On est dé-, on est dé-, on est dé-
Oh, le monstre Chávez, petit caudillo d’opérette, qui aspire au pouvoir ad vitam (tel un pape ((Mais, euh, lui, il est élu par une bande de vieux habillés en rouge -argh! Ça veut dire quoi? Vite, la théorie des couleurs en politique!))), et l’horrible Morales qui veut changer la constitution pour priver les latifundiaires de leur plaisir de ne pas pouvoir faire le tour de leur propriété en moins d’un mois, ah, l’immonde Castro ((Mais lequel?)), qui refuse de privatiser la terre des ancêtres de Batista émigrés en Floride et au Mexique…
Alors que le monde est empli de ces belles démocraties soutenues par l’Occident, telles Israël ((Qu’on ne saurait trop être prudent de qualifier de colonialiste; ce serait faire preuve d’antisémitisme. Alors, on va se contenter de dire que l’État d’Israël est un sapin de hanuka.)) ou Haïti ((Consicencieusement libérée par de judicieuses interventions extérieures chaque fois que le président était un immonde méchant pas de droite.)), ou ces splendides monarchies qui, certes, sont encore loin de la liberté d’expression, mais permettent au moins qu’on y commerce à l’aise, telles l’Arabie Saoudite ((Où l’expression d’une autre foi que celle promue par la famille en place est passible de la peine de mort.)) ou de jolies juntes comme la Birmanie ((Promue, comme chacun le sait, par le French Doctor Kouchner, en échange d’une jolie rémunération.)).
Ah ça oui, le commerce, c’est important, et le pluripartisme, dis donc, alors, là… On vient encore de le voir en Israël: on sent qu’il y a pas mal d’options entre la guerre vue par le Likoud, la guerre vue par Kadima, celle vue par les travaillistes et celle vue par Israël Beytenou, on sent qu’on a de la marge…
C’est un peu comme au Brésil: quand on songe que seize partis font partie du gouvernement, dominés par le plus important d’entre eux (le PMDB), héritier de la dictature, et que le principal parti de l’opposition (le PSDB) est une émanation de ce dernier ((Oui, alors, ceux qui pensaient que le PT dirigeait le pays, heu… Non, en fait…)), on ne peut que se demander quand commence et quand termine la démocratie.
Est-il utile de parler des Zuessa? C’est qu’il s’agit d’un modèle de transparence et de respect du droit de tous et de chacun, là-bas, comme les exemples des élections de 2000 et 2004 l’ont montré.
Ah, et puis l’Italie de Berlusconi et des “ex-communistezistoriques”. Voilà un pays qui-ne-fait-pas-rire! La France et son petit nerveux á la fibre naboléonienne, un exemple de sérieux démocratique. La Belgique, et ses circonvolutions pseudo-communautaires, ou comment ne pas résoudre les problèmes pour conserver le pouvoir. On évoque l’Islande, et ses succès financiers qui en firent le pays “où il fait le mieux vivre” ((dixit l’ONU dans un rapport déjà cité ici.))? Quid de l’Union européenne dans son ensemble, qui fait recommencer les réferenda jusqu’à ce qu’ils conviennent à ses classes dirigeantes et les évite quand c’est possible?
Alors, oui, en fustigeant la dernière réforme de la constitution vénézuélienne qui permet à tout élu de se représenter autant de fois qu’il le désire -et sous couvert d’un système de révocation à mi-mandat qui n’existe nulle part ailleurs de manière aussi remarquable), en défendant la propriété privée des princes féodaux andins et en saluant à l’avance la mort prochaine du plus connu des porteurs de training Adidas, c’est certain:
On est dé-, on est dé-, on est dé-
MOCRATES!
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