Archive for the ‘lectures dispensables’ Category

Amateur!

Monday, September 4th, 2006

“On se souviendra de l’Age des Professions comme de ce temps où la politique s’est étiolée tandis que, sous la houlette des professeurs, les électeurs donnaient à des technocrates le pouvoir de légiférer à propos de leurs besoins, l’autorité de décider qui a besoin de quoi, et le monopole des moyens par lesquels ces besoins seraient satisfaits. On s’en souviendra aussi comme de l’Age de la scolarité, âge où les gens, pendant un tiers de leur vie, étaient formés à accumuler des besoins sur ordonnance et, pour les deux autres tiers, constituaient la clientèle de prestigieux trafiquants de drogue qui entretenaient leur intoxication. On s’en souviendra comme de l’âge où le voyage d’agrément signifiait un déplacement moutonnier pour aller lorgner des étrangers, où l’intimité nécesitait de s’exercer à l’orgasme sous la direction de Masters et Johnson, où avoir une opinion consistait à répéter la dernière causerie télévisée, où voter était approuver un vendeur et lui demander de ‘remettre ça’.” (p.39)

Où l’on dénonce une démocratie qui refuse de reconnaître sa véritable nature…

“Le seul moyen d’arrêter l’escalade des besoins réside dans une dénonciation fondamentale, poilitique, des illusions qui légitiment l’hégémonie des professions.” (p. 46)

Où l’on ébauche le point d’appui du levier qui pourrait faire basculer quelques mythes économistes abusifs.

“Le travail, ce n’est plus la création d’une valeur perçue comme telle par le travailleur, mais avant tout une ‘place’, c’est-à-dire quelque chose qui vous situe socialement. Manquer de travail, c’est être tristement oisif, et non plus avoir la liberté de faire des choses utiles pour soi-même ou pour le voisin. La femme active qui tient la maison, élève ses enfants et, éventuellement, s’occupe de ceux des autres, est distinguée de la femme ‘qui travaille’, aussi inutile ou pernicieuse que puisse être la production à laquelle elle est employée. L’activité, l’effort, l’accomplissement, l’utilité hors du cercle des rapports hiérarchiques et non étalonnés professionnellement, représentent une menace pour une société du produit marchand. Tout en échappant à la comptabilité nationale, la création de valeurs d’usage ne limite pas seulement le besoin d’un surcroît de produits, mais aussi les postes de travail qui les élaborent et les salaires nécessités pour les acheter.” (p. 76)

Où l’on semble répéter des choses connues, mais que l’on prononçait en 1977.

Ivan ILLICH, Le chômage créateur, Postface à La convivialité, Paris, Seuil, 1977.

Auteur de Une société sans école, La Convivialité, Némésis médicale…

to be continued

Roger Glover

Tuesday, August 22nd, 2006

Je me suis toujours demandé si c’était le même qui “jouait” dans les “Lethal weapon”… Ca paraît tellement pas possible quand on voit la connerie de ces films…

Et en fait, non… Rien à voir… Ce serait plutôt du côté de Deep Purple qu’il faut aller voir… Comme quoi… la culture, c’est comme les réservoirs: t’as beau être plein, tu la ramènes pas… (heu, ça veut dire quoi? Aucune idée)

Enfin, voici le texte de “Love is all”

Everybody’s got to live together
All the people got to understand
So, love your neighbour
Like you love your brother
Come on and join the band
Well, all you need is love and understanding
Ring the bell and let the people know
We’re so happy and we’re celebratin’
Come on and let your feelings show
Love is all, well love is all,
Love is all, can’t you hear the call
Oh, love is all you need
Love is all you need at the Butterfly Ball
Ain’t you happy that we’re all together
At the ball in nature’s countryside
And although we’re wearing different faces
Nobody wants to hide
Love is all and all is love and
It’s easy, yes it’s so easy
At the Butterfly Ball where love is all
And it’s so easy
All you need is love and understanding
Hey, ring the bell and let the people know
We’re so happy and we’re celebratin’
Let your feelings show
Love is all, yes love is all at the Butterfly Ball
Love is big, love is small
Love is free, love is all
At the Butterfly Ball
When you back’s to the wall
When you’re starting to fall
You got something to lean on
Love is everything
It can make you sing at the Butterfly Ball
Love is all, I say love is all, yes love is all
At the Butterfly Ball

pour plus d’info:
http://www.rogerglover.com/home/index.php

Tuesday, August 8th, 2006

Un petit détour par le site de Un homme

http://un.homme.a.poilsurle.net/?p=167

sur un texte que j’aurais pu écrire… S’il avait été plus long de dix pages…

Gideon Levy

Wednesday, July 26th, 2006

Un israélien honnête, me semble-t-il…

Chroniqueur au quotidien Ha’aretz, vous le trouverez aussi sur le site

http://www.protection-palestine.org/

par exemple

à droite de la gauche

Saturday, July 15th, 2006

Figurez-vous que j’ai un homonyme plutôt sympa: Bernard Thomas. Pas le général fusillé pendant la Commune, non, l’ancien chroniqueur du Canard Enchaîné.

Je suis en train de me coltiner un recueil des chroniques qu’il écrivait dans les années 70-80 (intitulé “Ca n’arrive qu’aux autres”, aux Editions du Rocher, édité en 1999). Ce garçon savait y faire. Ses textes sont malheureusement toujours d’actualité, souvent.

