Archive for the ‘politopics’ Category

Carlo Giuliani

Monday, July 24th, 2006

J’avais oublié de parler un petit peu du cinquième anniversaire de la mort de Carlo Giuliani, ragazzo.

Gènes, le G8, c’était déjà il y a cinq ans. Je n’y étais pas, mais cet événement a bouleversé pas mal d’entre nous et nous a préparés aussi pour ce qui allait devenir “notre” contre-sommet. Bruxelles, décembre 2001… Un flop magistral, une véritable horreur stratégique, une trahison fabuleuse de la part des ONG bruxelloises, des coups de pute des différentes factions communistes staliniennes et trostkystes. Une désillusion énorme et un grand apprentissage pour moi.

Voilà ce que fut 2001 pour thierry thomas, ragazzo: l’année de l’adultéité

Et ici, malheureusement, les choses ne vont pas nécessairement mieux. Notre petite commémoration arétine s’est achevée sur une engueulade imméritée, plus que probablement fruit de frustration et de rancoeurs mal cachées. Et aussi un jeu politique idiot dans le genre qui ne devrait pas toucher les sphères alternatives et gauchistes, mais qui montre bien, s’il était besoin, que la gauche, aussi, c’est un marché, et que le but revient à y dominer si on en accepte les règles…

Pour dire…

Friday, July 21st, 2006

Vous avez déjà probablement entendu parler des 0,7% du PIB, non? Ce fameux objectif à atteindre… Allez, par exemple, lors de la Conférence de Monterrey pour le finacement du développement, adopté ensuite par l’Assemblée Générale de l’ONU en 2002: “Nous exhortons les pays inustrialisés qui ne l’ont pas encore fait à réaliser des efforts concrets pour rejoindre l’objectif de 0,7% du PIB pour l’aide aux pays en développement.”

Ceci était déjà une répétition de la Conférence de l’ONU de Rio en 1992 où “les pays industrialisés réaffirmaient leur engagement à rejoindre l’objectif établi par les Nations Unies des 0,7% du PIB pour l’APD…”

Réaffirment? Oui, en effet, on trouve la source de cet engagement dans le Rapport Pearson adopté par l’ONU avec la résolution 1522: “Nous recommandons que tous les pays donateurs augmentent leur aide aux pays en voie de développement (…) pour arriver à 0,7% du PIB en 1975 ou peu après, et en aucun cas après 1980.

Ce rapport a été adopté par l’ONU en 1970.

En 2003, seuls cinq pays sur les 22 principaux pays donateurs ont atteint cet objectif.

Aucun ne fait partie du G7.

Pour dire… et éviter de faire…

Source: “L’Atlante di Le Monde diplomatique”, éd. Il Manifesto, 2006, p. 86

Liban…

Wednesday, July 19th, 2006

Je ne vais pas m’emmerder à vous argumenter pourquoi ou comment ou quand ou où…

Sûr que je ne taxerai pas l’Etat israélien de fasciste, de militariste, d’impérialiste, ou de quelqu’autre article qui ferait monter au créneau n’importe quel parlementaire européen… Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à évoquer les différentes preuves selon lesquelles ces adjectifs pourraient s’avérer  pertinents.

Par contre, je vous invite à aller voir ces deux pétitions, l’une francophone et réclamant le soutien d’universitaire, l’autre internationale et anglophone -dans le désordre.

Toutes deux réclament d’une manière ou d’une autre que cessent les massacres israéliens au Liban. Le fait est qu’on trouve, décidément, que leur terrain de jeu palestinien suffit amplement… Cynique, moi? Bon, d’accord, alors que ces connards de l’ONU s’arrangent pour que la résolution 252, qui devrait avoir la préséance de l’âge soit appliquée tout de suite, avant toute autre… Qu’on rigole…
http://epetition.net/julywar/index.php

http://www.ffipp.org

essai: un argumentaire contre le capitalisme

Tuesday, July 18th, 2006

Un sujet que j’aimerais discuter avec vous et qui se trouve dans la pages, à droite en entrant sur le site…

Dans le doux visage de Laurette

Tuesday, July 18th, 2006

C’est parce que le mot gueule m’écorche un peu la sensibilité que ce titre vous paraît probablement surréaliste…
J’apprends à l’instant que notre chère ministre de la justice affronte l’évasion du truand Murat Kaplan… Décidément, il n’y en a plus que pour elle… Mais pas vraiment en bien.

Mais on a cherché plusieurs fois à me convaincre que plus on parlait d’un politique et plus il avait de chances d’être élus… Est-ce le but poursuivi par Laurette?

