le prix de la fidélité, payé par les infidèles

(Quel titre! Tu crois qu’il va encore parler religion?)

-Vous avez votre carte “plus”?

Oui, oui, il y en a ici, et même -moi qui n’en avais jamais eu auparavant-, je me suis retrouvé avec une carte -appartenant à mon épouse- de chacun des trois grandes chaînes de librairies du patelin dans le portefeuille. (oui, oui, j’ai un portefeuille)

Mais, tiens, si vous payez moins cher avec une carte de fidélité et sachant que votre magasin n’entend évidemment pas payer tout seul le coût logistique de votre privilège, qui le paie?

Réponse ici:
“It used to be that everybody got Rice Krispies for, say, 79 cents. Now they’re available to anyone for 89 cents, but the best shoppers get them for 49 cents.”

Le site http://www.nocards.org/ dont est extrait ce petit passage vous explique en long, en large et en travers pourquoi la carte de fidélité n’est pas un plus pour la communauté, tend à diviser les consommateurs en plusieurs camps et devrait être considérée comme notre ennemi public numéro 2 (après les puces de surveillance dont je reparlerai sûrement un de ces quatre matins).

Ça me rappelle un autre petit paradoxe de la société de marché, illustré par le dicton de Coluche: “Moins tu peux payer, plus tu paies.”

Si vous êtes dépourvu de hauts revenus, impossible d’acheter en une fois tout ce que la gentille publicité vous matraq… vous propose à longueur de journée. Il reste donc le crédit, qui vous permet de payer en plein de fois (et parfois à des taux très intéressants -mais pour qui?) le four à micro-onde “Oueurlpoule”, l’écran plasma Mundial 2014 (sic) “Tome-Sonne” et -pour les plus optimistes- le pick-up tout-terrain avec pare-buffle de série (plus modernes que la maison Merlin de coluche).

Si vous êtes bien riches, vous pourrez vous payer trois semaines de voyage aux Caïmans pour le prix de deux -il vous suffira de compter sur votre carte de crédit “Platinos”, “Golden fuckin’ client” ou que sais-je pour voir s’accumuler les points d’épargne de milles nautiques sur les vols de la compagnie de votre choix -champagne compris- et vous permettre de renouveler votre consommation de gaz-Kyoto l’an prochain…

La liberté du petit consommateur s’arrête là où commence celle du super-consommateur…
et je vous parle pas de la sécurité

Petit consommateur, petit con; gros consommateur, gros con, pour paraphraser Albert Frère (qui disait: petit actionnaire minoritaire, petit con… vous avez saisi…). Super-consommateur, …?
Vous préférez quelle catégorie?

3 Responses to “le prix de la fidélité, payé par les infidèles”

  1. Un Homme Says:

    Petite anecdote en passant: lorsque mon pere a achete une nouvelle voiture, comme il la payait directement, il a demande au concessionnaire s’il consentait a une petite ristourne. Reponse immediate: “Ah ben non… Si vous aviez pris un credit ca aurait pu se faire mais la non” 😉

  2. MonsieurA Says:

    ben moi j’ai une carte delhaize, et par esprit de contradiction je ne l’utilise pas 😉

    sinon j’adore les conversations au détour d’un rayon avec l’unE ou l’autre poteE, surtout celles qui prennent un tour politique (d’ailleurs elles en prennent tous le chemin), et surtout avec unE pote anar.
    🙂

    mais bon hein le monde est un sifflet!
    heu non le monde est un six fêtes!
    heu je sais plus, mais qu’est-ce que je sais c’est que c’est toudis les ptits qu’on spotche! (et ça c’est pas nouveau)

  3. Un Homme Says:

    MonsieurA: pour montrer ta rebellitude (ben quoi?), à ta place j’utiliserais ma carte Delhaize au Carrefour et ma carte Fonzie (ben oui Happy Days) au Delhaize…
    Et evidemment te plaindre parce qu’ils ne l’acceptent pas 😀

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