Archive for April, 2008

Georges Jacobs, baron -vu par l’Écho

Tuesday, April 29th, 2008

Le meilleur journal de Belgique (francophone), et c’est peu dire. L’Écho ne mérite ce titre que parce que les autres sont pires, voilà tout.

Je m’amusais, ce 23 avril, à regarder le petit reportage consacré à Georges Jacobs, jeune retraité de la charge de Président du CA d’UCB, sans doute réalisé par un gembloutois tout frais sorti d’un quelconque double cocon universitaire et familial et récemment promu sur le site en ligne du journal.
Vous le trouverez ici:
http://lecho.be/echotv/?id=FzB41e_P_6E

On commencera par les qualités:
-sobriété dans la présentation: l’Écho peut se permettre de ne pas faire dans le pétaradant imbécile, ses lecteurs ne sont pas là pour les paillettes de Naguy.
-c’est tout…

C’est tout parce que le reste est nul. La diction du journaliste est pauvre, son texte minable, l’introduction de son sujet ridicule, le baron inintéressant:

1) “Président du conseil d’administration de Delhaize, (Jacobs) entend rebondir dans le monde des PME.”

Je veux bien que tous les journalistes ne sont pas Proust, mais il y a des limites à la construction bancale de phrase. Commencer par un apposé au sujet en évoquant la présidence du CA de Delhaize pour balancer l’intérêt du gars pour les PME, il y a de quoi lever les sourcils. Répétez-vous la phrase tout haut, si vous n’êtes pas convaincus.

2) “L’occasion de revenir avec lui sur les moments difficiles que traverse UCB.”

Suit un peu plus loin le discours de Jacobs, ex-Président du CA, qui commence par un lapidaire:
“D’abord je voudrais vous dire que, heu, il y a un si haut (sic) responsable de l’entreprise (Jacobs parle probablement du pauvre Roch Doliveux) et je préfère que… J’ai d’ailleurs le respect des… des… des choses, c’est que c’est à lui de répondre à ce genre de questions.”

Donc en gros: je ne dirai rien…

Néanmoins (parce qu’on a son petit orgueil, tout de même, ndé), comme la réponse pour moi est tellement évidente, je vous la donne. Il n’y a rien pour moi de fondamental qui ait changé à UCB. Nous avons aujourd’hui certains problèmes qui se sont traduits par le recul du cours de l’action; c’est des problèmes d’agenda, de timing (…) Je fais pleinement confiance (…) (au) management (d’UCB).”

Il aurait gagné en efficacité en se contentant de dire: “Je laisse une entreprise dans la merde, le coeur en paix et le portefeuille intact.”

3) “C’est toujours des mixed-feelings (sic et avec l’accent de chez nous) quand on quitte une situation (comme la mienne).”

Il est beau, le rhéteur, quand même. Ce n’est d’ailleurs pas facile de reproduire ses citations, parce qu’il commence beaucoup de phrases sans les finir…

Genre:

“Mais il est clair que, un, j’ai la satisfaction d’un travail accompli…”

Jacobs connaît ses poncifs…

“…Qu’il est temps à un moment de céder le flambeau à tous les niveaux à d’autres.”
L’impatience gagnait les p’tits jeunes, sans doute…

Accessoirement, et donc, on attendra le “deux” longtemps…

4) Ensuite, le camarade Jacobs évoque ses autres occupations: autres mandats, occupations familiales et hobby, au point qu’on se demande s’il dormait parfois, vu qu’on imagine mal le bonhomme farouchement attaché à ses 35 heures…

5) “J’ai plusieurs projets. D’abord, peut-être avoir un agenda un peu plus flexible…”

(gn?)

Ah.

Voyons ce que c’est qu’un agenda flexible dans l’esprit de Monsieur le Patron…

“…pour me réserver un peu plus à des choses (…) de type familial ou personnel -j’ai un grand hobby pour la nature et les bois qui…”

Que peut-on bien faire dans les bois quand on est baron, à part courir la gueuze?

“un agenda un peu plus flexible sera le bienvenu…”

Je crois qu’il va falloir songer à requalifier la flexibilité dans le travail…

La flexibilité, était-on stupide, ça veut dire qu’on aura plus de temps pour aller chasser avec Monsieur le Baron…

Comme c’était intéressant.

Dis donc…

6) Le reste fait déjà plus peur: Jacobs se propose de faire profiter de son expérience à de petites sociétés qui auraient besoin des “conseils d’un dinosaure”.

En tout cas, bonne retraite, Monsieur le Baron.

