Archive for the ‘lectures dispensables’ Category

Devinette

Thursday, February 12th, 2009

Quel est le point commun entre Arnold Schwarzenneger, Paris Hilton, Shaquille O’Neal, Hugh Hefner, David Beckham, Mike Tyson et les rappers 50 Cent, 2Pac et Wyclef Jean?

Indice: ils sont tous propriétaires d’un bidule remarquable.

La réponse ici (en portugais, mais avec une image: c’est le truc DERRIÈRE le vélo), dans cette très bonne revue appelée Piauí.

Un peu désillusionné, question politique (y’a de quoi, malheureusement), Piauí est une revue mensuelle qui produit d’excellents articles satyriques, de bons reportages (celui de janvier sur l’Islande était particulièrement bien tapé) et fait état de ses impressions sur le monde à contre-courant par rapport à la plupart des autres médias ici.

Pour en revenir à la devinette, la bonne nouvelle c’est que General Motors, miné par la crise (oh les pôv’!), s’est senti obligé de “sacrifier” l’un de ses fleurons, à savoir cette horrible chose qu’est le Hummer, un appareil directement inspiré par l’engin de guerre Humvee. Le premier fan “civil” du Humvee fut Schwarzie. C’est ce zozo qui inspira les fabricants du Humvee de le commercialiser sous forme du Hummer. Celui-ci fut racheté par GM fin 1999.

Récemment, Arnold, poussé par de soudains instincts environnementaux, a décidé de convertir l’un de ses Hummers à l’hydrogène, histoire de polluer moins. C’est bien joli, surtout sachant qu’il en avait sept (aujourd’hui, il n’en a plus que 3).

Serait-ce cependant la raison principale de la chute des ventes de la chose ((Le Hummer a été à plusieurs reprises la cible de militants environnementalistes qui en ont brûlé de grandes quantités, jusque chez les concessionnaires, à qui la marque avait d’ailleurs demandé de transformer l’apparence de leurs établissements pour les rendre plus… militaires. Bonjour le goût. Je n’ai pas encore trouvé l’information selon laquelle ces membres du Sierra club aurait été appelés terroristes.))?

Les rappers américains, dont on connaît la valeur musicale et l’intelligence des textes, tels Tupac Shakur (dit 2Pac) et Wyclef Jean, sont des fans de ces monstres et n’hésitent pas à paraître dans leurs clips en leur compagnie. Encore un sujet de discussion pour analystes freudiens.

2Pac, connu pour ses textes inspirés des mouvements Black Panther et nationalistes, mais aussi pour ses aspirations égalitariennes et libertaires ((c’est ce que dit sa fiche wikipedia, j’avoue que je ne me suis pas enfilé ses chefs-d’oeuvres pour vérifier.)) avait appelé son H1 ((Hummer première version, au poids équivalent à celle d’un éléphant adulte et à la consommation moyenne de 20 litres au 100 kilomètres.)) “Eliminator”. Il a été vendu après son assassinat en 1996 pour 500 mille dollars.

Comme quoi, on peut avoir des idées égalitaires et n’avoir qu’une conscience ridicule du problème environnemental…

Notons finalement que le Hummer ne disparaîtra peut-être pas des chaînes de production (Ouf! On respire!). En effet, le groupe chinois Changfeng s’est montré intéressé à l’idée de le reprendre. Par ailleurs, son créateur, AM Motors, ne rejette pas l’idée de le récupérer. Ses ventes, paraît-il, sont en hausse en Russie.

Davos dei

Tuesday, February 10th, 2009

Selon une source on ne peut plus autorisée, à savoir le rapport Davos de début 2008, les États-Unis prennent la première place dans le classement des meilleures places financières, tirés par leurs performances en matière d’intermédiaires financiers principalement. Ses banques sont estimées les plus efficaces du monde, notamment dans le domaine des concentrations bancaires, des spread de taux d’intérêt ((C’est-à-dire dans l’exploitation des différences d’intérêts entre l’argent qu’elles empruntent et l’argent qu’elles prêtent.)) et des marges opérationnelles ((Ce qui est l’une des nombreuses manières de calculer le profit sans le faire, car ce chiffre se compose du chiffre d’affaires soustrait des charges d’exploitation, mais exclut tout ce qui est produits et charges financiers et exceptionnels. Si vous avez compris, tapez 8.)).