Nous le lui souhaitons tous… Pourvu que son élection la mène à la droite de D… Ah non, c’est vrai, il n’existe pas…

à droite de la gauche

Saturday, July 15th, 2006

Figurez-vous que j’ai un homonyme plutôt sympa: Bernard Thomas. Pas le général fusillé pendant la Commune, non, l’ancien chroniqueur du Canard Enchaîné.

Je suis en train de me coltiner un recueil des chroniques qu’il écrivait dans les années 70-80 (intitulé “Ca n’arrive qu’aux autres”, aux Editions du Rocher, édité en 1999). Ce garçon savait y faire. Ses textes sont malheureusement toujours d’actualité, souvent.

Ainsi celui-ci, j’espère qu’il ne me tiendra pas rigueur de le retranscrire, daté du 21 septembre 1983:

Sidi, prends ton fourbi!

La gauche, qui se voilait, avec les émigrés, une face exclusivement tournée vers les droits de l’homme, mise au pied du mur d’argent, découvre soudain les rigueurs du réalisme. Des mesures sont prises qui n’ont guère à envier à celles que préconisaient naguère Fontanet, Stoléru ou Bonnet.

(Note du transcripteur: je ne connais que le dernier, tristement célèbre homme de main giscardien)

Les rafles se succèdent au coeur de Paris: la dernière, le 13 septembre, portait le joli nom de “salubrités”. A Saint-Denis, soixante clandestins turcs dénoncés par leurs voisins. A Douai, dix basanés menottés de manière musclée en pleine audience. Les tribunaux, en vertu d’une loi qui ne date pas de l’ancien régime mais du 10 juin 1983, ont acquis le droit de reconduire les indésirés à la frontière séance tenante: la 23e chambre vient de le faire cette semaine. La rumeur venue de Dreux effraie. On sent le racisme rôder, courir, gonfler. Moins chez les 100 000 familles chères à M. Marchais, naturellement (ndt: les familles les plus fortunées que le PC voulait taxer, exproprier, etc.). On peut à la rigueur s’y payer le luxe de ne pas être raciste: on voit les choses de plus haut, du haut d’un duplex. Cela rend tolérant. C’est quand on lutte pour sa peau qu’on a parfois tendance à ne pas aimer celle des autres.

Tout cela est vrai et il n’y a pas de remède miracle. Cependant me tombe entre les mains une gazette au papier jauni qui décrit en photos sépia “l’image de la guerre” – celle de 14-18 s’entend. Quelques légendes placées sous ces clichés au hasard des pages m’ont frappé: “Les spahis caracolent dans nos villages du front.” Ah qu’ils étaient beaux nos défenseurs, en djellaba blanche, la chéchia crânement posée sur la tête! Et touchants, avec ça: “Les spahis gardent leur coutume: chaque jour le métchouï les réunit.”

ndt: vous connaissiez cette orthographe, vous?

Ils accouraient du monde entier pour nous sauver: “A la caserne Maubourg, les troupes annamites s’instruisent et se préparent…” “Les Sénégalais et les Soudanais arrivés en France… sont habillés à la française avec la capote du fantassin et la bourguignotte des tranchées!” Des braves à trois poils, et des grands enfants: “Ils dansent une ronde” sur les ruines fumantes de Verdun. Avant de reprendre en choeur le refrain de Déroulède qui est celui du régiment:
“En avant, tant pis pour qui tombe
La mort n’est rien. Vive la tombe,
Quand le pays en sort vivant.
En avant!”

ndt: on savait rigoler, à l’époque… Ca change de la Chanson de Craonne…

Car c’était leur pays que le nôtre, à ces braves tirailleurs, spahis, chasseurs d’Afrique au grand coeur, que notre générosité avait dotés d’ancêtres gaulois!
Un correspondant m’envoie une photo qu’il vient de prendre au cimetière militaire d’Altkirch, en Alsace. “Vous remarquerez les tombes musulmanes au premier plan, m’écrit-il. Ces émigrés-là ont définitivement voté pour que vive la France de 39-45. Ils ont voté par leur peau. Il y en a d’autres dans d’autres cimetières de France…”
On n’a pas eu le temps de les expulser ceux-là. Et ils ne proliféreront pas.

