Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

juillet 31, 2025

Un titre à la Hitchcock…

Filed under: discussions piquantes — tito @ 5:18 pm

Imaginez que votre famille est constamment critiquée pour des raisons inventées et développée par les personnes les plus populaires de votre quartier.
Vous n’auriez pas envie de la défendre tant que le reste de la population du quartier n’aura pas admis qu’il n’y a rien à défendre?
C’est de l’obsession que de vouloir défendre celle que vous aimez?

Il semble en tout cas que, lorsque vous exposez, pas à pas, l’erreur des attaques que les membres de votre famille subissent jour après jour, parce que ces membres de votre famille vous importent, d’aucuns et d’aucunes estimeront que c’est de l’obsession.

L’obsession, me semble-t-il, réside dans les attaques, non dans la défense.

C’est ainsi que, me semble-t-il encore, je continuerai de défendre celles et ceux de LFI qui sont constamment attaqués pour des crimes dont il n’a jamais été prouvé qu’ils et elles étaient coupables, non parce que je suis obsédé, mais parce que je les aime bien…

juillet 23, 2025

L’histoire est un juge implacable

Filed under: discussions piquantes — tito @ 12:35 pm

Souvent, je réfléchis aux situations actuelles « comme si » j’étais un de mes collègues du futur. Et je me pose la question: mais comment les gouvernements ont-ils pu s’aligner sur une position de principe complètement dépassée pour laisser un « allié » détruire une société dominée et pratiquement sans défense?

(Rassurez-vous, je me pose ce genre de questions pour bien d’autres situations dans bien d’autres pays, y compris le mien)

Nous nous posons parfois la question du manque de réactivité des gouvernements entre 1933 et 1939, 1940, 1941… 1943, 1944 pour les plus lents.

Mais nous avons la réponse sous nos yeux:
– très peu de représentantes ou représentants sont prêts à faire partie de ce convoi de lanceuses et lanceurs d’alerte qui se sont pris des accusations d’antisémitisme dès le 8/10 pour les raisons les plus OBJECTIVEMENT mauvaises;
– les Etats alliés d’Israël sont bourrés d’assoc’ chargées de défendre les intérêts de « la seule démocratie du Proche-Orient » (voire jusqu’au Moyen-Orient et pourquoi pas jusqu’en Extrême-Orient, soyons fous!), càd des organisations de défenses des intérêts X ou Y…
– les pires à mes yeux: les « amis d’Israël », dont le seul objectif est de défendre des positions commerciales, industrielles, financières, quand bien même ce serait dans le sang de millions de personnes.

Fait est qu’entre 1933 et 1939, 1940…, ces éléments, avec des petites variantes, existaient déjà… La variante la plus grosse étant « le nazisme nous défend contre le communisme ».

Résultat: une guerre de 80 M de morts, et un génocide a presque mis fin à l’existence d’un peuple en Europe; paradoxe des paradoxe, ce sont des descendantes et descendants de ce peuple qui aujourd’hui sont sur le banc d’infamie. Heureusement, c’est loin d’être une position générale… Honneur et force aux Refuzniks, aux journalistes, aux historiennes et historiens, aux penseuses et penseurs, et à toutes et tous les anonymes qui manifestent contre l’action du gouvernement qui affirme les représenter – « Not in their names! »

Aujourd’hui, mes collègues qui travaillent sur la Shoah sont strictement limités par des lois mémorielles dans de nombreux pays, ce qu’ils et elles dénoncent régulièrement: l’histoire n’a pas besoin de loi pour être défendue – au contraire, nous avons besoin de pouvoir remettre en question toutes les données, c’est important, comme n’importe quelle science, dans l’intérêt même de la vérité, qu’importe si quelques malades en profitent pour nier l’existence de la Shoah, car l’histoire finira par l’emporter, de même que ce ne sont pas quelques platistes qui parviendront à retourner la rotondité relative de la Terre.

Des lois qui interdisent la remise en question de faits historiques sont autant de précédents dangereux qui permettent aujourd’hui à des imbéciles et des crapules de proposer qu’il soit interdit d’utiliser le terme « génocide » pour évoquer la situation actuelle en Palestine.

