Archive for January, 2010

Louis Michel, toujours moins Louise…

Sunday, January 31st, 2010

Dans un interview accordé au (très complaisant) quotidien La Libre Belgique, Louis Michel, toujours aussi vert dans ses propos, réaffirme le libéralisme social, qui n’est pas le capitalisme, selon lui, dans des termes souvent à la limite du délire mystique:

“le libéralisme, ce n’est pas le capitalisme. (…)Cet Appel aurait pu s’appeler le credo libéral. C’est tout ce en quoi nous croyons. (…) il était important que les libéraux réaffirment (…) qu’ils sont pour la compétition (…) Nous sommes totalement engagés en faveur de la liberté d’entreprendre (…) Parce que nous pensons que les revenus du travail, c’est ce qui permet au citoyen de se libérer, de s’émanciper et de ne pas être dépendant de puissances occultes. (…) Nous sommes plus réalistes, plus modernes et au moins aussi démocratiques que les autres (…) la lutte des classes, c’est dépassé. (…) Nous sommes des progressistes. Et vous avez des conservateurs qui s’arc-boutent sur des concepts, des réponses du passé. Et je pense que les réformateurs sont plus modernes que les autres. (…) bien sûr, il faut changer les modes de consommation. Mais si le modèle économique, c’est porter la décroissance, alors je dis ce sera sans moi. Ce qu’on va perdre en croissance, ce sont les pays émergents qui le prendront. Le sacrifice à la décroissance, dans l’ordre mondial, n’est pas tenable. C’est une forme de régression, une utopie.”

Il grignote bien un tout petit peu sur l’idée que l’État a un rôle dans la menée de l’égalité des chances (notion qui ne déparerait pas dans les traités d’Adam Smith ou de John Rawls), mais sinon, j’ai du mal à comprendre comment un libéralisme ne peut pas être capitaliste, s’il est pour la compétition, la liberté d’entreprendre, la croissance et contre la lutte des classes.

Par ailleurs, ces propos du genre “crédo”, “croyons” ou “puissances occultes” ((Et c’est nous les paranoïaques??)) portent une dimension clairement mystique, pas très rationnelle du propos.

Enfin, les prétendus arguments contre la décroissance sont d’une portée mesquine et sans relief. Nada, nada, nada… Il n’y a rien dans cet interview qui ait la moindre valeur argumentative.

Bref, Loulou, vitrine politique, est égal à lui-même. Et ses partisans ne réfléchissent guère… Consommateurs de produits périmés…

Ode, à quand mon auto-collant “Je freine aussi pour les libéraux”?

Good vibrations

Wednesday, January 27th, 2010

Hillary Clinton a commis un Bushism…

En visite à Haïti “à l’invitation de [son] gouvernement”, elle s’est pavanée pour redorer l’image de la politique extérieure étatsunienne, histoire de montrer que, heu…, ouais, enfin, devant l’ampleur de cette catastrophe humanitaire, on ne sait trop ce qu’elle a voulu montrer en fait, sinon la plume qu’elle a au chapeau…

Toujours est-il que, pendant sa conférence de presse, qui fut probablement la seule raison valable de sa présence sur les décombres de l’île, quelques hélicoptères arborant étoiles et rayures tournoyaient au point qu’il devînt difficile de bien comprendre l’ex-future-première-présidente-des-gendarmes-du-monde. Hillary a sorti alors:

“That’s a good sound. That means that good things are going to the people of Haiti.”

C’était histoire de nous rappeler qu’on n’était pas en Afghanistan, ni en Irak, ni (encore) au Yémen…

Mais c’est sans engagement pour l’avenir. D’ailleurs n’a-t-elle pas dit au président local que les USA étaient là “aujourd’hui, demain et pour les temps à venir.”

Connaissant l’histoire de Haïti et ses liens putschistes avec les USA, on en crisperait les lèvres à moins…

le métro, tu l’aimes ou tu le quittes.

Tuesday, January 26th, 2010

Dans deux articles tout récents, lejim.info vous proposent un petit voyage au pays du service “public” des transports bruxellois.

Il y a d’abord un article de mes amis Franz et Tofer, ici:
Privés de vie privée, mais qui élargit la question au-delà de la STIB.

Et ensuite un autre commis par une représentante du peuple (mais à la limite c’est pas tout à fait de sa faute, c’est surtout de celle de qui ont voté pour elle…), Céline Delforge:
STIB Brother.

