J. TARDI, Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB, Casterman, 2012.

Jacques Tardi ne nous déçoit pas, même quand il se met en difficulté.

Plus de 160 pages de récits relatant l’histoire d’un soldat de la IIe guerre mondiale.

Ce serait peut-être banal ou juste un témognage intéressant si ce n’était pas le travail de Jacques Tardi, qui parvenait à nous toucher sur la Guerre de 14-18, à laquelle avait participé son grand-père; cette fois, c’est son père, servant d’un char Hotchkiss, capturé dès 1940, qui raconte à son fils dix ans de sa vie, de 1935 à 1945. René Tardi passera notamment plus de quatre ans dans un stalag allemand, sur la Mer Baltique. Un récit étonnant, présenté comme un dialogue entre le père prisonnier et son fils âgé d’une quinzaine d’années. Tardi s’est inspiré, pour reconstruire cette belle relation avec son père décédé depuis 1986, des cahiers que ce dernier avait rédigé pour lui quelques années avant de mourir.

Changeant de période, d’horizon, il n’est plus en France, ni aux alentours des années 1910. Son souci du détail, de l’information, mêlé à son sens de la mise en scène, de l’adaptation, nous offre plus qu’un reportage au sein du monde des prisonniers de guerre. Il prête également à son père ses vieux réflexes anarchistes -à moins qu’ils ne fussent authentiques-, ce qui n’est pas pour nous déplaire. A un détail près, Tardi ne cherche jamais à embellir ou à manipuler l’histoire pour nous la rendre. Il la dessine telle qu’il la lit.

Tardi, pour la première fois à ma connaissance, se déshabille lui-même et n’hésite pas à montrer la passion qu’il devait éprouver pour son père, une passion de petit garçon qui vécut ses premières années sans son père, d’un adolescent bouleversé par le caractère fermé, colérique de son paternel.

Le résultat, c’est probablement l’un des meilleurs opus (auquel ont participé ses enfants et sa femme) de ce géant sans Dieu, ni maître, comparable en vigueur à “Ici-même” et dans le souci de la reconstitution à “C’était la guerre des tranchées”.

Jacques Tardi, une fois de plus, n’a pas pu nous décevoir.

3 Responses to “”

  1. Un Homme Says:

    Juste une chose, quel est son prix?

  2. tito Says:

    Prix de base 25 euros, mais ça fait longtemps que je n’ai plus payé une bédé au prix affiché -il n’y a plus que dans les grandes surfaces que ces prix ont cours

  3. Un Homme Says:

    Faut le voler donc? 😉

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