Archive for the ‘discussions piquantes’ Category

it’s christmas in heaven…

Saturday, May 3rd, 2008

Un jour,

Toutes les économies de tous les pays seront formidables.

Toutes les dettes seront remboursées ou stabilisées.

Le commerce sera vraiment libre et équitable.

La concurrence sera loyale, les prix conformes à la loi de l’offre et de la demande et la satisfaction de chacun rencontrée.

Chaque région du monde cultivera ses propres compétences et l’excellence de sa population.

Les entreprises pourront se développer harmonieusement et les travailleurs choisir leur emploi.

Les subventions et les taxes douanières auront disparu.

Le commerce aura apporté la paix dans tous les pays et toutes les balances commerciales seront positives.

Et même, les entrepreneurs, les actionnaires, les patrons associeront le souci de la rentabilité à celui des conditions de travail des employés et de l’impact environnemental de leur production.

Le rêve d’Adam Smith.

On échangera du vin du Portugal contre des draperies d’Angleterre, quoi…

Youpie…

Vous n’avez pas un peu l’impression qu’on se fout de votre gueule?

(Nota: Imaginez un instant, déjà, que toutes les balances commerciales soient positives, et revenez me voir après…)

Georges Jacobs, baron -vu par l’Écho

Tuesday, April 29th, 2008

Le meilleur journal de Belgique (francophone), et c’est peu dire. L’Écho ne mérite ce titre que parce que les autres sont pires, voilà tout.

Je m’amusais, ce 23 avril, à regarder le petit reportage consacré à Georges Jacobs, jeune retraité de la charge de Président du CA d’UCB, sans doute réalisé par un gembloutois tout frais sorti d’un quelconque double cocon universitaire et familial et récemment promu sur le site en ligne du journal.
Vous le trouverez ici:
http://lecho.be/echotv/?id=FzB41e_P_6E

On commencera par les qualités:
-sobriété dans la présentation: l’Écho peut se permettre de ne pas faire dans le pétaradant imbécile, ses lecteurs ne sont pas là pour les paillettes de Naguy.
-c’est tout…

C’est tout parce que le reste est nul. La diction du journaliste est pauvre, son texte minable, l’introduction de son sujet ridicule, le baron inintéressant:

1) “Président du conseil d’administration de Delhaize, (Jacobs) entend rebondir dans le monde des PME.”

Je veux bien que tous les journalistes ne sont pas Proust, mais il y a des limites à la construction bancale de phrase. Commencer par un apposé au sujet en évoquant la présidence du CA de Delhaize pour balancer l’intérêt du gars pour les PME, il y a de quoi lever les sourcils. Répétez-vous la phrase tout haut, si vous n’êtes pas convaincus.

2) “L’occasion de revenir avec lui sur les moments difficiles que traverse UCB.”

Suit un peu plus loin le discours de Jacobs, ex-Président du CA, qui commence par un lapidaire:
“D’abord je voudrais vous dire que, heu, il y a un si haut (sic) responsable de l’entreprise (Jacobs parle probablement du pauvre Roch Doliveux) et je préfère que… J’ai d’ailleurs le respect des… des… des choses, c’est que c’est à lui de répondre à ce genre de questions.”

Donc en gros: je ne dirai rien…

Néanmoins (parce qu’on a son petit orgueil, tout de même, ndé), comme la réponse pour moi est tellement évidente, je vous la donne. Il n’y a rien pour moi de fondamental qui ait changé à UCB. Nous avons aujourd’hui certains problèmes qui se sont traduits par le recul du cours de l’action; c’est des problèmes d’agenda, de timing (…) Je fais pleinement confiance (…) (au) management (d’UCB).”

Il aurait gagné en efficacité en se contentant de dire: “Je laisse une entreprise dans la merde, le coeur en paix et le portefeuille intact.”

3) “C’est toujours des mixed-feelings (sic et avec l’accent de chez nous) quand on quitte une situation (comme la mienne).”

