ces grands hommes qui ont changé l’histoire…

… à condition de n’y pas toucher.

Nelson Mandela était fêté il y a quelques semaines en raison de l’approche de la coupe du monde dans son si beau pays arc-en-ciel.

On se souviendra que l’année dernière sortit un film, Invictus, qui racontait le “courage” du soldat Mandela, cherchant à rapprocher noirs et blancs en offrant à l’Afrique du Sud une publicité phénoménale par le biais de la coupe du monde de rugby -qu’ils gagnèrent.

L’objectif était surtout publicitaire, alors; il s’agissait clairement d’attirer les investisseurs, de les rassurer sur les intentions du nouveau pouvoir, qui ne se voulait pas hostile à l’argent blanc. Morgan freeman, dans les talonettes du héros de Johnny Clegg, le confirmait assez cyniquement. Il y a quelque chose d’incompréhensible dans la geste de Mandela. Admirable, en un sens, mais totalement contradictoire. Au service de la reproduction de ce qui l’a enfermé pendant près de 30 ans.

Quinze ans après, l’appartheid, s’il n’est plus officiel, n’en reste pas moins économiquement vrai. Et s’il y a bien une petite élite noire -c’est-à-dire un petit groupe de mecs qui profitent de la stabilisation du système et qui s’avèrent avoir la peau d’une couleur proche de l’ombre-, il n’en reste pas moins qu’à quelques exceptions près (oui, des blancs sont tombés dans la misère à leur tour), sur les 49 millions d’habitants, ce sont toujours pour la plupart des noirs qui fournissent les plus pauvres, et ce en grande quantité (l’indice Gini est l’un des plus hauts de la planète).

D’avoir pactisé avec le capital blanc n’a donc probablement pas ou que peu amélioré la vie des Sud-Africains.
En plus, par un manque de chance terrible (et une politique absurde), le Sida a notablement fait tomber l’espérance de vie en Afrique du Sud au niveau de 1950.

Autrement dit, le pari développementiste de l’Afrique du Sud de Mandela, dont le mythe émancipateur et communiste ferait bien de s’effondrer, s’est largement planté. Mandela est bien plus un nationaliste traditionnel qu’un socialiste libertaire.

Son objectif n’était pas de changer le cours de l’histoire, non. Et si on peut imaginer qu’il était sincère dans sa prospective, il n’a rien de quelqu’un qui voulait changer l’histoire, comme on peut le lire à droite, au centre-gauche, et même à gauche, parfois.

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