Archive for January, 2013

Dernier tango à Davos

Friday, January 18th, 2013

On a tort de dire que les capitalistes ne savent pas se remettre en question. En fait, quelque part, on aimerait qu’ils le fassent… moins.
Je reçois dans ma boîte mail le dossier de l’Echo Week-end, à paraître, avec en tête le titre “Profil bas à Davos”. Tiens, peut-être un acte de contrition en projet sur les hautes montages de la finance et du pouvoir? Pour rappel, Davos est ce petit lieu cossu isolé dans les hauteurs helvètes où chaque année se réunissent les auto-proclamés maîtres du monde d’en bas (en attendant celui des cieux, naturellement); ceux-ci invitent dans leurs anneaux généralement l’un ou l’autre élu du peuple -les moins repoussants-, histoire de montrer qu’ils sont ouverts aux choses de la démocratie.

Une forme de consécration, de reconnaissance, pour ces valets. Bref…

Généralement, l’arrogance de “ceux de Davos” n’a d’égal que les mesures de sécurité qui entourent leurs réunions. Il est rare de trouver dans leurs discours des traces de compassion envers les syndicats, de sympathie pour les mouvements alternatifs ou d’ouverture à l’invite des paysans sans terre. En général, leurs réunions se soldent par des appels à plus de liberté (d’entreprendre), moins de contrôle (sur les déplacements d’argent), ce genre de choses, et surtout des critiques aux auteurs de lois allant dans le sens inverse.

Croissance, dérégulation, privatisation sont les éléments de langage les plus agréables à ces précieuses oreilles.

Mais bon…

Par ces temps de crise, qu’il est de plus en plus difficile de n’attribuer qu’aux méchants gouvernements (qui sont méchants, de fait) ou aux sans-papiers, il fallait bien qu’ils admettent… mais quoi? On verra ça ce week-end… Ou plutôt, cherchons l’article sur le web, qui sait? Il est peut-être déjà en ligne. Tapotons “Profil bas à Davos”…

Ah ben non, pas d’article de 2013, mais… tiens… un article intitulé “Davos a adopté un profil bas”… On y lit:

«Plus personne ici (à Davos, donc) n’ose dire que, puisque c’est le business qui sauvera le monde, il ne faut pas gêner le business, explique un participant. Responsables d’entreprises et politiques sont bien obligés d’admettre certains dysfonctionnements de la mondialisation». Comme celui d’une finance globalisée, souvent pris en exemple à Davos, notamment par le Nobel d’économie, Joseph Stiglitz.

Participant samedi à une table ronde, il a pu dénoncer les méfaits d’une finance globale sans garde-fous, devant un parterre de patrons, sans être contredit. «Ces considérations n’auraient jamais eu droit de cité ici, il y a encore peu, estime le directeur général de l’Organisation internationale du travail Juan Somavia. Car avant, Davos était trop occupé à faire du business pour s’angoisser».

Oh ben ça alors.

Quelle audace dans les éléments de langage!

D’un article qui remonte à

2004

Et oui…

9 ans plus tard, Davos repart-il à la pêche aux indulgences?

Tardi refuse la breloque…

Thursday, January 3rd, 2013

Contrairement à beaucoup, Jacques Tardi, que je flattais pas plus tard que deux posts plus… bas (sur cette page), ne parvient toujours pas à nous décevoir… Il a refusé la Légion d’Honneur et on ne peut que l’en féliciter…

Vive l’anarchiste!