solliciter. Mais dès qu’on s’exprime, ne crée-t-on pas le débat ? ou alors on doit supprimer la possibilité de réaction via comment.

  16. tito Says:

    Ohlala….

    J’ai écrit “probablement”, hein… sans doute que je fais de l’anti-européisme primaire… D’ailleurs je n’ai pas étudié la question…

    C’est clair que je ne sais pas encore grand’chose du Brésil: c’est pour ça que j’ai parlé d’empirisme… Impression personnelle, tout ça: je n’assume absolument pas mon propre point de vue pas du tout scientifique…
    Et je n’angélise sûrement pas le pays… Ya des tas de trucs qui ne vont pas bien ici, mais c’est surtout basé sur les différences sociales, la corruption, le libéralisme (si, si) et les incuries de l’État, selon moi, plus que sur le racisme. Est-ce qu’on a besoin de continuer?
    Et puis, bon, je ne vis ici que depuis janvier…

    Je ne crois pas que ce soit le bon moment pour ce débat, vu que nous nous appuyons tous les deux sur des impressions personnelles… A moins que tu ne m’offres des sources scientifiques, évidemment…

    Et de toute façon, comparer le racisme d’un côté et de l’autre de l’Atlantique n’a pas tellement d’intérêt: qu’une personne en souffre me suffit pour le vouloir combattre.
    Tout comme l’oppression envers les femmes (d’actualité ici avec la visite de Panzerdivision XVI) ou l’exploitation des masses laborieuses…

  17. Monsieur Y Says:

    Tito,

    Que tu essaies de comprendre la société brésilienne est tout à ton honneur. Si c’est comme pour la société péruvienne, ça doit être sacrément difficile. Par exemple, j’ignore totalement les positions de la gauche péruvienne et qui est bon et qui est mauvais. La politique latino-américaine d’une manière générale n’a rien avoir avec la politique européenne.
    Un conseil d’ami, ceci sans tension je précise, c’est de bien réfléchir à ce que tu dis par rapport à un sujet aussi chaud que le racisme en Amérique Latine. Tu auras l’occasion d’apprendre comment observer la société latino-américaine, les tenants et les aboutissants, mais il ne faut pas prendre à la légère de tels sujets, et faire attention à ce que tu affirmes. Je te parle d’expérience. Comme tu le dis, tu es là seulement depuis janvier. Tel que je te connais, tu essaies d’observer objectivement ce qu’il y a dans cette société, mais fais attention à tes conclusions. Ce n’est pas qu’on pourrait t’accuser de ci ou de ça, mais ce serait dommage de s’avancer trop vite sur de tels sujets.
    Voilà pour la théorie. Maintenant, je pourrais objecter pas mal de choses que tu as dites, mais je reviens à ton argument de la diversité culturelle. Il faut savoir qu’à Lima il y a beaucoup de diversité culturelle, mais cela n’empêche qu’il y a un racisme à couper au couteau, quelque chose que tu peux difficilement imaginer. Cela est dû à la segrégation géographique des différentes classes sociales. Ce ne sont pas des ghettos, mais ça y ressemble. J’ignore comment cela se passe au Brésil, mais permets-moi de remettre en doute ce point-là, avec toute la modestie d’un européen vivant en Amérique Latine.

  18. tito Says:

    Ne plus jamais faire de commentaiers légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaires légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaiers légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaires légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaiers légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaires légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaiers légers sur un pays,
    Ne plus jamais faire de commentaires légers sur un pays…

    Ça va j’ai compris les mecs…
    (humble, humble)

  19. Un Homme Says:

    Donc maintenant tu vas faire des commentaires lourds? 😉

  20. oise Says:

    Heu là je me permets d’intervenir même si je n’ai pas pris part à la discussion :

    Monsieur Y, bien sûr, on doit réfléchir à ce qu’on dit avant de parler. Mais je trouve que thitho a le droit de partager avec nous ses impressions, ses doutes, ses contradictions sur ce pays qu’il connait si peu encore et qu’il découvre, jour après jour, à un moment incroyablement fort de sa vie. Et je trouve justement qu’il nous les livre de façon très humble et honnête.

    Donc : thithi, s’il te plait, ne t’excuse pas ! Et puis quoi encore ?
    Mais ton post suscite évidemment des réactions, c’est normal et c’est sain du moment qu’elles ne virent pas au procès d’intention (perso je serais plutôt d’accord avec Anne en tout cas sur le principe, moi je ne connais pas le Brésil).

  21. Monsieur Y Says:

    C’est dommage … Malgré toutes les précautions que j’ai prises pour bien signaler ce que je pensais, on a encore l’air de le prendre mal. Je n’ai jamais dit qu’il ne nous livrait pas les informations de manière humble et honnête. Je connais suffisamment Tito pour savoir qu’il possède ces 2 qualités.

    Maintenant, puisque tu parles de “commentaires légers”, un autre conseil, c’est effectivement des les éviter en Amérique Latine. Encore une fois, j’ignore pour le Brésil qui est un pays lusitanophone (donc peut-être culturellement et mentalement différent des autres), mais je sais particulièrement bien que les commentaires légers ne sont pas super bien acceptés au Pérou. Les petites conclusions rapides des Occidentaux sur ces pays-là, ça irrite vraiment les habitants. A la limite, les commentaires légers que tu fais ici, j’en ai rien à cirer. Ca ne me choque pas parce que je te connais. Je te dis si je suis pas d’accord, et cela crée un débat, ce qui est tout à fait normal quand on parle de racisme. Mais c’est vraiment un conseil POUR EVITER DES PROBLEMES. Je te laisse imaginer la scène : tu vas dans un quartier populaire à majorité noire où les gens vivent dans la discrimination, en souffrent. Tu débarques et tu dis : “Je trouve qu’il y a moins de racisme au Brésil qu’en Europe”. Les gens ne connaissent peut-être pas la situation du racisme en Europe, mais si eux ils vivent des situations déplorables au niveau des discriminations raciales, alors ils peuvent réellement mal prendre ce que tu as dit. C’est ainsi, et moi je ne ne t’accuserai de rien, je ne te ferai aucun procès d’intention, mais je t’explique la situation, moi qui suis ici depuis bientôt 3 ans.

    Voilà, garde tes excuses. Je n’ai rien demandé de tout cela. Dommage que le message ne soit pas bien passé. Si tu te sens mal compris, il reste MSN avec micro et caméra s’il le faut 🙂

  22. oise Says:

    c’est le ton d’instituteur moralisateur qui m’agace.
    bon allez, je sors.

  23. Monsieur Y Says:

    Oui, allez, au coin … avec le bonnet d’âne (Humour, je précise).

  24. tito Says:

    bon, et bien, passons à autre chose…

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