Et bien le bonjour à vot’ dam’, eh-m’sieur l’baron…

Le pays du libéralisme qui gagne…

Wednesday, April 23rd, 2008

Il est interdit à une compagnie étrangère de vendre du pétrole ou du gaz extrait aux USA à l’étranger, sauf autorisation expresse du Président des USA, autorisation qui peut être retirée s’il en ressent le besoin. (source: document publicitaire de Petrobras dans le CartaCapital du 26 décembre 2007). Par contre, ils se réservent le droit d’aller en chercher ailleurs à coups de baïonnettes…

Une banque étrangère ne peut être actionnaire à plus de 25 pour-cent d’une compagnie d’assurance étatsunienne.(Affaire du Crédit Lyonnais et Executive Life) C’est bien dommage: avec le dollar si bas, pour l’instant, c’est donné d’acheter de l’amerloque…

L’agriculture étatsunienne est subventionnée et sa concurrence envers l’agriculture étrangère est donc déloyale. En 2005, ces subventions s’élevaient à 25 milliards de dollars. Sans oublier que ces subventions ne profitent pas nécessairement au travailleur… (Source) Le résultat étant plus la protection des proprios que des fermiers, les conséquences en sont doublement désastreuses.

De nombreux produits fabriqués aux USA sont protégés par des taxes à l’importation de concurrents étrangers, comme par exemple l’acier (30% jusqu’en 2004), ou les biocarburants (48%). (Source: CartaCapital du 23 avril 2008.) Histoire de protéger leur système de protection sociale, sans doute?

De nombreux contrats commerciaux juteux ont été signés dans le cadre des guerres “gagnées” par les USA à l’étranger. À commencer par la reconstruction des pays détruits… Vous avez besoin d’une source ici?

En 2008, ce sont plus de 33 milliards de dollars qui seront distribués aux 28 millions d’habitants les plus pauvres du pays. On ne s’en plaindra certes pas, mais ce n’est pas très conforme au libéralisme.
(CartaCapital 16 avril 2008)
..

Dois-je rappeler comme je l’ai écrit ici que sans les interventions armées, le budget militaire et l’accroissement sans fin de leur dette, les USA auraient une croissance négative?

Il est beau l’exemple libéral d’Outre-Atlantique…

Et je ne vous parle même pas des effets… seulement des faits…

Ah, si les USA étaient toujours aussi lents!

Monday, April 21st, 2008

D’après ces deux articles (l’un étant la source de l’autre, qui est en français), les USA s’apprêtent à ôter l’ANC de la liste des organisations terroristes. Ce qui permettra à Nelson Mandela, ancien président d’Afrique du Sud et aujourd’hui vénérable vieillard considéré comme sage parmi les sages, de ne plus devoir demander un visa spécial pour entrer sur le territoire du pays “où Dieu habite”.

L’Appartheid ayant pris fin en 1994, les USA étaient les derniers hurluberlus à considérer que le combat de l’ANC avait été -était -est encore injuste… À part probablement les attardés qui regrettent le bon temps de la dictature afrikaans…

Apparemment, les USA viennent aussi de se rendre compte que l’ANC est le principal parti au gouvernement encore aujourd’hui en Afrique du Sud… Mais que faisait l’ambassade depuis 14 ans? elle prenait les empreintes des membres du gouvernement qu’elle visitait?

Et pourquoi est-ce toujours dans ce sens que les USA sont lents?


Pourquoi je vous entends sourire?

(J’aime beaucoup cette phrase du membre du Congrès à l’origine du changement de politique amerloque à l’égard de l’ANC: “Basic principles of fairness and opportunity for Members of the African National Congress have been wrongly denied for some time.” -Allons donc: pas d’excès d’auto-critique, je vous prie.)

Qui a dit, le retour

Thursday, April 17th, 2008

Maintenant qu’on l’a mis à la mode, surtout chez Un homme, on va s’en faire encore un petit.

Qui a dit:

“Nous avons besoin d’une nouvelle morale pour abolir les privileges de la classe politique.”

1) le président Medvedev de Russie
2) son premier ministre, le délicieux Vladimir Poutine
3) un de ses meilleurs amis, “il cavaliere”, Berlusconi
4) un interlocuteur privilégié de ce dernier: George W. Bush
5) l’un des derniers amis de celui-ci, Alvaro Uribe, dirigeant de Colombie…

En tout cas, quel qu’il soit, ça devait être un gag…

Le monde à l’envers

Wednesday, April 16th, 2008

En 1988, un des pays les plus libéraux du monde abandonnait la constitution dictatoriale qui était la sienne depuis 1964. Le pays redevenait démocratique (rions deux fois). Et se dotait d’une nouvelle constitution avec des élections où on pourra élire même des gens pas cultivés, même des métallurgistes, je te jure, même qu’ils ont été cap’, et que maintenant il y a un paquet de cons qui le regrettent amèrement…

Dans la constitution, les Brésiliens (car c’est bien d’eux qu’il s’agit au cazou tu ne l’avais pas remarqué) ont introduit la création d’un système de santé payé par l’État pour tous les Brésiliens indistinctement. Jusqu’en 1988, les Brésiliens se divisaient en trois catégories: les riches qui avaient souscrit une assurance privée; les travailleurs qui cotisaient pour un service public; les pauvres et les clandestins (y compris les ennemis du régime, ces sales communistes) qui pouvaient toujours aller se brosser…

