Archive for the ‘discussions piquantes’ Category

égalité et liberté ou liberté et égalité?

Tuesday, April 27th, 2010

Une des critiques qui nous tombent régulièrement sur le râble, libertaires, anarchistes, anti-autoritaires, anarcho-communistes et autres zigotos aux appellations les plus diverses, c’est que nous serions incapables de faire un choix entre la liberté et l’égalité quand le cas se présente. Dit autrement, on nous demande, en fait, de nous prononcer quant à celle de ces deux valeurs que nous mettrions en premier sur une échelle.

Étant entendu dans le piège que si nous choisissons la liberté, nous sommes d’infâmes capitalistes qui nous cachons derrière de prétendus nobles idéaux et que si nous choisissons l’égalité, nous ne sommes que des staliniens qui tentons de nous cacher sous une couette noire et rouge.

Le piège est grossier et nous ne devons pas nous y laisser prendre, car en fait ce sont les deux positions prétenduement antagonistes et classiques qui s’avèrent contradictoires.

Il n’y a pas de liberté sans égalité et il n’y a pas d’égalité sans liberté. Je le dis et l’affirme de la manière la plus absolue, sans me référer à des limites du genre “égalité des droits”, “égalité des chances”, “liberté d’entreprise” ou toute autre chose.

Il est évident qu’une telle affirmation comporte des conséquences que ni les socialistes autoritaires, ni les sociaux-démocrates, ni les capitalistes libéraux n’accepteront d’assumer.

Premièrement, la liberté ne peut se satisfaire d’aucune limite en dehors de celles que possède la nature humaine, mortelle et corporelle. Notre liberté ne se pose pas en terme de capacité à accumuler les biens et les richesses, mais à défendre temporairement contre nos propres limites physiques nos capacités à penser, agir, créer, fabriquer, enseigner, apprendre, produire et reproduire, aimer et rechercher le bonheur, la satisfaction et le contentement en attendant la mort.

Toute autre liberté est fictive, à commencer par la liberté d’entreprendre, par exemple, qui est régie par des principes tellement complexes et qui, surtout, implique automatiquement des limites dans le champ des voisins de celui qui entreprend, qu’en réalité ce type de liberté s’avère être une prison. La propriété elle-même, par beaucoup considérée comme la plus importante des libertés, tant d’une personne que d’un État, est en fait la propre cage de l’individu qui a accepté de se transformer en personne, c’est-à-dire en titulaire des titres de biens matériels et immatériels qui lui serviront de limites et l’encercleront par opposition aux autres qui seront encerclés aussi, à la fois par les limites de cette première personne, par celles de toutes les autres personnes et par les leurs propres.

La liberté, cependant, implique bien d’autres choses, comme par exemple celle du choix intellectuel de ses propres valeurs, de sa métaphysique, de sa définition de la vie, choix qui doit absolument être individuel et ne peut être limité par une autre notion comme celle de la “liberté du père à choisir la religion ou l’éducation de ses enfants”. Tout doit être fait, dans une société libertaire, pour que la famille ne soit que le lieu privilégié, mais aussi éventuel, non forcé, du partage de l’affection et de l’apprentissage de bases de vies dans la société libertaire, non dans un esprit sectariste, élitiste, corporatiste, patriarcal, ou autre chose du même goût.

L’égalité est indispensable à cette forme de liberté individuelle, et cela signifie qu’en aucun cas l’expression de la liberté d’un individu puisse être soumise au prétendu droit d’une personne, morale ou physique, à détenir en sa propriété, temporairement ou définitivement, les moyens qui permettraient à un ou plusieurs individus de se prémunir contre le froid, la chaleur, la faim, la soif, la maladie, l’inconfort ou toute autre chose qui accélère la mort. Par personne morale, j’entends aussi ici un État ou une administration “publique”.

L’égalité est donc indispensable à la liberté, et la “liberté d’entreprendre”, tout comme la propriété, ne doivent pas créer l’illusion du contraire.

Par ailleurs, il doit être évident que l’égalité ne saurait se prévaloir d’une première place par rapport à la liberté, car, si cela était, l’exercice même de l’égalité s’en trouverait empêché. En effet, comme l’égalité doit être l’égalité devant la recherche du bonheur, de la satisfaction et du contentement, si elle devait être soumise à un appareil qui prétendrait la garantir (comme un État, un syndicat, un parti ou tout autre appareil d’un type ou d’un autre), elle perdrait aussitôt son essence, puisque son objectif devrait être de permettre aux individus de choisir précisément chacun selon ses envies et en fonction de sa propre individualité ce qu’il estime être sa propre quête comme vue ci-dessus, dans les limites de sa mortalité. Aucun appareil ne peut prétendre savoir légitimement ce qui est bon ou non pour chaque individu.

