Prendre parti sans être au parti
Je ne suis pas chaviste.
Je ne peux pas l’être, je suis allergique aux gouvernements et aux uniformes.
Mais.
Je ne peux pas m’empêcher de faire de l’urticaire quand je lis des pseudo-infos genre issues de Libération ((Qui accable régulièrement le régime vénézuélien.)), de Reporters sans Frontières ou d’autres médias frauduleusement catalogués de gauche ((Comme le Soir en Belgique, on rêve!)) ou engagés.
Pourquoi? Parce que généralement les prétendus reportages qui concernent l’expérience bolivarienne (discutable, mais intéressante) au Vénézuéla déforment les faits, les informations, les points de vue, s’appuient sur la presse droitière du pays et ne cherchent que mollement à proposer le point de vue du gouvernement local.
Alors, certes, c’est un gouvernement, et je n’ai pas tendance à le croire sur parole.
Pour moi, un gouvernement est présumé coupable.
Cependant, à la lecture d’Acrimed, du blog de Thierry Deronne ou du site RISAL, je réalise que des enquêtes de terrain, des reportages, des rapports directs sur ce qui se passe là-bas sont bien plus utiles pour comprendre ce que peut être une alternative au tout-libéral.
Je ne fais pas confiance à un gouvernement pour installer le socialisme et j’espère que le président, un jour, passera la main à d’autres, qu’on réduira le culte de la personnalité qui, malheureusement, est encore le moteur de la politique dans la plupart des pays du monde ((Tous?)), mais il y a des pistes intéressantes au pays de Chávez, parmi lesquelles:
-encouragement des coopératives de production;
-promotion des médias locaux;
-lois qui soutiennent, protègent, réclament de la population les groupements horizontaux afin qu’ils créent leurs propres solidarité.
Tout cela, les hommes devraient pouvoir le faire par eux-mêmes, et ça ne m’amuse pas que l’initiative vienne “d’en haut”, mais il faut reconnaître que le gouvernement chaviste est le premier du genre qui encourage la récupération d’une partie du pouvoir par des cercles populaires.
Rien que cela, ça vaut des éloges.
Le reste, les relations diplomatiques douteuses, les étatisations, les confiscations de licence aux médias de curés et de publicitaires, les procès aux opposants putschistes… Franchement, rien de ce que Chávez et ses partenaires ont fait ne pourrait être critiqué si cela se faisait dans un pays européen ou nord-américain.
Le tout en rappelant que la plupart des faits critiqués sont modifiés, détournés, amplifiés voire inventés pour salir un gouvernement qui ose s’opposer à la force de frappe capitalistico-libérale.
Tout en rappelant que le capitalisme existe encore au Vénézuéla, que beaucoup d’hommes d’affaires y font d’excellents bénéfices et que le pays n’a probablement jamais connu une sécurité juridique générale supérieure à celle qui s’y pratique actuellement.
Mais bon, c’est pas nécessaire d’y croire: c’est sans doute plus confortable de “nier l’affaire”…