Étonnant non? En pleine vague reaganienne, un pays dont les politiciens sont en général des adeptes du libéralisme pur et dur va figer dans sa constitution le droit à tous les Brésiliens de bénéficier d’une médecine minimale

Et ça ne marche pas si mal. Certes, c’est pas encore le “premier monde”, mais, bien que les mêmes éternels imbéciles pleurent après ces gaspillages, ces dépenses inconsidérées de l’État et veuillent qu’on privatise tout, la mortalité infantile a baissé de moitié en vingt ans, les épidémies les plus fréquentes ont été freinées ou éradiquées et il ne reste plus que deux catégories de personnes, maintenant: ceux qui bénéficient du SUS (Système Unique de Santé) et ceux qui bénéficient d’une assurance privée… et accessoirement du SUS qui prend encore en charge pas mal de trucs même pour ceux qui paient des commerçants de la santé (dont je suis, puisque mon école m’en fait bénéficier…).

Mais au moment où les logiques marchandes de nos pays civilisés (je parle de la Belgique, de la France, etc.) nous forcent à reconnaître, qu’il serait temps pour le bien de tous de liquider les collectivités et favoriser les grosses boîtes d’assureurs, les cliniques privées et les usines à psychotropes légaux, le Brésil poursuit sur sa lancée, renchérit: l’ancien ministre de la santé, Adib Jatene, actif sous le gouvernement Cardoso, pourtant de droite, estime que la santé avance dans le bon sens au Brésil: plus de gestion collective, plus d’argent (et il en manque selon lui). L’actuel ministre, José Gomes Temporão, membre du parti très droitiste PMDB, ne dit pas autre chose.

Aujourd’hui, la couverture publique permet à 100 millions de Brésiliens de bénéficier des services de santé et prévention de 216 mille agents, le tout avec un budget de santé de 50 milliards de reais (moins de 20 milliards d’euros). En 1994, seuls 16 millions de Brésiliens étaient couverts et il n’y avait que 30 mille agents.

(Notons que le nombre de praticiens par habitants ferait pâlir d’envie les maniaques des quotas d’étudiants en médecine de nos chers pays soc-dém… Il y a bien des jeunes qui reviennent diplômés de Cuba pour tenter de pallier aux manques, mais on ne leur reconnaît pas la validité de leurs diplômes. Notons aussi que les homéopathes ne sont pas conventionnés et que nous payons donc le médecin de notre bébé plus de 100 euros la séance… Si, si…)

Les deux serviteurs de l’État avouent (pas sous la torture) que la médecine publique assure même des opérations dans les cliniques privées. Et donc, les riches privilégiés (et les salariés aussi) sont également soignés parfois par l’État vampire… Ce qui bénéficie d’autant plus à l’image des assureurs privés qui se font ici des bénéfices gigantesques et ont accru également leur… patientèle… (ceci ne les empêche pas d’être en tête des réclamations de consommateurs…)

Le Brésil, libéral, gouverné par un gros bien laid inculte et prétendument gauchiste(1), c’est le monde à l’envers…

Source: CartaCapital du 16 avril 2008 et Caros Amigos spécial Cuba (2007).

(1) c’est le genre de réflexions très élevées que j’entends très souvent à son endroit…

Ceci n’est pas un état policier

Wednesday, April 9th, 2008

-ou comment décharger sa frustration quand on est du côté du manche

Je vous ai parlé à quelques reprises de mon ami Bahar ici, ici et ici.

Il se trouve que, de manière indirecte, le voilà de nouveau en proie à la vindicte bourgeoise des laquais du capitalisme (j’use exprès un vocabulaire cher à un certain Karl qui, pour des raisons évidentes, a demandé à rester anonyme), j’ai nommé les juges. Son épouse, Deniz, enceinte jusqu’aux yeux, régulièrement établie et attachée en Belgique depuis un paquet d’années, se voit pour l’instant refuser la nationalité belge, sous prétexte qu’elle ne pense pas comme le procureur Delmulle que le marxisme-léninisme soit dépassé et dangereux(1)…

« Attendu que la Sûreté de l’Etat a fourni des renseignements négatifs relatifs au requérant :
Cette personne est une militante du DHKP/C ainsi que pour son engagement au sein du Bureau d’information du DHKC de Bruxelles (la vitrine médiatique tolérée du DHKP/C dans la capitale).

Selon les renseignements fournis par la Sûreté de l’Etat, le DHKP/C est un mouvement terroriste marxiste-léniniste luttant pour l’instauration d’un ordre social communiste en Turquie. Ses objectifs sont de mettre fin, en fomentant une révolution populaire armée, à l’hégémonie politique, économique, militaire et culturelle de l’impérialisme en Turquie, de détruire la « suprématie impérialiste » américaine dans le monde et de faire cesser la répression contre les Kurdes. »

Dit le procureur du roi qui lui refuse sa green card au pickles…

Deniz n’a jamais été poursuivie devant un tribunal pour quoi que ce soit. Et pour rappel, Bahar et ses co-inculpés n’ont pas été condamnés pour appartenance à un groupe terroriste. Ils ont été acquittés. Si, si. Que tu le veuilles ou non, magistrat.

