Si j’étais yéménite, je serrerais les fesses…

January 11th, 2010

« Je n’ai pas l’intention d’envoyer des bottes américaines dans ces régions », dit le président nobélisé étatsunien…

Aïe, aïe, aïe…

Entre parenthèses, je me demande ce que dirait l’opinion publique si le président, disons, au hasard, autrichien, disait le même genre de trucs…

Bahar définitivement dehors.

January 7th, 2010

Nous estimons qu’il est temps de tourner la page

C’est ce que déclare Lieve Pellens, porte-parole du Parquet qui va enfin lâcher les baskets à 6 personnes qu’il poursuivait -en vain- depuis près de dix ans.

Tout est dans le “il est temps”… Genre: on a peut-être autre chose à faire. Regarder Cold Case à la téloche, par exemple. Ça les occupera… et les fera réfléchir (‘fin bon, venant d’un feuilleton américain, on n’en attend guère, mais, venant du Parquet… non plus…).

Bahar, définitivement dehors?
L’État turc semble vouloir encore jouer les prolongations, mais leurs chances de relancer la machine sont minimes… Donc, on va temporairement faire “ouf”, et souhaiter à nos camarades de pouvoir recommencer à vivre -vraiment, hors de la machine “justice”.

Bientôt le tour d’autres copains…

À suivre…

il n’y a pas de bonne année qui tienne

January 4th, 2010

“Qu’il vienne, qu’il vienne, ce temps dont on s’éprenne…”

Et, en attendant, lisez cette page régulièrement, ça vous fera les aisselles:

http://www.lejim.info/spip/

Promis, un peu plus bientôt, mais là j’ai de la famille à la maison, c’est pas toutes les semaines…

Je ne citerai pas Jaurès tous les jours:

December 18th, 2009

« Si l’idée même de Dieu prenait une forme palpable, si Dieu lui-même se dressait visible sur les multitudes, le premier devoir de l’homme serait de refuser l’obéissance et de le traiter comme l’égal avec qui l’on discute, mais non comme le maître que l’on subit. »

Piqué ici: 30 citations sur Dieu en cherchant la fameuse réplique de Laplace, répondant à Napoléon qui lui demandait où il avait laissé Dieu dans son système:
– Sire, répondit Laplace, je n’avais pas besoin de cette hypothèse.

Explosion à Oslo…

December 15th, 2009

Pourquoi s’étonner que le Prix Nobel de la Paix fasse pratiquement l’éloge de la guerre lors de la remise de son prix?
Lorsqu’on regarde certains des précédents lauréats, on peut souvent s’interroger sur l’idéologie qui soustend la fondation de l’inventeur norvégien.

Théodore Roosevelt, prédécesseur illustre de l’actuel président des USA, et militariste notoire, pour son intervention dans un conflit qui ne le regardait a priori pas;

Menahem Begin, Anouar El-Sadate, puis Shimon Peres, Yitzak Rabin et Yasser Arafat, figures bien plus marquées par leurs capacités à guerroyer que par celles à faire la paix -d’ailleurs, le résultat de leurs “concertations”, bien des années plus tard, heu…, parle pour lui;

Henry Kissinger, âme damnée de la politique extérieure pendant la majeure partie de la Guerre du VietNam, pour avoir finalisé une paix qu’il était bien forcé d’accepter, également responsable ou co-responsable d’interventions criminelles au Chili ou au Timor;

Andrei Sakharov, co-inventeur de la bombe à hydrogène (il fallait le faire) et redécouvreur de la bombe atomique en URSS;

Mère Teresa, militante anti-avortement, anti-contraception;

Lech Walesa, on ne voit pas très bien pourquoi;

Les casques bleus, en tant que force de maintien de la paix -certes, c’était sept ans avant le Rwanda, mais ne fallait-il pas s’y attendre?;

Le Dalaï Lama, dernier des grands féodaux, inspiré par la théocratie, peu suspect de féminisme;

Jimmy Carter, l’un des artisans de la théocratie iranienne, mais surtout soutien du gouvernement génocide indonésien;

Al Gore, vice-président à l’époque des bombardements en Irak de 1992 à 2000…

Alors pourquoi pas Barack Obama, qui va envoyer 30.000 de renforts en Afghanistan? Il n’y a aucune contradiction…

un État de droit, c’est moi

December 13th, 2009

C’est ce que doit se dire un certain Silvio, mais probablement qu’un Jacques autrefois ou un Nicolas aujourd’hui ne sont pas loin de penser pareil. Les différences sont minimes: changer la constitution à son gré pour éviter un procès, déplacer des juges ou faire modifier les principes de droit dans le même but, prétendre à la transparence d’un côté pour ensuite empêcher une commission parlementaire sur ses propres dépenses de fonction…

Par exemple.

