Archive for December, 2008

Aphorisme pour la fin de l’année

Wednesday, December 31st, 2008

Le libéralisme est collectiviste, puisqu’il prétend que, par l’application de son système, la moyenne du bien-être de tous augmentera, sans souci des sacrifices endurés par une grande quantité d’individus.

Le communisme est individualiste puisqu’il prétend élever le bien-être de tous les individus de manière égale au détriment de la croissance globale de l’ensemble de la population.

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Quelqu’un pour me contredire?
(ou alors un grand blblblblbl?)

Et si j’en ai le temps et la force, d’ici peu, le premier chapitre sur le capitalisme privé et le capitalisme d’État… Sinon ce sera pour la mi- janvier…

Joyeux bordel, bonne branlée à tous.

Mort d’un intello un peu naïf

Friday, December 26th, 2008

«L’invasion de l’Irak était un acte de banditisme, un acte de terrorisme d’Etat patenté, témoignant d’un absolu mépris pour la notion de droit international», disait Harold Pinter en 2005, à l’occasion de son Nobel, estimant que le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair devaient être «appelés à comparaître devant la Cour internationale de justice.»

Harold Pinter vient de mourir. Ce serait pas mal que son voeu s’accomplisse. Mais bon, en même temps, ces deux zigs ont trop de complices… Ça va être hard.

Sean Penn de coeur

Tuesday, December 16th, 2008

Les choix cinématographiques de Sean Penn sont souvent excellents et son engagement politique à la gauche d’Hollywood (c’est faciiiiiiiiiiile, vous allez me dire) est assez réputé.

Mais ces dernières années, Penn s’est surtout distingué pour ses prestations de directeur (son court métrage dans le film collectif “11 Septembre” est probablement le meilleur de la série) et de… journaliste. Il est allé plusieurs fois à Cuba et au Vénézuéla, d’où il est revenu avec beaucoup de sympathies pour Hugo Chávez. Dernièrement, il a rencontré Raul Castro et en a ramené un reportage qui est paru sur TheNation. Je vous invite à aller le lire et… le voir aussi un peu.

Sean Penn semble la figuration névrosée d’un pays conscient d’être à la fois à la pointe de la liberté dans bien des domaines, mais complètement coincé dans son puritanisme et son attachement à des valeurs imbéciles comme la foi en Dieu, la propriété privée et le port d’arme.

En ce sens, il est un peu différent d’un Chomsky, intellectuel engagé et critique, qui ne souffre pas de ce complexe de culpabilité. Peut-être que je me trompe, peut-être que Sean Penn “joue” au complexé (ce visage qui semble se tordre de douleur interne est décidément expressif, dans ses silences, dans ses hésitations). Il n’a certes pas besoin de publicité, mais quelqu’un qui est capable de jouer sa réputation pour montrer un autre point de vue sur l'”axe du mal” à ses compatriotes bornés mérite un minimum d’encouragement.

économie, mon amour… quel étrange cri…

Monday, December 15th, 2008

Voilà, je vous ai assez bassiné (pour le moment) avec la crise économique.

Vu la quantité de réaction, il était de toute façon temps.

Je me contente de faire un dernier récapitulatif et de placer cet ensemble dans la colonne de droite à titre de référence personnelle.

Alors, pour récapituler, donc, je dois dire que je n’ai pas encore trouvé d’arguments qui me convainquent que les prises en charge des faillites financières par les États pût être autre chose qu’un socialisme pour les riches, autrement dit une socialisation de leurs pertes -et, au bout du compte, une manière de faire payer deux fois au peuple les affres des gros requins, puisque celui-ci en avait déjà souffert une première fois par le jeu classique du libéralisme qui, je vous le rappelle, implique que les plus gros gagnent et les plus petits se prennent des mandales.

À propos, s’il s’agit bien de libéralisme, il s’agit aussi de capitalisme, le premier n’allant pas sans le second, mais ce n’est pas toujours vrai dans l’autre sens, ainsi l’avait déjà fait savoir Deng Xiaoping en son temps. On peut se demander ce que Mao penserait du sauvetage du capitalisme occidental par l’économie chinoise. Mais, bon, en même temps, le grand timonnier, on n’en a rien à fout’.

Avant la Chine, nos timonniers des finances à nous ont tenté de montrer comment qu’ils avaient des couilles comme des melons en injectant des milliards et des milliards qui, jusqu’alors, n’existaient pas, puisque les caisses étaient vides ou que le budget était vaguement en équilibre, dans le grand jeu de la finance qui réclamait à corps et à cris des crédits supplémentaires pour continuer à jouer. À Atlantic City, on leur enverrait des psys pour qu’ils freinent un peu sur le bandit manchot. Mais à la corbeille, on les incite à continuer à risquer le boulot de millions de personnes, parce qu'”il faut sauver le système”.

Système dont on nous montre par moments qu’il vit de ses propres crises. Contrairement aux centaines de millions de crève-la-faim, qui, eux, n’auront même pas eu l’occasion de se défendre face aux montées subites des prix de tout ce qui leur permet de survivre.

Que ces crises appauvrissent certains des plus riches ne me paraît d’ailleurs toujours pas évident. Qu’elles révèlent plutôt que de nombreuses fortunes sont assises en partie au moins sur du vent, c’est déjà plus clair.

Enfin, et ça avait été le premier article de la série, il me semblait important de rappeler que capitalisme et libéralisme ne sont pas nécessairement la même chose. Le libéralisme n’est qu’une forme du capitalisme, et le néo-libéralisme une forme du libéralisme. C’est l’ensemble qu’il faut mettre au panier, et le plus rapidement possible.