Il est en liberté.

Il a le droit de penser ce qu’il pense.

Lui.

En tout cas pour l’instant (croisons les doigts).

Mais pas sa femme…

Pourtant je pense ce que je veux en Belgique…

Du moins, je le croyais…

Enfin, pas vraiment, ça fait longtemps que je ne me fais plus d’illusion, mais là, ça y est, magistrat, tu nous montres par A+B que la Belgique est un pays qui interdit de penser autrement que toi. Bravo, magistrat. Tu as réussi ta révolution conservatrice.

C’est pour la même raison que toi et ta coupole en bronze empêchez également un homme de 60 ans passés, qui a travaillé la moitié de sa vie en Belgique, d’obtenir la sécurité, l’assurance, de pouvoir y rester jusqu’à la fin de ses jours sans craindre une extradition toujours possible entre complices de l’Interpol…

Je te le dis, magistrat, ce n’est pas joli-joli…

Tu sais, magistrat, que le bébé de Deniz va être Belge? J’espère que ça te fait bien mal, proc’, à l’endroit “que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici”.

Alors, évidemment, ce post ne s’adresse pas à un magistrat dont les qualificatifs (et les attributs) sont impubliables, mais bien à tous ceux qui voudront manifester leur solidarité avec Deniz en allant la retrouver, elle et ses amis, le mercredi 16 avril 2008 à 14h au Palais de justice de Bruxelles (la coupole en Bronze dont question plus haut) à l’intérieur de ou plus probablement devant la 12e Chambre du Tribunal de première instance, salle 0.14.

Sources et infos sur le site du CLEA.

(1) Certes, cela se discute. Moi-même… Mais bon… N’empêche…

La liberté se chipe

Tuesday, April 8th, 2008

En suite de ceci et de ceci, chez Un Homme.

Pendant des milliers (et des milliers) d’années, au sein des sociétés patriarcales, le savoir, les informations essentielles à la vie de tous et de chacun étaient jalousement détenues par une caste de personnages qui justifiaient leur position privilégiée sur base du caractère sacré, divin, dangereux et complexe de ces données pour le commun des mortels (les profanes) afin d’interdire l’accès au calendrier, aux livres, aux dits des dieux, aux oracles et autres calembredaines…

Ça a fonctionné jusqu’à ce que les scientifiques se mettent à glisser leurs nez un peu trop partout et à contredire des trucs essentiels pour la dernière et la plus efficace des ceintures (de chasteté) patriarcales: le monothéisme.

Avec les scientifiques se sont développés (au sein même de la société patriarcale qui ne parvenait donc pas à évacuer le ver dans le fruit, et ce malgré une répression impressionnante) des universités, des écoles (si, si), des bibliothèques laïques, des Montaigne et La Boétie, des Galilée et Giordano Bruno, des Lumières et autres empêcheurs de monarchidiviniser en paix.

Aujourd’hui, la théologie a été remplacée par la technologie.

(‘fin, pas entièrement, il reste de ces théologiens qui s’acoquinent avec les techniciens de la sécurité et du fichage avec un grand bonheur… Malheureusement, beaucoup de mecs en blouses blanches se sont ralliés aux théologiens du passé. Mais je n’ai pas envie de les appeler scientifiques. Allez savoir pourquoi.)

Pour voter, vous déplacer, payer vos courses ou vous faire contrôler par les flics, vous n’avez plus la moindre maîtrise sur ce que l’on sait de vous…

Maintenant, si vous trouvez ça pratique, rassurant, confortable, c’est que vous êtes de ceux à qui on a suffisamment répété: “la liberté, c’est l’esclavage. L’esclavage, c’est la liberté.”

“oui mais eh c’est la démocratie ici!”

Me direz-vous.

Le traité de Lisbonne qui remplace le traité constitutionnel, c’est la démocratie.

En Floride, en 2000, c’était la démocratie aussi.

Au Chili, en 1973, aussi…

La même démocratie qui est allée s’installer en Afghanistan et en Irak.

La démocratie qui pactise avec des régimes douteux sous prétexte que.

Oui, oui, c’est la démocratie… Creusez un peu, soulevez votre casquette “Niqué” de vos fronts satisfaits et demandez-vous à quel prix vos démocraties sont restées en paix pendant soixante ans…

Et quel prix êtes-vous prêts à payer, comme on dit, pour la liberté (d’entreprise)?

Surtout si on vous propose de le faire payer par d’autres…

L’engagement, le compromis, les mains sales

Sunday, April 6th, 2008

Je viens d’assister au film de Robert Redford “Lions for lambs, dans lequel six personnages s’affrontent de manière rhétorique mais également réelle et pratique sur la question de l’engagement, de la prise de responsabilité, de ce que nous sommes capables de faire, de ce que nous faisons vraiment, et donc des décisions que nous prenons pour passer de l’une à l’autre avec tout ce que cela implique.