Ainsi celui-ci, j’espère qu’il ne me tiendra pas rigueur de le retranscrire, daté du 21 septembre 1983:

Sidi, prends ton fourbi!

La gauche, qui se voilait, avec les émigrés, une face exclusivement tournée vers les droits de l’homme, mise au pied du mur d’argent, découvre soudain les rigueurs du réalisme. Des mesures sont prises qui n’ont guère à envier à celles que préconisaient naguère Fontanet, Stoléru ou Bonnet.

(Note du transcripteur: je ne connais que le dernier, tristement célèbre homme de main giscardien)

Les rafles se succèdent au coeur de Paris: la dernière, le 13 septembre, portait le joli nom de “salubrités”. A Saint-Denis, soixante clandestins turcs dénoncés par leurs voisins. A Douai, dix basanés menottés de manière musclée en pleine audience. Les tribunaux, en vertu d’une loi qui ne date pas de l’ancien régime mais du 10 juin 1983, ont acquis le droit de reconduire les indésirés à la frontière séance tenante: la 23e chambre vient de le faire cette semaine. La rumeur venue de Dreux effraie. On sent le racisme rôder, courir, gonfler. Moins chez les 100 000 familles chères à M. Marchais, naturellement (ndt: les familles les plus fortunées que le PC voulait taxer, exproprier, etc.). On peut à la rigueur s’y payer le luxe de ne pas être raciste: on voit les choses de plus haut, du haut d’un duplex. Cela rend tolérant. C’est quand on lutte pour sa peau qu’on a parfois tendance à ne pas aimer celle des autres.

Tout cela est vrai et il n’y a pas de remède miracle. Cependant me tombe entre les mains une gazette au papier jauni qui décrit en photos sépia “l’image de la guerre” – celle de 14-18 s’entend. Quelques légendes placées sous ces clichés au hasard des pages m’ont frappé: “Les spahis caracolent dans nos villages du front.” Ah qu’ils étaient beaux nos défenseurs, en djellaba blanche, la chéchia crânement posée sur la tête! Et touchants, avec ça: “Les spahis gardent leur coutume: chaque jour le métchouï les réunit.”

ndt: vous connaissiez cette orthographe, vous?

Ils accouraient du monde entier pour nous sauver: “A la caserne Maubourg, les troupes annamites s’instruisent et se préparent…” “Les Sénégalais et les Soudanais arrivés en France… sont habillés à la française avec la capote du fantassin et la bourguignotte des tranchées!” Des braves à trois poils, et des grands enfants: “Ils dansent une ronde” sur les ruines fumantes de Verdun. Avant de reprendre en choeur le refrain de Déroulède qui est celui du régiment:
“En avant, tant pis pour qui tombe
La mort n’est rien. Vive la tombe,
Quand le pays en sort vivant.
En avant!”

ndt: on savait rigoler, à l’époque… Ca change de la Chanson de Craonne…

Car c’était leur pays que le nôtre, à ces braves tirailleurs, spahis, chasseurs d’Afrique au grand coeur, que notre générosité avait dotés d’ancêtres gaulois!
Un correspondant m’envoie une photo qu’il vient de prendre au cimetière militaire d’Altkirch, en Alsace. “Vous remarquerez les tombes musulmanes au premier plan, m’écrit-il. Ces émigrés-là ont définitivement voté pour que vive la France de 39-45. Ils ont voté par leur peau. Il y en a d’autres dans d’autres cimetières de France…”
On n’a pas eu le temps de les expulser ceux-là. Et ils ne proliféreront pas.

Je me demande, là, subitement, ce que feraient les fachos de ces tombes, une fois tous les étrangers foutus dehors ou dans des camps de travail…

sto leggendo…

Tuesday, July 11th, 2006

Henry Miller, Le cauchemar climatisé, folio-Gallimard, Saint-Amand, 2002 (1986), p. 237.

“Ce que j’aime chez les garagistes, c’est qu’ils se contredisent tous. C’est exactement comme les médecins ou les critiques littéraires.”

Même dans un livre que j’aime moins que les précédents que j’ai lus, j’arrive à trouver des phrases qui me donnent envie de parler de lui…

Et un peu plus tôt (p. 233):

“Chaque fois que je vois des lions et des tigres dans un zoo, je pense que l’on devrait avoir une cage pour les humains aussi, une pour chaque espèce et chacune avec panoplie: le prêtre avec son autel, l’homme de loi avec ses gros bouquins de droit, le docteur avec ses instruments de torture, le politicien avec son sac d’or et ses folles promesses, le professeur avec son bonnet d’âne, le policier avec sa matraque et son révolver, le juge avec ses robes de femme, son marteau et caetera. Il devrait y avoir une cage séparée pour le couple afin que l’on puisse étudier le bonheur conjugal avec impartialité. Comme nous aurions l’air ridicule, si on nous exposait ainsi! Le paon humain! Et pas d’éventail à déployer pour cacher notre frêle silhouette! Nous serions la risée de la création.”

On a dit mieux entre-temps sur le sujet, mais Miller reste un sacré zozo… Un anar, un vrai, quand il veut… Même si parfois, il ne veut pas…