Archive for June, 2011

L’économie, c’est simple comme une réflexion de chef d’Etat

Friday, June 24th, 2011

Selon un rapport Natixis signé de l’économiste Patrick Artus ((Que l’on retrouve ici: http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=58440 -j’ai un problème avec mon Java, pour l’instant.)), et contrairement aux assertions imbéciles d’Angela Merkel ((Ici par exemple: http://www.atlantico.fr/pepites/angela-merkel-union-europeenne-trop-vacances-grece-espagne-portugal-101413.html )), les Allemands ne travaillent pas plus que les Grecs, les Italiens, les Espagnols ou les Portugais. Au contraire, on peut même dire qu’en moyenne les Allemands travaillent moins d’heure par an, mais aussi en moyenne dans toute leur vie, et ont -en moyenne toujours plus de vacances… ((Cela nous rappelle l’imbécillité sarkozienne qui réclamait de ses dockers du Havre qu’ils travaillent 4000 heures par an, ce qui représentait une charge horaire de 16h par jour sans férié, sans dimanche, sans vacances.))

 

Et ils ne coûtent pas non plus moins cher à leurs entreprises. Si les charges sociales allemandes sont actuellement en baisse, elles sont encore largement supérieures que dans ces quatre pays.

Alors quels sont les secrets de l’Allemagne pour avoir su maintenir la barque à flot?

Ce n’est pas un miracle: l’Allemagne exporte plus que ses voisins, vit sur son épargne, s’est endetté et s’endette beaucoup moins que la plupart de ses voisins. Ses ressortissants, tout comme ceux de la Belgique et de la France, sont bien formés, et donc sont plus productifs. Les infrastructures en Allemagne ou en Belgique, comme dans d’autres pays comme les Pays-Bas, sont simplement plus performantes et/ou plus modernes que dans la plupart des régions du Sud de l’Europe. En suite de quoi, ils sont également encore plus compétitifs dans bien des secteurs, car, même s’ils coûtent plus chers, ils produisent mieux et plus qu’ailleurs où les salaires creusent des galeries.

Quand un politique ou un économiste vous parle de coûts, de temps de travail, de productivité ou de compétitivité, prêtez l’oreille à ce qu’il ne dit pas. Car s’ils avaient vraiment raison de se plaindre, dans un marché mondial globalisé, il y a longtemps que leur pays n’existerait plus. C’est pas de moi tout ça, c’est simplement une petite adaptation de la théorie des avantages comparés. C’est un certain Adam Smith qui a sorti ça. Au XVIIIe Siècle. Selon lequel chaque nation devrait se concentrer sur ce qu’elle sait faire le mieux, exporter sur ces bases, et acheter ce qu’elle fait mal ou moins bien.

Ce n’est pas ma tasse de thé, personnellement… Non, non… Pas parce que la théorie de Smith serait infondée, incorrecte ou non scientifique, non: elle est fondée, judicieuse et basée sur l’observation des faits. Mais elle ne génère pas de la justice sociale.

En effet, dans un monde où les pouvoirs financiers sont aussi mobiles que des discours de vitrines politiques, les avantages comparés paraissent changer de situation toutes les dix minutes, et l’on ferme des entreprises qui venaient d’être ouvertes quelques années plus tôt sous prétexte qu’on fait mieux/moins cher/plus près du client/avec moins de syndicat/ bref, dans de meilleures conditions patronales ailleurs.

Tout cela resterait bel et bon si derrière cette logique il n’y avait pas chaque fois des individus embarqués -et débarqués- dans l’affaire, si ce n’était pas des familles par paquets de cent ou de mille qui dépendaient des caprices de la rentabilité d’un projet, des profits à deux chiffres, des soucis des fonds de pension et autres lubies de traders fous. Tout cela ne serait rien, donc, si les conditions de travail qui arrangent si bien les investisseurs ne concernaient pas si directement des travailleuses et des travailleurs éparpillés dans le monde, mais qui n’en ont pas moins chacun une vie, souvent une famille, fréquemment des rêves et des désirs de stabilité -ce qui n’est pas du tout du goût de ces personnes qui voient dans la Chine “l’atelier du monde”, dans l’esprit des Coréens un exemple de servitude ou dans l’Afrique Noire un immense terrain d’exploitation dont les habitants sont les bêtes de somme -et dans l’Europe et les Zuessa un immense marché de consommateurs abrutis -ce qui est en train de devenir dans les pays dits émergents, histoire de ne pas faire de jaloux et de bien foutre en l’air tout espoir de stabilité écologique.