Ces trois dernières années en particulier, mais en fait aussi ces 6 dernières décennies, nous avons assisté, historiennes et historiens, à un exercice de falsification de la vérité qui ne résistera pas au travail de nos collègues du futur.

Inquiétez-vous, membres des gouvernements du monde, car vous serez bien plus dénoncés que Daladier et Chamberlain; eux au moins ont tenté le coup.

Vos atermoiements, votre passivité devant les livraisons d’armes, votre refus de considérer les déclarations d’instances importantes, comme les historiens israéliens Pappé, Goldberg, la rapporteuse de l’ONU Albanese, Amnesty International, etc., etc., votre complicité.

Vous aviez tout en main pour arrêter le massacre.

Vous ne l’avez pas fait.

L’histoire vous jugera.

Peut-être que vous vous en foutez.

En attendant, n’imaginez pas que nous nous soumettrons au « ministère de la Vérité ». Il y a trop de preuves. Vous êtes fichues, vous êtes fichus.

mars 26, 2025

« M’sieur, et si ma grand-mère est en train de mourir? »

Filed under: discussions piquantes,la vie comme elle vient — tito @ 9:17 am

Un argument qui revient sur la présence des téléphones portables à l’école: « et en cas d’urgence? »

Si la présence d’un adolescent en âge de suivre des cours est indispensable à une situation d’urgence, alors on est en train de suivre un épisode d’Harry Potter ou de Spider Man.

Je n’ai jamais entendu un argument valable sur la nécessité de la présence d’un téléphone portable à l’école.

« Et pour faire des recherches? »

Il serait peut-être temps de se rappeler que
1. les recherches peuvent être réalisées en dehors des heures de cours. on exigera de la part des jeunes de mentionner leurs sources et de leur demander en quoi celles-ci sont intéressantes, qui les produit, quelles sont les sources de leurs sources, etc., et on les vérifiera;
2. si vraiment on veut faire des recherches en classe, autant les faire dans du matériel généralement peu utilisés par les élèves, genre les dicos, les encyclopédies, les revues…, qu’ils doivent aussi apprendre à utiliser. Car, le plus souvent, les élèves SAVENT utiliser les moteurs de recherches.

« Oui, mais il faut qu’ils développent leur esprit critique sur les nouveaux médias. »

Certes… mais autant le faire alors avec un minimum de préparation, car il est absolument impossible à un enseignant de soutenir efficacement un tel apprentissage sur des pages découvertes dans l’instant. Ce qu’il faut donc faire, c’est les aider à comprendre ce qu’il se passe en leur proposant des modèles préparés à l’avance. Leur montrer que deux sources différentes ne le sont que si elles ne se copient pas et si elles ne proviennent pas de la même source. Qu’une source n’est valable que si elle repose sur un vrai travail de vérification, à la fois de la source elle-même, mais aussi du contenu de l’information. Etc., etc.
Leur montrer qu’il existe des sites construits précisément pour fabriquer du savoir de manière scientifique.
Eviter les jugements péremptoires (que j’entends parfois chez des collègues) du genre « Wikipedia, c’est plein de fautes. » (moins que l’Encyclopedia Britannica, collègues)

Toutes choses qui ne peuvent se faire en disant simplement aux élèves: « vérifiez l’info sur internet. »

Bref, une école sans Smartphone… ça se justifie pleinement.

Et les profs?

Dans une société où les voisins sont plus près de votre maison que vous à votre travail, a priori, les profs n’ont aucune raison non plus d’avoir un smartphone en classe. S’ils veulent suivre les cours de la Bourse ou les résultats des courses, ils devraient songer à choisir un autre emploi.
Je suis favorable
1. à ce que les smartphones des profs restent à la salle des profs;
2. à ce que les écoles soient reliées par des systèmes d’interphones câblés;
3. à réduire les espaces connectés (éventuellement aux écrans qui ont remplacé les tableaux), et en tout cas à supprimer le wifi à l’école, qui fait perdre du temps d’apprentissage actif.

