Archive for the ‘délivre religion’ Category

La justice servirait-elle à quelque chose?

Tuesday, June 16th, 2009

Ne vendons pas la peau de la bête ((J’ai trop de respect pour les ours.)) avant de l’avoir définitivement tuée, mais tout de même:

Le parquet requiert la dissolution de l’Eglise de Scientologie

Le parquet a requis lundi la dissolution des deux principales structures de l’Eglise de Scientologie en France, poursuivies devant la justice pour escroquerie en bande organisée.

Qui sait si cela pourrait faire jurisprudence en cas de procès contre l’Église catholique, par exemple…

Mais ne rêvons pas trop fort: ces nigauds vont encore nous la jouer martyre…

Citant un vieil ami

Friday, May 8th, 2009

“Je préfère penser que croire.”

Xavier VdW -aujourd’hui.

(Paresseusement, je me permets de citer un de mes plus vieux amis, que je n’ai plus vu depuis plus de vingt ans. Salutations, Xavier!)

À tous les non-calotés de la Terre…

Promis, je reviens vite avec un nouveau post…

Parabole

Monday, February 16th, 2009

“Le messie se leva et dit aux disciples:
“En vérité, je vous le dis, écoutez cette parabole. C’est la parabole de l’égalité des chances et de la main invisible du marché.
“Il y avait un jour un homme qui marchait sur la route et il passa sous un arbre. Des fleurs de cet arbre étaient tombées, certaines récemment, d’autres depuis plus longtemps, certaines sur le côté, d’autres sur la route.
“L’homme avisa une jolie fleur, se baissa, la ramassa et la porta à son nez.
“Il dit: “Cette fleur est belle et son parfum enivrant. Je l’emporte et la mettrai dans un vase chez moi.
“Les autres fleurs ne m’intéressent pas, car voilà, soit elles ont été écrasées par les chars à boeufs, soit elles sont tombées depuis trop longtemps et ont déjà bruni.
“Celle-ci, je l’ai presque vue tombée.”
“L’homme partit emportant sa fleur.
“Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.”
Les disciples s’interrogeaient pour comprendre le sens de la parabole. Ils en vinrent aux mains, le maître s’énerva et dit:
“Si vous n’êtes pas foutus de comprendre que l’homme est la main invisible du marché, que la chute aléatoire, c’est l’égalité des chances et que les fleurs sont les hommes, alors c’est pas demain la veille que vous serez capables de comprendre les lois de l’économie.”
“Le maître partit bouder dans son coin et les disciples, à l’unanimité, décidèrent de s’inscrire dans un cours de lecture collective du Capital de Marx donné par Louis Althusser à la Sorbonne.”

JP Morgan Chase 3:14-4:8 (traduction de la Pléiade)

The sign that is the sign?

Monday, February 2nd, 2009

Life of Brian est selon moi le meilleur film britannique, et probablement l’un des trois ou quatre meilleurs films depuis l’arroseur arrosé -inclus- en compagnie de Modern Times (de Chaplin) et de Mitt Liv som Hund (de Halsström).

Parmi les scènes coupées, figurent deux morceaux de choix, qui allourdissaient la dynamique du film, mais qui développaient les personnages de l’escadron suicide du Front Judéen du Peuple (ceux-là mêmes qui, à la fin du film, viennent se suicider aux pieds des 140 croix des crucifiés de Pâques).

Le leader de ce groupe, Otto, joué par Eric Idle, avait un accent allemand à couper au couteau et tous les membres de l’escadron portaient sur le casque une étoile de David redessinée par Terry Gilliam et qui ressemblait furieusement à une svastika.

Tout ceci est visible sur l’enregistrement en ligne, ici.

1977, les accords de Camp David ne sont pas loin… L’OLP n’est toujours pas reconnue comme interlocuteur valable, tant s’en faut.
Le film en aurait été moins léger, moins subtil, peut-être moins bon. Mais, symboliquement, ça l’aurait foutu mal…

pouvoir est masculin; cuisine est féminin; chef de cuisine est masculin

Monday, October 20th, 2008

Ceci est un pamphlet: je ne me sens pas en devoir d’argumenter rationnellement.

