Archive for July, 2009

Un terroriste en liberté

Tuesday, July 21st, 2009

“Si Dieu le veut, ça leur arrivera un jour. C’est là qu’ils comprendront ce qu’est le terrorisme”

Mais qui est ce trublion qui en appelle pratiquement à ce que la Belgique se prenne un boeing 747 sur l’atomium?

Un taliban réfugié dans ses montagnes? un professeur de religion islamique élevé au GIA? un sikh? un frère musulman?

Non, non… C’est l’ambassadeur de Turquie en Belgique qui, quand il s’exprime en français, nous fait des ronds de jambe pour qu’on soutienne l’entrée de son beau pays dans l’Union européenne, et, quand il cause en turc à un journal de droite de son pays ((le quotidien turc Hürriyet)), souhaite que les Belges se prennent un beau petit attentat sur le Manneken Pis.

Véridique ((Info relayée par le CLEA, mais aussi par RTL, dis donc.))…

Et pourquoi tant de haine? Qu’est-ce qu’on lui a fait?

En fait, on n’a rien fait, mais il se trouve que quelques juges ont eu du mal à trouver des éléments à charge contre une poignée de militants de gauche turcs (plus un belge) et se sont donné quelques mois de plus pour tenter de se dépatouiller dans des arguments surfins pour les envoyer en taule (ou non) d’ici au mois d’octobre.

Les hésitations des (relatifs) démocrates belges insupportent le bonhomme qui, par voie de conséquence, ne peut s’empêcher de nous souhaiter une bonne catastrophe genre Madrid 2004, je suppose.

“Inch’allah, ça leur arrivera un jour. C’est là qu’ils comprendront ce qu’est le terrorisme.”

Et ce dangereux fatweur est donc bien en liberté, à l’abri dans une ambassade… Interdit de lui faire des grimaces…

L’élément terre

Friday, July 17th, 2009

Ça fait un moment que j’aurais dû le coller dans mes favoris:
mon pote Tof bloggue également ici:

L’élélement terre, une écologie pratique.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles?

Wednesday, July 15th, 2009

Hier, les juges ((Dans le cadre du procès de l’État belge contre une demi-douzaine de militants turcs ou d’origine turque dont le principal crime est en réalité de penser autrement qu’un procureur liberticide.)) ont décidé de…
décider plus tard…

C’est-à-dire, histoire de faire monter la tension, la pression, le stress, tout… vers la mi-octobre…

Si d’ici là ils ne trouvent pas encore le moyen de prolonger encore un procès qui n’en finit pas (cela fait dix ans que Bahar et ses amis vont de condamnations en cassations, toujours avec le même dossier imbécilement vide…)…

Bref…

Pas de nouvelles réelles…

Je crois que, moi, j’aurais déjà envisagé d’attaquer l’État belge pour persécution, pour prolongation inutile de poursuites sans autre objectif que de justifier des lois liberticides…

Et après ça vous voudriez qu’on se calme? qu’on ait du respect pour la “démocratie représentative”? qu’on aille voter tranquillement? qu’on soit “européens”?

Être révolutionnaire, parmi les temps qui courent, est la seule position un tant soit peu raisonnable.

Dixi.

le boulot de Belga

Saturday, July 11th, 2009

Fut un temps où Belga était une marque de cigarettes. Je crois qu’entretemps elle s’est fait bouffée par un concurrent, je ne sais pas trop lequel, tout comme Boule nationale -et au fond, on s’en fout. Mais aujourd’hui, Belga c’est avant notre Reuters à nous, notre AFP, bref, notre agence de presse… On ne sait plus très bien si elle est encore publique ou si elle est déjà privatisée comme la plupart de ses consoeurs.

Mais ce qui est important, c’est qu’elle alimente bien la moitié des articles de la “grande presse”, comme par exemple ce petit billet très instructif qui nous raconte que “Des prisonniers belges seront détenus aux Pays-Bas”. On sait que les prisons belges sont surpeuplées, on apprend ici que celles des Pays-Bas sont trop nombreuses (Mais comment font-ils?) et que, plutôt que de perdre trop d’emplois, le secrétaire d’État de la justice des moulins et des tulipes est prêt à accueillir 500 prisonniers belges pour autant qu’ils ne soient ni dangereux, ni susceptibles de s’évader. Je me demande un peu comment ils savent à l’avance que les mecs ne s’évaderont pas… Mais, bref, ce que Belga ne nous dit pas… ou ce que Le Soir ne reprend pas de la dépêche POUR LE CAS où Belga aurait fait son travail, c’est

-si les prisonniers ont été consultés;

-si les familles des prisonniers sont bien d’accord de se farcir la frontière pour aller voir leurs proches;

-s’il s’agit de prisonniers linguistico-compatibles avec les instances locales -ce dont on se doute, mais quand même, ce n’est pas dit;

-si on ne trouve pas scandaleux que la justice belge ne parvienne pas à assumer son incompatibilité peine/prisons;

-comment seront traités les prisonniers là-bas? mieux? moins bien? pareil?