Il faut se faire la réflexion suivante, un grand coup ((Avant que je ne parvienne à mettre fin à ce traité que je vous ai déjà promis quelques fois, et qui, j’en suis certain, vous convaincra une bonne fois pour toute.)), et remettre en question un point essentiel des politiques sociales-démocrates, telles que pratiquées en Belgique:
Après le recul des mouvements-ouvriers-et-sociaux-qui-ont-bien-cru-que-ça-y-était-que-c’était-arrivé-le-socialisme-sans-les-chars, dans les années, disons 50′-60′, est-ce que les gouvernements de nos belles régions de l’Europe de l’Ouest se sont-ils encore souciés de services publics ou bien ne se limitent-ils pas à recadrer ceux-ci en services d’État?

Surveiller et punir, disait Foucault, Michel…

Cochez la bonne case:
les choses sont-elles pires-identiques-meilleures-ne se prononce pas- qu’il y a cinquante ans?

Principe de précaution -An 01

Thursday, January 21st, 2010

“On a fait un choix. Si la pandémie avait été aussi virulente que certains l’annonçaient, on auraient été excellents. Bon, nous avons été trop sensibles aux alarmistes. Mais je préfère avoir à gérer un surplus de précautions plutôt qu’une crise du genre canicule ou sang contaminé.”

Quand Nicolas Sarkozy a sorti cette réflexion (Le Canard Enchaîné, 6 janvier 2010), il évoquait bien sûr le merveilleux cadeau fait aux entreprises pharmaceutiques, GSK et Roche en tête, qui purent écouler leurs fonds de stocks de médocs sur le point d’être périmés. À prix d’amis, bien sûr, sinon, à quoi ça sert d’avoir un ami président.

Mais ceci nous amène à une autre question:
Cela fait des années, et même des décennies, qu’un grand nombre d'”alarmistes” en appellent à la décroissance et à la confiscation de la gestion de l’économie des mains (invisibles) du marché pour l’adapter aux conditions -limitées- de notre planète.
Ah! Si seulement une grosse compagnie pouvait nous vendre des trucs pour sauver la planète et “changer le climat”! Sûr que nos fiers dirigeants seraient prêts à subsidier “à prix d’amis” le sauvetage du globe.

Mais on sait bien que la solution n’est pas là: la solution est hautement déraisonnable, puisqu’elle consiste à faire perdre de l’argent aux riches, la maîtrise de l´économie au marché et la quasi-totalité de leur confort aux plus assis de la planète…

Imaginons qu’un courant catholique un peu particulier lance l’idée suivante:
“Frères cathos, Dieu nous est apparu et il exige que nous nous prenions tous par la bite afin de nous l’enfoncer chacun dans le cul du voisin! Quant aux ferventes, elles doivent se donner sans plus de complexe aux premiers athées venus jusqu’à les convertir par le stupre! Dieu l’exige! C’est la seule voie qui nous reste pour sauver notre foi!”

Il est évident que les “fidèles”, pape en tête, condamneraient le mouvement sans hésitation et que, crucifix au poing, calote en tête, ils te me les brûleraient tous un par un “dans l’esprit de l’amour du Christ le plus miséricordieux”.

Ou un truc comme ça.

C’est bien dommage, car je me serais bien converti, moi…

Le problème, c’est que c’est un peu pareil avec l’écologie -la vraie, pas celle des parlements- et les quelques années qu’il nous reste (peut-être) pour éviter le déroulement trop sauvage des catastrophes climatiques à venir sur l’ensemble de notre petite bulle: les “alarmistes” prétendent que la seule manière de sauver la planète, c’est que les capitalistes cessent d’être… capitalistes…
Que les actionnaires se contentent de regarder fondre leurs intérêts et même disparaître petit à petit leurs bas de laine (qu’ils réservent pour leurs vieux jours, perchés sur les côteaux de Savoie ou des Pyrénées, là où les eaux, le peuple et les immigrés (bêêk) ne seront pas encore arrivés…).
Que les patrons, les cadres, les publicitaires, les DRH, les commerciaux se rendent compte qu’ils ne servent à rien et démissionnent tous en bloc afin de se jeter à corps perdu dans des projets à “zéro consommation carbone” en fumant des joints et en cherchant une quelconque utilité aux carcasses d’EcoSport et aux cravates qui traînent un peu partout sur leurs anciennes propriétés.
Que les militaires se réhabituent au jeans et à la chemise à fleurs.
Que les douaniers se mettent ou remettent à la peinture et au jardinage.
Que les agences de brevet publient dans l’heure toutes les trouvailles encore sous patentes histoire de les mettre en accès libre -surtout celles qui concernent les prétendues découvertes issues de la nature.
Que les journaux imbéciles qui servent essentiellement à la déforestation et à la reproduction des inégalités cessent de nous pomper le gland avec les résultats sportifs, les “événements culturels”, les faits-divers, les rites sociaux des plus belles et des plus forts et les querelles de politiques.
Que ces derniers rangent leurs stylos et leurs crayons dans leurs cartables et qu’ils aillent chercher le sens de la vie sur une montagne en Inde -sans hélicoptère ni portable- avec un bol de riz par jour…