Un Homme et Ju traitent ces derniers temps de féminisme. Il se font l’écho en fait de la préoccupation considérée par d’aucuns légitime de “Des Bulles” ((références sur les sites des deux premiers)) sur la place de l’homme dans cet ouragan que serait la conquête de ses droits par les femmes.

La bonne blague, c’est de tenter de nous faire croire que sous prétexte que les femmes prennent plus d’espace ((mais j’attends de voir qu’on me prouve par a plus b que cet espace correspond réellement à leur importance)) , ces gros ploucs qui, jusqu’alors, dirigeaient le monde et leurs familles ne sauraient plus trop où se mettre.

C’est à se tordre… Le jour où les équipes de sport féminines seront dirigées en majorité par des femmes et que certaines masculines auront des nanas comme coach, on en reparlera…

Une autre bonne blague, développée en commentaires sur ces blogs, est que les hommes subissent désormais le même genre de pression que les femmes qui se soumettent aux dogmes des canons de beauté et du conformisme social depuis très longtemps.

S’il est vrai que la publicité essaie de transformer les hommes en consommateurs de produits de beauté et de salles de musculation, et si cela fonctionne pour certains -et de plus en plus nombreux-, il est encore difficile de penser que nous, mâles, subissions ces pressions comme nos partenaires.

C’est totalement n’importe quoi.

Entrez dans un magasin de cosmétiques ou de vêtements, entrez chez un coiffeur ou chez un épilateur, et dites-moi quel est le consommateur type de ces lieux imbéciles: l’homme ou la femme? Qui cherche-t-on à attirer principalement dans la pub, à la télévision? Et si le marché masculin s’accroît, celui des femmes ne s’est jamais restreint, au contraire.

Qui est la première victime de l’apparence, dans tous les médias? Quelle est la première qualité d’une actrice, d’une chanteuse, d’une présentatrice de télévision? Et celle d’un mec dans la même situation?

Qui pense que Tootsie ait perdu de son actualité? Qui a le plus de succès? Alice Sapritch ou Monica Bellucci? Et pourtant, niveau talent…
Et chez les hommes? Son physique a-t-il empêché le succès d’un Dustin Hoffman? d’un Jason Robards? d’un Alain Souchon? d’un PPD?

Certes, nous, les mâles, sommes censés posséder des voitures surdimensionnées, des montres hors de prix et boire de la bière tout en restant mince. Mais c’est plus du narcissisme et de l’homosexualité refoulée qu’un besoin social, plus un déficit de confiance individuelle et la peur de la mort qui nous guide, qu’un besoin de s’affirmer dans un monde que nous continuons et que nous continuerons de dominer parce qu’ainsi le veut le capitalisme, avec ses tendances élastiques au conservatisme moral, nécessaire pour assurer l’héritage et le culte de la propriété.

Ce qui arrange bien la plupart d’entre nous… ainsi que nos dirigeants, leaders et maîtres à penser.

Je me suis cogné de rage

Tuesday, October 7th, 2008

La semaine dernière, l’Équateur faisait son coming-out comme toutes les “révolutions bolivariennes du capitalisme national qui développe ta mère”.

Bon, c’est pas que je sois plus corréiste que chaviste ou moralesiste (moraliste, ça sonne pas bien), je n’ai rien non plus contre le Nicaragua, l’Uruguay ou n’importe quelle autre tentative de gouvernement sulamericano qui se prétend de gauche-tout-en-étant-vaguement-un-truc-qu’on-pourrait-qualifier-de-droite-faut-pas-rigoler, mais je dois avouer qu’il souffle un vent de bonne rigolade anti-étatsunienne par les pores du cône andin, et rien que pour ça, ça fait sourire de voir le président de la Bolivie brandir le poing comme s’il avait gagné la coupe du monde à lui tout seul ((la coupe du monde de quoi, ça, je ne sais pas)).

