Archive for February, 2010

YESSSSS!!!

Friday, February 26th, 2010

Le Hummer est jeté aux chiottes.

Les Chinois n’en ont pas voulu! Que cela soit à cause du Dalaï Lama ne peut que me réjouïr: enfin Petit-médiéval-machiste-qui-sourit-comme-il-respire a servi à quelque chose…

La crise a du bon… Hehehe…

“Pour une raison à la fois insignifiante et profonde”

Wednesday, February 24th, 2010

Quelquefois, les choses arrivent, s’aggravent, s’enveniment, pour les moins bonnes et les meilleures des raisons…

On ne soupçonnait pas qu’un dialogue pût mener jusque là.

On pensait sans doute que nos valeurs nous défendaient absolument.

Contre toute attente, ce que l’on croyait légitime fond devant les évidences des autres, si proches qu’ils soient.

Le relativisme nous gagne.

On en vient à douter des autres, douter de soi, et le pire: douter de ce que l’on savait être la vérité.

Enfin, on écrit de courts textes qui se contentent d’abstractions, n’ont aucune portée concrète, ne supportent nulle valeur et seront interprétés pour ce qu’ils ne sont pas.

On ferait mieux de se taire, quitte à ranger lutte et décision pour plus tard.

Sale fait pas.

Saturday, February 20th, 2010

Selon un article du Canard Enchaîné du 20 janvier dernier, si les USA appliquaient les normes OMS (pourtant encore supérieures à celles de l’Insitute of Medicine) en matière de sel dans les produits agroalimentaires, les frais de santé de ce beau pays diminueraient de 32 milliards de dollars tous les ans; par analogie, le Canard a calculé que la France pourrait économiser 7 milliards d’euros tous les ans. Bon, je ne sais pas très bien comment, au Canard, ils ont calculé ça… Si on ramène les 300 millions d’Amerloques aux 65 millions de Celtillons, on en arrive à 5 milliards d’euros…

En réalité, le Canard se trompe un peu (j’ai vérifié, hé): ces 32 milliards comptabilisent l’ensemble des gains produits par une consommation modérée de sel en vertu des critères de l’Institute of Medicine, reprenant surtout toutes les années d’espérance de vie gagnées et toutes celles en meilleure santé et donc toute la productivité supplémentaire incluse.

En terme de soins de santé, toujours selon la Rand Corporation, ou plutôt la recherche qu’elle cite ((This fact sheet is based on: Palar K and Sturm R, “Potential Societal Savings from Reduced Sodium Consumption in the U.S. Adult Population,” American Journal of Health Promotion, Vol. 24, No. 1, September/October 2009.)), c’est 18 milliards de dollars qui seraient économisés par les Étatsuniens. Cela ferait tout de même un joli pactole. ((Mais que font les assurances??))

Quant à l’espérance de vie gagnée, il a été calculé que ce sont 312.000 années en un an qui seraient sauvegardées rien qu’aux USA ((Improved quality of life. Meeting sodium consumption guidelines would save, in one year, 312,000 quality-adjusted life years — a metric that accounts for increased longevity as well as the relative healthiness experienced during additional years of life. The annual monetary value of this improvement would be an estimated $32 billion.)); c’est pas mal ((Et la recherche estime les bénéfices encore plus important si l’on diminue encore la consommation de sodium.)). Pensez à tous vos proches morts d’une maladie cardio-vasculaire un peu trop tôt

Rapporté à la Belgique, on ne serait pas loin du milliard d’euros, facilement, si on comptait façon Canard, et donc considérant la productivité des années conservées ou améliorées en terme de vie humaine; C’est environ 440 millions par an, si on prend pour base le site de la Rand Corporation que j’ai repris ci-dessus et si on ne comptabilise que les frais de santé épargnés, pas le gain en terme d’années de vie gagnées… Celles-ci pour la Belgique pourraient se monter à 10.000 années en un an ((Par comparaison, on a calculé que les années de vie perdues par les 10 millions de personnes mortes durant la Ie Guerre Mondiale, supposant que chacune avait une trentaine d’années de vie en moyenne encore à vivre, se montaient à 300 millions d’années gaspillées au nom des nations et des marchands de canons. Voir notamment ici: http://thitho.allmansland.net/?page_id=13.))… Bon, ceci si on considère que notre patron d’alimenatation est le même que celui des USA. Cela dit, il ne doit pas en être très éloigné… ((Notons encore que la recherche mentionnée par Rand Corporation s’estime elle-même prudente, car elle ne prend pas en compte certains gains supposables mais non calculés.))