Reste l’IA. Discussion qui mérite un autre post.

mars 13, 2025

Si le sage montre la Lune, accuse-le d’antisémitisme

Filed under: discussions piquantes — tito @ 3:03 pm

Je me doute que je ne vais pas m’attirer que des copains en disant cela, parce que, même parmi mes amis, on me dit: « tous les poncifs de l’antisémitisme sont dans cette affiche ».

Alors, c’est très curieux, mais, quand je lis le texte, je ne vois aucune allusion au Juif errant, ni à la finance, ni à aucune maladie, non, ce que je vois, c’est un texte qui appelle à une manif contre l’extrême-droite et contre ceux qui relaient les idées d’extrême-droite… Il me semble que c’est assez clair.
Ensuite, je vois un visage qui n’est pas à son avantage, mais qui ne me semble pas être une caricature: peut-être l’image a-t-elle été travaillée par IA, mais sans doute avec l’instruction: prends la tête de ce type et fais-lui un rictus de colère.

Car l’affect principal de l’extrême-droite, c’est la colère. L’affiche reprenant le visage du présentateur vedette de Bolloré m’a beaucoup plus rappelé ces deux images, l’une une affiche, l’autre une Une de Libération, représentant Jean-Marie Le Pen. L’un en colère, l’autre grimaçant à la manière de Mussolini.


Charlie Hebdo a fait des caricatures bien plus proche des poncifs de l’antisémitisme concernant le même individu (voir ci-dessous également). Rien n’est venu de l’arc Salamé-Ciotti. Rien de rien.

Regardez ces deux caricatures de Charlie Hebdo (parmi bien d’autres). Dites-moi en quoi elles sont moins antisémites que l’affiche incriminée. Ou plutôt, dites-moi en quoi l’affiche incriminée serait plus antisémite que celles-ci.

Alors, je me demande: pourquoi hurle-t-on contre cette affiche du 22 mars? Ne serait-ce pas parce qu’elle est éditée sous la responsabilité de La France Insoumise?

je me suis tapé une cinquantaine d’affiches antisémites (vraiment antisémites): les affects reproduits sur celles-ci sont généralement l’avidité, la cupidité, le désespoir, la satisfaction, la fourberie, voire l’indifférence ou la surprise (quand le juif est surpris par les « glorieux » ennemis de la juiverie), mais pas la colère.

Voici quelques exemples de ces affiches, toutes plus dégueulasses les unes que les autres, mais bien illustratives de mon propos.

Exemple de désespoir:

Exemple d’avidité:

Exemple de satisfaction:

Un autre, parce qu’il est vraiment parlant (et odieux):

Deux exemples de fourberie:

Ces affiches monstrueuses ne montrent pas un juif en colère, mais un juif avide, fourbe, satisfait ou répandant le désespoir sur le monde.

Quant à la comparaison reprise à partir de l’affiche hollandaise que voici, et que l’on pourrait considérer comme valable, j’aimerais qu’on y fasse un minimum de sémiologie:

il faut vraiment le vouloir pour faire un parallèle entre ces deux affiches:

l’une est une caricature, l’autre pas;

dans l’une on voit un buste, dans l’autre, juste une tête qui flotte dans le noir;

le visage d’Hanouna est légèrement penché sur le côté, pas la caricature;

le nez est exagérément long à droite, pas à gauche;

Hanouna porte une moustache, pas la caricature;

les rides sont très marquées à droite, elles sont à peine visibles à gauche (autour des yeux un peu, et les plis des joues);

le sourcil relevé à droite ne l’est pas à gauche (on verra plus loin que ce n’est pas anodin);

et on peut parler des oreilles tant qu’on veut: elles n’ont rien en commun;

enfin, analysons les affects représentés: à gauche, le personnage de Hanouna est manifestement en colère; à droite, ce que je vois, c’est beaucoup plus de la fourberie – voyez l’oeil droit plus ouvert et le sourcil relevé indiquant que le personnage s’apprête à faire un mauvais coup. Comme dans ces trois exemples-ci:

Or, je le répète: le poncif de l’affect d’extrême-droite, c’est bien plus la colère, une colère franche et emplie de haine. Les affects liés à l’antisémitisme sont bien plus ambigus, la fourberie et la cupidité étant sans doute les plus évidents.
Bref, je veux bien faire de la sémiologie, mais il faut le faire à fond.

