Être obligé de se justifier de toute une vie de gauche

Trois mois sans hérisson… C’est que j’ai encaissé salement ces derniers temps.

Ce fut la goutte qui…

Alors bon.

Si j’étais né syrien, n’aurais-je pas, à la suite des printemps arabes, levé mon poing, pris mon arme (que j’aurais naturellement trouvée sous mon matelas) et suivi les mouvements rebelles désireux de renverser Bachar el-Assad?

Assurément, de ce que je sais des gouvernements médio-orientaux, et comparés avec ceux que je critique déjà en Occident, il ne fait aucun doute que je ne me serais pas réjoui (supposant qu’y naissant, j’aurais développé les mêmes idées que les miennes d’ici et maintenant) des dynasties syrienne, jordanienne ou saoudienne, pas plus que de la main de fer de Saddam Hussein ou du régime religieux chiite en Iran. Aurais-je décidé de fonder une famille dans cette situation? N’aurais-je pas tenté de fuir? Mais où? Qui m’aurait accueilli en temps de paix?

Et quoi? Ceci me permet-il, à moi, de me substituer au jugement des peuples?

Ingérence humanitaire.

Ah oui, l’ingérence humanitaire.

Je plaide coupable. C’est la seule chose qu’acceptera le lecteur intransigeant défenseur des droits de l’homme -pourvu qu’il s’agisse des droits de l’homme sélectionné (l’homme) par les intérêts gérés par la triplice \gouvernants-médias-entreprises&finances/ dominante sous l’égide de l’Otan.

Mais moi, pas plus malin ni introduit qu’un autre, je me contente de suivre l’histoire, et essentiellement l’histoire des principes de la propagande de guerre, et de constater que tous les gouvernements, médias et producteurs qui, au moins depuis l’antiquité grecque et romaine, ont désiré lancer une guerre contre un opposant qui, jusqu’alors, ne semblait pas plus dangereux pour la population à convaincre, ont usé de tout ou partie desdits principes ((On lira avec profit les “Principes élémentaires de propagande de guerre” d’Anne Morelli, qui reprenait avec bonheur les thèses d’Arthur Ponsonby)).

JE NE SUIS POUR AUCUNE GUERRE, parce que je sais, pour être pratiquement une loi scientifique tant ces faits se sont répétés à travers l’histoire, que toutes les guerres, sans exception depuis qu’elles sont documentées, contiennent en elles-mêmes des éléments de justification dont l’objectif est de cacher les réelles motivations des fauteurs, lesquels sont rarement les fauteurs officiels, mais curieusement toujours les vaincus. Officiellement. Heureusement, quelques générations d’historiens tendent à rectifier ce genre de principes. On y travaille.

En attendant, ni des armes produites au nom de nos élus, ni de l’argent versé de mes revenus, ni des hommes que j’aurais connus…

En tout cas, pas en mon nom.

(à suivre)

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