Archive for September, 2011

Réflexions légères sur les 400 derniers jours (et quelque)…

Thursday, September 15th, 2011

[10:34:46 tt] eh ben… le reality show reprend de plus belle… voilà que le fdf refuse l’accord de cette nuit…
[10:35:09 tt]c’est le plus long reality show sans aucune élimination dont j’aie entendu parler
[10:35:53 cc] hu hu
[10:38:22 tt] tu ris?
[10:38:57 cc] quelle farce ce truc
[10:39:18 tt] oui ça ferait une bonne pièce de théâtre, au fond: “huit hommes en galère”
[10:39:39 tt] tiens, une bonne idée pour un post… 🙂
[10:39:47 cc] 😀
[10:39:57 tt] le problème, c’est que je ne connais pas assez le dossier pour faire quelque chose de profond
[10:40:10 tt] … cela dit, ça manque de fond, pour faire qq chose de profond aussi, mais bon…
[10:40:52 cc] voila
[10:41:49 tt] mais ce serait rigolo de faire une parodie dans ce sens, pour e théâtre
[10:42:01 tt] mais bon
[10:42:23 tt] il faudrait réduire à trois ou quatre personnages principaux, quelques collaborateurs
[10:42:41 tt] et peut-être un ou deux huissiers-domestiques pour les boissons
[10:43:16 tt] et puis tenter de déplacer les débats pour que ce ne soit pas belgo-belge, et envisager l’exportation de la pièce
[10:43:19 cc] des directeurs de cabinet
[10:43:23 tt] ça ferait un succès mondial
[10:43:25 tt] la gloire
[10:43:27 tt] le succès
[10:43:31 tt] l’argent
[10:43:33 tt] les femmes
[10:43:37 tt] heu…
[10:43:47 cc] 🙂
[10:43:48 tt] une adaptation à Hollywood
[10:43:52 tt] avec Henry Fonda
[10:43:57 tt] ah non
[10:44:00 tt] avec Matt Damon
[10:44:40 cc] et sean penn?
[10:45:26 tt] et dans le rôle de Laurette: Sigourney Weaver (ou alors Alien)

Enterrement de première classe pour la croissance

Sunday, September 4th, 2011

Et si on envisageait avec un peu plus de sérieux l’idée que la croissance, décidément, n’est pas nécessaire à notre bonheur, en dépit de ce qu’un copain m’écrivait en suite de mon article sur Stiglitz ((AW: “sur la croissance, je ne crois pas que ce que tu dis est correct: au cours des dernières décennies, la croissance provient d’innovations (y compris vertes), de nouveaux services… et de réorganisation internationale de la production (qui, elle, endommage l’environnement, réduit les inégalités entre pays (avec un certain nombre de pays qui rattrapent les pays développés), et augmente les inégalités dans les pays développés [NB: j’utilise ce terme pour faire simple]).” Je ne suis pas convaincu que la croissance provienne surtout d’innovations: les rares innovations concrètes en matière industrielle contribuent à la diminution des charges et donc des revenus du travail, ce qui à terme réduit la croissance, bien que cela permette d’augmenter par ailleurs les biens et services. Quant aux innovations vertes, louées soient-elles, elles ne représentent pas encore des quantités très significatives. Par contre, il faudrait qu’AW me définisse ses nouveaux services: s’il s’agit de services totalement superflus et qui n’augmentent pas les richesses réelles, produisent une grande quantité d’emplois de mandaïs, contribuent à la déliquescence des droits du travail, alors j’agrée. Par ailleurs, que la croissance contribue à l’endommagement de l’environnement, aux inégalités dans les pays développés, on est d’accord, mais qu’elle réduise les inégalités entre les pays, je n’en suis pas certain. On aimerait le croire, quand on voit les chiffres qui concernent les BRIC’s, ou l’Afrique du Sud, mais lorsqu’on vit au quotidien dans l’un de ces pays -en l’occurrence, au Brésil, pour ce qui me concerne-, on s’aperçoit que les richesses en croissance sont accaparées par une minorité de personnages, pas toujours vraiment brésiliens en plus, que la redistribution se fait peu, voire pas, surtout au niveau des charges, des formations, du mythique ascenseur social; qu’en réalité, les richesses du Brésil, immenses au départ, son mal comptabilisées et profitent rarement à la nation qui les abrite. De ce que je sais sur la Chine ou l’Afrique du Sud me conforte dans cette idée. J’imagine mal une situation très différente en Russie ou en Inde.))

En tout état de cause, nous allons devoir apprendre à vivre sans ((Rions un brin à la lecture de ceci.)), ou en tout cas nous résoudre à ce qu’elle ne soit plus omniprésente dans les rapports économiques. Ils trouveront sans doute autre chose pour nous faire rêver.

Personnellement, ma conviction est faite depuis longtemps: ce n’est pas la croissance qui crée de l’emploi ou de la richesse. Les exemples en sont légion ((On en trouvera ici, ici ou ici.)).

Non, la croissance n’est pas la source de notre meilleur-être.