C’est à se demander si le parallèle effectué n’en dit pas plus sur l’antisémitisme de l’auteur du parallèle que sur celui de l’affiche LFI.

Je n’en dirais pas autant pour celles et ceux qui sont tombés dans le panneau: l’accusation d’antisémitisme fait tellement peur qu’on craint absolument de se la voir décerner. Car, dans notre société européenne et occidentale, le titre d’antisémite, c’est l’assurance de la diabolisation.

août 14, 2020

Oscillations

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 12:44 pm

Je travaille beaucoup sur l’Union Européenne, pour l’instant, mais je ne me dispense pas de lectures enrichissantes.
Et quoi que je ne sois pas d’accord avec tout ce qu’on trouve chez lui, j’avoue nourrir mes réflexions de certains passages de Braudel. Ainsi, le suivant.

« Comme tant d’autres forces qui font l’histoire et brassent le monde, [l’]unité grandissante [du monde] n’est pas un courant continu, mais un courant modulé, alternatif. Elle connaît des reculs et des avancées et c’est avec des retours en arrière qu’elle progresse finalement. Reculs ? Avancées ? Songeons à deux époques proches de nous. 1914 tout d’abord : un monde ouvert aux marchandises, aux idées, aux hommes, à tous les échanges. Un vrai monde. On en faisait le tour avec, sur soi, sa seule carte de visite… 1939 : avouons qu’alors, depuis vingt ans, le monde s’était barricadé et fractionné de façon absurde. (…)

« Oscillation entre un monde ouvert et un monde barricadé : le problème de la guerre actuelle n’est-il pas cette oscillation même ? De quel avenir s’agira-t-il ? Ou du morcellement de la terre en espaces autonomes -en planètes (espace grand-allemand, espace grand-asiatique, espaces anglais, américain, russe) ou du maintien -ou de la sauvegarde- de l’unité du monde ?

« Que cette dernière l’emporte, voilà qui me semble probable. Bâtisse qui voudra, en esprit, pour demain, des frontières verrouillées, des économies planifiées, des autarcies monstrueuses ! On a pu s’opposer au monde, de 1919 à 1939, par une puissante action. Honneur en soit rendu à l’égoïsme américain (la loi de 1924 sur l’immigration). L’Europe, coupable elle aussi, a eu l’excuse de ses folies et de sa faiblesse. On ne se transforme pas impunément en champ de bataille, pas plus hier qu’aujourd’hui. Au-delà de cette guerre, je ne pense pas que l’on puisse encore endiguer et contraindre le monde. Je pense qu’il va se contracter sur lui-même, mais en même temps s’ouvrir sur lui-même, de tous ses pores à la fois. Il en est peut-être grand temps.

« Les problèmes de demain, les grands problèmes, ne les sentons-nous pas avec netteté ? Ce sont les problèmes de ces portes ouverts, des vastes courants d’air qui vont secouer nos maisons. Gare aux vieux papiers, je veux dire aux vieilles méthodes, aux idées surannées, aux sociétés surannées, aux civilisations et aux États d’hier.

« Collaboration avec tous les hommes de bonne volonté : comment ne pas s’abandonner un instant à ce rêve de Noël ? Collaboration, entraide, fraternité, croyance en une humanité apaisée et meilleure. Rêves, non pas réalités immédiates, nous le savons tous. Entraide oui, mais luttes aussi, luttes féroces, avec les vastes pays du monde entier, avec les races du monde entier, avec les idées, les économies et les folies du monde entier, avec les haines, avec les égoïsmes, avec les cannibalismes du monde entier, avec les déterminismes et les fatalismes du monde entier. Et toutes ces luttes apparaissent avec leurs longues et monstrueuses liaisons dans l’espace. Qui nous dit que le destin de notre monde à nous, la France, une des îles de l’Occident, ne s’élabore pas aujourd’hui même dans telle profondeur de la Chine, ou de tel autre monde ? Tous les pays de l’univers se touchent et se mêlent dans un corps à corps tumultueux »