L’égalité ne saurait non plus se soumettre à une autorité spirituelle (religieuse, nationale, communautaire, scolaire, autre) quelconque -et fatalement patrimoniale, mais imaginons un instant que ceci n’entre pas en compte, même si nous savons que c’est impossible-, car, ce faisant, elle se réduirait d’autant et cette égalité disparaîtrait au profit d’une uniformité qui ne signifie pas du tout la même chose.

En définitive, donc, liberté et égalité, loin d’être antinomiques ou en concurrence (ce qui serait un comble), sont correlées et, j’oserais le dire, les deux manifestations d’une seule et même chose: le droit de tout individu dans son humanité et de toute l’humanité exprimée dans chacun de ses individus à poursuivre temporairement -c’est-à-dire jusqu’à sa mort- sa propre recherche du bonheur, de la satisfaction et du contentement, dans les seules limites que nous avons dites ici plus haut.

Pour que ce droit puisse se manifester pleinement, deux entraves doivent en être écrasées impitoyablement, comme diraient les anars les plus historiques, de Goodwin jusqu’à Debord, c’est l’État et la propriété. L’un d’ailleurs n’allant pas sans l’autre, et vice versa.

Les Allemands ont toujours tort.

Wednesday, April 14th, 2010

Je me lisais un petit article sur le lendemain de la 2e guerre mondiale et la réflexion y montait sur la culpabilité du peuple allemand, du peuple japonais, du peuple italien quant à ce.

Il paraît notamment qu’un historien du nom de John Dower a montré combien les Japonais sortirent de la guerre avec un fort sentiment d’auto-victimisation, préoccupés par leur sort plutôt que par celui des autres peuples auxquels “ils avaient fait du tort”.

L’article était illustré par la photo d’un petit garçon blond d’environ 5 ans, tenant en main un panneau avec son nom, KLINGE Erich, écrit à la craie. Il s’agit de l’une des nombreuses photos d’orphelins allemands qui furent faites pour tenter de trouver des membres de leurs familles quelque part en Allemagne.

Bon…

Il est évident que la 2e guerre mondiale fut l’un des pires événements de l’histoire et, pour ceux qui y sont restés comme pour ceux qui en sont revenus avec des séquelles irréparables, psychologiques ou physiques, c’était le pire événement de l’histoire. Qu’il y ait eu des bourreaux et des victimes, nul n’en disconviendra. Que les victimes méritent au moins reconnaissance et compensation, cela me paraît sain et logique.

Là oú je bloque, c’est sur l’idée que les victimes soient les membres de peuples particuliers et les bourreaux d’autres peuples déterminés.

L’idée qu’il n’y ait pas eu de bourreau du côté anglais, français, étatsunien, russe, polonais ou autre; l’idée qu’il n’y ait eu aucune victime du côté allemand, japonais ou italien; l’idée même qu’il ne pourrait y avoir de personnes, disons, ni responsables, ni coupables au sein de ces trois nations en particulier, là, je bloque sérieusement.

Pour deux raisons principalement. D’abord, parce que la sociologie, la psychologie sociale ont depuis lors largement montré combien l’effet de masse peut être responsable des pires crimes, et l’ampleur de ceux-ci, finalement, n’importe guère: cent personnes peuvent en tuer dix, 50 millions pourront en masscrer 5 millions dans un élan de fureur irrationnelle, démesurée, uniquement menée par des ressentiments attisés au bon moment contre des personnes qui se trouvaient au mauvais endroit, il s’agit du même crime.

Ensuite, parce que ce petit garçon de 5 ans, né probablement au début de la guerre, ne peut être reconnu comme responsable du contexte dans lequel il est né. Et on peut remonter comme cela assez loin. Les Allemands nés au sortir de 1919, enfants du traité de Versailles, de la crise économique, des ressentiments nationalistes, de l’héritage antisémite, d’une éducation frustrée et ne favorisant pas le questionnement personnel, avaient peu de chance de trouver d’autres échappatoires que celui qui vint. Certes, il y eut des Allemands résistants, et heureusement. Mais ils ne peuvent servir de caution aux juges de l’après-guerre pour déterminer unilatéralement les responsabilités.

Attention, comme dirait l’autre, je n’excuse pas, j’explique. Continuez de suivre le raisonnement avant de me lyncher
.

Les autorités et les dirigeants économiques des pays alliés comme des pays vaincus de la 1e Guerre Mondiale sont à égalité responsables pour avoir promu, encouragé, installé, imposé un système économique et social qui ne pouvait que produire de tels excès. De même que la guerre du Vietnam et la tragédie De My Lai est de la responsabilité des décideurs étatsuniens; que les massacres des colonisations et des épisodes de la décolonisation doivent être imputés aux promoteurs des premières; que l’esclavage, l’apartheid, l’oppression de populations déterminées (Arméniens, Kurdes, Palestiniens); la promotion de guerres civiles dans de nombreux pays africains; etc., etc.