Monsieur Y, bientôt, y’aura plus que vous et la Colombie à baigner dans la droite aux pays des lamas…

Bon, mais c’est pas ça évidemment qui m’a fait cogner de rage. C’est de lire qu’une fois de plus “l’Église Catholique et quelques autres évangéliques ont ouvertement fait campagne pour le non sous prétexte (tenez vous bien) que la Constitution n’interdit pas expressément l’avortement et le mariage homosexuel, laissant ces sujets à la loi ordinaire. ((lu dans le CartaCapital de cette semaine et traduit par mes soins)) ” Or, Corréa n’a aucune intention de légaliser l’un ou l’autre ((c’est dire si son gauchisme libertaire est relatif)).

L’Église Catholique, son archevêque local estampillé Opus Dei en tête, a pris n’importe quel prétexte bidon ((quel pays a-t-il interdit l’avortement ou le mariage homosexuel ailleurs que dans son code pénal?)) pour faire campagne contre un projet légèrement plus à gauche/populiste/autonomiste/nationaliste ((barrez les mentions inutiles)) que ceux qu’elle chérit d’habitude -à savoir des régimes de droite dure, caucasiens, nostalgiques de la colonisation, pro-amerloques et sans grande considération pour tout ce qui a un nez épaté ou des chapeaux boules qui ne seraient pas ceux de la City.

Alors, bon, je sais qu’il y a des curés de gauche…

Mais l’influence générale de la Putain du Vatican (pour paraphraser un vieux thème pas spécialement anar, mais qui sonne juste) est tellement nauséabonde, et ce depuis le commencement de son existence, et avant même qu’il ait existé un pape, que, décidément, non, je me refuse à considérer un droit de parole politique aux bouffeurs d’âmes. Qu’ils se contentent de ces dernières, et, qu’à défaut d’exister, celles-ci sustentent leur boulimie imbécile d’interventionnisme sur la vie des hommes! ((Dieu ait vos âmes et lâche la mienne, aurait pu dire Desproges))

Je ne revendique pas un monde athée; je m’en fous. Mais -bon, mon humeur actuelle est peut-être un peu altérée par mon état émotionnel légèrement à côté de ses pompes, ce qui ne m’empêche de penser de manière cohérente et de ne pas regretter d’écrire les lignes de ce post- je dénie votre droit, corbeaux affreux, à influencer la vie publique, la vie sociale, la vie des hommes, des femmes et des enfants, je vous dénie le droit d’ouvrir des écoles, de vous pavaner en processions, de vous exprimer par la voie des airs, des ondes, des bytes (avec un y), je vous dénie le privilège de vous exprimer au nom de vos troupeaux, je vous dénie même le droit d’user des titres de docteurs, sages, modérateurs ou que sais-je.

Vous l’avez assez fait, et pour le malheur toujours plus grand de l’humanité.

En proportion, les activités positives de l’église (sans majuscule) sont tellement ridicules que je me refuse à les considérer dans un argumentaire en votre faveur.

Je vous enferme dans votre médiocrité orthodoxe, votre rectitude morale et vos principes de millénaires révolus.

Pour paraphraser un de vos grands défenseurs (crétin): “Pourquoi vous ne la fermez pas?”

Le féminisme est passé de mode, mon cul

Tuesday, August 26th, 2008

Brésil, août 2008.
Maintenant.

La Cour Suprême va (enfin) débattre sur un sujet qui a été interdit de discussion pendant quatre ans sur pression de la gente macho et catho du coin.
Il s’agira d’admettre ou non l’avortement -on dit ‘l’accouchement anticipé’- de foetus sans cerveau.

Les femmes auront-elles enfin le droit de ne pas mener leur grossesse à terme si leur enfant n’a pas de cerveau?

