Et maintenant, la surprise du chef…

J’ai été surpris de lire cette lettre de Lautréamont, dont nous parlions ici.

En effet, pour moi, Isidore Ducasse, comme apparemment pour vous, semblait être le genre de gugusses à cataloguer parmi les sulfureux…

Et voici ce qu’il écrit en date du 23 octobre 1869 à son imprimeur pour le convaincre de lancer la chose:

“J’ai chanté le mal comme ont fait Misçkiéwickz, Byron, Milton, Southey, A. de Musset, Baudelaire, etc. Naturellement, j’ai un peu exagéré le diapason pour faire du nouveau dans le sens de cette littérature sublime qui ne chante le désespoir que pour opprimer le lecteur, et lui faire désirer le bien comme remède. Ainsi donc, c’est toujours le bien qu’on chante en somme, seulement par une méthode plus philosophique et moins naïve que l’ancienne école, dont Victor Hugo et quelques autres sont les seuls représentants qui soient encore vivants. (…) Ainsi donc, ce que je désire avant tout, c’est être jugé par la critique, et, une fois connu, ça ira tout seul. (…)”

Et je ne vous cite qu’un passage parmi d’autres…

9 Responses to “Et maintenant, la surprise du chef…”

  1. oise Says:

    (“revirement moral” présent aussi dans les poésies qu’il a écrites avant de mourir..)

  2. tito Says:

    revirement ou ôtage de masque? 🙂

  3. oise Says:

    mh.. un mélange des deux je suppose, avec peut-être l’angoisse de la mort qui arrive (mais on se sait pas de quoi il est mort..)
    je pense qu’il a dû être vraiment en révolte contre la frilosité et le conformisme de ses contemporains, mais.. il n’a peut-être pas su/pu/voulu/osé briser ses chaines une fois pour toutes ?

  4. tito Says:

    trois possibilités a priori, en l’absence de toute indication sur le constat de décès
    -de constitution faible, il a succombé à une maladie (ce qui expliquerait au moins l’absence d’enquête et son inhumation le lendemain);
    -meurtre;
    -suicide; mais ça pose le problème, dans ces deux derniers cas, de l’absence de suivi policier…

    J’aurais tendance à me fier à la première.
    Mais il y a un an entre cettre lettre et sa mort…

    Tiens, et que penser de son pseudonyme inspiré d’un personnage d’Eugène Sue (Latréaumont)?

    Bon, cela dit, j’ai encore cinq chants à lire moi… 😀

  5. oise Says:

    moi aussi je me dis qu’il a dû mourir de maladie. et une maladie, ça peut être long..

    c’est dans les mystères qu’il y a le personnage de Latréamont ?

  6. tito Says:

    Ben oui, mais je n’ai pas lu ça, moi… j’espérois que vous fussiez plus au fait de la chose, chère amie…

  7. vinalia Says:

    Moi je suis d’accord.

  8. tito Says:

    ça a le mérite de poser le débat, mais d’accord avec quoi??

  9. oise Says:

    “Du merveilleux et sinistre Maldoror, plus d’un exégète s’est interrogé sur le nom. Il n’est guère possible de trancher, mais que le «mal» soit ici perceptible, tout comme l’«aurore» et l’«horror», voire l’«or», comment en disconvenir? Quant au pseudonyme choisi par Ducasse, il est juste de présumer qu’il revient au Latréaumont d’Eugène Sue, roman plus historique que noir cependant, contrairement à ce que l’on a prétendu. Peut-être Ducasse n’en fut-il pas même responsable. Sur les conseils de Lacroix, éditeur de Sue, il aurait pu se parer d’un tel pseudonyme augmenté d’un titre de noblesse, qui le mettait presque au rang des illustres comte de Vigny et vicomte de Chateaubriand”
    (q=cache:0FMmZ8P7PqMJ:rocbo.chez-alice.fr/litter/ducasse/lautreamont.htm+Eugene+Sue+les+Myst%C3%A8res+Lautr%C3%A9amont&hl=fr&ct=clnk&cd=4&gl=be)

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