Fernand BRAUDEL, L’histoire, mesure du monde, in Les ambitions de l’histoire, Fallois, Livre de Poche, 1997, p. 112-113. Ce texte est extrait de la retranscription d’une conférence prononcée dans un Stalag, en 1941.

juin 5, 2019

L’Union contre les peuples – introduction

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 11:41 am

Voilà, on est de plus en plus près de la publication. Notre livre sur les Traités de l’UE, leur critique et nos propositions est presque fini.

La publication se fera en deux fois: une fois sur le net (ici) et une fois sur papier (éditions Le Cerisier).

La version internet sera probablement plus complexe, plus fouillée, mais aussi peut-être moins lisible. J’attends vos commentaires, soit par e-mail (thierry1thomas arobaz gmail point com), soit sur un réseau social quelconque où on s’est déjà rencontrés. Au fond, tout commentaire pourra être utile pour améliorer la version finale sur papier.

Après avoir déjà publié la bibliographie et le glossaire ici,

puis la table des matières ici,
(même si elle est susceptible d’évoluer)

voici l’introduction.

A suivre (mais il y a encore du boulot de relecture), la première partie. Il est possible que j’édite ici la première partie en plusieurs fois.

Comme précédemment, je suis ouvert aux remarques, notes, etc., sur mon email thierry1thomas arobaz gmail point com

mai 28, 2019

L’Union contre les peuples – glossaire et bibliographie

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes,politopics — tito @ 5:36 pm

Voilà, on est tout près de la publication. Notre livre sur les Traités de l’UE, leur critique et nos propositions est presque fini. Enfin, presque… M’ouais…

La publication se fera en deux fois: une fois sur le net (ici) et une fois sur papier (éditions Le Cerisier).

La version internet sera probablement plus complexe, plus fouillée, mais aussi peut-être moins lisible. J’attends vos commentaires, soit par e-mail (thierry1thomas arobaz gmail point com), soit sur un réseau social quelconque où on s’est déjà rencontrés. Au fond, tout commentaire pourra être utile pour améliorer la version finale sur papier.

Je vais commencer par… la fin. Pourquoi? Parce qu’il s’agit du glossaire et de la bibliographie, lesquels sont indispensables pour lire l’ensemble. En effet, vous aurez l’occasion de le voir, nos définitions ne sont pas nécessairement les vôtres.

Voici donc le glossaire et la bibliographie de notre livre à paraitre.

A propos, on cherche toujours un titre

Le prochain post sera consacré à la table des matières, également très importante, en ce qu’elle vous permettra de me proposer de publier d’abord tel ou tel passage, sachant que tous les chapitres sont déjà écrits.

Pour les illustrations, elles sont toutes de moi et elles risquent fort de passer à la trappe dans le livre.

C’est peut-être pas plus mal 🙂

avril 28, 2019

toute référence, etc.

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 6:21 pm

Fin juin 1789 : des soldats des Gardes Françaises, accusés d’insubordination, sont enfermés dans l’Abbaye et le bruit court dans la population qu’ils pourraient être envoyés dans la terrible prison de Bicêtre.

Une foule envahit l’Abbaye et libère les prisonniers. Sous la menace d’une intervention militaire pour les récupérer, une députation de citoyens de Paris se rend à l’Assemblée pour lui demander d’interférer auprès du roi.

La cour est accusée d’être à l’origine de ces violences. La députation envoyée auprès du roi réclame sa clémence.

Le roi accorde sa grâce, mais, dans son discours, en profite pour associer l’Assemblée aux violences à venir. Ainsi, le pouvoir exécutif dit à son opposition: si des violences surviennent, je vous en accablerai.

8 juillet: le roi renvoie tous les ministres modérés : Necker, Montmorin, Saint-Priest, la Luzerne. Selon Jaurès1, le roi ne peut pas ignorer l’effet qu’aura le renvoi de Necker sur la population, car il est très populaire.