Les tribunaux de Nuremberg et Tokyo devraient paraître ridicules à côté des responsabilités jamais établies au cours de l’histoire. Certes, Göring, Von Papen, Hess et tous les autres étaient largement complices et coresponsables de 12 ans de dictature et de 5 années de guerre. Mais combien de dirigeants alliés, de promoteurs industriels, d’idéologues de tous poils, ne l’ont voulue, cette guerre, en tout cas n’ont pas cherché à l’empêcher, n’ont rien fait pour éteindre le feu des nationalismes, assainir les mauvais mécanismes économiques, encourager les solidarités internationales?

La vérité est que des petits enfants de 5 ans doivent assumer plus de responsabilités que des décideurs politiques, des dirigeants économiques et des imposteurs intellectuels pour toutes les horreurs que l’histoire humaine a connues.

Que certains de ces responsables, une fois leur “peuple” vaincu, fussent alignés sur le banc des accusés en a étonné beaucoup: c’est qu’il ne paraissait pas normal, entre cadors, de se tirer dans les pattes. Généralement, les princes défaits, les présidents déposés, se retrouvaient le plus souvent avec une petite retraite accordée par les vainqueurs -Napoléon ou l’empereur Guillaume n’en ont-ils pas bénéficié? Pourtant, dans le genre responsables, on fait difficilement mieux.

Pour revenir au coeur de cet article, j’aimerais reparler de mes petits Japonais du lendemain de la guerre. Certes, des soldats aux yeux bridés sont allés répandre l’esprit de l’empire du soleil levant sur tout le Pacifique, ont tué, massacré, égorgé, violé et fait ce que des dizaines de générations de soldats ont toujours fait au cours de l’histoire de l’humanité. Et ils ont produit des souffrances terribles à des femmes, des enfants et des hommes pour qui ils seront à jamais la représentation de la plus haute horreur. Mais ce n’est pas le peuple japonais qui est allé massacrer, exploiter d’autres peuples. Ce sont des individus aveugles qui sont allés tuer des individus pour le service d’une cause qui n’y entendait rien dans le domaine des individus.

Si nous voulons parvenir à une société où l’individu compte, et non une abstraction comme la nation, le peuple, la religion ou même la personne et l’intérêt personnel, c’est par là qu’il faut (re)commencer. En fait, ce que les tribunaux des différentes guerres depuis 1945 n’ont jamais voulu abordé, c’est celle-là: la reconnaissance par ces idéologies de masse de la négation de l’individu. Car s’ils l’avaient fait, ils auraient dû aussitôt se déclarer incompétents, ces tribunaux prétendant représenter eux-mêmes les intérêts, soit des vainqueurs, soit des victimes, généralement rassemblés sous des appellations abstraites, comme “les Alliés”, “l’ONU”, “L’État français” ou “Le peuple américain”, pour ne prendre que quelques exemples.

Tant que les choses en resteront à ce point, il y aura toujours des petits garçons orphelins, des habitants d’Okinawa, des paysans siciliens, qui ne comprendront pas pourquoi ils doivent porter une croix pour des faits qui les ont totalement dépassés.

Et, selon moi, ils auront raison de ne pas comprendre…

Se servir sur la bête

Tuesday, April 6th, 2010

D’après un article, loin d’être surprenant, de Libé en ligne, les dirigeants des Hedge Funds (ces espèces de maîtres de l’univers bien cachés derrière leurs décisions financières sans aucun souci de production ou d’utilité sociale) ont réussi une année 2009 bien meilleure que la précédente, en raison des possibilités de rachat à la baisse de parts de nombreuses institutions financières fragilisées par la crise. Mais comment ont-ils fait? Comment, en période de crise, peut-on gagner du pognon? C’est extrêmement et diaboliquement simple.

Imaginez que vous soyez à la tête d’une grosse somme d’argent et que vous ayez l’esprit un peu, disons, spéculateur. Pas entreprenant, mais spéculateur. Qu’allez-vous acheter comme actions? Des valeurs montantes? Hm. Oui, c’est une possibilité. Du moins, si vous êtes convaincu que cette valorisation ait un fond de réalité suffisant pour conserver ensuite un certain niveau et vous permettre de gagner de l’argent sur le long terme, soit grâce aux dividendes des actions -mais il faut espérer que l’entreprise fasse suffisamment de bénéfices pour en distribuer à ses actionnaires-, soit en revendant vos actions avec bénéfice -mais dans ce cas, il faut espérer qu’il y ait des acheteurs et que le bénéfice dépasse les frais engagés.

Bref, faire du pognon quand la bourse va bien, c’est possible. Mais ça peut être long et, surtout, c’est très risqué, car, vous le savez sûrement, une valorisation boursière peut être un mirage et résulter en une catastrophe. Plus de dividendes, plus d’acheteurs, chute de l’action, fin des haricots, suicide…

Enfin, ne dramatisons pas trop.

Il y a l’autre cas de figure: qui irait acheter des actions d’une entreprise dont le cours de l’action baisse, voire s’écrase? Auriez-vous acheté des actions Lehman Brothers le jour précédant sa déclaration de banqueroute?