Quand le Forum Économique Mondial, qui se veut plus ou moins la voix de la vérité en matière économique et le porte-parole du capitalisme libéral à outrance, se plante aussi royalement, on ne peut, certes, que se réjouir, mais on doit aussi rappeler que
-l’ancien président du FMI ((Jusqu’en 1987.)), M. Jacques de Larosière, avait déclaré, l’année même de sa banqueroute, que l’Argentine était en très bonne santé économique et lui servait de modèle pour les autres pays ((Le discours prononcé remonte au mois de mars, alors que la crise qui abattra l’Argentine commencera au mois d’août 2001.));
-L’ONU ne fait pas mieux, qui disait juste un an avant la découverte de son insolvabilité totale (en octobre dernier), que l’Islande était le pays où il faisait le mieux vivre, en raison de sa grande stabilité financière, générée par la privatisation de la quasi-totalité de son activité ((Source: Piauí, janvier 2009. En raison de la catastrophe financière internationale, la confiance placée dans les trois grands investisseurs de l’île a disparu et les Islandais se sont retrouvés nus dans la rue, tel le roi de la fable: s’apercevant que leur “bien-être” reposait sur un vide économique.)).

Les voies des seigneurs sont impénétrables.

Les prévisions économiques, ce n’est guère une nouveauté, sont plus de l’ordre de l’astrologie que de la science.
En relisant des revues du début 2008, qui faisaient le bilan de l’année écoulée et se risquaient à quelques pronostics pour les douze mois suivants, je me disais que je pourrais peut-être m’installer, moi aussi, comme gourou dans une école de commerce ou comme grand prêtre d’une secte financière.

Au moins je gagnerais mieux que comme prof de langue, et je me sentirais plus valorisé: plus je dirais de bêtises, et plus on continuera à m’inviter dans les médias pour faire de mon nez.

Mort d’un intello un peu naïf

Friday, December 26th, 2008

«L’invasion de l’Irak était un acte de banditisme, un acte de terrorisme d’Etat patenté, témoignant d’un absolu mépris pour la notion de droit international», disait Harold Pinter en 2005, à l’occasion de son Nobel, estimant que le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair devaient être «appelés à comparaître devant la Cour internationale de justice.»

Harold Pinter vient de mourir. Ce serait pas mal que son voeu s’accomplisse. Mais bon, en même temps, ces deux zigs ont trop de complices… Ça va être hard.

Sean Penn de coeur

Tuesday, December 16th, 2008

Les choix cinématographiques de Sean Penn sont souvent excellents et son engagement politique à la gauche d’Hollywood (c’est faciiiiiiiiiiile, vous allez me dire) est assez réputé.

Mais ces dernières années, Penn s’est surtout distingué pour ses prestations de directeur (son court métrage dans le film collectif “11 Septembre” est probablement le meilleur de la série) et de… journaliste. Il est allé plusieurs fois à Cuba et au Vénézuéla, d’où il est revenu avec beaucoup de sympathies pour Hugo Chávez. Dernièrement, il a rencontré Raul Castro et en a ramené un reportage qui est paru sur TheNation. Je vous invite à aller le lire et… le voir aussi un peu.

Sean Penn semble la figuration névrosée d’un pays conscient d’être à la fois à la pointe de la liberté dans bien des domaines, mais complètement coincé dans son puritanisme et son attachement à des valeurs imbéciles comme la foi en Dieu, la propriété privée et le port d’arme.

En ce sens, il est un peu différent d’un Chomsky, intellectuel engagé et critique, qui ne souffre pas de ce complexe de culpabilité. Peut-être que je me trompe, peut-être que Sean Penn “joue” au complexé (ce visage qui semble se tordre de douleur interne est décidément expressif, dans ses silences, dans ses hésitations). Il n’a certes pas besoin de publicité, mais quelqu’un qui est capable de jouer sa réputation pour montrer un autre point de vue sur l'”axe du mal” à ses compatriotes bornés mérite un minimum d’encouragement.