Jean Jaurès estime dès lors que, ce faisant, c’est le roi qui est responsable des violences qui viendront dans les jours suivants. Il rassemble des troupes autour de Paris qui agitent la population, laquelle, énervée, se lancera sur les barrières autour de Paris qui avaient été construites pour lever des impôts sur les denrées qui y rentraient. Le même jour, Camille Desmoulins et d’autres orateurs haranguent la foule afin qu’elle s’arme contre les troupes rassemblées.

Dans les deux jours qui suivent, les Parisiens vont chercher des armes et tenter de prendre la poudre qui se trouve dans la Bastille.

C’était un certain 14 juillet… L’événement qu’on sait.

  1. Histoire socialiste de la Révolution socialiste. []

avril 15, 2019

Citoyenneté fiscale

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 10:50 pm

Je faiblis sur les titres au fur et à mesure que je me sens plus fort dans les concepts. Si quelqu’un se sent de m’envoyer un bon titre, n’hésitez pas à m’écrire…

Horizontales et verticales

Du diable si je me serais attendu à traiter de ce sujet il y a encore dix ans. Mais depuis lors, je suis passé par le Brésil libéral -et on voit ce que ça donne.

J’ai vieilli sûrement.

La réalité de l’Union Européenne m’accable aussi de plus en plus. La toute petite chance qu’elle pût être porteuse d’une démocratie internationale et sociale -mais vraiment toute petite-, n’a jamais existé. C’est une immense tromperie. Il est temps que notre fibre sociale et internationale s’en rende compte.

Il n’y a pas d’Europe sociale à espérer. Ni d’Europe démocratique. Ni même d’Europe.

Alors, la plus horizontale, la plus valable possible des réalités démocratiques doit être envisagée. La plus sociale aussi. Pour qu’une telle chose puisse avoir lieu -pour que la démocratie puisse être réelle, juste, sociale, horizontale, et qu’elle corresponde aux besoins de la plupart des gens-, je crains que l’anarchie ne soit pas la solution.

Je ne dis pas que la nature humaine ne puisse la supporter, non, puisque je la supporte et que je suis humain. Je connais plein de libertaires et d’anarchistes. L’anarchie est donc une réalité. Mais elle n’est pas généralisable à l’humanité entière.

La nationalité, c’est le fait de faire partie de la nation

La nation est un concept vertical, évidemment. Cependant, il s’agit d’un mécanisme à double entrée.

Première entrée: la lutte contre le nationalisme est légitime lorsqu’il déborde et devient impérialisme. Cependant, on peut s’interroger sur la légitimité de la translation « nationalisme » => « impérialisme ». Je suggère de ne pas en discuter ici.

Deuxième entrée: à l’origine, le nationalisme était un véritable progrès historique. La nation était l’ensemble des individus associés sous un seul terme; ils se distinguaient à la fois négativement -par rapport aux autres nations-, mais aussi positivement -en ce qu’ils jouissaient de la même qualité. Le développement de la nation est donc un facteur d’égalité.

Il n’y a pas à dire: s’il y a bien un phénomène dont nous sommes redevables à la Révolution française, c’est bien de la réalisation de ce que tout le monde peut participer à la réalité politique et sociale de la nation.

Et quand je dis tout le monde, c’est tout le monde.

La nationalité, c’est la citoyenneté

Article 4 de la Constitution de 1793. – Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; – Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année – Y vit de son travail – Ou acquiert une propriété – Ou épouse une Française – Ou adopte un enfant – Ou nourrit un vieillard ; – Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’humanité – Est admis à l’exercice des Droits de citoyen français.

Les femmes n’étaient malheureusement / évidemment pas incluses dans l’exercice politique. Le patriarcat ambiant n’y avait pas préparé la plupart des révolutionnaires1. Cependant, on notera le caractère novateur de cet article: le citoyen n’est pas celui qui est né sur le sol de la patrie, mais bien celui qui s’y rend utile pour la collectivité.

Pourquoi se limiter à « vingt et un ans accomplis »? Les « young for climate » sont en train de nous montrer qu’il y a plus à attendre de leur génération que de toutes les boules de billard qui pourraient remplacer Charles Michel.