Bref, le principe de précaution dont se targuait Monsieur le Président de la République Française impliquerait une espèce de renversement des valeurs qui tend à montrer que l’écologie, la vraie, est révolutionnaire, anti-capitaliste, libertaire et pas pour demain

En tirer les conséquences…

Wednesday, January 20th, 2010

“Aucun juif vivant dans une démocratie libérale occidentale ne pourrait aujourd’hui s’accoutumer aux formes de discrimination et d’exclusion vécues par les citoyens palestino-israéliens résidant dans un État qui déclare explicitement ne pas leur appartenir. (…) Cette réalité “tordue” ne les empêche pas de continuer de s’identifier à Israël, et même de voir en lui leur pays “de réserve”. Ce phénomène d’identification (…) ne les pousse nullement, cependant, à abandonner leur patrie nationale pour émigrer en Israël, car, en fin de compte, ils ne vivent pas la ségrégation quotidienne ni l’aliénation identitaire que les Palestino-Israéliens connaissent chaque jour dans leur propre patrie.”

-Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, Paris, 2008, p. 427.

Un bon livre dont je compte faire prochainement la recension.

Mano et les robots

Monday, January 11th, 2010

Un texte dont j’ai perdu la date, mais qui remonte au plus tard à 1998:

Sur les routes, Arthur, se sont éteints tes rêves.
À force de te traîner, de te gangrener,
Tu perdais le besoin de libérer ta sève
Et celui de générer, celui d’égrainer…
Pas de fils, pas de joue imberbe sous tes larmes.
Se souvenir si tard -trop tard- contre la mort,
Que s’arrêter et reproduire, ventre en arme,
Qu’épuiser la tendre guerre sous les “amors”,
Ce serait pas si mal!

De capitales en provinces, l’être bouge-
Détruit, automatique, éteint, vraiment, éteint…
D’hiver en hiver, absent, de bouges en bouges,
De bouteilles pleines en physiques déteints,
La mort sous le bras, l’enfer dans les yeux
Trop calmes pour entendre, comprendre, désapprendre.
Devais-tu vraiment, pauvre enfant, devenir vieux?
De marches en marches, tous iront pour s’étendre-
Pourquoi autant de mal?

“Plutôt mourir que de n’pas vivre…” (Les Poissons)

Comprenez-vous pourquoi ces êtres déjà morts
Pleurent sur leur passé, sucent la moëlle blanche
De l’enfance perdue en deça de leurs torts,
Se perdent dans le rouge giclant dans la blanche?
Tu marches, robot mort, une rois renié
ce qui te restait, ce qui te reliait, pire,
À ce monde idéal qu’on ne peut oublier,
Tu marches; sous tes pas, plus la force d’écrire…
Ça nous fait tant de mal.

———

-Bon, à l’époque j’avais emmêlé Mano et Arthur, mais je suppose que vous reconnaissez où est qui…

Si j’étais yéménite, je serrerais les fesses…

Monday, January 11th, 2010

« Je n’ai pas l’intention d’envoyer des bottes américaines dans ces régions », dit le président nobélisé étatsunien…

Aïe, aïe, aïe…

Entre parenthèses, je me demande ce que dirait l’opinion publique si le président, disons, au hasard, autrichien, disait le même genre de trucs…

Bahar définitivement dehors.

Thursday, January 7th, 2010

Nous estimons qu’il est temps de tourner la page

C’est ce que déclare Lieve Pellens, porte-parole du Parquet qui va enfin lâcher les baskets à 6 personnes qu’il poursuivait -en vain- depuis près de dix ans.

Tout est dans le “il est temps”… Genre: on a peut-être autre chose à faire. Regarder Cold Case à la téloche, par exemple. Ça les occupera… et les fera réfléchir (‘fin bon, venant d’un feuilleton américain, on n’en attend guère, mais, venant du Parquet… non plus…).

Bahar, définitivement dehors?
L’État turc semble vouloir encore jouer les prolongations, mais leurs chances de relancer la machine sont minimes… Donc, on va temporairement faire “ouf”, et souhaiter à nos camarades de pouvoir recommencer à vivre -vraiment, hors de la machine “justice”.

Bientôt le tour d’autres copains…

À suivre…

il n’y a pas de bonne année qui tienne

Monday, January 4th, 2010

“Qu’il vienne, qu’il vienne, ce temps dont on s’éprenne…”

Et, en attendant, lisez cette page régulièrement, ça vous fera les aisselles:

http://www.lejim.info/spip/

Promis, un peu plus bientôt, mais là j’ai de la famille à la maison, c’est pas toutes les semaines…