Il est beau, le rhéteur, quand même. Ce n’est d’ailleurs pas facile de reproduire ses citations, parce qu’il commence beaucoup de phrases sans les finir…

Genre:

“Mais il est clair que, un, j’ai la satisfaction d’un travail accompli…”

Jacobs connaît ses poncifs…

“…Qu’il est temps à un moment de céder le flambeau à tous les niveaux à d’autres.”
L’impatience gagnait les p’tits jeunes, sans doute…

Accessoirement, et donc, on attendra le “deux” longtemps…

4) Ensuite, le camarade Jacobs évoque ses autres occupations: autres mandats, occupations familiales et hobby, au point qu’on se demande s’il dormait parfois, vu qu’on imagine mal le bonhomme farouchement attaché à ses 35 heures…

5) “J’ai plusieurs projets. D’abord, peut-être avoir un agenda un peu plus flexible…”

(gn?)

Ah.

Voyons ce que c’est qu’un agenda flexible dans l’esprit de Monsieur le Patron…

“…pour me réserver un peu plus à des choses (…) de type familial ou personnel -j’ai un grand hobby pour la nature et les bois qui…”

Que peut-on bien faire dans les bois quand on est baron, à part courir la gueuze?

“un agenda un peu plus flexible sera le bienvenu…”

Je crois qu’il va falloir songer à requalifier la flexibilité dans le travail…

La flexibilité, était-on stupide, ça veut dire qu’on aura plus de temps pour aller chasser avec Monsieur le Baron…

Comme c’était intéressant.

Dis donc…

6) Le reste fait déjà plus peur: Jacobs se propose de faire profiter de son expérience à de petites sociétés qui auraient besoin des “conseils d’un dinosaure”.

En tout cas, bonne retraite, Monsieur le Baron.

Et bien le bonjour à vot’ dam’, eh-m’sieur l’baron…

Ah, si les USA étaient toujours aussi lents!

Monday, April 21st, 2008

D’après ces deux articles (l’un étant la source de l’autre, qui est en français), les USA s’apprêtent à ôter l’ANC de la liste des organisations terroristes. Ce qui permettra à Nelson Mandela, ancien président d’Afrique du Sud et aujourd’hui vénérable vieillard considéré comme sage parmi les sages, de ne plus devoir demander un visa spécial pour entrer sur le territoire du pays “où Dieu habite”.

L’Appartheid ayant pris fin en 1994, les USA étaient les derniers hurluberlus à considérer que le combat de l’ANC avait été -était -est encore injuste… À part probablement les attardés qui regrettent le bon temps de la dictature afrikaans…

Apparemment, les USA viennent aussi de se rendre compte que l’ANC est le principal parti au gouvernement encore aujourd’hui en Afrique du Sud… Mais que faisait l’ambassade depuis 14 ans? elle prenait les empreintes des membres du gouvernement qu’elle visitait?

Et pourquoi est-ce toujours dans ce sens que les USA sont lents?


Pourquoi je vous entends sourire?

(J’aime beaucoup cette phrase du membre du Congrès à l’origine du changement de politique amerloque à l’égard de l’ANC: “Basic principles of fairness and opportunity for Members of the African National Congress have been wrongly denied for some time.” -Allons donc: pas d’excès d’auto-critique, je vous prie.)

La liberté se chipe

Tuesday, April 8th, 2008

En suite de ceci et de ceci, chez Un Homme.

Pendant des milliers (et des milliers) d’années, au sein des sociétés patriarcales, le savoir, les informations essentielles à la vie de tous et de chacun étaient jalousement détenues par une caste de personnages qui justifiaient leur position privilégiée sur base du caractère sacré, divin, dangereux et complexe de ces données pour le commun des mortels (les profanes) afin d’interdire l’accès au calendrier, aux livres, aux dits des dieux, aux oracles et autres calembredaines…

Ça a fonctionné jusqu’à ce que les scientifiques se mettent à glisser leurs nez un peu trop partout et à contredire des trucs essentiels pour la dernière et la plus efficace des ceintures (de chasteté) patriarcales: le monothéisme.

Avec les scientifiques se sont développés (au sein même de la société patriarcale qui ne parvenait donc pas à évacuer le ver dans le fruit, et ce malgré une répression impressionnante) des universités, des écoles (si, si), des bibliothèques laïques, des Montaigne et La Boétie, des Galilée et Giordano Bruno, des Lumières et autres empêcheurs de monarchidiviniser en paix.

Aujourd’hui, la théologie a été remplacée par la technologie.

(‘fin, pas entièrement, il reste de ces théologiens qui s’acoquinent avec les techniciens de la sécurité et du fichage avec un grand bonheur… Malheureusement, beaucoup de mecs en blouses blanches se sont ralliés aux théologiens du passé. Mais je n’ai pas envie de les appeler scientifiques. Allez savoir pourquoi.)