Réaction de la Conférence épiscopale nationale du Brésil:

“Quant à la position éthique qui interdit l’élimination (quel joli mot, ndt) d’un être humain innocent, il ne saurait y avoir d’exception. Les foetus anencéphales ne sont pas écartables.”

C’est clair que plus innocent que ça…

D’aprés ce site (qui a cependant tout l’air d’une bondieuserie sans fin), près d’un quart des bébés nés sans cerveau décèdent durant l’accouchement (ici c’est un tiers), ceux qui y survivent ont une espérance de vie de quelques heures à quelques jours.

Il n’y a pas de vie après la naissance pour des bébés nés sans cerveau.

Rien…

Quelques jours…

Pleins d’amour, certes, pour ceux qui désirent investir dans cette situation terrible… Et c’est leur choix…

Mais que de la tristesse, neuf mois dedans, maximum dix jours dehors pour les autres, parce qu’ils ne peuvent pas choisir…

Une grossesse entière à patienter en étant sûre que l’enfant va mourir. Vite…

À part ça, le féminisme ne sert plus à rien.
Qu’ils disent…

les religions du livre ne se sauveront pas

Friday, August 22nd, 2008

Genèse 9:19-27…

Noé, histoire de fêter la fin du déluge, prend un verre de trop…
Il tombe ivre et à poil (quelqu’un va-t-il m’expliquer ce qu’il faisait en petite tenue?).

Son fils Cham entre dans sa tente… “Oups, papa est tout nu.” Il ressort et va avertir ses frères (Sem et Japhet) que leur père en a deux aussi…

Les deux frères n’osent pas vérifier. Ils rentrent à reculons dans la tente, recouvrent leur père d’un quelconque tissu et le réveillent, histoire de cafter ce que Cham a fait…

(mais qu’a-t-il fait exactement? La Bible laisse libre cours à l’imagination débridée des talmudistes et autres exégèses pornographes)

Noé, sans doute encore ivre, maudit Canaan, en fait l’esclave de Sem, son premier fils… Pourquoi Canaan? Parce que c’est le fils de Cham ((les clowneries du genre “en fait c’est Canaan qui a humilié son grand-père” ne sauvent en rien une attitude patriarcale imbécile de la Bible: une nation paie pour une faute plus ou moins imaginaire de son chef de file. Et puis RIEN dans la bible ne permet d’interprêter un truc pareil.))…

Ainsi le déduit l’un des moins bêtes des Pères de l’Église chrétienne (et objet de ma thèse tronquée, mais on s’en tape): Origène

“Ainsi les Egyptiens furent soumis à une vie dégénérée et sombrèrent rapidement sous le joug de tout les vices. Regardez l’origine de leur race et vous découvrirez que leur père, Cham, qui s’est moqué de la nudité de son père, a mérité le châtiment tombé sur sa descendance, que son fils Canaan devait être le serviteur de ses frères, en ce cas, sa servitude prouverait la méchanceté de sa conduite. Ce n’est pas sans cause, de ce fait, que leur postérité décolorée imita l’ignominie de leur race.”

Homélies sur la Genèse 16.1

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Selon Richard Dawkins, il est “temps de comprendre que la splendeur du monde réel peut jouer le rôle de stimulant qu’a usurpé la religion”. (Pour en finir avec Dieu, R. Laffont)

Il est en effet de plus en plus temps…

je sais que je ne crois pas

Sunday, March 16th, 2008

Je lisais l’autre jour un interview en portugais de Jean-Claude Guillebaud. Ne sachant guère qui il était, je me mis à sa recherche -un peu. Il possède un article sur wikipedia où se retrouve l’essentiel de ses thèses.

Celle qui me choque le plus est la suivante: selon Guillebaud, les militants athées (parmi lesquels on compte les laïciens danblonnistes, mais aussi plus sérieusement Richard Dawkins, Christopher Hitchens, Michel Onfray et moi -mais je suis plus discret) opposeraient farouchement raison et foi.