La grande Révolution réunissait en 1789 des ressortissantes et ressortissants de nombreuses origines différentes: Suisses (comme Jean-Paul Marat), Anglais (Thomas Paine), pré-Belges (le fantasque Cloots), pré-Italiens (tel Philippe Buonarotti), etc. Théroigne de Méricourt aussi venait de chez nous.

Ils étaient reconnus ‘nationaux’, elles étaient reconnues nationales, parce qu’ils s’étaient engagés dans la Révolution qui venait, parce qu’elles agissaient pour la République.

Aujourd’hui, celle ou celui qui paie ses impôts contribue à l’enseignement des enfants et au paiement des pensions. De fait, il ou elle vit de son travail -au pire, travaille à en trouver -mais en attendant paie bien des impôts de toute façon -et agit pour la collectivité. Qu’est-ce qui justifierait de ne pas l’intégrer à la vie politique?

Le paiement de l’impôt, c’est la condition de la citoyenneté

Je me fais l’écho de Frédéric Lordon qui pose souvent le débat de la nationalité -et pour lequel on l’assimile parfois au camp « rouge-brun ».

Dans le livre « La Malfaçon. Monnaie européenne et souveraineté démocratique », publié chez Babel2 en 2015, il pose comme base de la citoyenneté le fait de payer des impôts. Qui ne paie pas d’impôts (il prenait l’exemple, pour la France de Bernard Arnault, Jérôme Cahuzac, Johnny Hallyday et Gérard Depardieu) devrait être privés de la nationalité française, alors que Mamadou et Mohammed qui triment et paient leurs impôts régulièrement en dépit de leur naissance étrangère, eux, devraient en bénéficier automatiquement.

Ainsi, qui paie ses impôts sur l’ensemble de ses revenus (capital et travail réunis) est déclaré citoyenne ou citoyen de plein droit: expression politique, droits civiques, droit aux soins, droit à l’instruction de ses enfants, etc. De fait, au lieu de fixer un âge à l’exercice des droits civiques, on pourrait tout simplement l’associer à la paperasse rose saumon sur fond blanc.

A contrario, qui ne les paie pas ou est surpris à ne pas en payer la juste qualité perd ses droits civiques.

Les riches chassés

Si la fiscalité chasse les riches, ou en tout cas celles et ceux dont la cupidité est plus forte que la citoyenneté, cela ne signifie pas qu’elle chasse les talents.

Le talent, c’est l’envie de faire quelque chose. Ca, c’est du Brel. Il faut avouer que c’est balaise. Ce qui nous intéresse, c’est le talent brélien de gauche: l’envie de faire quelque chose pour la collectivité.

Que les fuyards chers et infidèles nous quittent! Nous n’en voulons pas. Si la citoyenneté ne les intéresse pas, les droits et avantages nationaux ne devraient pas plus leur revenir.

Par « nationaux », nous entendrons « qui se rapportent à la collectivité entendue comme telle par l’ensemble de ses membres ». Je vous avoue que je n’ai pas tiré ça de mon pouce, mais de celui de Shlomo Sand, pour qui peut se définir « peuple » tout ensemble d’individus qui aspirent à être rassemblés comme tel.

Le principe ethnique du peuple ne nous intéresse pas, mais bien celui de choix délibéré des individus à faire partie d’un ensemble, quel que soit le nom que l’on donne à cet ensemble. Communauté, collectivité, cité, pays, peuple, nation…

La légitimité de cet ensemble repose sur le désir d’en faire politiquement partie -rien d’autre. L’histoire, la religion, la géographie devraient au mieux être seconds.

Le talent de la citoyenne et du citoyen, c’est le désir d’appartenir à la cité et d’exprimer ce désir par le fait de participer pleinement à son existence par le juste retour sur les avantages qu’il en retire, retour exprimé, dans mon esprit, sous forme de l’impôt sur l’ensemble de ses revenus. En toute égalité.

Les riches refusant de passer à la caisse auront d’ailleurs une récompense à la mesure de leur civisme: un jet de catapulte vers la mer. Sans yacht ni bouée.

