En attendant Florence
Wednesday, December 21st, 2016On était deux, idiots, à scruter l’horizon.
Tu n’étais pas au loin. On t’aurait reconnue.
Il cale sur ta frange et moi sur ta raison,
Lui entendait ton rire et moi te voyant nue.
Tu dors, Florence. Déjà, tu nous as oublié ((sic !)) ;
Et on savait, bien sûr, que rien ne nous concerne,
C’est ton humanité qui nous avait liés ((ouf!)),
En deçà de tes yeux, de tes cils, de tes cernes.
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On croit toujours de trop que tout arrive à soi,
Et trop de chacun, de tous, de nous, en Commune,
On ajoute, on regrette, on s’en boit, on plussoit,
Mithridatisaimée, on te croyait immune…
As-tu voulu nous précéder vers le grand saut
Comme un papillon rouge de reconnaissance ?
Auras-tu accroché quelques mauves panneaux
Sur les murs éternels bleus béants de l’absence ?
**
Et moi je parle encore à un air, une main,
Un tremblement de verre, une buée sombre,
Un déjeuner toscan, une table, un chemin,
Quelques larmes d’attente, un tableau dans une ombre…
Tu te moquerais bien de mes effets de -hein ?
Peut-être dirais-tu que c’est pas de la triche,
Puisque tu n’es plus, ni là, ni rire, ni un.
Tu t’en ficherais, pas vrai?, comme tu t’en fiches…