Non, pas de Lehman Brothers, parce que vous auriez su, informé comme vous l’êtes, que le gouvernement étatsunien n’avait aucunement l’intention de la sauver. Mais quid de sa “copine”, Goldman Sachs, qui paraissait dans le même cas? Sa valeur boursière s’était effondrée, et on pensait qu’elle allait suivre sa grande soeur dans le gouffre. Sauf que l’un de ses anciens CEO, Henry Paulson, est un membre du gouvernement Bush; c’en était même le Secrétaire au Trésor. Bref, le porte-monnaie.

Sachant cela -et bien d’autres choses que seuls les dieux de la finance, les maîtres de l’univers, selon Tom Wolfe, savent-, il était possible d’imaginer que Goldman Sachs allait s’en sortir, d’acheter des actions de la boîte au plus bas et les voir remonter rapidement au cours des deux années qui suivirent. Multiplier ce cas de figure simple par le nombre de boîtes, de banques, d’institutions financières qui sont passés du bleu au rouge et du rouge à l’azur, et vous expliquez les milliards de dollars de bonus touchés par les grands pontes des Hedge Funds, ces gangrènes des privatisations à tout-va, par ailleurs.

C’est ainsi que Nathan Rothschild renforça l’une des fortunes les plus extraordinaires de l’histoire en 1815 en spéculant sur la chute de l’Empire de Napoléon: pendant quelques heures, il fut le seul à savoir que Waterloo avait été gagnée par les Anglais, manipula les boursicoteurs de Londres et fit son beurre sur leur dos ((Les circonstances exactes de cette histoire sont sujettes à caution, mais la base en est bien réelle.)). Que faire? Le féliciter pour avoir tondu tous ces moutons de la finance, ou le pendre pour participation à l’exploitation capitaliste mondiale?

On n’a pas tout à fait tort de dire que l’information est devenue l’une des armes principales de l’économie. En fait, on a tort que sur une petite chose: l’information n’est pas devenue une arme, elle l’a toujours été. Lorsque Crassus investit sur César, jeune politicien audacieux, il se figure bien qu’il aura un retour sur investissement énorme. Et, de fait, s’il avait survécu à sa campagne orientale, ç’aurait été largement le cas. Le même Crassus avait fait fortune en couplant une compagnie de pompiers privés (ses ‘clients’) avec une entreprise de spéculation immobilière. Lorsqu’il apprenait qu’il y avait le feu, quelque part à Rome, il envoyait les deux sur places et signifiait aux malheureux propriétaires des terrains environants qu’il était prêt à faire éteindre l’incendie à condition qu’ils vendent leurs immeubles à vil prix. De l’art de montrer que la privatisation des services n’a qu’un seul objectif: le profit personnel…

Crassus est donc le premier exemple que l’histoire a retenu de ce que l’on peut faire fortune en spéculant sur la baisse de la valeur d’un bien et sur l’information de ce que cette baisse n’est que temporaire. Il montre également, tout comme Rothschild, que l’auteur du profit peut être aussi l’auteur de la fluctuation de la valeur en question.

Vous pouvez en tirer les conclusions que vous voulez. Moi, j’en ai tiré les miennes

Au baaaaal, au bal masqué, ohé, ohé!

Wednesday, March 31st, 2010

Je n’ai guère fait qu’un an de droit mais il me semble que j’en ai retenu quelques petites choses

-d’une part, il existe en Belgique déjà une loi qui interdit le port du masque en dehors des périodes de carnaval (et en dehors de quelques petites exceptions soumises à contrôle), ce qui, dans un pays qui protège la propriété privée plus que le droit à l’expression, paraît logique -ne vous attendez cependant pas à ce que j’approuve cette situation, mais cela tend à dire que le projet de loi qui passe actuellement le test parlementaire n’est qu’une redondance digne des plus belles perles sécuritaires;

-d’autre part, je pense que, en dépit de toutes les précautions vraisemblablement prises au cours de la rédaction de ce projet de loi contre les “voiles faciaux”, il risque de se prendre une sanction lors de la vérification de sa compatibilité constitutionnelle ((Ce qu’apparemment redoutent les verts, mais ça ne les a pas empêchés de renouveler le coup du “oui de combat.)).

En effet, la constitution belge (à moins que j’aie loupé une très discrète réforme) défend la liberté du culte et de ses manifestations privées comme publiques. Or, il va être difficile de passer outre cet écueil quant à la burqa et la Niqbab. Si le voile peut passer pour culturel et donc non religieux dans certains pays à dominance musulmane, pour ce qui est de la burqa et de la niqab (cette dernière étant de toutes les modes dans un pays allié de l’OTAN, à savoir la très antidémocratique Arabie Saoudite), il sera plus difficile de nous en convaincre.

Autrement dit, en s’attaquant au voile intégral, c’est à la “liberté de l’expression du culte” qu’on s’en prend.