Pour voter, vous déplacer, payer vos courses ou vous faire contrôler par les flics, vous n’avez plus la moindre maîtrise sur ce que l’on sait de vous…

Maintenant, si vous trouvez ça pratique, rassurant, confortable, c’est que vous êtes de ceux à qui on a suffisamment répété: “la liberté, c’est l’esclavage. L’esclavage, c’est la liberté.”

“oui mais eh c’est la démocratie ici!”

Me direz-vous.

Le traité de Lisbonne qui remplace le traité constitutionnel, c’est la démocratie.

En Floride, en 2000, c’était la démocratie aussi.

Au Chili, en 1973, aussi…

La même démocratie qui est allée s’installer en Afghanistan et en Irak.

La démocratie qui pactise avec des régimes douteux sous prétexte que.

Oui, oui, c’est la démocratie… Creusez un peu, soulevez votre casquette “Niqué” de vos fronts satisfaits et demandez-vous à quel prix vos démocraties sont restées en paix pendant soixante ans…

Et quel prix êtes-vous prêts à payer, comme on dit, pour la liberté (d’entreprise)?

Surtout si on vous propose de le faire payer par d’autres…

éducation permanente -la question de l’auto-discipline

Wednesday, April 2nd, 2008

(Je fais écho à une question qui a été soulevée dans un post précédent concernant l’éducation, l’école et toute cette sorte de choses… Ju, note que je te réponds directement et partiellement à la suite de ce post.)

Je ne peux pas m’en empêcher évidemment. Je vois mon fils grandir (déjà), et il observe le jour qui devient nuit, la nuit qui devient jour (ce petit galopin empêche donc, vous l’aurez compris, ses parents de profiter du lever de soleil dans leur lit). Il écoute, il regarde, il touche, il prend, il engloutit -tout…

Bref, il s’éduque.

Avec une patience, un sérieux, une application, certes, encore tous relatifs, mais il s’y met. Tout seul. Volontairement. Je ne dois pas lui dire.

À la limite je suis plus une gêne qu’autre chose, puisque je lui interdis déjà de mettre en bouche mes chaussures, la télécommande, le morceau de pain tombé par terre dans la cuisine, les barreaux sales d’une grille de garage, et plein d’autres choses…

Quel fasciste je fais…

Doit-il se dire…

Dans son vocabulaire…

Encore un peu limité.

En tout cas, une chose est sûre, Un Homme, et cela j’en suis persuadé, l’animal homme est programmé pour être curieux. À l’instar du chat ou du chien, mais dans des dimensions et avec des objectifs différents.

Quand je dis programmé, cela dit, je limite aussitôt ma comparaison pour empêcher à quiconque le droit de me faire penser qu’il y a un programmateur.

Non, non.

Le programme est là, point.

Mais pour en revenir à mon petit Giuliano, Un Homme, tu me posais la question, oui, je crois que l’auto-discipline est une dimension qui est propre à l’humain.

Elle est souvent distraite par les stimuli extérieurs, ou en tout cas nous en avons l’impression.

L’application de l’être humain, sa discipline personnelle, se forge en fonction de ses intérêts. Si ceux-ci se focalisent sur les jeux du cirque ou la Star’Ac, c’est comme ça, c’est probablement la faute à une certaine aise ou à un certain vide… Quand je regarde une émission de télévision du genre Delarue ou Marc-Olivier Fogiel (ce qui m’est épargné ici), je me dis qu’il y a une réelle attention qui existe, qui focalise l’esprit sur des choses, certes vaines, mais préoccupant l’esprit humain.

Malheureusement, quelque part.

Mais à l’origine, ils (les intérêts) sont dirigés vers ce qui est nouveau et potentiellement utile à la survie de leur titulaire. Puis vers ce qui est utile à son bien-être. Puis ce qui peut servir sa liberté et son épanouissement. Ce qui lui permet en fin de compte de se poser la question de la priorité, de la hiérarchie de tous ces éléments (bien-être, survie, liberté, épanouissement). Et de poser ensuite des questions aussi évidentes que “je travaille ou je glande, aujourd’hui?”

Le bébé, puis l’enfant, puis l’adulte, à qui ne sont pas imposés les publicités, la messe, le ramadan et les débats politiques, auront la curiosité de chercher comment, pourquoi et qui, et quand, et où, “ça fonctionne”, “ça existe”, “ça évolue”, “ça vit”, “ça meurt”…

C’est une curiosité qui est parfois plus forte que le souci de se reproduire, de bouffer, d’acheter des bons d’état ou de regarder Thalassa.