Il n’y a aucune raison de le faire, en effet. Ils ne jouent pas dans la même division…

La foi, le domaine de la croyance, ressortit, non du savoir, mais de mécanismes de protection par rapport à l’inconnu, à ce qu’on appelle le sacré. La raison, la science, le savoir explorent les champs du possible sans s’aventurer dans des considérations métaphysiques.

Un athée, un agnostique ou un croyant raisonnables opèrent d’une même démarche, sans avoir besoin d’opposer deux choses qui n’ont rien en commun.

On pourrait opposer la foi religieuse à la foi des enfants en leurs parents, ou à la foi en l’état, ou à la foi en l’économie, par exemple, puisque certains se demandent si on doit d’abord obéir à son église ou à sa patrie. Mais la foi ne s’oppose pas au savoir, sauf si la première tente d’annuler le second. Mais alors, et c’est là que je me fâche, c’est le tenant de la foi qui s’oppose à la raison en voulant lui soustraire des champs de son action. Et non pas le contraire…

Les dogmes, les livres de contes, notamment ceux que l’on appelle bible, coran, torah ou autres, les mythes et les fables, ont tenté, il y a bien longtemps, d’expliquer ou de commenter le réel. Le langage scientifique étant alors insuffisant, on se rabattait sur des mythes explicatifs qui avaient le mérite de coller à la fois à la réalité et à la culture locales.

Mais le temps a détruit à la fois la structure de la réalité d’alors et la culture de base des mythes. La science permet d’expliquer mieux les phénomènes de la foudre et des feux follets que les curés et les shamans. En outre, un mythe né sur les bords du Jourdain perd beaucoup de son application cultuelle ou culturelle sur les Côtes-d’Armor.

Tenez, un exemple pas trop chrétien: le carnaval en Amérique Latine. C’est sympa et tout ce que vous voulez (bien que dévoré par la pub, le trafic de drogue et la médiatisation), mais le carnaval de Rio n’a plus de lien avec le carnaval traditionnel européen. Rien que parce que le carnaval est une fête du renouveau, du passage de l’hiver au printemps -or, à Rio, on passe de l’été à l’automne. Je ne pense pas que ce soit la base structurelle du carnaval de Rio, d’ailleurs.

La foi se veut intemporelle. Mais son intemporalité ne résiste pas au progrès de la science. C’est pour cela que, cause perdue, mais agressive, la religion a persécuté la science avec une férocité terrible. Quand un Guillebaud avance que l’Église soutint la science à certaines occasions, ou qu’elle a été un moyen de pression innocent dans les mains de méchants dictateurs athées, il gomme ou omet une grande part de la réalité.

Si elles ont parfois soutenu la science (et il faudrait qu’on me le prouve), ce ne fut que circonstanciel ou incidentel. Le discours des religieux est conservateur et passéiste. Le progrès scientifique passe aussi par son application, que la religion n’aime guère (avant parfois de se l’approprier, comme la télé, la publicité, l’informatique ou la médecine qui sauva plus d’un pape mieux que les miracles).

Si les religions ne sont pas responsables de toutes les oppressions, et si elles ne sont pas les seules responsables de celles auxquelles elles ont participé, elles en ont été des facteurs et des bénéficiaires déterminants, sans lesquels on peut se demander si la plupart d’entre elles auraient eu lieu.

Supposition gratuite, parce que, et il faut le lui concéder, Guillebaud rappelle que l’humanité aurait du mal à se passer des croyances. C’est malheureusement vrai (mais peut-être pas des religions). La peur de la mort est enracinée en l’homme qui ne peut que tourner et retourner cette angoissante question du “pourquoi” et du “comment”.

Ça fait toujours ça de pris sur son temps de cerveau actif qu’il ne consacrera pas à réfléchir sur la condition humaine. En revanche, cette angoisse le pousse trop souvent dans l’hyperconsommation qui lui donne l’illusion d’exister. La consommation de bouffe ou de bagnoles, mais aussi la consommation de l’autre (Dom Juan, Torquemada, mais aussi les esclavagistes ou les adeptes du “marché du travail”), la consommation de rêve (plus inoffensive, et même louable à certains égards), la consommation médiatique (dont je suis un adepte, malheureusement), la consommation de l’or, de puissance, etc., etc.