J’attends avec intérêt les réactions des différents représentants des très libertaires congrégations de toutes les religions du Livre. On va rire ((Il semble qu’on ait déjà commencé, à la lecture de cet article.)).

En tout état de cause, les seuls vainqueurs de cette loi, si elle passe (et elle passera probablement), ce seront les polémistes ludiques de la laïcité brouillonne d’un côté, et les petits fiefs de la foi castratrice de l’autre, et non pas la raison émancipatrice que l’on considère toujours plus inefficace dans son rôle libérateur, alors qu’elle est le principal outil ((Je dis bien outil, et non actrice.)) de la sécularisation de la société occidentale au cours des deux derniers siècles. Mais de raison, “nos” représentants n’aiment guère parler, car, si elle devait être remise au goût du jour en période électorale, ils seraient peu nombreux à retrouver leurs fesses sur les mêmes coussins douillets.

++++

Par ailleurs, je note que le projet de loi “limite la liberté d’aller et venir sur la voie publique, si on n’y est pas immédiatement identifiable” ((Lu ici.)).

Il n’y a pas à dire, les députés (verts compris, même si avec réticence hypocrite) savent joindre l’utile à l’agréable. On aura tout loisir de dire plus tard que cette loi s’oppose tout simplement au confort des criminels qui cherchent à se cacher derrière un masque, une fausse barbe ou tout autre artifice.

D’ailleurs, on pourrait aller plus loin ((Attention, hyperbole. Le sérieux n’est plus de rigueur.)): tout islamiste qui se sera rasé sera soupçonné de tenter de ne pas être identifié. On lui imposera donc le port de ses poils. Et ce n’est pas tout: pourquoi n’imposerait-on pas aux catholiques le port de la croix, additionnée du signe distinctif de sa tendance -opus dei, charismatique, béat, extrémiste modéré, leonardien, oecuménique… Juif, tu sais ce qu’il te reste à faire, malgré des souvenirs, certes déjà un peu lointain, mais qu’on va te rafraîchir vite fait.

Allons plus loin, histoire de rigoler à nos dépens: tout anarchiste ou communiste sera tenu de porter, qui son drapeau noir, qui son portrait du Che sur le ventre.

Et les électeurs du MR et de l’Open-VLD, pour parler d’une espèce à part, seront désormais obligés de porter une pancarte “j’encule les syndicalistes naturellement conservateurs”, dans les trois langues nationales, avec les voyelles en bleu roi et les consonnes en turquoise.

Dans la série “alimentons les débats crétins”, on peut dire que l’élite belgienne a encore fait fort…

Des consciences de ce monde

Friday, March 19th, 2010

Albert Einstein,
Hannah Arendt,
Noam Chomsky,
Emma Goldman,
Alexander Berkman,
Esther Benbassa,
Leonard Cohen,
Shlomo Sand,
Michel Staszewski,
Isaac Asimov,
Israel Finkelstein,
Neil Silberman,
Woody Allen,
Karl Marx,
Groucho Marx,
Rosa Luxembourg,
Gideon Levy,

et combien d’autres qui m’aident à me sentir humain…

L’équilibre est fragile

Monday, March 15th, 2010

Je suis révolutionnaire.

C’est-à-dire que je *sais* pertinemment qu’aucun changement en profondeur ne pourra avoir lieu sans une reconstruction de la société sur d’autres bases que celles prétendument démocrates qui existent dans les principaux pays d’Europe, aux États-Unis, au Canada, et dans d’autres recoins prétentieux du monde (de plus en plus rarement dit libre, curieusement).

Je sais que le capitalisme est une théolog… une idéologie sacrificielle qui ne mène qu’au confort d’une minorité aux dépens d’une majorité pour qui le progrès social est toujours pour demain.

je sais que le libéralisme ne se distinguera jamais du capitalisme et que prétendre le contraire est une supercherie de politicards vides.

Je sais que la démocratie représentative ne connaîtra jamais une véritable concrétisation, car, de démocratie elle n’aura jamais que le nom, ainsi qu’un parti populaire.

Je sais que l’égalité des chances ne signifie que ce que les libéraux de tous poils veulent que cela signifie, autrement dit rien de bon.

Je sais que le salariat, si ce n’est pas l’esclavage, si ce n’est pas la prison, n’en est guère éloigné.

Je sais que l’État par essence cherchera toujours à reproduire et augmenter son pouvoir, jamais à le réduire et encore moins à le remettre à la population.

XXX

Alors, nous voilà devant le dilemme de l’attitude à prendre: celle d’avant et celle de pendant et après la révolution. Car, si je pense que, du jour où je me retrouverai devant le mur des fusillés pour “attitude petit-bourgeoise” dans le cadre de la très ou pas si prochaine révolution -je plaisante, je veux dire au jour de la libération des peuples (et non pas des nations) et des individus (et non pas des personnes), nous aurons une vision plus ou moins commune de la vie libre en coopération, nous devons prendre une position “en attendant”.