Je me demande, là, subitement, ce que feraient les fachos de ces tombes, une fois tous les étrangers foutus dehors ou dans des camps de travail…

Revoilà la croissance…

Wednesday, July 12th, 2006

“Si on imagine que chacun des objets dont nous disposons en Europe occidentale, aux USA, et dans les autres parties du monde qui consomment bien trop par rapport aux ressources potentielles de la planète, suit ce genre de fonctionnement, et que de temps en temps une usine dans le monde ferme parce qu’une tête d’oeuf a découvert un pays où un petit entrepreneur local est prêt à fabriquer moins cher, plus facilement, un élément de l’ensemble d’un objet fabriqué ailleurs… Si on imagine ça, on se surprend à avoir le vertige…”

Voir les pages au titre “Revoilà la croissance!Encore un effort” pour le développement…

Un journal qui vaut le coup…

Tuesday, July 11th, 2006

Un appel à ceux qui parlent un peu ou beaucoup italien…

Je vous écris d’Italie. L’Italie dont vous n’avez sans doute d’échos bien vivants que trop souvent par l’intermédiaire de la Rai ou de l’un ou l’autre quotidien bien établi. Une Italie que l’on moque trop souvent entre les berlusconeries, Parmalat, la corruption et les fausses blondes aux dents blanches.
L’Italie est trop loin pour se défendre, quand on vit en Belgique -ou ailleurs. Pourtant, il y a largement moyen de dépasser les bêtises de la télévision et l’horizon limité du Corriere della Sera ou de la Gazzetta dello sport.
Depuis 35 ans, le Manifesto relate l’Italie de façon critique, enjouée, plaisante et sérieuse. Journal indépendant des partis (bien que se déclarant “Quotidiano Comunista”, il s’est créé en dehors du Parti Communiste de l’époque et a chèrement défendu son autonomie), il n’hésite pas à défendre des points de vue différents, à mettre en évidence certains côtés de l’Italie que les courants autorisés ne veulent pas trop promouvoir (la lutte du Val de Susa ou l’affaire Calipari, par exemple).
Le Manifesto est probablement l’un des seuls journaux professionnels au monde, aussi, à se targuer d’un salaire identique pour tous ses employés (pas très élevé, mais raisonnable) et à se prévaloir d’un fonctionnement entièrement démocratique, non fondé sur l’actionnariat.
Journal d’une grande qualité, il bénéficie d’une estime comparable à celle du Canard Enchaîné en France, par exemple, seuls à ma connaissance à tenir la distance au niveau critique, qualité, mais aussi capacité. En effet, les journaux indépendants d’investigation sont rares, à l’instar du Manifesto ou du Canard Enchaîné, à avoir été capables de durer aussi longtemps (pas loin de cent ans pour le Canard) et à proposer des informations aussi larges. Le Manifesto a réussi le pari du quotidien critique et acerbe, sans être univoque. On n’hésite pas à y trouver des voix différentes, plus ou moins modérées, plus ou moins radicales.

Pourquoi est-ce que je vous parle de ce journal, moi qui ne suis pas Italien, et pourquoi maintenant? Je n’y ai aucun intérêt particulier, en fait, sauf un seul: j’apprécie ce journal et ce dont il est capable; or, il est aujourd’hui menacé de disparition. Ce n’est certes pas la première fois que le Manifesto subit une crise financière. Et quand on connaît les problèmes de Libération (désormais propriété de Rotschild) ou les difficultés que subit la presse quotidienne en Belgique (toujours plus molle et plus consensuelle, elle aussi), on ne s’étonne pas.
Aider ce journal à survivre, et surtout à assurer toujours la même qualité d’information et de débat, c’est quelque part s’aider soi-même. S’aider à conserver dans ce monde de plus en plus uniforme et de moins en moins critique.
C’est pour l’aider que je vous envoie cette information, afin de vous proposer de vous abonner ou de soutenir le journal comme vous le pouvez. Le Manifesto a lancé une campagne de souscription. La meilleure façon de le soutenir est probablement encore de s’abonner. De Belgique, le plus facile est de souscrire à un abonnement par internet et par carte de crédit. Un abonnement classique (pour recevoir le journal chez vous) coûte malheureusement très cher. Mais recevoir le Manifesto au sein d’un groupe, d’une locale, d’une équipe, peut être une option intéressante. Le Manifesto est une source d’informations à partager, un excellent journal qui permet d’en savoir plus et plus profondément sur la vie italienne, mais aussi sur le reste du monde.

Je vous invite, vous qui êtes sur internet, à vous rendre sur leur site: www.ilmanifesto.it

Mon ami Bahar

Monday, July 10th, 2006

Je ne le vois pas plus de deux ou trois fois par an, mais ça fait du bien d’apprendre qu’il n’ira pas moisir en taule dans l’enfer fascisant des alliés de GWB dans l’ancienne Asie Mineure…

Pour ceux qui n’auraient pas compris, je parlais de la Turquie… Maintenant, j’ai rien contre l’entrée de ces zozos dans l’Union Européenne… Mais je me demandais déjà ce que j’attendais pour en sortir moi-même.

Je ne suis pas là pour fêter ta sortie avec toi, Bahar, mais sache que j’ai déjà bu un verre à ta santé…