Pour en finir avec l’impossible (1998)

Tuesday, October 14th, 2008

Et le pur esprit s’endormit,
Contrarié par son manque d’Or-
Ient, soucieux d’adorer mi-
Nablement les berlingots d’or.

Je voudrais -mais comment?- me dé-
Gager des désordres de mon
Esprit orgueilleux dévidé,
Aux vagues ordres du Démon.

Infortune, experte en froid, mor-
Dras-tu mes draps jusqu’à ma mort?
Brûlas-tu mes sangs du même or
Que demain mes fervents amor?

C’est ce corps, fin, tendre et trop doux
Qui me fait goûter le velours
Pour tenir patients quelques dou-
Tes encore matières, lourds.

C’est ce corps, mais qu’y pourra-t-il?
Je (?lui) n’ordonne rien qui pourrait
Voler plus haut qu’un acide éthyl-
Isme encrypté dans le non vrai.
==
Ce soir, mon amour, je ne m’aime
Plus… Et je déchire aux écrans
Les visions passées du même,
Les e muets, les vers, les pieds…

epistrephô (1998)

Monday, October 6th, 2008

J’avançais sans sourire, l’encolure en feu, les épaules meurtries. Mes pas se faisaient plus lourds, plus profonds, plus vides à chaque mille. Le soir, enfin libéré, je me jetais au sol -un peu de paille, quelques étoiles, l’espoir qu’il ne pleuve pas. Mais pas plus aujourd’hui qu’hier je n’avais vu de ville, de village, de créature, ni de nature, de force ou d’ange. -Rien qui pût nourir mes rêves. Je restais endormi au même lieu chaque soir, certain de marcher le jour suivant encore.
Tous ceux qui s’approchaient de moi s’éloignaient rapidement. Je les connaissais peu. Je ne les connais pas -ils changent et mon regard ne change pas. Je marche, pourtant. Tous les jours j’avale un mille de plus. Tous les jours j’écrase un peu plus de route -un peu plus de travail.
Un jour, je me lèverai fatigué. Je ralentirai. Je regarderai vers le ciel. Mon regard sera toujours du même gris. Et, qui sait,peut-être verserai-je enfin de ces larmes qu’on a refusé de me donner. Alors, sans doute, je m’écroulerai -et je ne parviendrai plus à écarter les mouches qui tournent autour de mes yeux et de ma langue.
Et quelqu’un viendra me dire que j’aurai peiné en vain -qu’il n’y a plus rien -que tout recommence -que je ne sais pas -que l’or est ailleurs -que la vie s’arrête… Que sais-je?
Dois-je le tuer?

À la faveur d’une cuite (1998)

Sunday, September 28th, 2008

Cette étrange bière que l’on n’entame pas sans savoir que le bar ne sera plus le même après, cette bière que l’on boit forte et vive, mais brûlante, qu’on ne peut laisser à moitié, qui fermentait depuis tant de temps et continue à tourner dans ce ventre écartelé, cette brume, cet acide, cette amertume, cet orge effondré sur lui-même…
Ce verre que tu dresses devant tes yeux, à la santé de tous ceux qui souffrent plus que toi, petit poux noir, petite punaise rouge, cette chope énorme, ce bock, ce demi, ce chagrin débouteillé…
Ce blond-blanc trouble…
Je ne sais pas ce que j’y trouverai mais je m’enivrerai au premier arôme intense, je m’y noierai volontiers si le verre est grand et propre, et qu’elle soit brassée par le meilleur des brasseurs ne me sera pas dit par la date de l’étiquette -mais bien par la fraîcheur de ses froments.

le blog de Chili

Thursday, September 25th, 2008

Je vous invite à aller prendre des nouvelles d’Eric et Valeria au Rwanda, via les commentaires de leur chien Chili, sur le blog de ce dernier:
http://chiliafrika.over-blog.com/
En français et en espagnol.

voili, voilà…

Cet abonnement-là, je me l’offrirai moi-même

Saturday, September 20th, 2008

C’est sous la menace de Vive le feu et les conseils d’Un Homme, que j’ai décidé de faire de la pub pour l’un des meilleurs journaux que je connaisse, à savoir CQFD, qui mérite de vivre plus que de survivre.