En septembre, comme le dirait Noir Désir…

Ce qui fait que l’on ne peut, d’ici là, prétendre à des solutions miracles, car, de toute façon, à tous nos idéaux, l’État et le capitalisme posent des limites étroites.

Le risque est réel de passer de la politique du pire à la compassion du prêtre… L’équilibre est difficile, la réflexion pointue.

Devons-nous soutenir le travailleur qui risque de perdre son travail ou se féliciter de la fermeture d’une usine à engins de mort?

Avons-nous le droit de juger des hommes qui exercent une profession de “valet de capitalisme”, quand, si l’on y réfléchit un peu, nous contribuons tous ou presque (**ou presque, dis-je**) à sa reproduction?

Et, pour prendre un exemple qui nous a touchés, moi et mes amis, tout récemment, avons-nous le devoir de dénoncer une pratique manifestement reproductrice du patriarcat tout en sachant que, ce faisant, on marginalise les premières victimes de celle-ci (mais avec la volonté, au contraire, de les sauver)? Ou devons-nous tenter d’offrir à celles-ci une possibilité de reconnaissance supérieure pour qu’elles puissent s’organiser mieux -qui sait, en vue d’une remise en question de leur propre activité- même si nous savons que, de ce fait, nous repoussons la lutte contre le patriarcat à plus tard? Je sais que cette définition du problème est limitée, mais on s’y reconnaîtra et on me pardonnera de l’avoir fait pour se concentrer sur la proposition globale de ce post.

Je m’en voudrais de prétendre que j’ai eu, que j’ai ou que j’aurai raison sur ce type de questions (qui, ici, portait sur la prostitution), car, d’une part je ne me sens pas qualifié pour le faire, et d’autre part, de nombreuses personnes ont participé à ce débat et j’ai pu noter que, depuis une génération au moins, sinon deux ou plus (considérant les positions de militantes et militants féministes dès le début du XXe Siècle), les positions se sont cristallisées sur ce sujet à gauche. Je pense que les deux types de position se sont suffisamment bien assises pour s’expliquer dans un contexte prérévolutionnaire.

Lorsqu’un tel problème surgit dans ce que j’estime être ma famille politique (la gauche, ce que j’appelle la gauche, et ce n’est pas rien de le dire), nous ne sommes pas en mesure de réclamer d’elle qu’elle se réduise à une position unique.

J’ai surpris, j’ai déçu, j’ai outré, même. Tout à fait involontairement, car, en réalité, ma position est tout simplement qu’il existe des sujets qui, prérévolutionnairement, sont insolubles. Et j’ai voulu défendre celle que j’estimais aussi légitime que l’autre, tout en étant d’ailleurs une position qui n’avait pris pour moi du crédit que relativement récemment, dans un contexte particulier, hors statistique, recherche et discussion scientifique -toutes choses que j’ai découvertes plus tard.

Tant que l’État et le capitalisme existeront, ou même l’un sans l’autre (ce qui me paraît impossible, mais certains y “croient”), la prostitution existera. De même que le patriarcat. C’est un fait que l’on peut qualifier de scientifique, si l’on considère l’équation: capitalisme = reproduction du capital = nécessité de la succession = sacralisation de la famille = supériorité du père et du fils = dévalorisation de la femme = patriarcat. Que l’on se trouve, depuis Marx et les anarchistes, dans un creuset qui ait permis -et j’en suis heureux- aux femmes de contester cet état de fait n’empêche en rien que, si l’on regarde l’histoire avec l’oeil d’un être froid et extérieur, cet épisode qui coïncide précisément avec la mise en question du capitalisme est ridiculement restreint dans le temps et dans l’espace et risque de se voir repousser “au fourneau” à tout moment si l’on n’y prend garde.

Après la révolution, si celle-ci doit mener à la fin du patriarcat, de l’État et du capitalisme (sinon, ce n’est pas la révolution), nous nous retrouverons dans une situation qui nécessitera beaucoup de remises en question de bien des gens, mais, alors, la prostitution, comme toute autre activité qui consiste à vendre quelque chose qui nous est propre -et je ne préciserai rien ici-, disparaîtront d’elles-mêmes, parce qu’elles ne correspondront tout simplement plus à la réalité socio-économique en présence.

En attendant…

à lire d’urgence

Thursday, March 11th, 2010

Extrait d’un excellent article paru sur “les mots sont importants“, et en particulier ici:

“En réalité, depuis sa création, Israël est le pays où les juifs sont le moins en sécurité. Ce constat ne semble pas ébranler la conviction qu’il constitue un refuge pour les juifs. C’est même le contraire qui se produit : plus la politique de l’Etat juif se heurte à la résistance des Palestiniens et à la réprobation de l’opinion publique internationale, plus la majorité de l’opinion publique juive israélienne et diasporique, confortée dans le sentiment que les juifs sont encore et toujours les victimes de l’hostilité des non-juifs, se raidit dans une attitude intransigeante. Ce qui, d’une part, amène les électeurs israéliens à se choisir des dirigeants de plus en plus intraitables avec les Palestiniens et, d’autre part, fait grandir chez ceux-ci des sentiments de colère, d’humiliation, voire de haine et de désespoir, ce désespoir qui amène certains Palestiniens, ne trouvant plus de sens à leur vie, à chercher à en donner un à leur mort, en perpétrant de meurtriers attentats-suicides. Nous sommes là dans un tragique cercle vicieux.”