Il ne vous reste plus ensuite qu’à invoquer le choix des urnes (comme le fait Alvaro Uribe, d’ailleurs, de bien mauvaise foi) pour rappeler que la démocratie vous a mis là où vous Êtes (à l’instar d’Hitler, notez), et vous êtes blindé en république…

Silvio, lui, enfonce le clou: les juges sont tous des rouges, surtout quand ils cherchent à appliquer une constitution née de l’après-deuxième-guerre-mondiale des mains des très mafieux et très conservateurs démocrates-chrétiens.

Il ne s’embarrasse pas de précautions pour hurler à la conspiration ((Ça ne va pas s’améliorer maintenant qu’il s’est pris une gifle.)). GianFranco parie sur sa décrédibilisation -peut-être est-ce encore trop tôt: il n’y a pas d’alternative électorale au personnage, tant les politiques italiens semblent nuls… Umberto reconnaît que son allié a “des couilles“… Ça suffit ((Le peu suspect de sympathie rouge Di Pietro a lancé un “E che si aspetta per dire che siamo nel fascismo?” Mieux vaut s’en apercevoir tard que jamais.)).

En France, on a pour la première fois l’occasion de voir un ex à la barre, mais on en est encore loin sans doute. On arguera l’âge, la respectabilité, l’ancienneté des faits, des principes de… droit, qui s’appliquent essentiellement aux puissants, pas aux misérables…

Dans un État de Droit, comme les USA, celui qui provoque une panne de courant générale pour obliger un pays entier à payer plus cher sa propre énergie, panne de courant qui provoquera tous les incidents, blessés et morts que l’on peut imaginer, tombera éventuellement sous le coup d’accusations de fraude financière ou de constitution de trust ou de monopole; dans le même temps, en France, celui qui vole sans léser ni blesser quiconque, conmme dans un abus de confiance, risque trois ans de prison -il y a clairement une faille dans le processus…

D’un autre côté, et c’est assez remarquable, si la peine de prison est plus lourde pour qui a commis un abus de biens sociaux, (5 ans, pour 3 ans d’abus de confiance), la prescription est bien plus rapide dans le premier que dans le second cas (3 ans contre 5 ans). Or, l’abus de biens sociaux sera avant tout le fait de personnes bien placées qui auront le temps de faire courir les choses… Tout s’explique…

Le principe de l’État de droit repose donc essentiellement sur l’intérêt de celui qui maîtrise l’État, à travers son législatif, son exécutif ou son judiciaire.

Qu’importe le reste, et en particulier la justice…

C’est pas de moi…

December 8th, 2009


Dans communiquer, il y a commu…

Entre autres…

État de droit, État de droite…

December 4th, 2009

Une polémique coupe la gauche en deux au Brésil, celle qui a rapport à Cesare Battisti, dont tout ce qu’on peut dire avec certitude aujourd’hui est qu’il fut condamné par contumace pour trois assassinats et pour avoir commandité un quatrième; que durant des années il put vivre sous des régimes différents (Mexique et France surtout, puis Brésil), bénéficiant notamment de la doctrine Mitterrand -celle-ci ayant été éteinte par le successeur de son titulaire; que cela fait trente ans qu’il n’a plus aucune activité violente, sinon illégale, et est devenu écrivain.

Bref, en dépit de la gravité apparente de ses crimes -qu’il nie avoir commis-, Battisti se retrouvait jusqu’à l’année dernière en situation de relative liberté.

Depuis un an maintenant, il est en prison à Brasilia et attend la décision finale du Président Lula pour savoir s’il sera finalement “rendu” aux autorités italiennes.

La discussion porte fortement sur la nature des crimes de Battisti: peut-on exercer des crimes politiques dans une démocratie, dans un État de droit, comme l’était l’Italie dans les années ’70? Ne sont-ce plutôt des crimes de droit commun? Mais alors, sachant que les cibles attribuées à Battisti sont, au moins dans trois cas, motivées par des raisons politiques -que celles-ci soient légitimes ou non n’est pas mon propos-, qu’est-ce qu’un crime politique?
Un crime politique. Un État de droit…

Un État de droit, l’Italie? Quand?

Pas pour Pinelli, en tout cas, que tous les anarchistes chantent, que Dario Fo a mis en scène dans sa “Mort accidentelle d’un anarchiste”.

Pas pour les milliers de victimes annuelles des organisations criminelles, qu’elles soient de la Mafia, de la ‘ndranghetta ou de la Camorra.

Pas pour les morts de la Piazza Fontana, de la Stazione di Bologna, d’Italicus, de Rustica, de la Freccia del Sud, de la Piazza della Loggia, etc., etc., etc. comme disait Giorgio Gaber.

