Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

octobre 3, 2010

La roquette

Filed under: lectures dispensables — tito @ 4:11 am

Voici les paroles d’une chanson du grand Aristide Bruant… (La Roquette était l’un des lieux d’exécution à Paris, les références à la veuve, la lunette, le sac, etc. font allusion à la guillotine)

En t’écrivant ces mots j’frémis
Par tout mon être,
Quand tu les liras j’aurais mis
L’nez à la f’nêtre
J’suis réveillé, depuis minuit,
Ma pauv’ Toinette,
J’entends comme une espèce de bruit,
A la Roquette.

L’Président n’aura pas voulu
Signer ma grâce,
Sans dout’ que ça y aura déplu
Que j’me la casse
Si l’on graciait à chaque coup
Ca s’rait trop chouette,
D’temps en temps faut qu’on coupe un cou,
A la Roquette.

Là-haut, l’soleil blanchit les cieux,
La nuit s’achève,
I’s vont arriver, ces messieurs,
V’là l’jour qui s’lève.
Maint’nant j’entends, distinctement,
L’peuple en goguette,
Qui chante su’ l’air de « L’enterr’ment »,
A la Roquette.

Tout ça, vois-tu, ça n’me fait rien,
C’qui m’paralyse
C’est qu’i faut qu’on coupe, avant l’mien,
L’col de ma ch’mise
En pensant au froid des ciseaux,
A la toilette,
J’ai peur d’avoir froid dans les os,
A la Roquette.

Aussi j’vas raidir pour marcher,
Sans qu’ ça m’émeuve,
C’est pas moi que j’voulais flancher
Devant la veuve
J’veux pas qu’on dise que j’ai eu l’trac
De la lunette,
Avant d’éternuer dans l’sac
A la Roquette.

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