Il est en effet surprenant de penser que le lieu où les Juifs et les juifs sont le moins en sécurité soit celui auquel les gardiens de leur identité les plus inébranlables veulent à tout prix conserver leurs pénates…

Et j’utilise pénates à mon escient…

Mais cet article contient bien plus que cette réflexion et mérite toute notre attention à bien des titres.

“Pour une raison à la fois insignifiante et profonde”

Wednesday, February 24th, 2010

Quelquefois, les choses arrivent, s’aggravent, s’enveniment, pour les moins bonnes et les meilleures des raisons…

On ne soupçonnait pas qu’un dialogue pût mener jusque là.

On pensait sans doute que nos valeurs nous défendaient absolument.

Contre toute attente, ce que l’on croyait légitime fond devant les évidences des autres, si proches qu’ils soient.

Le relativisme nous gagne.

On en vient à douter des autres, douter de soi, et le pire: douter de ce que l’on savait être la vérité.

Enfin, on écrit de courts textes qui se contentent d’abstractions, n’ont aucune portée concrète, ne supportent nulle valeur et seront interprétés pour ce qu’ils ne sont pas.

On ferait mieux de se taire, quitte à ranger lutte et décision pour plus tard.

Sale fait pas.

Saturday, February 20th, 2010

Selon un article du Canard Enchaîné du 20 janvier dernier, si les USA appliquaient les normes OMS (pourtant encore supérieures à celles de l’Insitute of Medicine) en matière de sel dans les produits agroalimentaires, les frais de santé de ce beau pays diminueraient de 32 milliards de dollars tous les ans; par analogie, le Canard a calculé que la France pourrait économiser 7 milliards d’euros tous les ans. Bon, je ne sais pas très bien comment, au Canard, ils ont calculé ça… Si on ramène les 300 millions d’Amerloques aux 65 millions de Celtillons, on en arrive à 5 milliards d’euros…

En réalité, le Canard se trompe un peu (j’ai vérifié, hé): ces 32 milliards comptabilisent l’ensemble des gains produits par une consommation modérée de sel en vertu des critères de l’Institute of Medicine, reprenant surtout toutes les années d’espérance de vie gagnées et toutes celles en meilleure santé et donc toute la productivité supplémentaire incluse.

En terme de soins de santé, toujours selon la Rand Corporation, ou plutôt la recherche qu’elle cite ((This fact sheet is based on: Palar K and Sturm R, “Potential Societal Savings from Reduced Sodium Consumption in the U.S. Adult Population,” American Journal of Health Promotion, Vol. 24, No. 1, September/October 2009.)), c’est 18 milliards de dollars qui seraient économisés par les Étatsuniens. Cela ferait tout de même un joli pactole. ((Mais que font les assurances??))

Quant à l’espérance de vie gagnée, il a été calculé que ce sont 312.000 années en un an qui seraient sauvegardées rien qu’aux USA ((Improved quality of life. Meeting sodium consumption guidelines would save, in one year, 312,000 quality-adjusted life years — a metric that accounts for increased longevity as well as the relative healthiness experienced during additional years of life. The annual monetary value of this improvement would be an estimated $32 billion.)); c’est pas mal ((Et la recherche estime les bénéfices encore plus important si l’on diminue encore la consommation de sodium.)). Pensez à tous vos proches morts d’une maladie cardio-vasculaire un peu trop tôt

Rapporté à la Belgique, on ne serait pas loin du milliard d’euros, facilement, si on comptait façon Canard, et donc considérant la productivité des années conservées ou améliorées en terme de vie humaine; C’est environ 440 millions par an, si on prend pour base le site de la Rand Corporation que j’ai repris ci-dessus et si on ne comptabilise que les frais de santé épargnés, pas le gain en terme d’années de vie gagnées… Celles-ci pour la Belgique pourraient se monter à 10.000 années en un an ((Par comparaison, on a calculé que les années de vie perdues par les 10 millions de personnes mortes durant la Ie Guerre Mondiale, supposant que chacune avait une trentaine d’années de vie en moyenne encore à vivre, se montaient à 300 millions d’années gaspillées au nom des nations et des marchands de canons. Voir notamment ici: http://thitho.allmansland.net/?page_id=13.))… Bon, ceci si on considère que notre patron d’alimenatation est le même que celui des USA. Cela dit, il ne doit pas en être très éloigné… ((Notons encore que la recherche mentionnée par Rand Corporation s’estime elle-même prudente, car elle ne prend pas en compte certains gains supposables mais non calculés.))