J’en suis intimement convaincu. Je pense le savoir. Donc je me dis “je le sais”. Mais je n’ai pas la prétention de vous l’affirmer de manière aussi péremptoire.

Évidemment, ce serait bien que je mette des références à tout ça, parce que, brut, ça ressemble plus à un article de foi qu’à une production scientifique. Comme dirait Julien, on dirait une brève de comptoir. Promis, juré, dès que j’écris le bouquin qui va révolutionner la société sans que les cocos se sentent obligés de mettre les anars devant un peloton, je vous fournis les références qui m’ont aidé à penser tout ça.

C’est un de mes grands regrets, d’ici, je manque un peu de matériel, genre bibliothèque (en langue de Cantona), pour soutenir mes assertions.

Je suppose donc que ce n’est pas encore ce post qui vous convaincra (j’en ai de moins en moins la prétention si je l’avais jamais eue). Donc on se demandera facilement pourquoi je les poursuis. Et on fera bien de se poser la question. J’y suis pourtant toujours motivé.

Règles de grammaire sur les doigts

Monday, March 24th, 2008

Je viens de lire un article sur l’enseignement ici, à l’invitation d’un homme.

Il ravive en moi l’idée que nous circonscrivons encore toujours trop le problème de l’éducation à l’école.

Outre que le combat devient, avec le temps, une espèce de machin d’arrière-garde, une défaite annoncée, étant donné que ni l’État -désinvestisseur-, ni les médias -embrigadés-, ni le reste des décideurs -productivistes- n’ont pour vocation de changer le cours de la spirale désastreuse, notre petit havre, notre petit temple, notre petit sanctuaire apparaît de plus en plus inadapté à la course imposée par le reste du monde auquel les gamins (le public) sont exposés au moins seize heures par jour sans compter le week-end et les vacances.

Heureusement, d’ailleurs.

Pauvres gamins… S’ils devaient compter sur l’école pour…

Bon, mais c’est pas la faute de l’école, c’est celle de…

Cercle vicieux…

Entre la fermeture pure et simple du rêve de Condorcet et l’internat pour tous avec uniforme sombre et asexué jusqu’au service militaire, il doit bien y avoir une solution, me crient certains ex-collègues (puisque prof je ne le suis plus autant que je le voudrais).

Oh ben sûrement…

En attendant, nous en sommes à la cinquième génération sacrifiée depuis l’enterrement du rénové… Les écoles Decroly sont réservées à une élite qui n’a que faire de l’égalité de la transmission du savoir… Alexander S. Neill reste confidentiel… Ne parlons même pas de l’accès aux études supérieures qui, si on peut appeler ça un progrès, franchissent avec peine des pourcentages à deux chiffres de la population -mais en quantité, pas en terme de qualité…

C’est quand le mur?

On en traverse tous les jours. Chacun de mes collègues un peu consciencieux le sait. Chaque fois que les redoublements sont appelés “échecs”, que les enfants compliqués écoppent d’un “renvoi”, que les règlements d’ordre intérieur s’affinent d’un article supplémentaire, chaque fois que l’enseignement est sacrifié sur l’autel de la discipline, c’est la transmission du savoir qui se prend un pain dans la gueule

Et ne venez pas avec des arguments du genre “C’était mieux avant”. Je me souviens avoir lu la correspondance d’un père jésuite au début du XXe siècle: il disait les mêmes mièvreries… Et il les répétait encore dans les années 30… À croire que chaque génération s’abêtit. Et si on suit ce raisonnement, on devrait être de parfaits imbéciles aujourd’hui. Quand on lit Fallet (1948) ou Gide et Cesbron (1930 et quelque), et même Alain-Fournier (1910), on s’aperçoit que les tempéraments espiègles des enfants n’ont guère changé. Et que leur volonté d’apprendre le latin a peu évolué…

Nos enfants ne savent plus la grammaire à dix-huit ans… Ben tiens…
Ils préfèrent surfer sur les sites de chats que sur wikipedia… la belle affaire…
Ils ne rendent plus un seul devoir qui ne soit un coupé-collé… ciel!
Ils ne traduisent plus, ne calculent plus… Ah ben oui…

Mais où serait leur motivation à faire tout ça?