Les décisions des deux garçons qui partent en Afghanistan dans le but de revenir comme interlocuteurs politiques crédibles, en tant que vétérans -l’un noir, l’autre mexicain-, sont discutables mais donnent corps à une réflexion intéressante: jusqu’où est-on prêt à s’engager pour aboutir à nos objectifs?
Ernest et Arian partent faire une guerre injuste, pour en retirer des fruits qui leur permettront d’en mener une plus juste. Ils sont certainement sincères; en tout cas le réalisateur nous les présentent tels. Les risques qu’ils prennent sont réels (ils en paient le prix), mais ils sont prêts à les courir pour atteindre des objectifs plus nobles. Deux choses me restent en travers de la gorge. La première est qu’ils sont surtout partants pour affronter des gens dont ils ne savent rien, qui leur sont totalement étrangers, pour changer leur propre société. La seconde est qu’ils finiront par payer un prix qui bénéficiera à leur adversaire -ici le sénateur républicain- et qu’ils auraient pu s’en douter.

Ce dernier est-il sincère? Le personnage conservateur qui, faussement humble, reconnaît ses erreurs pour justifier de ses nouveaux assauts peut-il bénéficier de notre doute? Ici, le film laisse peu de place au doute chez un esprit un peu critique. À son sujet suffit un seul paragraphe de réflexion. Sa prise de position n’est pas, contrairement à ce qu’il essaie de nous faire croire, une question qui doit être résolue de manière immédiate, sans réflexion. Il veut nous imposer l’urgence d’une situation qu’il a lui-même (ainsi que ses proches et alliés) créée, de la vie de ses soldats engagés sous sa responsabilité et pour lesquels il réclame notre foi, notre soutien. Nous savons que nous ne pouvons lui laisser cet avantage. Que son point de vue n’est même pas à notre ordre du jour.

Le personnage de la journaliste, qui reconnaît elle aussi ses erreurs passées, mais se retrouve confrontée à ses propres besoins matériels, hésite à lui répondre lorsqu’il pose des questions apparemment triviales, en tout cas manichéennes. Et lorsqu’il tente de l’empêcher de tergiverser, elle n’est sauvée que par un élément extérieur -un effet de théâtre d’un triste effet, car nous avions là une ouverture de débat qui, comme souvent dans les films américains, ne se concrétisera pas, parce qu’il est difficile d’arriver à un débat sain entre deux parties où l’une des deux est incapable d’accepter d’autres prémisses que les siennes et l’autre est tiraillée par des problèmes de conscience et de problèmes personnels.

Deux personnages se ressemblent un peu: celui de la journaliste et celui du professeur d’université. Ils ont à peu près le même âge, ont probablement assumé des choix similaires étant jeunes et ont tenté de servir leurs idées libérales (au sens politique du terme, pas économique) au cours de leur carrière. Ils ont vu croître leurs désillusions et ont été confrontés à des choix cornéliens leur imposant des compromis que l’une a dû assumer (jusqu’à prendre des positions carrément liberticides) et que l’autre a eu le confort de ne pas devoir affronter. Le professeur, en effet, a plus de licence, plus de liberté car ses choix influent moins sur le paysage audiovisuel et politique du pays. Il est une espèce de Chomsky à son niveau dont les publications, les idées, les analyses sont peu connues et n’auront finalement qu’un impact ridicule sur l’électorat, et encore moins sur les mouvements sociaux -et sur ce qui importerait pour que changent les choses dans la plus grande démocratie du monde.

La journaliste en revanche sert des intérêts, et à elle revient de choisir ses patrons. En tout cas, on peut l’espérer. Comme on peut espérer qu’elle a été sincère lorsqu’elle prétend qu’en septembre 2001 elle croyait qu’il fallait appuyer l’intervention militaire en Afghanistan, par exemple. Mais nous sommes en droit d’en douter, après des générations de colportage fallacieux de la part des journalistes professionnels de la presse dominante dans le Premier Monde. Son personnage tenaillé par les doutes et les remises en question est le moins crédible des six.

Résumons: nous avons un sénateur de toute façon acquis à des objectifs et des méthodes qui lui permettent de promouvoir n’importe quel type d’engagement, au prix de sa seule réputation -et encore une bonne partie de l’intelligentsia américaine lui est-elle acquise quoi qu’il arrive; nous avons une journaliste dont le salaire dépend de ses prises de position, ce qui nous garantit qu’elle ne sera pas indépendante ou que, si elle s’engage dans la dissidence, elle perdra toute sécurité matérielle; nous avons deux étudiants qui, pour atteindre leurs objectifs, sont prêts à se salir les mains de la plus terrible des manières en se compromettant dans un mécanisme opposé à leurs idées -seront-ils, tels de nouveaux Hugo, récupérables?-; nous avons un professeur proche de la retraite dont les idées généreuses ne se concrétisent que dans la fréquentation de jeunes gens qu’il va inciter à s’engager à sa place; enfin, nous avons un dernier personnage dont nous n’avons pas encore parlé, un jeune étudiant privilégié (contrairement aux deux précédents) qui, bien qu’esprit brillant et lucide, se complaît dans une vie agréable, sans risque (mais pour combien de temps, le prévient le professeur), sans autre souci que celui de sa conscience qu’il sembe avoir anesthésiée. Il ne croit plus en un engagement possible au moment où commence le film et produit un discours cynique et désabusé à un âge où l’on attendrait plus d’audace. C’est cette audace que le professeur tentera de réveiller chez lui.

