Henry Potier et les navets magiques -lecture très dispensable

je n’étais pas le seul à pressentir dès le début que le phénomène Potter allait être envahissant et contre-productif.

Les arguments du genre “Sans lui certains ne liraient pas” et “on a bien le droit de rêver” me laissaient pantois. On devait donc se réjouir que les gens lisent ça plutôt que rien. On devait donc se féliciter que le rêve se vende comme des paquets de lessive -à coups de pub!

Dans le même temps, des gens plus compétents que moi mirent en lumière les mécanismes du succès de la daube (dans le Monde Diplo, notamment). Les critiques fusèrent, les défenses aussi… Harry Potter se mit à mériter de paraître… je veux dire de paraître plus qu’il n’est: une histoire pour enfants qui plaît aux adultes et qui a été médiatisée à tel point que Melville, Balzac et Cervantès seront au total sans doute moins lu en un, deux et quatre siècles (respectivement) que la JK Rowlings en dix ans…
Je suppose que les thèses de doctorat à son sujet commencent à pleuvoir…

Ma question est:
doit-on réellement se réjouir que des gens “qui ne lisent pas d’habitude” dévorent Harry Potter, au prix d’une énergie médiatique dantesque (à propos de bonne littérature peu lue…) et d’une invasion publicitaire jamais égalée (dans mon souvenir) pour un bouquin qui, si je ne m’abuse, ne changera guère le cours de l’histoire…

Qu’on ne se méprenne pas: je n’ai rien contre la littérature enfantine, au contraire. Mais je me désole (une fois de plus et pour un sujet de plus) que notre paysage médiatique se retrouve asphyxié par quelques phénomènes vaguement bien écrits, même pas spécialement originaux, et sans que cela ne permette de croire qu’enfants et adultes fans de la chose passent à autre chose ensuite… Ou alors je veux des résultats d’étude!

Une autre question est: dans un monde comme le nôtre où les enjeux sont tels que les gens devraient se tourner vers des sujets un peu plus graves (environnement, politique, social), un phénomène “de société” comme Harry Potter, terriblement innocent sur le plan idéologique, n’est-il pas totalement contre-productif? Je crois malheureusement que si…

L’enjeu, c’est de faire passer un gamin de Oui-Oui au Club des Cinq, puis à l’Ile au Trésor, avant de suivre avec des livres sérieux -et moins sérieux…
Mais que des adultes se passionnent pour un arbre creux accessible aux moins de dix ans, ça me dépasse…

Mais bon, avec ça, plus on parle, mieux Harry se porte, donc je ferais aussi bien de la fermer (je lis déjà les réponses: “Ouais t’aurais mieux fait de la fermer”).

13 Responses to “Henry Potier et les navets magiques -lecture très dispensable”

  1. Monsieur Y Says:

    La réponse est 31.

    En l’an 31, Jesus se faisait vraiment chier, et se dit qu’il devrait peut-être lire le nouveau Harry Potter. On connaît la suite : l’Eglise catholique régna (et continue à régner) pendant des siècles en proposant des rêves et en abrutissant les gens.

    Tu vois, Thitho, il suffisait juste d’y penser. Donc, oui t’aurais dû la fermer 😉

  2. cAt Says:

    Tu as oublié un argument qu’on va te sortir avant le “Ouais t’aurais mieux fait de la fermer”.

    “Est-ce que tu les as lus avant de déclarer péremptoirement qu’ils étaient réservés aux moins de 10 ans?”

    Et bien, moi non plus 😀

    Sinon, au-delà du fait que le sorcier soit un produit commercialement hyper calibré, c’est quoi un livre accessible aux moins de 10 ans qui ne soit plus “politiquement correct” à lire par après?

    Perso, je me suis avalé des tonnes de Simenon et d’Agatha Christie à cet âge-là (et bien peu par après en fait). Vers 12 ou 13 ans, j’ai lu une bonne partie de l’oeuvre de Boris Vian (et de Vernon Sullivan). A 13 ans, mon prof de français m’a déclaré sans rire que j’étais un peu jeune pour faire un exposé sur “Bonjour tristesse”.

    Donc, voilà, un livre accessible aux moins de 10 ans, pour moi c’est un livre qui se situe plutôt vers le bas de la bibliothèque, plus facile à attraper quand tu es forcément plus petit… (et là, je vois déjà les (futurs) parents réorganiser d’un coup leurs étagères)

    Pour alimenter le débat, est-ce plus acceptable de lire Harry Potter en anglais qu’en français une fois qu’on a plus de 10 ans? Ou pas?

  3. oise Says:

    Que ce bouquin participe à donner le goût de la lecture aux ENFANTS, je n’y vois pas de mal SI les parents et les profs 1) cadrent le phénomène commercial (non tu n’as pas besoin de la panoplie complète du sorcier, des draps/cahiers/bics/cartes à jouer/T-shirt/préservatifs – ah non – Harry Potter) et 2) guident peu à peu les enfants vers d’autres lectures.

