Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

octobre 14, 2008

Pour en finir avec l’impossible (1998)

Filed under: copyleft,lectures dispensables — tito @ 5:46 pm

Et le pur esprit s’endormit,
Contrarié par son manque d’Or-
Ient, soucieux d’adorer mi-
Nablement les berlingots d’or.

Je voudrais -mais comment?- me dé-
Gager des désordres de mon
Esprit orgueilleux dévidé,
Aux vagues ordres du Démon.

Infortune, experte en froid, mor-
Dras-tu mes draps jusqu’à ma mort?
Brûlas-tu mes sangs du même or
Que demain mes fervents amor?

C’est ce corps, fin, tendre et trop doux
Qui me fait goûter le velours
Pour tenir patients quelques dou-
Tes encore matières, lourds.

C’est ce corps, mais qu’y pourra-t-il?
Je (?lui) n’ordonne rien qui pourrait
Voler plus haut qu’un acide éthyl-
Isme encrypté dans le non vrai.
==
Ce soir, mon amour, je ne m’aime
Plus… Et je déchire aux écrans
Les visions passées du même,
Les e muets, les vers, les pieds…

octobre 7, 2008

Je me suis cogné de rage

Filed under: délivre religion — tito @ 4:56 pm

La semaine dernière, l’Équateur faisait son coming-out comme toutes les « révolutions bolivariennes du capitalisme national qui développe ta mère ».

Bon, c’est pas que je sois plus corréiste que chaviste ou moralesiste (moraliste, ça sonne pas bien), je n’ai rien non plus contre le Nicaragua, l’Uruguay ou n’importe quelle autre tentative de gouvernement sulamericano qui se prétend de gauche-tout-en-étant-vaguement-un-truc-qu’on-pourrait-qualifier-de-droite-faut-pas-rigoler, mais je dois avouer qu’il souffle un vent de bonne rigolade anti-étatsunienne par les pores du cône andin, et rien que pour ça, ça fait sourire de voir le président de la Bolivie brandir le poing comme s’il avait gagné la coupe du monde à lui tout seul1.

Monsieur Y, bientôt, y’aura plus que vous et la Colombie à baigner dans la droite aux pays des lamas…

Bon, mais c’est pas ça évidemment qui m’a fait cogner de rage. C’est de lire qu’une fois de plus « l’Église Catholique et quelques autres évangéliques ont ouvertement fait campagne pour le non sous prétexte (tenez vous bien) que la Constitution n’interdit pas expressément l’avortement et le mariage homosexuel, laissant ces sujets à la loi ordinaire.2  » Or, Corréa n’a aucune intention de légaliser l’un ou l’autre3.

L’Église Catholique, son archevêque local estampillé Opus Dei en tête, a pris n’importe quel prétexte bidon4 pour faire campagne contre un projet légèrement plus à gauche/populiste/autonomiste/nationaliste5 que ceux qu’elle chérit d’habitude -à savoir des régimes de droite dure, caucasiens, nostalgiques de la colonisation, pro-amerloques et sans grande considération pour tout ce qui a un nez épaté ou des chapeaux boules qui ne seraient pas ceux de la City.

Alors, bon, je sais qu’il y a des curés de gauche…

Mais l’influence générale de la Putain du Vatican (pour paraphraser un vieux thème pas spécialement anar, mais qui sonne juste) est tellement nauséabonde, et ce depuis le commencement de son existence, et avant même qu’il ait existé un pape, que, décidément, non, je me refuse à considérer un droit de parole politique aux bouffeurs d’âmes. Qu’ils se contentent de ces dernières, et, qu’à défaut d’exister, celles-ci sustentent leur boulimie imbécile d’interventionnisme sur la vie des hommes!6

Je ne revendique pas un monde athée; je m’en fous. Mais -bon, mon humeur actuelle est peut-être un peu altérée par mon état émotionnel légèrement à côté de ses pompes, ce qui ne m’empêche de penser de manière cohérente et de ne pas regretter d’écrire les lignes de ce post- je dénie votre droit, corbeaux affreux, à influencer la vie publique, la vie sociale, la vie des hommes, des femmes et des enfants, je vous dénie le droit d’ouvrir des écoles, de vous pavaner en processions, de vous exprimer par la voie des airs, des ondes, des bytes (avec un y), je vous dénie le privilège de vous exprimer au nom de vos troupeaux, je vous dénie même le droit d’user des titres de docteurs, sages, modérateurs ou que sais-je.

