Chronique des élections présidentielles locales V

Résumé des épisodes précédents1 :
Trois candidats principaux se disputent la présidence du Brésil à partir de 2011. Marina Silva et José Serra ont déjà été présentés.

quatrième partie: Dilma Rousseff.

Voilà une personne qui aurait fait rêver plus d’un fan de Che Guevara ou de Salvador Allende. Dilma, née dans la classe moyenne d’origine libanaise, s’est transformée, sous la dictature, en rebelle, en militante de la démocratie, touchée par la grâce du marxisme et de la lutte des peuples contre le pouvoir militaire. Arrêtée, emprisonnée, torturée, elle se flatte d’avoir menti à ses tortionnaires (ce que lui ont reproché, inexplicablement, certains porte-flingues du côté de José Serra).

Dilma Rousseff, après la dictature, se lance dans la politique avec des compétences en économie similaires à celles de son rival principal, José Serra. Elle part de tout en dessous: municipalité, état, à chaque fois comme technicienne, notamment de l’énergie, son dada, mais donc pas comme élue. On le lui rappelle assez aujour’hui: Dilma n’a jamais affronté une urne. Passée du PDT (gauche nationaliste historique) au PT au moment de l’accession de Lula au pouvoir, elle devient ministre de l’énergie. Lula lui fait une confiance telle qu’au moment où son ministre de la “maison civile” (pratiquement son premier ministre) est pris dans un scandale financier, en 2005, il la choisit pour le remplacer, et progressivement elle devient la favorite à sa succession dans son coeur.

Les discours actuels de Dilma ne diffèrent guère de ceux de José Serra: développementisme, redistribution des richesses partielle, meilleure gestion, mais pas de justice pour les victimes de la dictature (à part quelques concessions financières), pas de remise en question fondamentale du statu quo environnemental ni agricole, pas de réforme en faveur des sans-terres. Un mot qui revient souvent dans sa bouche, c’est “méritocratie”, quand elle évoque la fonction publique. Ça devient gênant pour quelqu’un qui est censé avoir adopté Marx.

Enfin, parlons de ses alliances. Son candidat vice-président, Michel Temer, fait partie du très corrompu et très réactionnaire PMDB, pour lequel le PT a renoncé à combattre certains des barons les plus liés au régime militaire, comme José Sarney, par exemple, “colonel” du Maranhão.

À suivre: quelques militants de gauche au Brésil réagissent à la campagne.

  1. Un, deux , trois et quatre. []

One Response to “Chronique des élections présidentielles locales V”

  1. tito Says:

    rholala, thitho… elle est pas du tout d’origine libanaise!!! Elle est d’origine hongroise, je crois…. Pfff…

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