-si tout le monde se souvient du cas Bahar Kimyongur, qui a vu la justice belge jouer son Ponce Pilate en tentant de se débarrasser d’un ressortissant qu’elle ne pouvait extrader en le livrant à la police kaas dont les juges, eux, ont estimé le cas trop mal ficelé pour que mon ami Bahar soit effectivement extradé vers la Turquie comme une certaine Laurette O. l’aurait bien voulu, histoire de se soulager tout sauf la conscience.

Et à propos, c’est la semaine qui vient que le jugement -le xème- sera rendu à son encontre…

Bref, les journalistes, c’est une profession, pire que les profs, qui ne fait pas son boulot. Surtout quand ils sont payés.

à l’impossible, Dieu n’est tenu…

Wednesday, July 8th, 2009

Benoît XVI réclame plus d’éthique dans l’économie!

Et dans la religion?

Saute, camarade, le capitalisme te court au cul

Friday, July 3rd, 2009

“Le compromis social, c’est le point où le bénéfice tiré de l’opération reste supérieur à l’inconvénient produit.”
(cité d’après le Canard enchaîné, 6 mai 2009, p. 7, qui fait le compte-rendu d’une émission de télévision sur les Jumpers)

Cela signifie qu’un homme qui estime s’y retrouver, peut risquer sa vie si “le salaire de la peur” est suffisant. Ça signifie qu’il y aura toujours des epsilons, des morlocks, des mandaïs, des coolies, des rabatteurs, des sous-hommes qui accepteront de faire le “sale boulot” pour d’autres.

Les jumpers sont des “nettoyeurs de l’atome”, des gugusses qui interviennent dans les réacteurs nucléaires quand il faut y changer les combustibles. ((Intéressant d’aller voir le film en question, rien que pour remettre en question le nucléaire, si vous n’étiez pas encore arrivés là dans vos réflexions. Personnellement, ça faisait un moment que…))

“Ça fait quand même un drôle d’effet d’entrer dans les trappes d’un réacteur…”

Combien vous prendriez pour y aller?

Eux, ils prennent pas cher… Sous-traitants… Marché… Prix cassés…

En tout état de cause, la réflexion ci-dessus (“Le compromis social…”) est intéressante: dans notre société, un certain nombre de personnes sont prêtes à faire les pires travaux dans des conditions dégueulasses: pourquoi? Parce qu’elles estiment leur propre vie à rien? Ou plutôt parce que la société est organisée pour qu’ils existent et acceptent effectivement ce genre de saloperies.

Le capitalisme, c’est ça: qu’il soit privé ou d’État, d’ailleurs, il nécessite l’existence de non-êtres.

De non-êtres?

Oui, à partir du moment où l’on estime qu’une société démocratique est organisée pour et par le “démos”, c’est-à-dire l’ensemble de la communauté qui occupe le pouvoir ou en désigne ses représentants, il est indiscutable de considérer que ceux qui, en son sein, font les travaux les plus durs ou les plus risqués, sacrifient leur santé ou pire, pour qu’un élément plus ou moins nécessaire puisse fonctionner, on peut dire -à moins d’être bouddhiste et de penser qu’ils se réincarneront en surhommes la prochaine fois- que ces sacrifiés ne sont pas des êtres à part entière, puisqu’ils ne méritent pas l’accès aux bienfaits de notre civilisation…

Le salaire de la peur des jumpers est ridicule. Il n’empêche qu’on trouve des gens pour se prendre des paquets de rayons-hulk dans la gueule -jusqu’à ce que ça devienne intolérable, bien entendu…

Et si demain je vous disais que pour continuer à toucher le salaire minimum, vous avez le choix entre ça et votre boulot au Sri Lanka parce qu’il a été délocalisé, vous me répondez quoi?

“Le compromis social”, c’est quand on l’a dans le cul sévère.

Le compromis social, c’est quand le capitalisme s’y retrouve, ne vous y trompez pas, et qu’il a trouvé un contractant assez (censuré) pour reproduire sa marge bénéficiaire propre.

Le compromis social, oui, c’est quand on accepte l’exploitation.

Saute, camarade…