gosse de riche

Samedi, on est allés faire connaissance avec l’hôpital où va naître Giuliano (à moins qu’on ne soit pris dans un embout’ monstre au “mauvais” moment, ce qui serait du plus haut comique). L’assurance-santé de Cláudia paie tout le bazar (à part cette journée), alors on n’a pas lésiné (enfin, elle n’a pas lésiné, je ne peux pas dire que j’aie vraiement eu droit au chapitre).

Donc, hosto super moderne avec des chambres que tu dirais le Hilton, sauf qu’il y a un meuble pour changer le bébé dans les toilettes. Et le lit est à une place (devinez qui va dormir sur le divan).

Seize couples avaient payé les 200 reais (environ 75 euros) pour le cours de 8h à 18h avec 45 minutes de “almoço” (prononcez “lunch”). Sur les 32 personnes, un type plutôt métis, deux Asiatiques (dont Cláudia) et sinon tous des bien blancs bien pâles (j’étais même pas le plus pâlichon, une vraie bande de gringos). Aucun prénom germanique et pas de type aryen, cependant. Mais bon, je suis sûr que ça fera plaisir à certains que je l’aie noté. Plein d’ingénieurs aussi. Et puis des économistes. Et des traducteurs.

Premières heures: leçon sur ce qu’a été votre période de gestation (merci, on en est quand même au huitième mois), suivi d’une petite promotion des magasins partenaires de lhôpital pour ce qui concerne la layette et autre matériel à emporter en prévision de la venue du petit.

L’heure qui précède le repas de midi (prononcez “aumôssou”) est une espèce de suite de blagues pas drôles (surtout pour moi) sur ce qu’il va se passer pendant l’accouchement, avec une vidéo en soutien. On a aussi droit à la promotion d’une banque de cellules-souches de cordon ombilical, partenaire de l’hôpital. À ce propos, ça nous intéresse si vous avez un avis sur ce système de banque, et si ça vaut la peine.

Après le repas, une demi-heure de publicité (payée par nous donc) pour fisher-price… Bon, évidemment, c’est pas présenté comme ça, mais c’est CLAIREMENT ça… J’avoue que j’ai été passablement révolté. La “commerciale” qui nous fait le détail des jouets qui conviennent à des enfants en bas âge n’a que des exemples fisher-price sous la main (un peu partout autour de nous). Pas un jouet Walt Disney. (heu… hm.) Ses cheveux teints, ses lunettes solaires sur le front, sa tenue savamment affriolante, ne laissent plâner que l’ombre d’un doute: à mon avis, elle n’aime pas les gosses, elle se contente de leur vendre…

La dernière intervenante est une infirmière qui va commencer par nous offrir, visiblement pas très enthousiaste, un petit set de produits johnson&johnson,… qu’elle va patiemment démolir, en nous rappelant que le bébé ne supporte ni les shampoings, ni les crêmes de soin, ni aucun produits chimiques, malgré les tentatives honteuses des entreprises de savon industriel qui nous les vendent. Avec elle, on va enfin passer deux heures intéressantes, utiles et même amusantes, sauf que Cláudia n’en peut plus; et donc on ne fera pas le tour de la maternité (j’avoue que je n’étais pas très chaud). Elle nous apprend à bien laver bébé et à bien presser les seins de maman… (pour le lait, hein)

On a même joué à “contractions” (en faisant une chaîne humaine figurant un utérus et l’un des pères faisait le bébé qui allait sortir). C’était rigolo de voir tous ces personnages bien sérieux redevenir un instant des enfants…

Voilà, voilà…
J’avoue que je regrette un peu mes 100 reais… Y’a des gosses qui mangent pendant trois mois avec ça à quelques dizaines de mètres de chez moi… Mais bon…

7 Responses to “gosse de riche”

  1. Monsieur Y Says:

    Il pourrait venir 1000 lignes sur ce sujet, mon cher Thitho, mais je n’en ferai qu’une seule :

    JE HAIS LE PRIVE !

  2. oise Says:

    On en parlera par msn je suppose, mais qqs remarques tout de même :

    – l’assurance hospitalisation : je n’ai rien contre (1) si elle permet de couvrir tous les soins de la mère et du bébé, d’avoir une chambre seule pour se reposer et faire connaissance avec son enfant ou si elle permet au père de dormir dans un vrai lit ou d’avoir un plateau-repas (ce qui est rarement le cas – le père continue à être exclu de l’événement “naissance”, ce qui est révélateur du rôle passif et d’observation qu’on lui demande de tenir). Mais ce que tu décris.. comment avez-vous tenu le coup si longtemps ? Pour ne même pas visiter au bout du compte..

    – la publicité : au-delà du fait qu’elle est gerbative par essence, elle est particulièrement vicieuse et insupportable en ce qui concerne les bébés parce qu’elle joue sur l’image du “bon papa” ou de la “bonne maman” qui fait “ce qu’il faut”, “comme il faut”. Et quand on est parent “débutant”, donc inexpérimenté, c’est parfois difficile de mettre de la distance et de ne pas se laisser culpabiliser.
    Il ne faut pas hésiter à la maternité (et après) à dire NON !
    VOUS êtes les parents, VOUS décidez ! Ne pas se laisser impressionner par les blouses blanches !!
    Non, il n’y a pas de jouets qu’il faut absolument proposer à son gosse.
    Non ce n’est pas parce que l’infirmière l’a dit que c’est vrai.
    Non il n’y a pas qu’une manière de laver, de changer ou d’allaiter un bébé.
    Non on n’est pas obligé de faire correspondre l’horaire de tournée du pédiatre avec les périodes de réveil de l’enfant.
    Et si je veux dormir avec mon gosse, le porter ou le laisser dormir : c’est mon droit de père ou de mère et puis merde !