Lorsque le moteur de l’économie est un mélange de recherche de profits et d’ambition politique ((Ce qui, à mes yeux, n’est pas loin d’être la même chose, mais laissons cela.)), elle ne peut se faire fatalement que dans l’intérêt d’une poignée d’illuminés qui se prennent pour des innovateurs, des entrepreneurs, des visionneurs, des enchanteurs, des enlumineurs, ou que sais-je encore, et qui se figurent, comme au bon vieux temps de l’aristocratie, qu’ils doivent rester en charge des décisions importantes en matière politique -vu que les gens, ils ne savent pas ce qu’ils veulent-, et ils ont même inventé un chouette mot pour ça: gouvernance.

C’est ainsi que les Grecs ne peuvent plus décider de leur sort, mais c’est aussi le cas de la plupart des individus et des nations dans le monde: ne nous leurrons pas, dès que les cliques vaguement alternées au pouvoir dans les sphères européennes en auront terminé avec la Grèce, le Portugal et l’Irlande, ils iront niveler un peu “par le haut” dans les autres pays où les syndicats ne peuvent de toute façon plus rien faire depuis qu’ils se sont réduits au rang de partenaires sociaux en charge de négocier le prix de la vaseline, en gros… D’ailleurs, ils nous préparent de temps à la chose, et ce n’est pas pour faire joli dans les canards.

Alors, oui, les Grecs vont devoir travailler plus pour gagner moins… Mais ce n’est pas du tout pour les raisons imbéciles que nous a sorties la non-moins dispensable Merkel ou le guère plus pertinent Sarkozy. C’est simplement parce que les chantres de l’économie qui-refuse-le-nivelage-par-le-bas n’a qu’une seule option: continuer à raser gratis les moins vernis de la planète pour le plus grand profit de ceux qui financent leurs études, leurs campagnes électorales, leurs journaux…

Evkaristo poli…

Les profondeurs

Friday, June 17th, 2011

A sa ministre des sports, qui tentait de faire passer l’idée que le monde du sport professionnel n’était pas si exaltant que ça en lui rappelant  qu'”il y a quand même des problèmes d’homophobie”, M. Nicolas Sarkozy, ci-devant président de la république, répondait ((Canard Enchaîné, 15 juin 2011, p. 2.)):

<i>”Je ne le crois pas. Il y a dans ce domaine l’exemple du Stade Français et de mon ami Max Guazzini qui a choisi des maillots roses pour ses joueurs. Je ne voudrais pas qu’on laisse croire qu’il y a des discriminations ou de l’homophobie dans le sport.”</i>

En une intervention, Sarkozy est parvenu à dire trois formidables bêtises du niveau au mieux de la brève de comptoir:

-en discréditant les observations et études faites sur le monde du sport dont Jouanno tentait sûrement de se faire l’écho;

-en se crapahutant sur un cliché sur l’homosexualité qui serait fatalement liée au rose, ou sur le rose qui serait fatalement lié à l’homosexualité -les Italiens apprécieront, eux dont le leader du Giro est vêtu de cette couleur;

-en distinguant l’homophobie des discriminations par un “ou” exclusif.

J’imagine tout de même les levées de sourcils qui ont dû se faire au cours de ce Conseil des Ministres -on ne peut pas penser qu’un Fillon ou un Juppé, par exemple, bien que salauds dans leur genre, ne se soient pas intérieurement effondrés en entendant des imbécillités pareilles.

Sarkozy, avec ou sans Carla, ça reste un exemple de profondeur abyssale…

 

une cravate aux notaires…

Saturday, June 4th, 2011

C’est pas moi qui le dit, c’est RTL: le monde n’a jamais été aussi riche. Et, en Belgique, 458000 ménages sont millionnaires en dollars… De quoi s’plaint-on, j’vous l’demande! Mais retirez les propriétés terriennes, et ce chiffre tombe à 142000. alors, révolutionnaires, relisez ceci:

Le grain de sable entre les doigts.