À cet égard, je me permets également de vous annoncer dans les prochaines semaines (j’espère) un ensemble d’articles sur

la différence entre capitalisme privé et capitalisme d’État

De manière assez ironique, j’étais occupé depuis plusieurs mois sur ce sujet lorsque la crise a montré le bout de son nez fin 2007… J’ai continué en me disant que l’économie était bien sympa d’illustrer ainsi mon propos. L’ensemble est presque prêt, mais comme il fait de l’ordre de quinze ou vingt pages A4, je dois encore le découper en morceaux pour le rendre présentable…

En attendant, je vous bassinerai encore avec d’autres sujets que j’ai sur le feu (ça va déborder).

Tarnac, en passant

Thursday, December 11th, 2008

Je ne suis pas trop cette histoire, tout en ne souhaitant que du bien aux neuf de la ferme, de l’épicerie, des roulottes et de tout le bastringue.

Je me contente de noter que, pour la police, la non-détention de téléphones portables est un signe de clandestinité, et est donc un indice sérieux de leur culpabilité.

Demain, tout qui ne portera pas sa puce intégrée RFID (ou autre) sera un infâme terroriste…

Et la gauche dans tout ça?

Monday, December 8th, 2008

Non, non, je ne vais pas vous parler d’Elio, de Ségolène ni de Barack…

(Ceci est une suite et pas encore fin des six ou sept posts précédents…)

Je vous parle d’alternative au libéralisme et au capitalisme ((Vous avez sûrement noté que je distingue bien les deux, hein… Voir les pages Essai et Revoilà pour une tentative d’explication de cette distinction. Pages qui d’ailleurs, malgré les circonstances, n’ont pas perdu de leur actualité.))… J’exclus donc de facto ces sinistres zozos.

Emir Sader, d’ailleurs, dans un article paru ce mois de novembre sous le titre “As crises do capitalismo e do neoliberalismo e a esquerda” ((Le Monde Diplomatique Brasil, novembre 2008, Encarta Clacso, VII.)) évoque le problème qui, coïncidence, me tarabustait depuis pas mal de temps. Oui, et si le capitalisme se cassait effectivement la gueule sans notre aide ((Ce qui nous amènera à nous dire que, décidément, nous n’avons pas à nous enorgueillir de quoi que ce soit dans l’affaire.)), où allons-nous tenter d’amener le monde ((Par honnêteté, je précise que Sader ne croit pas du tout qu’il tombera tout seul, mais qu’il faut l’aider. C’est effectivement fort probable. Donnons-lui un coup de main.))?

“Les solutions? Elles existent…”, comme disait Pierre Desproges. Le problème, c’est qu’il n’existe plus une formation un peu structurée pour les appliquer. Un autre problème, terriblement évident, c’est que s’il existe DES solutions, les zouaves les plus déterminer à prendre les rênes à la place des clowns actuels sont persuadés qu’il faut en appliquer UNE. Enfin, dernier bug, c’est qu’une fois de plus, même si j’approuve le fait qu’il faut trouver des alternatives au capitalisme, je fais partie de ces irréductibles emmerdeurs qui estiment que nul n’est légitime pour “assumer le pouvoir” à la place des clowns susnommés.

De nouvelles institutions? Non: des cercles concentriques, entrecroisés, horizontaux.
Un monde multipolaire? Non: un monde aux pôles indéterminés, innombrables, sans rapports de force.
Des hommes providentiels? Non: les hommes et les femmes doivent compter sur la capacité de millions, de dizaines de millions -je voudrais dire de milliards- de personnes prêtes à assumer un rôle de soutien de la cause publique sans reconnaissance, sans pérennité de pouvoir ni rétribution particulière.

Se souvient-on que le mot ministre vient d’un terme latin qui signifie “serviteur”? Que celui qui se met au service de la chose publique ne devrait s’attendre à aucun privilège et a pour charge d’améliorer, non le sort de l’État, mais celui des habitants?

Les ministres devraient être des millions et être logés et nourris moins bien que les paysans qui nous nourrissent et fournissent coton, lin, laine, chanvre et autres produits de première nécessité qui nous permettent de pêter dans nos costards à l’abri de nos bagnoles pourries.

La gauche, c’est penser d’abord que chaque goutte de sueur dépensée dans l’intérêt commun vaut bien plus que toutes les heures passées à la Bourse, au Parlement ou sur un terrain de sport… et c’est d’en tirer les conséquences. Notamment concernant toutes les professions inutiles ((un aperçu ici.)) que le système économico-politique a créées.

Fausser la concurrence

Thursday, December 4th, 2008

Des milliers d’emplois en jeu, ce n’est pas nouveau…
Alors, pourquoi aujourd’hui devrait-on sauver telle ou telle entreprise? Ne risque-t-on pas de “fausser” la si jolie et si saine concurrence qui a apporté depuis deux cents belles années cette santé économique dont nos coeurs libéraux se sentent si fiers?

“General Motors demande de nouveau 4 milliards de dollars au Congrès”

Est-ce bien raisonnable?

Les pollueurs européens et japonais (Renault, Toyota et les autres) ne devraient-ils pas s’opposer à cette aide manifeste de l’État qui va leur enlever un nombre considérable de clients potentiels au pays des opportunités?

Je vous l’dis, je ne comprends plus rien à l’économie…