Pas non plus pour bien des citoyens qui durent endurer un code pénal remontant à l’époque de Mussolini et qui ne fut que réformé au compte-goutte, et surtout ces dernières années.

Pas non plus pour les électeurs du lendemain de la IIe guerre mondiale, ni pour les administrés des maires installés par l’armée américaine et la mafia au cours de leur longue reconquête de la botte.

Pas pour Cossiga ou Andreotti, manifestement liés aux organisations Gladio et P2, et qui restent aujourd’hui sénateurs à vie; ni pour Silvio Berlusconi, d’ailleurs, mouillé jusqu’aux organes génitaux tout aussi manifestement dans plein d’affaires judiciaires qui n’aboutiront pas; et la liste des politiques dans ce cas est loin d’être close: il ne s’agit que des trois plus brillants.

Il y en eut un, d’État de droit, pour Bettino Craxi, condamné, exilé, mort au loin comme “au temps des Romains”, époque “phare” du père de l’État de droit par excellence…

Je n’ose dire qu’il y en eut un pour Aldo Moro, exécuté par les Brigades Rouges; complice, lui aussi, de l’État mafieux “democristiano”, il fut jugé par des militants qui se prenaient pour des justiciers et qui furent manipulés par les partisans de la politique de la tension. Sans doute que l’une des dernières pensées de Moro fut qu’il aurait fait pareil à leur place, et que son substitut n’aurait pas plus bénéficié de son appui s’il avait été à la place des négociateurs.

Pas un État de droit aux yeux de Giorgio Gaber, l’un des artistes les plus engagés de ces quarante dernières années, pour qui peu devraient échapper à la colère de son “Se fossi Dio”… Y compris Aldo Moro, co-responsable de 40 ans de gouvernement “democristiano e mafioso”.

L’Italie n’est un État de droit que par moments et dans certains endroits, à certaines occasions; quand il s’agit de traiter de petites affaires, de problèmes civils ou commerciaux, quand les juges sont honnêtes et dévoués à leur boulot, on peut parler d’État de droit -plutôt favorable à l’Establishment, au Contrat Social de Droite, mais au moins existe-t-il, ce fameux État de droit.

Cependant, il faut considérer que l’État de droit, c’est une vue de l’esprit plus qu’autre chose. L’État de droit est un ensemble d’exigences telles (un code de loi approuvé par la population ou ses représentants, une magistrature indépendante, des droits à la défense rigoureux, une justice gratuite et impartiale, une police sans préjugé) qu’il ne peut être qu’un concours de circonstances rare et ne bénéficiant que rarement à la justice elle-même.

Même au Brésil, sous la dictature, l’exercice de l’État de droit, finalement, a existé. Il y a eu des conflits de voisinage résolus à l’amiable ou avec la médiation d’un juge. Il y a eu des gardes d’enfants réussies, des litiges sociaux correctement résolus, des amendes justifiées… Des magistrats intègres, des policiers humains, ont appliqué une loi plus ancienne que celle des militaires. C’était rare, mais cela a existé. Des militants de gauche sont sortis de prison sous l’effet de procédures judiciaires. Mieux valait tard que jamais. On ne peut même pas attribuer le retour de la démocratie représentative à une révolution: elle est revenue, bancale, petit à petit, et les organisations, partis, journaux d’extrême-gauche s’expriment de nouveau librement.

Alors que jusqu’en 2006 il existait une loi en Italie qui interdisait toute personne de faire l’éloge de la dictature du prolétariat

L’État de droit, c’est surtout un État où la sécurité juridique est assurée à l’investisseur, à l’entrepreneur. Quitte à ce que le travailleur, lui… Et je te parle pas du chômeur, de l’objecteur, du vieux et du sous-consommateur… Pourquoi auraient-ils droit à l’État du même type?

L’État de Droit, c’est surtout celui de la Droite… Qu’on s’en rende compte… (en banque)

Quand un état de droit reconnaît une dictature…

November 29th, 2009

… c’est encore un état de droit?

La lutte armée est-elle soluble dans la démocratie bourgeoise?

November 28th, 2009


La révolution, la révolte, les mouvements violents, ce n’est pas bien, comme l’a si joliment repris Serge Halimi dans un article de l’édition de mai 2009 du Monde diplo, d’après l’opinion des partisans de la fin de l’histoire de Fukuyama, Francis, idéologue néoconservateur.

La lutte armée, c’est anti-démocratique, surtout si vous habitez le Chiapas ou la Colombie, par exemple. Mais c’était déjà valable au Congo du temps de Mobutu -jusqu’à ce que Kabila père et fils prennent le pouvoir- et au Népal, avant que les maoïstes ne permettent la déposition du régime de “démocratie imparfaite” chère à Loulou Michel. De même que la résistance à l’installation des gouvernements pro-alliés en Irak ou en Afghanistan ne peuvent en rien être légitimés. Ne parlons pas de ces infâmes antisémites que sont les terroristes palestiniens (sémites, eux aussi, au passage).