Dans ce film de Robert Redford, c’est Camus et Sartre, donc, qui sont revisités -sans qu’aucune référence ne leur soit faite, mais on ne peut toute de même pas trop demander d’un film américain, même si son réalisateur est l’un des plus engagés de la profession. Le dialogue final entre le professeur et l’étudiant rappelle le Mythe de Sysiphe de Camus -où l’engagement vaut toujours mieux que le renoncement-; celui que le premier tient avec les deux étudiants engagés sur le front afghan tient -on l’a dit- plus des Mains sales de Sartre. On n’aborde cependant pas les problèmes les plus profonds de l’oeuvre de Sartre en une heure et demi, naturellement.

La thèse du professeur, pourtant très passif en apparence, est sans doute celle qui se détache le mieux dans l’histoire: il admire les deux héros qui prennent des risques insensés pour leur cause et tente de convaincre le troisième étudiant, sinon d’approuver leur attitude (lui-même ne l’approuve pas), du moins d’en trouver une autre pour que le potentiel qu’il possède ne soit pas perdu.

Un bon film malgré ses faiblesses réelles, qui réactualise les idées des deux philosophes français; une bonne idée aussi et de bonnes interprétations. Une fin ouverte, qui interroge sans doute plus le spectateur, lui demandant: “Et toi, que vas-tu faire, en plus de voter pour les démocrates?” Stylistiquement, on saluera l’audace -cependant quelque peu artificielle- de faire se dérouler l’ensemble de l’action sur un peu plus d’une heure de temps dans trois endroits différents -à l’exclusion de quelques flashbacks.

D’après l’article sur Wikipedia en anglais, le film a été plutôt mal reçu par la critique américaine, reprochant son côté circulaire (“Où va-t-on?”) et prêcheur. Un film où l’on parle plus que l’on agit risque ce genre de commentaires. Le spectateur est laissé seul juge de la sincérité des personnages qui ne sont pas caricaturaux. Il est également mis devant ses propres responsabilités: voilà quelque chose que les critiques américains n’aiment peut-être pas trop. Si je concorde avec le fait que le film n’aboutit pas à une conclusion, je ne le trouve pas moraliste. Chacun trouvera dans l’attitude des personnages une grande liberté et une certaine souplesses d’attitude -à part peut-être pour les deux soldats qui n’ont plus guère de choix et subissent l’ensemble de l’action dans l’heure que dure le récit, deux personnages qui, marqués socialement par bien plus d’entraves que les autres, ont pris les décisions les plus lourdes de conséquences. Le côté blabla qui tourne en rond me plaît aussi parce qu’il me rappelle de bons films américains, comme Douze hommes en colère, Ghostworld ou Tootsie, films où le spectateur bourgeois est invité à une réflexion sans qu’il ait pu obtenir de réponses à toutes ses questions et où il doit faire usage de son esprit critique à long terme -y compris une fois sorti de la salle ou de son home cinéma… C’est ça qui peut rendre précieux un film américain -et du premier monde en général-: quand il ne vous demande pas de prendre une décision en fonction des seuls éléments proposés, mais de vous sortir de votre léthargie pour pêcher d’autres éléments de réflexion.

C’est ce qui fait qu’un bon film du Premier Monde est si rare.

São Paulo -où les rues portent de ces noms…

Thursday, April 3rd, 2008

Il m’arrive de me dire que la ville est vivable…
J’ai une espèce de crise genre “amélipoulanisme”, je suppose, dans ces moments…

Je vois la ville comme elle pourrait être dans un décor de pub, avec des couleurs chaudes, des voitures lentes, des pentes de trottoirs douces et des maisons architecturalement acceptables.

Puis, je me réveille.

La ville de São Paulo est une de ces cités dont on ne sait même plus très bien où elle commence et où elle finit. Généralement, ses habitants n’en connaissent qu’une partie infinitésimale et il semble bien que j’en ait visité plus que beaucoup d’entre eux -parce que je marche, je conduis et je prends les transports en commun pour aller dans des endroits très différents. Alors que beaucoup de Paulistes se contentent de trajets réguliers et limités, même s’ils sont longs, durs et étalés sur des distances parfois démentielles.

Certains d’entre eux ont jusqu’à quatre heures de trajet pour aller au boulot -et quatre heures, naturellement, pour en revenir.