Voilà de quoi faire réfléchir… Mais bon, c’est sûrement plus facile de régionaliser la sécu ou de culpabiliser le camp d’en face que d’affronter Unilever, Kraft et Danone…

(Plus d’infos à partir de la recherche-source qui a servi de base à Rand Corporation, ici)

Écrire pour d(es petits gâteaux a)u beurre

Saturday, February 13th, 2010

Toujours plongé dans la prose éthérée quoiqu’imparfaite -et donc humaine- de Proust, je réalise peu à peu -puisque je me suis attaché à ne lire rien sur Proust avant de le lire lui, ce qui n’est pas dans mes habitudes- que le véritable protagoniste, chez lui, n’est ni le narrateur, ni même son environnement, ni non plus un quelconque présupposé ou message qu’il défendrait, mais bien l’écrivain en tant qu’écrivain, c’est-à-dire que, lisant Proust, on se pose soi-même dans la situation de l’écrivain face à son oeuvre et j’oserais dire que qui aime Proust est lui-même ou elle-même écrivain, quand bien même il ou elle n’aurait jamais écrit une ligne; en effet, se laissant entraîner des salons bourgeois aux soirées mondaines, des réflexions intimes aux plages de Balbec et des aventures amoureuses de ses proches jusqu’à ses propres incapacités sentimentales, c’est d’être plongé dans les mêmes affres que l’auteur de la Recherche qui nous fait l’aimer.

On notera que cette première phrase comporte deux fois le terme “plongé” saisi dans le même sens, mais à plusieurs lignes d’intervalles. Qu’importe, aurait dit Proust, qui n’hésitait parfois pas à répéter un mot à trois de distances sans qu’on y trouve d’importance particulière.

Dans son travail minutieux de recomposition, plus que de restitution, d’un monde perdu à jamais, et qui, en fin de compte, n’a d’intérêt que pour le narrateur, Proust ne nous demande pas de l’aimer ou de l’apprécier comme lui le vivait, mais de suivre les pas de la recréation qu’il nous propose. Ce sont les traces mêmes du travail d’écrivain qui nous apparaissent. Avec un peu d’attention, on découvre, sans trop de peine, les nombreuses anecdotes intercalées qui durent gonfler certains chapitres de 50 pages quand ils ne devaient en compter au départ que 30. Un Amour de Swann ne serait-il pas lui-même comme une énorme intercalation ((Ce qui expliquerait peut-être qu’on puisse le lire indépendamment du reste et qu’il soit si souvent proposé en cours de cursus scolaire.))?

Je ne parviens pas à distinguer ce qu’il y a d’inférieur, comme un ami a cherché à me le faire accroire, dans ce quatrième tome de Sodome et Gomorrhe. J’y ai même ressenti parfois plus d’intensité en ce que, finalement, le narrateur devient plus actif, plus déterminant, ce qui ne départ pas du projet initial, du moins je le crois, du travail entier, à savoir la suite de la progression sociale et sentimentale d’un personnage a priori insignifiant à qui une quantité invraisemblable de personnes donnent toujours plus d’importance, ce qui nous console quand on sait que ces personnages eux-mêmes ne sont guère plus signifiants et qu’il est difficile d’en sauver dix sur le tas.

Aimer la Recherche, c’est être écrivain, quand bien même on n’aurait pas écrit une ligne, disais-je, mais que l’on ne m’interprète pas mal: je ne voudrais surtout pas dire que celui ou celle qui ne “rentre pas dedans” ne le serait pas, écrivain. Ce serait mésinterpréter ces lignes qui se voulaient simplement reconnaissante à un auteur d’avoir consacré sa vie à décrire, finalement, la vanité d’une démarche à laquelle nous accordons une trop grande place. En un sens, Proust déconstruit notre travail d’écrivain, nous rappelle qu’il n’est qu’un à-côté de la vie et que celle-ci est hors l’écrit… (Henry Miller, trente ou quarante ans plus tard, affirmera qu’écrire ne peut être que le fait d’un homme malheureux, incomplet, lui qui opérera finalement la même démarche de reconstruire son propre passé, l’arrangeant selon son goût, nous proposant, lui aussi, un écrivain à la recherche de son temps perdu.)

C’est du moins ainsi que j’interprète sans avoir lu une ligne d’analyse sur lui et en n’étant arrivé guère plus loin qu’au tiers du cinquième livre.

Brésil, forteresse bleue

Tuesday, February 9th, 2010

CartaCapital ((Revue crypto-de gauche.)), 8 juillet 2009, p. 21: selon l’Ipea ((Organisme de stats du gouvernement fédéral.)), les 10 pour-cent de la population la plus pauvre paient 33% d’impôts; les plus riches seulement 23%.

