Et la gauche dans tout ça?

Non, non, je ne vais pas vous parler d’Elio, de Ségolène ni de Barack…

(Ceci est une suite et pas encore fin des six ou sept posts précédents…)

Je vous parle d’alternative au libéralisme et au capitalisme ((Vous avez sûrement noté que je distingue bien les deux, hein… Voir les pages Essai et Revoilà pour une tentative d’explication de cette distinction. Pages qui d’ailleurs, malgré les circonstances, n’ont pas perdu de leur actualité.))… J’exclus donc de facto ces sinistres zozos.

Emir Sader, d’ailleurs, dans un article paru ce mois de novembre sous le titre “As crises do capitalismo e do neoliberalismo e a esquerda” ((Le Monde Diplomatique Brasil, novembre 2008, Encarta Clacso, VII.)) évoque le problème qui, coïncidence, me tarabustait depuis pas mal de temps. Oui, et si le capitalisme se cassait effectivement la gueule sans notre aide ((Ce qui nous amènera à nous dire que, décidément, nous n’avons pas à nous enorgueillir de quoi que ce soit dans l’affaire.)), où allons-nous tenter d’amener le monde ((Par honnêteté, je précise que Sader ne croit pas du tout qu’il tombera tout seul, mais qu’il faut l’aider. C’est effectivement fort probable. Donnons-lui un coup de main.))?

“Les solutions? Elles existent…”, comme disait Pierre Desproges. Le problème, c’est qu’il n’existe plus une formation un peu structurée pour les appliquer. Un autre problème, terriblement évident, c’est que s’il existe DES solutions, les zouaves les plus déterminer à prendre les rênes à la place des clowns actuels sont persuadés qu’il faut en appliquer UNE. Enfin, dernier bug, c’est qu’une fois de plus, même si j’approuve le fait qu’il faut trouver des alternatives au capitalisme, je fais partie de ces irréductibles emmerdeurs qui estiment que nul n’est légitime pour “assumer le pouvoir” à la place des clowns susnommés.

De nouvelles institutions? Non: des cercles concentriques, entrecroisés, horizontaux.
Un monde multipolaire? Non: un monde aux pôles indéterminés, innombrables, sans rapports de force.
Des hommes providentiels? Non: les hommes et les femmes doivent compter sur la capacité de millions, de dizaines de millions -je voudrais dire de milliards- de personnes prêtes à assumer un rôle de soutien de la cause publique sans reconnaissance, sans pérennité de pouvoir ni rétribution particulière.

Se souvient-on que le mot ministre vient d’un terme latin qui signifie “serviteur”? Que celui qui se met au service de la chose publique ne devrait s’attendre à aucun privilège et a pour charge d’améliorer, non le sort de l’État, mais celui des habitants?

Les ministres devraient être des millions et être logés et nourris moins bien que les paysans qui nous nourrissent et fournissent coton, lin, laine, chanvre et autres produits de première nécessité qui nous permettent de pêter dans nos costards à l’abri de nos bagnoles pourries.

La gauche, c’est penser d’abord que chaque goutte de sueur dépensée dans l’intérêt commun vaut bien plus que toutes les heures passées à la Bourse, au Parlement ou sur un terrain de sport… et c’est d’en tirer les conséquences. Notamment concernant toutes les professions inutiles ((un aperçu ici.)) que le système économico-politique a créées.

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