Je vous rassure: ce sont les plus pauvres. Ceux qui se tapent des autobus fatigués, aux chauffeurs audacieux, aux amortisseurs insuffisants, sur des routes horribles, dont j’ai souvent voué les ingénieurs aux gémonies -dont j’ai souvent cru, en fait, qu’elles n’avaient pas bénéficié du travail d’ingénieurs, même incompétents…

En ce moment, la discussion préférée des journaux locaux concerne le trafic congestionné et les records de pollution et de bouchons qui rendent la ville encore plus difficile à vivre. Au moins, la plupart des riches n’y échappent pas… La plupart, car certains survolent la ville en hélicoptère pour échapper à la populace et son “inexplicable violence”… Comme dirait Julien, il y a des lectures de Bourdieu qui se perdent…

Les trottoirs trop étroits desservent des rues commerciales par centaines, et pourtant nous sommes toujours les uns sur les autres, à se bousculer, se percuter -jamais méchamment, notez-, à nous croiser par centaines de centaines tous les jours, sur des pavements aléatoires, posés par les propriétaires des maisons, immeubles et magasins attenants. De cinq en cinq mètres, suivant l’investissement du “dono da casa”, la qualité de la chaussée pour piétons varie d’impeccable, et même jolie, à horrible et pratiquement impraticable. Ce qui ne me dérangerait pas si je n’avais pas mon bébé à transporter.

Les avenues qui portent les noms des dictateurs militaires sont plus nombreuses que celles qui rappellent les présidents démocrates (enfin, disons, élus). Je suis même tombé sur une petite rue Monsanto… Enfin… Si ça pouvait augurer de la mort prochaine de la compagnie…

Deux des artères les plus importantes de la capitale économique du Brésil sont également dénommées d’après les “Bandeirantes”, ces troupiers plus ou moins assimilables aux conquistadores espagnols, dont une des fonctions principales était de pourchasser les esclaves en fuite et d’exterminer les petites communautés que ces derniers construisaient dans l'”Interior”. Sans parler des populations originaires…

L’habitant de São Paulo, à mon sens, est d’une patience remarquable. Il supporte des choses invraisemblables, il tolère des situations opposées au simple bon sens et qui impliqueraient chez nous le retour de la pendaison comme une juste rétribution accordée aux édiles incapables et malveillants.

D’une patience remarquable sauf lorsqu’il est au volant de sa voiture…

Voiture dont les dimensions tendent à exploser de tous les côtés -poids, taille, blinquant…

Voitures dont les aspects anti-écologiques ont déjà été évoqués dans ces pages.

Je ne parlerai pas trop des motocyclistes, qui sont pour une bonne partie comme une espèce de réseau de circulation sanguine de la ville, livreurs de toute sorte qui traversent les quartiers à une vitesse exubérante, haïs par les automobilistes et les piétons pour leur imprudence et la façon qu’ils ont de se solidariser au moindre geste de mauvaise humeur d’un de leurs adversaires. Ils sont en réalité majoritairement exploités honteusement par leurs patrons qui exigent d’eux des performances démoniaques -ceci expliquant cela… Ils prennent dès lors des risques énormes pour leur propre vie -et aussi parfois pour celles des piétons…

Et puis il y a ces agglutinements.

Devant les bars trop petits pour accueillir une population jeune, avide d’amusement collectif, de bouteilles de bière vendue en taille 600 ou 750 ml, groupes qui évidemment débordent sur les trottoirs, voire sur les rues. Et à la nuit tombée, ça devient sans doute dangereux (cela dit, heureusement, je n’ai pas encore assisté à un accident dans ces circonstances).

Devant les arrêts de bus ou ceux des autocars qui opèrent des liaisons formidables tous les jours (comme cette ligne qui part du centre-ville pour aller se perdre dans une cité dortoir à quatre heures de là), et dont les clients (les compagnies sont privées) se retrouvent souvent en bonne partie sur la chaussée carrossable.

Dans les stations de métro, en attente de rames innombrables, dans des conditions telles qu’il est souvent difficile de sortir du wagon, que l’on met parfois plusieurs minutes pour parvenir à s’exhiber d’une station, que nombreux sont ceux qui laissent passer plusieurs convois afin de pouvoir voyager plus confortablement, ce que je comprends, même si je ne pratique pas -encore…

Dans les magasins de tous types (du supermarché pour riches au supermarché pour pauvres, en passant par les shoppings, les restaurants, les postes, les banques, les hôpitaux -oui, bon, mais ils sont souvent privés-, les petites galeries à bas prix), où les dimensions des rayons, des tablées, des couloirs ont été pensées au plus étroit pour permettre l’exposition de stocks, l’enchevêtrements de pièces ou de places les plus nombreux possibles -et par voie de conséquence les bouchons se reproduisent dans les temples de la consommation.