Il y a mieux: d’après un rapport de l’Ipea, toujours, les 10 % des Brésiliens les plus riches concentraient à la fin du XXe Siècle 75,4 pour-cent des richesses du pays.

Du même rapport, on note que ce n’est qu’au cours de ces dernières années (sous la présidence de Lula) que l’indice Gini ((Coefficient mesurant l’inégalité des revenus dans un endroit donné. Lorsque le coefficient est proche de zéro, cela signifie que les inégalités sont faibles (la Belgique se trouve d’ailleurs dans le peloton de tête de ces pays); lorsqu’il est proche de 1, cela marque une grande concentration des revenus.)) a recommencé à baisser, après une valse régulière entre 0,64 et 0,58 depuis le début de la dictature jusqu’à la présidence de Fernando Henrique Cardoso ((Conservateur, 1993-2000.)). Il reste cependant au-dessus de 0,56.

Il faut cependant noter que, si la charge tributaire atteint aujourd’hui 35,8% du PIB, selon un article de l’Estado, l’écart commence à se creuser entre l’impôt sur le capital et celui sur le revenu du travail.
En effet, alors qu’en 1996, ces deux chiffres flirtaient tous deux avec la barre des 2 pour-cent du PIB, aujourd’hui, le résultat de l’impôt sur le revenu du travail est à peine supérieur à cette barre alors que l’impôt sur le capital est aujourd’hui supérieur à 3,5 pour-cent du PIB ((P. 23 du rapport cité ci-dessus. Rendons justice à FHC, il l’a fait bondir pendant quelques temps à 4%, mais ça n’a pas duré.))

Une autre donnée très intéressante, c’est la charge de la dette.
Si l’on compare le produit de l’impôt total avant paiement des intérêts et après paiement de ceux-ci, on reste sur le cul:
En 2000, les impôts représentaient déjà 30,4 pour-cent du PIB. Mais le service de la dette représentait 6,3% du PIB. En 2003, ce chiffre était monté à 8,3 pour-cent du PIB. en 2005, il redescendait à 7,3, ce qui est encore très impressionnant. On s’attend à ce qu’il ait encore diminué, mais ce ne sera sans doute pas transcendant ((P. 26 et 27.)).

Un des chiffres les plus surprenants, c’est le taux de la charge tributaire par rapport au revenu familial en 2003 ((p. 28.))
Plus vous êtes riche, moins vous payez:
en dessous de 2 salaires minimum votre charge tributaire est de 48 pour-cent. Entre 2 et 15 salaires minimum, elle descend progressivement de 36 à 30 pour-cent. Au-dessus de 15 salaires minimum, la charge est inférieure à 30 pour-cent et descend jusqu’à 26 pour-cent pour les plus riches. En outre, s’il est vrai que ce sont les classes moyennes qui ont connu la plus grosse augmentation de leurs impôts entre 1996 et 2003 (101 pour-cent, due donc aux mandats Cardoso), ce sont les plus riches qui ont connu la variation la plus faible. En 1996, ils payaient en moyenne 17 pour-cent, quand la classe moyenne payait environ 15 pour-cent (et les plus pauvres 28 pour-cent). L’augmentation des impôts des plus riches n’a été que de 46 pour-cent, quand ceux des classes moyennes doublaient et que ceux des plus pauvres n’augmentaient “que” de 71 pour-cent.

Brésil, forteresse bleue, modèle du libéralisme… Ceci confirmé dans l’article paru dans Le Journal Indépendant et Militant, ici, fin de l’année dernière.

Lula, he is the guy! comme dirait l’autre…

Mais où ai-je trouvé ceci?

Sunday, February 7th, 2010

Avouez qu’on ne dirait pas du “beau français”, par moments. Et pourtant… Qui est l’auteur de ces lignes? Soyez cool, ne faites pas une recherche sur wikisource ou sur un moteur de recherche…

“Avez-vous été voir le jet d’eau? (…) C’est bien joli, n’est-ce pas? C’est merveilleux. Cela pourrait être encore mieux, naturellement, en supprimant certaines choses, et alors il n’y aurait rien de pareil en France. Mais, tel que c’est, c’est déjà parmi les choses les mieux.”

Un indice quand même: j’ai mis plus de quinze ans à aimer cet auteur.

La religion devrait se pratiquer en privé, entre adultes consentants.

Monday, February 1st, 2010

Lu ici, sous la plume d’un certain Jacques Nadeau, qui m’est inconnu.