    En ce qui concerne les adultes… Oui, “ça interpelle” comme on dit, surtout quand ce sont des collègues profs de français qui sont atteints (et ce sont souvent les mêmes qui attendent impatiemment la sortie du nouveau Amélie Nothomb… Y a-t-il un rapport? A creuser…)

  4. Pelé Says:

    Oh oui, des preservatifs Harry Potter pour ma baguette magique… 😀

    Bon, de toute facon, on sait que la c’est le dernier [enfin, c’est ce qu’elle dit] donc on va pouvoir passer a la mode debile suivante 😉

  5. Un Homme Says:

    Oups, oublie de changer mes infos pour le commentaire precedent 😀

  6. tito Says:

    cAt: j’ai essayé de lire… J’ai lu une trentaine de pages (je suis arrivé au moment où Harry rentre dans un mur dans une gare). Le mode d’écriture est tellement… faiblichon, que j’ai renoncé. Sinon j’ai regardé dix minutes du premier film (mais pas les dix premières parce que y’avait déjà des sorciers partout et des fantômes et John Cleese). Ça avait l’air ch…

    Mais comme je dis: à la limite, le livre en soi ne me dérange pas: le Club des Cinq n’était probablement pas plus politisé que Henry Potier. Non, ce qui me dérange c’est que les neuf dixièmes des médias en fassent un phénomène de foi… de société…

    Et comme Pelé dit: une connerie va chasser l’autre. Si on cherche un peu, il y a déjà eu des tentatives de bourrage de crâne à la Potier antérieurement, mais si je me souviens bien, ça n’a jamais été aussi creux, ni aussi violent.

    Oise: c’est un des problèmes de notre belle société de consommation: l’attraction publicitaire des enfants. Un cas à étudier: la Suède où j’ai entendu dire qu’il est interdit de faire de la publicité en employant des enfants (je suppose qu’ils doivent interdire l’accès aux télévisions étrangères). 🙂

    Pelé: Vous avez remarqué qu’ils tiennent tous leur bagette dans la main droite sur l’affiche du jeu PeléStation (oups!)? C’est bien ce que je pensais: henry et ses potes tiers, tous des branleurs…

    Un Homme: t’es qui toi? 😉

    Dernière chose: oui, sûrement pour un francophone, il vaut mieux le lire en anglais: on apprend à dire des trucs bizarres en anglais (genre “Moldus”, c’est-à-dire: bête gens qui n’ont pas de pouvoir et qui vont trimer comme des cons tous les jours), mais entre nous il y a de meilleurs bouquins pour ça. J’ai appris à lire en anglais dans Carson Mccullers, c’était très facile et très riche en même temps…

    http://en.wikipedia.org/wiki/Carson_McCullers

  7. la maman d'Y et L Says:

    nan,le véritable enjeu c’est d’amener les petits à ne pas lire Oui-oui,ce truc débilitant de niaiseries sirupeuses,ni babar, rappelant les “belles oeuvres” de la “noble belgique” au congo….
    y’a tellement de chouettes bouquins pour les tout-petits (Richard Scarry,c’est génial !! )

    aaaaaaaaah, oui-oui,je ne le supporte vraiment pas !

    et euuuuuuuuh,moi,j’aime bien les bouquins d’Harry Potter :-/ : ça casse pas 3 pattes à un canard mais c’est distrayant (meme si ça pompe à fond dans tous les classiques fantastiques…) et agréable à lire quand tu a la creve au fond de ton lit…

  8. tito Says:

    m’enfin, oui-oui et sa jolie vouture jaune et rouge? Non?
    😉

    j’ai plus lu ca depuis 30 ans, donc j’ai un peu oublié…

  9. Anne Says:

    30 ans? t’étais précoce en lecture dis donc, enfin t’as arrondi je suppose 😉

  10. la maman d'Y et L Says:

    nan,je maintiens…

    pas oui-oui ! un jour où j’aurais le temps,je te ferais un analyse d’un oui-oui…

    en plus, ce crétin de oui-oui va venir en “pestacle” à coté de la maison en décembre,ça coute super cher,ces andouilles de parents vont se ruiner en entrées,gouter,souvenirs,sans compter qu’ils vont encore se garer n’importe nawak’ dans nos rues…
    j’avais déja ma dose avec les hordes qui viennent voir Holiday On Ice…

    donc,euh,nan !

  11. tito Says:

    C’est clair qu’il en faut un peu plus pour avoir sa dose de produits dérivés et pubs henry potier… :S

    A côté, Oui-Oui est un amateur rachitique…

    Mais je suis prêt à lire une analyse de Oui-Oui :-p

  12. Julien Uh Says:

    ben rien que le gentil gendarme et les méchants lutins dans oui-oui, tiens ( euh : j’apprend tous les jours, quand j’étais gamin, je lisais jeannot lapin)

  13. Monsieur Y Says:

    Holiday on Ice ?

    Il y a bien pire que ça : Hallyday on Paris !

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