Je ne vous parle même pas des flics, des barrières de sécurité, des caméras, des systèmes de contrôle, du nombre de fois que j’ai été photographié à l’entrée d’un immeuble, et combien d’autres choses qui me font parfois penser qu’en ces matières, le tiers-monde, c’est encore l’Europe… Et que ça fait peur, en fait, de constater que le véritable laboratoire de la sécurité à outrance, c’est probablement ici qu’il se fait…

Et je n’arrive pas à comprendre où je pêche encore -parfois- que cette ville est vivable…

Les arbres…?

Les gens…?

Giuliano…?

Je ne sais pas… Il doit y avoir quelque chose…

éducation permanente -la question de l’auto-discipline

Wednesday, April 2nd, 2008

(Je fais écho à une question qui a été soulevée dans un post précédent concernant l’éducation, l’école et toute cette sorte de choses… Ju, note que je te réponds directement et partiellement à la suite de ce post.)

Je ne peux pas m’en empêcher évidemment. Je vois mon fils grandir (déjà), et il observe le jour qui devient nuit, la nuit qui devient jour (ce petit galopin empêche donc, vous l’aurez compris, ses parents de profiter du lever de soleil dans leur lit). Il écoute, il regarde, il touche, il prend, il engloutit -tout…

Bref, il s’éduque.

Avec une patience, un sérieux, une application, certes, encore tous relatifs, mais il s’y met. Tout seul. Volontairement. Je ne dois pas lui dire.

À la limite je suis plus une gêne qu’autre chose, puisque je lui interdis déjà de mettre en bouche mes chaussures, la télécommande, le morceau de pain tombé par terre dans la cuisine, les barreaux sales d’une grille de garage, et plein d’autres choses…

Quel fasciste je fais…

Doit-il se dire…

Dans son vocabulaire…

Encore un peu limité.

En tout cas, une chose est sûre, Un Homme, et cela j’en suis persuadé, l’animal homme est programmé pour être curieux. À l’instar du chat ou du chien, mais dans des dimensions et avec des objectifs différents.

Quand je dis programmé, cela dit, je limite aussitôt ma comparaison pour empêcher à quiconque le droit de me faire penser qu’il y a un programmateur.

Non, non.

Le programme est là, point.

Mais pour en revenir à mon petit Giuliano, Un Homme, tu me posais la question, oui, je crois que l’auto-discipline est une dimension qui est propre à l’humain.

Elle est souvent distraite par les stimuli extérieurs, ou en tout cas nous en avons l’impression.

L’application de l’être humain, sa discipline personnelle, se forge en fonction de ses intérêts. Si ceux-ci se focalisent sur les jeux du cirque ou la Star’Ac, c’est comme ça, c’est probablement la faute à une certaine aise ou à un certain vide… Quand je regarde une émission de télévision du genre Delarue ou Marc-Olivier Fogiel (ce qui m’est épargné ici), je me dis qu’il y a une réelle attention qui existe, qui focalise l’esprit sur des choses, certes vaines, mais préoccupant l’esprit humain.

Malheureusement, quelque part.

Mais à l’origine, ils (les intérêts) sont dirigés vers ce qui est nouveau et potentiellement utile à la survie de leur titulaire. Puis vers ce qui est utile à son bien-être. Puis ce qui peut servir sa liberté et son épanouissement. Ce qui lui permet en fin de compte de se poser la question de la priorité, de la hiérarchie de tous ces éléments (bien-être, survie, liberté, épanouissement). Et de poser ensuite des questions aussi évidentes que “je travaille ou je glande, aujourd’hui?”

Le bébé, puis l’enfant, puis l’adulte, à qui ne sont pas imposés les publicités, la messe, le ramadan et les débats politiques, auront la curiosité de chercher comment, pourquoi et qui, et quand, et où, “ça fonctionne”, “ça existe”, “ça évolue”, “ça vit”, “ça meurt”…

C’est une curiosité qui est parfois plus forte que le souci de se reproduire, de bouffer, d’acheter des bons d’état ou de regarder Thalassa.

J’en suis intimement convaincu. Je pense le savoir. Donc je me dis “je le sais”. Mais je n’ai pas la prétention de vous l’affirmer de manière aussi péremptoire.

Évidemment, ce serait bien que je mette des références à tout ça, parce que, brut, ça ressemble plus à un article de foi qu’à une production scientifique. Comme dirait Julien, on dirait une brève de comptoir. Promis, juré, dès que j’écris le bouquin qui va révolutionner la société sans que les cocos se sentent obligés de mettre les anars devant un peloton, je vous fournis les références qui m’ont aidé à penser tout ça.

C’est un de mes grands regrets, d’ici, je manque un peu de matériel, genre bibliothèque (en langue de Cantona), pour soutenir mes assertions.

Je suppose donc que ce n’est pas encore ce post qui vous convaincra (j’en ai de moins en moins la prétention si je l’avais jamais eue). Donc on se demandera facilement pourquoi je les poursuis. Et on fera bien de se poser la question. J’y suis pourtant toujours motivé.