Archive for May, 2012

Quand ils sont venus jeter la Grèce, je n’ai rien dit…

Monday, May 14th, 2012

Et si, au lieu de mettre la Grèce dehors, on y réfléchissait à deux fois…

Quel pays fait pression sur nos salaires sous prétexte qu’il est le pays le plus compétitif et qu’il exporte plus qu’il importe?

Dans quel pays un chef d’Etat “social-démocrate” a-t-il permis que les entreprises engagent des mandaïs à 1 euro de l’heure?

Quel pays est un modèle de traitement des étrangers en Europe?

Le chef d’Etat de quel pays est actuellement le blocage principal à une politique un chouia différente histoire de considérer la crise autrement qu’à l’aune de la rigueur?

Alors, certes, je ne me fais guère d’illusion sur les dirigeants des autres pays de l’UE, mais, à tout prendre, s’il faut sortir un pays de l’UE, si on considère que l’important dans une Union Internationale, c’est la solidarité, et pas la compétitivité, alors, c’est les Teutons qu’il faut sortir, et pas les Grecs.

Si on sortait l’Allemagne Fédérale, que se passerait-il?

On donnerait un signal fort que ce sont les partenaires les moins intéressants socialement qui risquent le plus gros;
L’Euro se prendrait un grand coup dans les dents et on aurait en retour plein de touristes et les exportations reprendraient de plus belle;
Les moins forts de l’UE se sentiraient plus à l’aise dans la discussion, et il me semble que dans une organisation qui se veut collective, marcher au rythme des moins rapides est plus intelligent que de faire courir tout le monde;
De la même manière, les petits pays gagneraient en poids pour rééquilibrer le dialogue, aujourd’hui dominé par quelques grosses pointures.

En plus, il paraît qu’elle y pense…

Alors, aidons-la…

Carnavals (25 juin 1999)

Tuesday, May 8th, 2012

Dans les ornières
Dans les refuges
Il y a des corps
Endimanchés.

Tous les flambeaux
Se sont éteints.
Les grondements
Sourdent plus loin.

Les routes éparpillées de cortèges tout vibrants de la ferveur enragée de peuples qui n’existent pas.

Les lumières étaient chaudes -crépitants flashs multicolores tout à leur joie.
Une fois finie la bringue, ballent les bras le long des corps décomposés -gueules de bois infernales -on ne se sent pas dessouler.

Puis le soir tombe
Sur les campagnes,
Les défilés
Se désagrègent.

Les masques jaunes
Les masques rouges
Grisent de vie
Dans les ornières.

Dans les refuges, les belles-mères effectivement montrent leurs langues autour des pantins sacrifiés à de meilleurs printemps.

Les rues se massent d’ivresses discontinues -Chacun se presse, pour effleurer l’agneau qui emporte avec lui le malheur de la cité.

La nuit s’achève enfin sur ce qu’il n’est même pas drôle d’appeler un rite de purification.

Elections, tu nous parles

Sunday, May 6th, 2012

Ce soir, un nouveau président en France… Ou un ancien qui se renouvelle, enfin, on s’en fout, puisque la démocratie, étant en marche, le président n’est jamais que le chef de l’exécutif qui doit faire tout ce que le législatif lui dit de faire là où il lui dit de le faire quand il lui dit de le faire.

Non?

Ah! Ou alors, c’est vraiment important? Ah ben oui, on n’est pas encore dans la VIe République-où-c’que-le-pouvoir-personnel-ben-y-s’ra-aboli-y-s’rait-temps. Et, dans ce cas, les 50,1% de votants qui s’esbaudiront de la victoire de leur poulain ne manqueront pas de faire -tous- la fête dans les rues de France, se moquant gentiment des 49,9% qui se seront ramassés dans leur choix. Ben oui, puisque l’homme qui les représentera pile-poil comme ils veulent, ben, il sera élu. Et ce seront les aut’s qui l’auront dans le fion. Si tout se passe donc comme prévu une bonne dizaine de millions de bobos à lunettes ou de beaufs intégraux devraient danser la guinguette des Champs Elysées jusqu’à la Promenade des Anglais ((Sans compter les Froggies qui se sont réfugiés dans notre paradis fiscal d’Outre-Quiévrain.))… Logique, non?

Tout chiffre inférieur serait immanquablement la preuve qu’une proportion des votants ne sont rien que des tièdes qui n’assument pas leur vote. Il faudrait donc les envoyer à la guillotine, comme la tradition révolutionnaire, modèle républicain, l’exige. En passant, ça ferait de la place dans les dernières usines et ça ferait du boulot dans les orphelinats. Je ne vois pas les inconvénients.

Le retour aux principes révolutionnaires m’apparaît comme une évidence, à une époque où la crise économique, la menace de conflits toujours plus nombreux, la multipolarisation des forces en présence, le rejet de plus en plus affirmé (en comparaison avec quand?) de l’autre “qui n’est pas soi forcément puisqu’il est différent”, tout ça implique des solutions radicales telles que, dans le désordre:

-mettre plus de flics dans les rues (on n’y avait pas pensé);

-mettre plus d’étrangers dans des pullmans (ça ne s’était jamais fait);

-mettre plus de chômeurs au boulot (oh, ben, ça c’est chic);

réenchanter le rapport au monde (vive la philosophie consommée);

vendre plus de choses -y compris des trucs gratuits ((D’ailleurs, la gratuité, ça n’existe pas, on te l’a dit, c’est sûrement vrai, sauf dans les boîtes de céréales.)) jusque là- à plus de gens même s’ils n’ont pas d’argent (ça, c’est de la bonne);

-donner plus de pouvoir à moins de gens qui savent plus et mieux que nous (ça, j’ai l’impression qu’on l’a déjà fait, aussi, mais je ne me rappelle plus quand… ça fait un peu pyramide, non?);

-faire plus de lois qui coûtent plus cher et faire des économies là où le privé peut faire moins bien pour le même prix (ça nous rappellera le XIXe Siècle).

Ca, c’est radical différent. Ca va nous faire rêver. Mais pourquoi on n’y avait pas pensé tout seuls? Qu’est-ce qu’on a à foutre d’une santé et d’une éducation bon marché si on n’a pas le droit de nous acheter toutes les consoles de jeu et les outils de communication radieuse dont on se passait jusque là -on se demande encore comment.

En fait, l’avantage, c’est qu’on n’a même pas besoin d’y penser tout seuls, vu que là, comme ils nous l’expliquent si bien, c’est la crise. La criiiiiiiiiiiiise… LA CRISE, BORDEL!

C’est la crise!

Et donc, tes élections… Elles te parlent…

Vote.

Et va faire la guinche.

Là où on te dit de faire.

Oublie pas le péage.