Vous l’avez assez fait, et pour le malheur toujours plus grand de l’humanité.

En proportion, les activités positives de l’église (sans majuscule) sont tellement ridicules que je me refuse à les considérer dans un argumentaire en votre faveur.

Je vous enferme dans votre médiocrité orthodoxe, votre rectitude morale et vos principes de millénaires révolus.

Pour paraphraser un de vos grands défenseurs (crétin): « Pourquoi vous ne la fermez pas? »

  1. la coupe du monde de quoi, ça, je ne sais pas []
  2. lu dans le CartaCapital de cette semaine et traduit par mes soins []
  3. c’est dire si son gauchisme libertaire est relatif []
  4. quel pays a-t-il interdit l’avortement ou le mariage homosexuel ailleurs que dans son code pénal? []
  5. barrez les mentions inutiles []
  6. Dieu ait vos âmes et lâche la mienne, aurait pu dire Desproges []

octobre 6, 2008

epistrephô (1998)

Filed under: copyleft,lectures dispensables — tito @ 5:29 am

J’avançais sans sourire, l’encolure en feu, les épaules meurtries. Mes pas se faisaient plus lourds, plus profonds, plus vides à chaque mille. Le soir, enfin libéré, je me jetais au sol -un peu de paille, quelques étoiles, l’espoir qu’il ne pleuve pas. Mais pas plus aujourd’hui qu’hier je n’avais vu de ville, de village, de créature, ni de nature, de force ou d’ange. -Rien qui pût nourir mes rêves. Je restais endormi au même lieu chaque soir, certain de marcher le jour suivant encore.
Tous ceux qui s’approchaient de moi s’éloignaient rapidement. Je les connaissais peu. Je ne les connais pas -ils changent et mon regard ne change pas. Je marche, pourtant. Tous les jours j’avale un mille de plus. Tous les jours j’écrase un peu plus de route -un peu plus de travail.
Un jour, je me lèverai fatigué. Je ralentirai. Je regarderai vers le ciel. Mon regard sera toujours du même gris. Et, qui sait,peut-être verserai-je enfin de ces larmes qu’on a refusé de me donner. Alors, sans doute, je m’écroulerai -et je ne parviendrai plus à écarter les mouches qui tournent autour de mes yeux et de ma langue.
Et quelqu’un viendra me dire que j’aurai peiné en vain -qu’il n’y a plus rien -que tout recommence -que je ne sais pas -que l’or est ailleurs -que la vie s’arrête… Que sais-je?
Dois-je le tuer?

septembre 30, 2008

anti signifie « à la place de »

Filed under: la vie comme elle vient,politopics — tito @ 5:07 pm

Je n’aime pas beaucoup les jeux olympiques. Probablement est-ce de la jalousie: tous ces muscles que je n’aurai jamais, toutes ces figures acrobatiques que je suis incapable de réaliser, tous ces records qui n’ont jamais été et ne seront jamais à portée de mon petit corps caféiné.. Ça doit être ça: de la jalousie.

Ou alors c’est le succès commercial, la richesse accumulée de tous ces sponsors, qui montrent combien moi, petit professeur de langues et militant à la semaine, je ne suis qu’un perdant à côté d’eux. Et même si un jour, comme je l’espère, mes écrits me donneront un peu de notoriété, ce ne sera jamais que dans un cénacle de zozos tout aussi perdants que moi, puisque je n’aspire pas au succès des biographes de Zidane. Alors, ça doit être de la jalousie, forcément.

Il y en a d’autres qui réagissent avec plus d’intelligence que moi: ce sont les organisateurs et les participants à cette Course de vélo baptisée « Single Speed World Championship » (Ju, tu vas adorer).

Dont voici quelques règles:
1) il est interdit de ne pas boire de la bière avant et pendant la course: ce serait considéré comme du dopage (eu égard aux concurrents ivres, qui seraient pénalisés par la sobriété des autres);
2) les lignes de départ et d’arrivée ne sont pas prédéfinies;
3) des juges se postent à différents endroits et pénalisent (d’une tape sur le derrière) les concurrents trop rapides (surtout lors des ravitaillements en bière);
4) les spectateurs ont le droit de pénaliser ceux qui échapperaient à la règles 3;
5) pas de sponsors de grosses entreprises, à commencer par les producteurs de voitures, qui dévastent la planète;
6) les participants sont encouragés à s’habiller de manière comique.