Bref, la lutte armée est illégitime; elle ne peut en aucun cas amener la démocratie, ni assurer le commer… la liberté, voulais-je dire.

Bon…

Y’a des exceptions, il paraît…

Les Moudjahiddins du peuple se battaient contre les infâmes communistes soviétiques et, eux, ça va… Enfin, ça allait jusqu’à ce que le régime de Moscou se casse la gueule… Maintenant, on aimerait bien qu’ils se calment.

Les Contras, au Nicaragua, c’était pour le bien du peuple qu’ils se battaient, si, si. Du moins, Reagan et consorts les apuyaient-ils.

La déposition armée d’Allende au Chili et du régime Péroniste ((Dont je ne me ferais pas plus le défenseur que de l’actuel en Belgique.)) en Argentine, c’était pour restaurer la démocratie.

Les exemples, d’ailleurs, de “lutte armée pour la démocratie” ne manquent pas en Amérique Latine, soutenue de près ou de loin par l’USAID de sinistre mémoire. Mon pays d’adoption, le Brésil, a subi un coup d’état violent ((Bien que “le sang n’ait pas été versé”, grâce ou à cause de la renonciation de son président légitime de l’époque, le social-démocrate João Goulart.)) dont le but était d’éviter la bolchevisation du plus grand pays de la région. La liberté (d’entreprise et de consommation, sans doute, mais pas du plus grand nombre) était à ce prix.

Il semblerait que la lutte armée ne soit pas toujours illégitime, en dépit des minauderies des défenseurs de l’État de Droit(e) actuel. La violence révolutionnaire, sans laquelle nous nagerions sans doute encore dans les monarchies absolutistes depuis la France jusqu’en Russie, et des colonies américaines à celles d’Asie et d’Afrique, ne trouve grâce auprès des bonnes âmes -comme par exemple Gilles Martin-Chauffier dont la critique de Rouillan, l’ancien d’AD, déborde de “lubies thermidoriennes”, “Révolution, vieille reine tyrannique”, “les Huns de la rue Gay-Lussac”, “bouffonerie tendance juchée sur les échasses de la Commune” ((Paris Match, 14 mai 2009, p. 39.))- que lorsqu’elle défend les “valeurs” (boursières) du Premier Monde.

D’un autre côté, nos démocraties (formelles) s’appuient souvent sur des régimes autoritaires sous les prétextes les plus divers. Depuis combien de temps nos beaux gouvernements sont-ils les alliés de l’Arabie Saoudite, du Gabon, de l’Algérie, de la Tunisie, et même de la Birmanie, alors que les dirigeants de ces pays n’admettent aucune opposition? C’est en dizaines d’années, en génération, qu’il faut compter le renoncement des démocraties (formelles) en faveur de régimes dictatoriaux violents parce qu’économiquement et stratégiquement cela leur convient bien.

Cette complicité va parfois jusqu’à la couverture d’assassinats d’opposants (pour ce qui concerne les gouvernements algérien ou russe par exemple). Sans compter les emprisonnements arbitraires ou les tortures, les vexations, les interdictions, les exils…

On ne peut condamner la lutte armée sous prétexte que celle-ci se décrédibilise par son essence violente et faire reposer sa propre pseudo-légitimité sur des choix stratégiques aussi discutables. Pour que nos régimes aient un minimum de cohérence, il faudrait qu’ils n’aient aucune relation commerciale ou diplomatique avec des régimes où les droits qu’ils reconnaissent (et accordent, disons, le plus souvent) à leurs propres ressortissants sont déniés.

Mais ne rêvons pas: alors que les vierges effarouchées de l’Union Européenne se désolaient sur la fin de la licence de la chaîne putschiste de télévision RCTV au Vénézuéla, que les USA se pincent le nez en évoquant une possible fin de l’embargo sur Cuba, que les défenseurs des droits (de propriété) de l’homme se pâment devant les atteintes faites aux latifundiaires de Bolivie, que les médias principaux se refusent à donner la parole aux mouvements les plus émancipateurs parce qu’ils remettent en question leur soumission au capital (via la publicité qui s’étalent entre leurs rubriques économiques et leurs fiches cuisines), il ne saurait être question de reconnaître à un peuple de se libérer par la force des armes.

N’empêche, le t-shirt Che Guevara est probablement le plus vendu dans le monde.

La lutte armée n’est peut-être pas soluble dans la démocratie, mais son marketing est inusable…