Tiens, vous qui avez réussi et qui savez alligner (avec deux l, hein?) plus de deux phrases sans faire de faute d’orthographe ou de grammaire (alors que moi, j’hésite de plus en plus bien que je me prétende écrivain et prof de français), racontez-moi un peu ce qui vous a permis de sortir de votre léthargie d’adolescent lubrique et de vous motiver à franchir les 60 pour-cent nécessaires à l’obtention d’un diplôme dont la valeur n’attendait pas le nombre des années… Je m’égare…

Sérieusement, racontez-moi un peu… Un petit peu d’introspection ne nous fera pas de tort. Je paierai de ma personne après la cinquième contribution…

Pour rappel: ici, vous trouverez les précédents chapitres de cette discussion…

Une démocratie à l’épreuve des balles

Monday, March 10th, 2008

La Colombie, sincère alliée des USA (la plus grande démocratie du monde), est également une république heureuse et prospère, dont la population ne peut s’empêcher d’élire que des libéraux et des conservateurs depuis des décennies. Il doit bien y avoir une raison pour ça… En tout cas, le magazine brésilien Veja y croit dur comme fer.

Il faut dire que les communistes, soit ont été massacrés peu après l’assassinat du libéral modéré (ou populiste selon les sources) Jorge Gaytan, soit se sont constitués en groupes armés qui, selon les dires du président, ne font rien qu’à être des terroristes plein de drogues.
Il faut dire aussi que les dernières élections colombiennes, avec 56 pour-cent d’abstention, n’ont pas été tout à fait clean, niveau fraude. Il faut dire enfin qu’Uribe est le premier président colombien depuis Bolivar à avoir trouvé le moyen de se faire réélire. Comment? en changeant la constitution deux ans avant… Tiens, tiens? Ça ne vous rappelle rien?

Difficile de ne pas reconnaître à Uribe le droit d’intervenir dans un pays laxiste comme l’Équateur pour éliminer de dangereux combattants (surpris en plein sommeil) qui s’y sont réfugiés, les lâches, comme si on jouait à touche-touche-plus-haut…

Le hic, c’est que Raul Reyes, désormais feu, était en pleine négociation pour libérer des otages. Ça la foutrait mal si Uribe n’avait pas trouvé sur le corps dudit un ordinateur portable plein d’informations super-géniales. La première desquelles, répercutées par tous les bons journaux des bonnes librairies, étant que l’infââââme Chávez aurait fourni 300 millions de dollars aux Farc pour les aider à répandre la terreur (dixit Uribe, et notamment reproduite par le très peu déontologique Veja, magazine à l’usage des imbéciles brésiliens -je vois pas d’autres qualificatifs).
Or, que lit-on sur ce fameux lap-top? Un échange de mails entre membres des Farc inclut en effet l’horrible mention suivante, à la date du 23 décembre dernier:

Con relación a 300, que en adelante llamaremos ossierya hay gestiones adelantadas por instrucciones del jefe del cojo, las cuales comentaré en nota aparte. Al jefe lo llamaremos Ángel, y al cojo Ernesto.

Ce qui se traduit par (j’ose espérer que les plus hispanophones d’entre vous me corrigeront si je me suis fourvoyé):
“En relation aux 300, que nous appellerons désormais “dossier”, des efforts se poursuivent selon les instructions du chef du cojo, dont je parlerai dans une note suivante. Appelons le chef Angel et le cojo Ernesto.”

Voilà, voilà… les 300 millions de Chavez (qui prend ici le nom de code “Angel”, mais, dans le reste du mail -et notamment à la ligne suivante-, est appelé… Chávez)…

300 millions de dollars… Alors que le dollar est si bas… Est-ce bien raisonnable?

La suite du mail évoque très clairement la libération d’otages. Le journaliste d’investigation Greg Palast (qui nous fournit le texte du mail) suppose que les 300 se réfèrent à la mention de 300 prisonniers à échanger… Il n’en est pas sûr, mais l’hypothèse a déjà l’air plus vraisemblable que d’envisager 300 millions (pourquoi millions et pas milliards?) de dollars (pourquoi dollars et pas euros?).