Qu’est-ce que la croissance, d’ailleurs? C’est, pour prendre une définition parmi d’autres, mais qui se valent, l’augmentation de la somme de toutes les transactions commerciales et financières réalisées dans une période considérée. Autrement dit, quand vous vous occupez de votre potager, ou que vous aidez votre frangin à ravaler sa façade, que vous diminuez votre consommation d’électricité, ou que vous prenez votre vélo pour aller au boulot, vous contribuez à la réduction du PIB, vous combattez la croissance. Et pourtant, il me semble que vous créez de la richesse.

Si vous ouvrez un supermarché, vous contribuez à la croissance car vous allez faire circuler une quantité bien plus importante de valeurs monétaires et financières que les détaillants qu’il remplace. Mais, même si vous créez des emplois localement, vous en détruisez bien plus autour. Par ailleurs, les supermarchés poussent à la réduction des emplois en rationalisant au maximum les rôles dans le magasin: il faut s’attendre à des politiques toujours moins créatrices d’emploi et toujours plus productrices de valeurs financières ((Pour un coup d’oeil intéressant sur les supermarchés, voir par exemple cet article.)).

Si vous vendez des armes, des produits chimiques au Brésil interdits en Europe, si vous exécutez un condamné à mort, si vous faites balader des déchets dangereux sur des milliers de kilomètres, vous contribuez à l’augmentation du PIB, à la sacro-sainte croissance.

Au total, la croissance n’est pas -en soi- créatrice de richesses réelles, ni d’emplois, encore moins d’emplois intéressants.

Alors, pourquoi ne chercherait-on pas à vivre sans?

Mais surtout, il y a de bonnes chances pour qu’on le doive.
L’état actuel de l’économie donne des signes en ce sens: les croissances de ces dernières années dans les parties du monde traditionnellement les plus solides (et qui se prennent de sérieuses branlées actuellement) donnent des signes clairs de fin de course. Une grande partie des résultats de croissance de nombreuses banques et entreprises sont dus aux spéculations des transactions financières qui, en soi, ne créent rien d’autre que de l’espoir, de l’illusion de valeur. Combien de Madoff à découvrir encore? Ces illusions se sont avérées bien cruelles ces dernières années, tendent à montrer qu’on ne peut pas toujours faire de l’or sur du vent. Mais il y a plus. Des entreprises comme RyanAir ou les chaînes de distribution ne font souvent du bénéfice que grâce à leurs placements financiers, à des timings de déplacements d’argent, à des placements spéculatifs… D’autres entreprises fondent leur succès sur du vent. On se souviendra d’Enron comme un exemple particulièrement frappant. Une entreprise sensée produire et distribuer de l’énergie se contentait surtout de spéculer sur son propre marché, la créativité de ses têtes pensantes se réduisait à faire du profit sur un service minimum. Il n’est malheureusement pas isolé.

A écouter les hérauts de l’économie capitaliste, il n’y a pas de croissance sans un secteur financier fort, et cette croissance est nécessaire à la bonne santé de l’économie d’un pays. On distingue pourtant de grosses contradictions dans ce raisonnement: même si l’économie de nombre de pays de l’UE et des USA semble avoir du plomb dans l’aile par rapport à celle du Brésil, par exemple, ce n’est jamais chez nous ou dans le Wyoming que l’on affronte des disettes, des pénuries d’énergie importantes (et pas organisées comme en Californie, sous la houlette d’Enron), des services publics inexistants ou presque. A contrario, des pays à fortes croissances régulières, qu’on appelle “émergents”, ne sont souvent pas capables de prendre soin de l’ensemble de leur population, en dépit de richesses largement suffisantes en théorie, comme la Chine ou la Russie ((Pour rappel, l’URSS, aussi critiquable fut-elle, parvenait à assumer les besoins primaires de sa population la plus grande partie du temps, au moins depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.)); d’autres pays, comme le Brésil, n’ont peut-être pas encore un gâteau suffisant pour être distribué entre tous leurs ressortissants, mais les inégalités y sont terribles et il n’y a guère de redistribution des richesses en dépit des huit années de la présidence de Lula.

La création de valeurs financières est le fait d’une poignée d’individus et d’institutions qui se partagent un potentiel monétaire proposé par les organismes prêteurs (principalement les banques) dont les caisses réelles sont vides. Ce sont ces acteurs qui choisissent sur base d’une quantité invraisemblable d’informations contradictoires où iront les masses finies de valeurs dont toute la planète, tous les Etats, toutes les régions du monde ont besoin, et qui ont l’étrange réputation d’être les créatrices de richesses.

En réalité, les créateurs de richesse, ce sont les bras et les têtes des travailleurs. Ce sont eux qui font lever le blé, qui transforment les minerais en métaux, qui enseignent, qui transportent, qui fabriquent les appareils en tout genre, posent les rails, qui cuisinent, qui réparent, qui soignent… L’argent libéré manque le plus souvent aux fonctions économiques les plus élémentaires. Alors, pour éviter de trop grandes catastrophes, il ne reste que l’entraide, la famille, la solidarité, le bénévolat, la bonne volonté et la compassion.

Le capitalisme? Combien de sacrifices au nom de ses règles de fonctionnement?

La croissance? Combien de décisions politiques erronées au nom de sa sauvegarde?

Définition pour un monde fini

Friday, September 2nd, 2011

Athée:

Qui n’a pas peur de rien (sic et presque intraduisible)