En 2008, la concurrente Rachel Lloyd, qui allait arriver première, a voulu ne pas gagner, de peur de gagner le prix: un tatouage… Il a fallu que les spectateurs la poussent presque pour qu’elle passe l’arrivée…

Vous trouverez ici quelques vidéos qui montrent que cette épreuve fonctionne bien depuis 1999.

Ceci est donc une anti-course de vélo, qui vaut largement -de mon point de vue- toutes les couillonneries vues, diffusées et adorées sur tous les canaux commerciaux de la planète…

Vive la fête!… Et vive le sport!

septembre 28, 2008

À la faveur d’une cuite (1998)

Filed under: copyleft,lectures dispensables — tito @ 2:53 am

Cette étrange bière que l’on n’entame pas sans savoir que le bar ne sera plus le même après, cette bière que l’on boit forte et vive, mais brûlante, qu’on ne peut laisser à moitié, qui fermentait depuis tant de temps et continue à tourner dans ce ventre écartelé, cette brume, cet acide, cette amertume, cet orge effondré sur lui-même…
Ce verre que tu dresses devant tes yeux, à la santé de tous ceux qui souffrent plus que toi, petit poux noir, petite punaise rouge, cette chope énorme, ce bock, ce demi, ce chagrin débouteillé…
Ce blond-blanc trouble…
Je ne sais pas ce que j’y trouverai mais je m’enivrerai au premier arôme intense, je m’y noierai volontiers si le verre est grand et propre, et qu’elle soit brassée par le meilleur des brasseurs ne me sera pas dit par la date de l’étiquette -mais bien par la fraîcheur de ses froments.

septembre 25, 2008

le blog de Chili

Filed under: la vie comme elle vient,lectures dispensables — tito @ 4:00 am

Je vous invite à aller prendre des nouvelles d’Eric et Valeria au Rwanda, via les commentaires de leur chien Chili, sur le blog de ce dernier:
http://chiliafrika.over-blog.com/
En français et en espagnol.

voili, voilà…

septembre 20, 2008

Cet abonnement-là, je me l’offrirai moi-même

Filed under: lectures dispensables — tito @ 9:10 pm

C’est sous la menace de Vive le feu et les conseils d’Un Homme, que j’ai décidé de faire de la pub pour l’un des meilleurs journaux que je connaisse, à savoir CQFD, qui mérite de vivre plus que de survivre.

Or, les gars de CQFD, ils ne vont pas super-bien…

Je sais que c’est français, mais en Belgique, on ne fait (encore1 ) rien du même tonneau.

Donc, et là je serai catégorique, je vous invite, chacun d’entre vous, lecteurs nombreux, fidèles et surtout terriblement serviles (je sais que vous êtes tous d’accord avec moi depuis ces deux ans que vous suivez fidèlement mes chroniques à côté desquelles les blogs des journalistes de la RTBF ne sont que des compositions de dernière année de maternelle2 ),

Abonnez-vous et abonnez vos cercles, partis, syndicats et autres collectifs, à raison d’un journal par affilié…

Et tout ça bien que je ne croie pas au rapport de force… Qu’est-ce qu’il faut pas entendre…

Donc, si vous n’avez pas compris, cliquez ici, ici ou ici.

Si vous n’avez pas encore compris, c’est que vous êtes Daniel Ducarme, auquel cas ne respirez plus.

Si vous n’avez toujours pas compris, c’est que vous êtes Antoine Duquesne, mais, là, je n’ai pas les armes pour discuter avec vous…

  1. ‘tendez, ça va venir []
  2. et encore []

septembre 15, 2008

Hommage sonné

Filed under: copyleft,lectures dispensables — tito @ 4:39 pm

Rimbaud1 défunt, cent ans plus tôt, Pluton, reçois
Pour son art2, mes sincères salutations.
Je voulais rappeler ce temps3 -Attention!
Non pas, sots critiques4, que le présent me déçoi-

Ve -Oh! À voir-; ce passé, dix et neuf, siècle ivre5,
Ébloui de chaos6, entre raison7 et dieux8,
Qui faisait de la Terre un infini9 de lieux
Que l’on tentait en vain de fixer dans les livres10;

Un séjour outre-mer dans l’île11 de Byron
comptait pour une vie, et l’oeuvre de Pétrone12
N’était encore, alors, qu’un mythe13 sans conteur.