Voilà de quoi faire réfléchir… Mais bon, c’est sûrement plus facile de régionaliser la sécu ou de culpabiliser le camp d’en face que d’affronter Unilever, Kraft et Danone…

(Plus d’infos à partir de la recherche-source qui a servi de base à Rand Corporation, ici)

Principe de précaution -An 01

Thursday, January 21st, 2010

“On a fait un choix. Si la pandémie avait été aussi virulente que certains l’annonçaient, on auraient été excellents. Bon, nous avons été trop sensibles aux alarmistes. Mais je préfère avoir à gérer un surplus de précautions plutôt qu’une crise du genre canicule ou sang contaminé.”

Quand Nicolas Sarkozy a sorti cette réflexion (Le Canard Enchaîné, 6 janvier 2010), il évoquait bien sûr le merveilleux cadeau fait aux entreprises pharmaceutiques, GSK et Roche en tête, qui purent écouler leurs fonds de stocks de médocs sur le point d’être périmés. À prix d’amis, bien sûr, sinon, à quoi ça sert d’avoir un ami président.

Mais ceci nous amène à une autre question:
Cela fait des années, et même des décennies, qu’un grand nombre d'”alarmistes” en appellent à la décroissance et à la confiscation de la gestion de l’économie des mains (invisibles) du marché pour l’adapter aux conditions -limitées- de notre planète.
Ah! Si seulement une grosse compagnie pouvait nous vendre des trucs pour sauver la planète et “changer le climat”! Sûr que nos fiers dirigeants seraient prêts à subsidier “à prix d’amis” le sauvetage du globe.

Mais on sait bien que la solution n’est pas là: la solution est hautement déraisonnable, puisqu’elle consiste à faire perdre de l’argent aux riches, la maîtrise de l´économie au marché et la quasi-totalité de leur confort aux plus assis de la planète…

Imaginons qu’un courant catholique un peu particulier lance l’idée suivante:
“Frères cathos, Dieu nous est apparu et il exige que nous nous prenions tous par la bite afin de nous l’enfoncer chacun dans le cul du voisin! Quant aux ferventes, elles doivent se donner sans plus de complexe aux premiers athées venus jusqu’à les convertir par le stupre! Dieu l’exige! C’est la seule voie qui nous reste pour sauver notre foi!”

Il est évident que les “fidèles”, pape en tête, condamneraient le mouvement sans hésitation et que, crucifix au poing, calote en tête, ils te me les brûleraient tous un par un “dans l’esprit de l’amour du Christ le plus miséricordieux”.

Ou un truc comme ça.

C’est bien dommage, car je me serais bien converti, moi…

Le problème, c’est que c’est un peu pareil avec l’écologie -la vraie, pas celle des parlements- et les quelques années qu’il nous reste (peut-être) pour éviter le déroulement trop sauvage des catastrophes climatiques à venir sur l’ensemble de notre petite bulle: les “alarmistes” prétendent que la seule manière de sauver la planète, c’est que les capitalistes cessent d’être… capitalistes…
Que les actionnaires se contentent de regarder fondre leurs intérêts et même disparaître petit à petit leurs bas de laine (qu’ils réservent pour leurs vieux jours, perchés sur les côteaux de Savoie ou des Pyrénées, là où les eaux, le peuple et les immigrés (bêêk) ne seront pas encore arrivés…).
Que les patrons, les cadres, les publicitaires, les DRH, les commerciaux se rendent compte qu’ils ne servent à rien et démissionnent tous en bloc afin de se jeter à corps perdu dans des projets à “zéro consommation carbone” en fumant des joints et en cherchant une quelconque utilité aux carcasses d’EcoSport et aux cravates qui traînent un peu partout sur leurs anciennes propriétés.
Que les militaires se réhabituent au jeans et à la chemise à fleurs.
Que les douaniers se mettent ou remettent à la peinture et au jardinage.
Que les agences de brevet publient dans l’heure toutes les trouvailles encore sous patentes histoire de les mettre en accès libre -surtout celles qui concernent les prétendues découvertes issues de la nature.
Que les journaux imbéciles qui servent essentiellement à la déforestation et à la reproduction des inégalités cessent de nous pomper le gland avec les résultats sportifs, les “événements culturels”, les faits-divers, les rites sociaux des plus belles et des plus forts et les querelles de politiques.
Que ces derniers rangent leurs stylos et leurs crayons dans leurs cartables et qu’ils aillent chercher le sens de la vie sur une montagne en Inde -sans hélicoptère ni portable- avec un bol de riz par jour…

Bref, le principe de précaution dont se targuait Monsieur le Président de la République Française impliquerait une espèce de renversement des valeurs qui tend à montrer que l’écologie, la vraie, est révolutionnaire, anti-capitaliste, libertaire et pas pour demain