Quelques sources un peu alternatives à propos d’Uribe:
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=578 qu’on peut difficilement taxer de gauchisme: il est sénateur socialiste en France.
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article5870 déjà plus radicaux…
http://risal.collectifs.net/spip.php?article1866 de vrais chavistes, ceux-là…

La fièvre jaune

Monday, March 10th, 2008

Les USA s’inquiètent… Le Japon itou…

La Chine vient d’augmenter son budget militaire pour le faire cumuler à 39 milliards d’euros

Ciel…

Il y a quelques jours à peine, le budget américain de la défense a été augmenté à 515 milliards de dollars, frais d’Irak et d’Afghanistan non compris…

Imaginons même que comme le craignent les USA la Chine ait un budget militaire caché et qu’il atteigne selon leurs estimations le chiffre de 139 milliards de dollars, il est encore quatre fois moins élevé que celui de la “plus grande démocratie du monde”, qui ne cesse de hurler aux incitations à la guerre de toute part (et notamment sur le continent sud-américain)…

Même si je ne me réjouirai jamais de l’augmentation d’un budget militaire, qu’il soit chinois ou monégasque, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel en apprenant l’indignation amerloque… Manque de transparence… Inquiétude… Ils plaisantent? Doit-on rappeler que la Chine représente un milliard 330 millions de personnes, alors que les USA n’abritent (littéralement) que 300 millions d’âmes (pieuses et une poignée de résistants athées)?

On refait les calculs? selon les chiffres amerloques (donc pas officiels des Chinois), les Chinois dépensent à peine plus de cent dollars par habitant dans le domaine militaire.
Les Amerloques en dépensent 1716 par habitants…
Qui est réellement à craindre?

Heureusement que dans les films américains, ce sont toujours les gentils qui gagnent… On peut continuer à rêver…

Brèves

Sunday, March 9th, 2008

machines à voter

Polémique dans les Hauts-de-Seine après la panne d’une machine à voter
La candidate des Verts dénonce cette panne qui s’est produite à Sèvres.
Les électeurs ont dû utiliser les machines réservées aux handicapés.

En soi, on s’en fout… Les élections, à ce jour et telles qu’elles existent, ne servent qu’à donner des chèques en blanc à des conservateurs-de-la-rupture-qui-vont-tout-changer-sans-toucher-à-vos-privilèges… Évidemment, utiliser des machines, c’est encore pire: un jour, elles finiront par voter pour vous (pas pour moi, je vous rassure -et cela dit, est-ce pire que de vous voir continuer à aller voter?).

Le côté amusant, c’est que seules les machines pour handicapés fonctionnaient encore… et selon l’article il ne sera pas possible de retransvaser les comptes de cette machine dans l’originale (qui souffrait sans doute d’un handicap).

Dans le décompte final, voilà une ville des Hauts-de-Seine (fief de Sarkozye) qui affichera un haut taux de personnes déficientes… Coïncidence? Quelle déficience, d’abord?

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La 3e guerre mondiale est reportée

Dans la série des bonnes nouvelles, embrassades entre Chávez, Correa et Uribe sous l’oeil attendri d’Ortega et Morales.
Ouf.
On a échappé à la guerre à 3.000 km de chez moi.
Alors:
1) Uribe était sincère (et combien de temps vont mettre les Amerloques pour cesser de le financer, le déposer et mettre un autre facho à sa place);
2) Uribe temporise (et la guerre d’Amérique Latine ne fait que commencer);
3) Uribe a confondu Correa avec Condoleezza Rice (et ses conseillers ne l’ont pas encore compris, croyant à l’une des deux autres solutions);
4) Uribe en a profité pour empoisonner Correa et Chávez, ce n’est plus qu’une question de jours…

Le communisme recommence petit

Tuesday, February 26th, 2008

Une île chasserait-elle l’autre? Après le départ de Fidel, c’est la parti Arkel et son candidat Cristofias, communiste (mais pragmatique), qui s’emparent des rênes de la partie grecque de Chypre (c’est le gouvernement grec qui doit être en train de bouffer du chapeau).

On aurait presque envie de demander aux Amerloques de lancer un nouveau blocus… Histoire de rire une cinquantaine d’années de plus…

Qu’on se rassure donc, le camarade néo-président est généralement qualifié de “social-démocrate”, “pragmatique”, “socialiste pas anti-capitaliste”…

C’est à se demander s’il tressaille encore du poing quand il entend l’Internationale…

Juju, tu irais pas y faire un tour? il paraît qu’au moins Arkel avait le bon goût d’entretenir de bonnes relations avec les syndicats de la partie turque de l’île…