Tout ça parce que l’homme ne parvient pas à se détacher de l’idée de sa mort prochaine. Alors que ce n’est ni un événement, ni une surprise. Qu’il n’y a donc pas lieu de la craindre, puisqu’elle finira par venir.

-Oui, mais justement, et après?

Et après, mon bonhomme? Rien… Justement… Plus de souci, plus de carte de crédit, plus de tiercé, plus d’horaire, plus de dentiste, plus de belle-mère, plus de tour de France (salut, Juju), plus de feuilletons, plus de pape, plus de guerre…

Plus rien.

Et ça, ce n’est pas de l’ordre de la foi, mais bien du savoir.

Croire en une vie postérieure, en la réincarnation, c’est de la foi. C’est une manifestation irrationnelle de l’exercice de l’esprit humain. C’est très bien, c’est gentil et tout, mais ça ne regarde que son détenteur. (enfin, ça devrait…)

Et c’est bien de l’ordre de la foi, pas du savoir.

À ceux, enfin, qui me diront que je ne suis qu’un “croyant de la science”, je répondrai simplement que la science n’est pas un dogme et qu’elle n’a pas de croyant. La science n’a pas à être personnifiée, déifiée, vénérée… C’est une méthode d’observation et d’investigation du réel qui n’est pas la concurrente de la foi, puisque le résultat de la science permet de dire: “je sais” (ou “je ne sais pas”), et non “je crois”.

Le syndrome de Lisbonne

Thursday, March 13th, 2008

Voltaire, à l’annonce du tremblement de terre de Lisbonne, au cours duquel entre 50.000 et 100.000 personnes moururent, indistinctement gentilles ou méchantes, cessa de croire en une providence bonne et béate. Cette année 1755 eut donc un gros impact sur la philosophie de l’Arouet.
On peut se poser la question d’une telle motivation dans un esprit considéré comme brillant. L’événement était certes impressionnant, mais il suivait dans l’histoire des horreurs et des catastrophes naturelles au cours desquelles indistinctement Jacques Bonhomme et le marquis de Moncul se prenaient des gamelles. Cesser de croire en un Dieu bon et omnipotent pour cette raison me paraît absurde, du moins si l’on est Voltaire et que l’on a déjà 60 ans passés.

Par contre, dans l’esprit d’une jeune Polonaise de 14 ans, juive et née vers 1930, ce qui se passait dans le ghetto de Bedzin n’a probablement pas dû contribuer des masses à l’idée que Dieu puisse être infiniment bon, doux, juste et qu’il fasse tout bien, dis donc…

Pauvre témoin qui ne survivra pas à son enfermement à Auschwitz, Rutka Laskier a laissé un journal -genre Anne Frank- où elle écrit notamment:

« Si Dieu existait, il ne permettrait pas qu’on jette les gens vivants dans des fours. Ou qu’on mette les petits enfants dans des sacs pour les gazer »

(si c’est pas de l’athéisme, ça, cent pour-cent kasher… pauvre gamine…)

Alors, est-ce que Dieu n’existe pas parce que tout ça arrive? Ou est-ce que tout ça arrive parce que Dieu n’existe pas?

Mais, la question ne devrait-elle pas être: quand on s’interroge sur le fonctionnement d’une société, d’un état, d’une population, et qu’on s’aperçoit que la quasi-totalité du temps leurs dirigeants sont pétris de bondieuseries de tout poil… et sachant ce que ça donne point de vue humanisme…

quelles conclusions devrions-nous en tirer?…
Hm?

Hein?

Allez, quoi… les cathos, les protos, les orthos, les mumus, les jujus, les zinzins, les taos, tout ça… et puis tous les autres (plus discrets mais pas moins fions)…

Si vous rentriez prier chez vous… hein?

tous…