C’était hier, mon âme14, ô, mon ami, Rimbaud15,
Décodeur du non-faux16, brûleur d’eau, noir flambeau,
Tu étais, du réel17, contre-révélateur

  1. poème qui a déjà pas mal d’années. Tentative de faire coïncider le travail double qui occupait alors mon crâne, art et exégèse. J’aime assez… []
  2. art: oeuvre concrète, sensible, propre à exprimer une abstraction, une idée. []
  3. temps: concept majeur de la vie concrète influant en cela la vie abstraite; instrument de la dialectique et vice versa. []
  4. critiques: ici, personnes vouées à la recherche de la petite bête. []
  5. ivre: adjectif se rapportant à un être tombé dans la déraison, voir la survision. []
  6. chaos: expression du non-ordre; synonymes: éternité, mouvement perpétuel, infini, brouillard. Etcaetera.. []
  7. raison: instrument mal défini de la réflexion, rarement atteinte; passage obligé vers la science; péjoratif: instrument de l’ordre et de la bonne éducation. []
  8. dieux: personnages à la fois rassurants et angoissants. []
  9. infini: qui est indélimité, bonheur. []
  10. livres: instruments de raison, puis de science; exploités par les fous et les artistes (pléonasmes) comme support pour leurs visions. []
  11. île: endroit isolé et propre à l’ennui, une fois qu’on en a fait le tour. []
  12. Pétrone: auteur génial. []
  13. mythe: support de philosophie ou de théosophie. Se méfier. S’intéresser. Se poser des questions. Utiliser. Critiquer. []
  14. âme: souffle de vie, inspiration; au propre, n’a jamais été ni défini, ni bien compris; au figuré, peut être remplacé par « vie », « amour », « bonheur », « vice », « malheur ». []
  15. Rimbaud: humaniste ayant tenté dans la seconde moitié du 19e Siècle d’exposer la vérité à ses contemporains. Incompris, il se contenta d’essayer de la vivre. []
  16. non-faux: synonyme: vrai; litt. ce qui doit être enseigné pour être su; comporte une difficulté dans l’apprentissage du premier a qui il est donné (complexe de Platon). []
  17. réel: illusion. []

Patrocle à Achille

Filed under: copyleft,lectures dispensables — tito @ 4:22 pm

Tu dors, Achille. Déjà, tu m’as oublié –
La solitude, tu sais, c’est l’ennui, le froid.
Le vent tiède et pur, ami, sache apprécier
Le vent un peu vif, serein, qui calme l’effroi.

Tu dors, Achille. Déjà, tu m’es étranger –
Le franc souvenir, lointain, des emportements,
Qu’en vain je tentais, parfois, de décourager,
N’est plus qu’un reflet, éteint, un flou grondement.

Ta chaleur me manque, ami, ton souffle, ta voix,
Ton regard, tes bras, tes mains, l’or que j’entrevois,
Comme en ces temps bleus, Achille, où mes sens vivaient.

La nuit est noire, mon frère, au-delà du Styx,
J’aurais donné tant, de rien, pour être Phénix…
Quand toi, tu dormais, Achille, et je t’enviais.



Poème écrit, oulala, il y a près de quinze ans… parmi bien d’autres, mais que, tout à coup, il me plaît de mettre en ligne… Histoire d’alléger…

septembre 11, 2008

Qui va m’offrir un abonnement pour mon anniversaire?

Filed under: lectures dispensables — tito @ 10:10 pm

http://www.sinehebdo.eu/

Siné foutu à la porte par Val, on dirait presque que ce dernier voulait lui faire un cadeau, ou le remercier pour service rendu… De la part du patron (dans tous les sens du terme) du Charlie Hebdo-dernière période, un licenciement, c’est comme une médaille…

Alors, histoire de, il lance son hebdo avec une cinquantaine de potes…
Et quels potes…
Lefred-thouron, Tardi, Michel Onfray, Godin, Jackie Berroyer, Carali, … Belle bande…

En espérant que Charb reviendra de ce premier faux pas dans sa carrière…

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