  1. Mais contrairement à ce que l’on a l’habitude de penser, les plus progressistes dans le domaine n’étaient pas les Girondins. Robespierre avait plaidé pour le vote « par feu » -c’est-à-dire par foyer, ce qui signifiait que dans de nombreuses localités les femmes étaient souvent admises au vote lorsque le foyer était monoparental. Il faut aussi noter qu’en cela il n’innovait pas: la coutume donnait fréquemment l’occasion aux femmes de s’exprimer. Ce qui nous amène d’ailleurs sur un autre sujet, abordé par François Bégaudeau: la démocratie se fait-elle dans le silence de l’isoloir ou dans la délibération collective? []
  2. Après Les Liens qui libèrent. []

mars 18, 2019

« Qu’est-ce qui est jaune et qui n’attend plus? »

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 11:46 pm

Si on me l’avait dit, je dois avouer que je n’aurais pas cru que le jaune aurait été vraiment la couleur qui m’identifie… Le rouge, le noir, le mauve, oui; à la rigueur le vert… Bon, pas le bleu, sinon celui du ciel… Mais le jaune… Surtout parce que le jaune a un sens symbolique politique fort: c’est la couleur du briseur de grève. Donc, jusqu’au mois de novembre dernier, on ne peut pas dire que ce soit évident.

Bien entendu, c’est aussi la couleur du soleil. De plein de soleils différents.

Mais de toute façon, rien ne prépare l’importance d’une couleur dans l’histoire. Le drapeau français était inattendu, le drapeau rouge pas plus… Alors s’il faut porter du jaune -en plus il est dispo dans la voiture, obligation légale -le ver dans le fruit est toujours caché et le pouvoir porte toujours en lui ce qui le détruira de l’intérieur.

On ne lâche rien.

On ne condamne pas « les violences », en tout cas pas celles des gens qui portent cette colère. Pas question! La violence, c’est celle du grand patronat et de ses sbires aux commandes.

Il faudrait d’ailleurs qu’ils fassent tout doucement attention: qu’ils préparent soigneusement leurs portes de sortie, parce que je ne garantirais pas que toutes et tous les GJ soient dans le même état d’esprit qu’un Jérôme Rodrigues, qui est capable de rester calme et posé devant des présentatrices et présentateurs de chaines d’information.

On n’a pas affaire aux Nuits-debout, ici, mais bien à des gens qui sont en souffrance. Ce ne sont pas de gentils étudiants qui peuvent alterner une garde à la Bastille (ou ailleurs) et un verre en terrasse. Non, ce sont des gens pour qui les 5 euros de baisse d’APL compte, pour qui une augmentation de taxe carburant est une de trop, ce sont des gens qui pleurent de ne pouvoir engager personne parce qu’ils sont incapables de planquer leur argent en Suisse ou au Luxembourg -et qui ne le veulent pas non plus. Je ne suis pas en train de les dorer -ils l’ont fait tous seuls-, parce qu’il n’y a pas que des anges parmi eux. Mais justement, ce ne sont pas des anges qui ont pris la Commune (anniversaire), ni non plus qui ont mis la Montagne au pouvoir.

Ce n’est pas avec des anges qu’on fait la Révolution, parce que la Révolution est une violence contre une violence.

Il n’y a pas de Révolution s’il n’y a pas une violence qui la déclenche -celle du pouvoir.

Il ne reste plus qu’à attendre, du côté des intellos qui se posent en soutien, une alliance improbable entre Delaume, Plenel, Ancelin, Onfray, Chouard, Mélenchon et les siens,…

Il faudrait qu’ils et elles oublient qu’ils sont devant et qu’ils et elles doivent suivre les GJ, et non pas les précéder. Ca, certains l’ont déjà compris (Perret, Todd, Branco, Pinçon-Charlot et son mari, Bégaudeau, et bien d’autres…).

Arrière-garde d’intellos1 pour les soutenir -et surtout pas pour les récupérer!

Et il faut encore que ce soit la France qui montre l’exemple, bordel!

  1. Bon, pas Perret, évidemment. []
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