    – Quant aux layettes et compagnie, franchement, elles sont portées 3 semaines puis c’est fini, alors autant essayer d’échanger, de troquer, d’acheter en seconde main ou au “zeeman” local…

    – méfiance et distance aussi par rapport aux “bons conseils” atrocement bienveillants : “tu fais comme tu veux mais moi à ta place/il pleure, il a sûrement faim/soif/chaud/froid/tu crois pas qu’il fait ses dents?/tu devrais pas le porter autant/tu devrais le porter plus/il faut baigner un bébé tous les jours/il ne faut surtout pas baigner un bébé tous les jours/il faut le laisser pleurer dans son lit/il faut aller le prendre tout de suite/tu lui mets pas de chapeau?/de bonnet?/de crème?/quoi ! tu utilises des couches industrielles?/quoi ! tu utilises des couches en tissu?/tu allaites encore ??!/tu n’allaites pas??!!/je suis contre la tétine/je suis contre le pouce/…”. S’informer, oui, se laisser déstabiliser, non.

    – le cordon… deux options :
    1) il est possible de couper le cordon dès la sortie du bébé et de donner ce sang pour, par exemple, de petits leucémiques qui ont un besoin urgent de cellules souches saines. Point positif, c’est solidaire et généreux ; point négatif, la naissance est encore plus violente pour ton bébé
    2) tu choisis de laisser le cordon battre jusqu’au bout, le bébé s’habitue ainsi progressivement à respirer. Point positif : douceur et bien-être pour le bébé qui vit déjà un moment ultra violent. Point négatif : c’est égoïste.
    (Moi j’avais choisi d’être égoïste…)

    (1) même si je préférerais un système de santé gratuit, accessible à tous et efficace mais bon.. faut bien vivre dans la réalité

  3. tito Says:

    Bigre, j’ai touché une fibre, là… 🙂
    Dis, Oise, ils ne peuvent pas prendre le sang du cordon avant la coupure? Ça doit être sur la partie la plus proche du nombril?
    Note: ici, ils font plutôt la promotion de la 3e solution (que je n’aime pas du tout): le prélèvement est fait pour votre bébé et coûte super cher (dans les 4000 reais, en comptant que chaque année de conservation coûte encore 1000 reais)… Donc, égoïste, traumatique et super-commercial… avec en plus de bonnes chances que ce soit inutile (heureusement d’ailleurs).

  4. Anne Says:

    Si tu veux des conseils pour le cordon, on pourra sûrement en parler à Maria Ines quand je viens, elle est médecin et prof à la faculté de Santé Publique (USP – Hospital das Clinicas). Pour le reste, c’est sûr le privé à Sao Paulo ça debecte (orthographe?) mais t’as pas vraiment le choix

  5. Monsieur Y Says:

    Y’a pas qu’à Sao Paulo que ça débecte …

  6. tito Says:

    Bonne idée Anne. La solution de la donation à une banque publique existe et j’avoue que jusqu’à ce matin, je penchais pour ça. Mais ce que dit Oise sur le choc natal me perturbe un peu…

    En tout cas, pas question de payer une boîte privée pour ça.

    Monsieur Y: Comment va le “public” au Pérou? 😀

    Évidemment, ce n’est pas une dichotomie absolue, mais c’est vrai qu’on a un peu l’impression d’un choix entre le public sert le privé ou le privé sert le public…

    La meilleure solution, c’est l’autogestion (à crier en rythme sur l’air de “une seule solution…”)

    La solution est 29. En 29 après lui-même, Jésus atteint enfin l’âge de Jimi Hendrix. Il se dit qu’il est temps qu’il le rejoigne. Et nous, on se dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire…
    Toutes les Marie pleurent le jour de son en-caveau-ement. Mais rassurez-vous, Maries, il a murmuré au dernier moment “I will be back.”
    On sait ce qu’il en advint…

  7. la maman d'Y et L Says:

    je souscris entiérement à ce qui est écrit plus haut par Oise 😉

    je rajouterais juste que “info=oui/manip’=non” ça s’applique aussi (enfin,ça devrait) pour l’accouchement et tout ce qui va avec (marcher/pas marcher,péri/pas péri,se coucher ou non,s’exprimer quand et comment on le veut etc. ) l’arrivée de votre petit doit etre un moment à vous,rien qu’à vous et c’est vous seuls qui devez décider de comment vous voulez que ça se passe…
    (sauf impératif médical evidemment). ici,il y a des “contrats de naissance” que les hopitaux acceptent parfois,mais au Brésil ?

    je peux pas aider pour le cordon,mes deux schtroumpfs l’ont tous les deux eu autour du cou donc il a à chaque fois été vite coupé… (pour petit Y,j’avais pensés aux leucémiques mais à l’époque je ne savais pas que c’était traumatisant pour le bébé, entre temps comme je pensais qu’on auait pas le coup du cou un deuxieme coup,je m’étais renseignée plus avant et j’avais opté pour la douceur (et l’égoisme 😉 ) mais on a pas pu…

    je file….

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