Or, les gars de CQFD, ils ne vont pas super-bien…

Je sais que c’est français, mais en Belgique, on ne fait (encore ((‘tendez, ça va venir)) ) rien du même tonneau.

Donc, et là je serai catégorique, je vous invite, chacun d’entre vous, lecteurs nombreux, fidèles et surtout terriblement serviles (je sais que vous êtes tous d’accord avec moi depuis ces deux ans que vous suivez fidèlement mes chroniques à côté desquelles les blogs des journalistes de la RTBF ne sont que des compositions de dernière année de maternelle (( et encore )) ),

Abonnez-vous et abonnez vos cercles, partis, syndicats et autres collectifs, à raison d’un journal par affilié…

Et tout ça bien que je ne croie pas au rapport de force… Qu’est-ce qu’il faut pas entendre…

Donc, si vous n’avez pas compris, cliquez ici, ici ou ici.

Si vous n’avez pas encore compris, c’est que vous êtes Daniel Ducarme, auquel cas ne respirez plus.

Si vous n’avez toujours pas compris, c’est que vous êtes Antoine Duquesne, mais, là, je n’ai pas les armes pour discuter avec vous…

Hommage sonné

Monday, September 15th, 2008

Rimbaud ((poème qui a déjà pas mal d’années. Tentative de faire coïncider le travail double qui occupait alors mon crâne, art et exégèse. J’aime assez…)) défunt, cent ans plus tôt, Pluton, reçois
Pour son art ((art: oeuvre concrète, sensible, propre à exprimer une abstraction, une idée.)), mes sincères salutations.
Je voulais rappeler ce temps ((temps: concept majeur de la vie concrète influant en cela la vie abstraite; instrument de la dialectique et vice versa.)) -Attention!
Non pas, sots critiques ((critiques: ici, personnes vouées à la recherche de la petite bête.)), que le présent me déçoi-

Ve -Oh! À voir-; ce passé, dix et neuf, siècle ivre ((ivre: adjectif se rapportant à un être tombé dans la déraison, voir la survision.)),
Ébloui de chaos ((chaos: expression du non-ordre; synonymes: éternité, mouvement perpétuel, infini, brouillard. Etcaetera..)), entre raison ((raison: instrument mal défini de la réflexion, rarement atteinte; passage obligé vers la science; péjoratif: instrument de l’ordre et de la bonne éducation.)) et dieux ((dieux: personnages à la fois rassurants et angoissants.)),
Qui faisait de la Terre un infini ((infini: qui est indélimité, bonheur.)) de lieux
Que l’on tentait en vain de fixer dans les livres ((livres: instruments de raison, puis de science; exploités par les fous et les artistes (pléonasmes) comme support pour leurs visions.));

Un séjour outre-mer dans l’île ((île: endroit isolé et propre à l’ennui, une fois qu’on en a fait le tour.)) de Byron
comptait pour une vie, et l’oeuvre de Pétrone ((Pétrone: auteur génial.))
N’était encore, alors, qu’un mythe ((mythe: support de philosophie ou de théosophie. Se méfier. S’intéresser. Se poser des questions. Utiliser. Critiquer.)) sans conteur.

C’était hier, mon âme ((âme: souffle de vie, inspiration; au propre, n’a jamais été ni défini, ni bien compris; au figuré, peut être remplacé par “vie”, “amour”, “bonheur”, “vice”, “malheur”.)), ô, mon ami, Rimbaud ((Rimbaud: humaniste ayant tenté dans la seconde moitié du 19e Siècle d’exposer la vérité à ses contemporains. Incompris, il se contenta d’essayer de la vivre.)),
Décodeur du non-faux ((non-faux: synonyme: vrai; litt. ce qui doit être enseigné pour être su; comporte une difficulté dans l’apprentissage du premier a qui il est donné (complexe de Platon).)), brûleur d’eau, noir flambeau,
Tu étais, du réel ((réel: illusion.)), contre-révélateur