CartaCapital ((Revue crypto-de gauche.)), 8 juillet 2009, p. 21: selon l’Ipea ((Organisme de stats du gouvernement fédéral.)), les 10 pour-cent de la population la plus pauvre paient 33% d’impôts; les plus riches seulement 23%.
Il y a mieux: d’après un rapport de l’Ipea, toujours, les 10 % des Brésiliens les plus riches concentraient à la fin du XXe Siècle 75,4 pour-cent des richesses du pays.
Du même rapport, on note que ce n’est qu’au cours de ces dernières années (sous la présidence de Lula) que l’indice Gini ((Coefficient mesurant l’inégalité des revenus dans un endroit donné. Lorsque le coefficient est proche de zéro, cela signifie que les inégalités sont faibles (la Belgique se trouve d’ailleurs dans le peloton de tête de ces pays); lorsqu’il est proche de 1, cela marque une grande concentration des revenus.)) a recommencé à baisser, après une valse régulière entre 0,64 et 0,58 depuis le début de la dictature jusqu’à la présidence de Fernando Henrique Cardoso ((Conservateur, 1993-2000.)). Il reste cependant au-dessus de 0,56.
Il faut cependant noter que, si la charge tributaire atteint aujourd’hui 35,8% du PIB, selon un article de l’Estado, l’écart commence à se creuser entre l’impôt sur le capital et celui sur le revenu du travail.
En effet, alors qu’en 1996, ces deux chiffres flirtaient tous deux avec la barre des 2 pour-cent du PIB, aujourd’hui, le résultat de l’impôt sur le revenu du travail est à peine supérieur à cette barre alors que l’impôt sur le capital est aujourd’hui supérieur à 3,5 pour-cent du PIB ((P. 23 du rapport cité ci-dessus. Rendons justice à FHC, il l’a fait bondir pendant quelques temps à 4%, mais ça n’a pas duré.))
Une autre donnée très intéressante, c’est la charge de la dette.
Si l’on compare le produit de l’impôt total avant paiement des intérêts et après paiement de ceux-ci, on reste sur le cul:
En 2000, les impôts représentaient déjà 30,4 pour-cent du PIB. Mais le service de la dette représentait 6,3% du PIB. En 2003, ce chiffre était monté à 8,3 pour-cent du PIB. en 2005, il redescendait à 7,3, ce qui est encore très impressionnant. On s’attend à ce qu’il ait encore diminué, mais ce ne sera sans doute pas transcendant ((P. 26 et 27.)).
Un des chiffres les plus surprenants, c’est le taux de la charge tributaire par rapport au revenu familial en 2003 ((p. 28.))
Plus vous êtes riche, moins vous payez:
en dessous de 2 salaires minimum votre charge tributaire est de 48 pour-cent. Entre 2 et 15 salaires minimum, elle descend progressivement de 36 à 30 pour-cent. Au-dessus de 15 salaires minimum, la charge est inférieure à 30 pour-cent et descend jusqu’à 26 pour-cent pour les plus riches. En outre, s’il est vrai que ce sont les classes moyennes qui ont connu la plus grosse augmentation de leurs impôts entre 1996 et 2003 (101 pour-cent, due donc aux mandats Cardoso), ce sont les plus riches qui ont connu la variation la plus faible. En 1996, ils payaient en moyenne 17 pour-cent, quand la classe moyenne payait environ 15 pour-cent (et les plus pauvres 28 pour-cent). L’augmentation des impôts des plus riches n’a été que de 46 pour-cent, quand ceux des classes moyennes doublaient et que ceux des plus pauvres n’augmentaient “que” de 71 pour-cent.
Brésil, forteresse bleue, modèle du libéralisme… Ceci confirmé dans l’article paru dans Le Journal Indépendant et Militant, ici, fin de l’année dernière.
Lula, he is the guy! comme dirait l’autre…