Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

novembre 8, 2007

La bière triste

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes — tito @ 10:03 am

Comme certains le savent, mon journal belge préféré, c’est Les échos.
Et en lisant ce petit article consacré à InBev, je ne peux que réitérér: j’adore ce journal où ce produit qui généralement nous relie autour d’une table (pour moi c’est plutôt de l’ordre du passé, mais je ne peux m’empêcher d’y songer avec une petite pointe de nostalgie -Saudade) devient aussi abstrait et éloigné de toute réalité qu’un fonds de pension…
Genre: ce passage-ci:

Les coûts des ventes (CdV) ont eux subi l’impact de la pression sur les prix de certaines matières premières, ce qui a entraîné une hausse des CdV par hl de 3,7%, d’année en année. A ce jour, les CdV par hl étaient en hausse de 2,6%. Néanmoins, Inbev se dit confiant de conserver un coût des ventes par hl inférieur à l’inflation pour toute l’année.

Mais qu’on se rassure:

Finalement, InBev n’a pas guère (sic) détaillé ses perspectives réaffirmant simplement son engagement de mettre en place les programmes nécessaires pour développer des activités saines et rentables dans toutes les zones géographiques où il est présent, qui devraient entraîner une amélioration des marges et une création de valeur continues.

Je sais que je ne cracherais pas sur les litres passés aux Beulemans (paix à son âme), Metteko et autres Greenwich, mais de là à parler de saines activités…. Heureusement que le terme « rentables » suit de près et nous rappelle que le terme « sain(e) » en économie est à prendre avec des pincettes (qu’on se met sur le nez)…

novembre 6, 2007

Je me frotte les yeux…

Bon… Le cercle de Lorraine, c’est pas une blague, ça existe vraiment, et ils y vont tous, depuis Durant la verte jusqu’à Reynders le bô, en passant par Picqué le tapé, Jacques le défunt, Joëlle la non-non-non-mais-oui-quand-même…

Mais ça… (aimablement et mortderirement indiqué par Un Homme)

Le club des citoyens pour la croissance…
On dirait une blague…
Ça doit être une blague… très élaborée, certes… Ils annoncent une manif pour le 10 novembre… Comme je constate qu’elle n’aura pas lieu en bas de chez moi (Bruxelles, à 14h, mais où??), svp, dites-moi quoi…

Ah et puis il me faut des photos de cette manif en tenue de ville…

En attendant, allez visiter ce site, où on lit des infos de ce genre:

Enfin des données scientifiques sur le climat ! Il était temps… Eh oui, des voix s’élèvent contre le bourrage de crâne que nous font subir les politiques et autres montagnards de Schaerbeek à la Hubert sur le réchauffement climatique.

Après avoir parcouru l’excellent site www.climat-sceptique.con, vous n’hésiterez plus à maintenir la température de votre salon à 21° en janvier. Pourquoi se priver du confort moderne s’il permet de consommer plus et donc à terme de gagner plus ?

(notez la petite erreur de frappe: c’est .com qu’il faut lire, et non .con… mais est-ce voulu? Ceci fait-il partie de la blague???)

Ou alors ça:

Jamais l’on ne pourra empêcher ceux qui pour une raison ou une autre veulent quitter leur pays de venir s’établir chez nous. Et d’ailleurs s’ils obéissent aux lois de notre pays, pourquoi pas ? Nous avons aussi tous un oncle ou un cousin qui est parti habiter le sud de la France, l’Espagne ou ailleurs. Les droits que nous nous donnons, offrons-les au monde entier. Régularisons donc sans se poser de questions tous les sans-papier. Mais ne leurs octroyons pas plus de droit que ceux que possèdent ma famille vivant à l’étranger. Ma tante habitant Marbella n’a pas droit au chômage et ma sœur qui habite Panama a placé ses enfants dans une école privée.

Rha, ça va encore être un argument pour ceux qui disent que la lutte contre les centres fermés, c’est une politique de droite…

Jte jure…

djoss…

Non, non. ça doit êrtre une blague… j’y crois pas… On ne peut pas être décérébré comme ça… Ou alors seulement si on s’appelle charliévin ou Marie-Aliénor…
Ah ben oui

octobre 17, 2007

7 petit nègres

C’est l’histoire d’une poignée de salauds qui se retrouvent isolés et qui doivent tenter de survivre jusqu’à la fin de l’histoire…

Le scénario vaut Agatha Christie au niveau du suspense -il y a bien un « assassin », mais, à la limite, ce n’est pas le plus important: ce qui est intéressant, c’est la manière et c’est la raison.

Comment et pourquoi chacun est éliminé…

Dans ce film de Marcelo Piñeyro, les personnages sont candidats à un poste d’exécutif dans une grosse boîte madrilène. Le piquant de la sauce est rehaussé par les manifestations anti-mondialisation (discrètes, mais jouant un rôle certain dans l’histoire) en bas de l’immeuble hyper-sophistiqué où ont lieu les dernières épreuves de sélection.

Qui va accéder au poste de (Salaud en chef)?

El Método
est un film relevé, subtil, qui ne fond pas (ou si peu) dans la caricature. Chaque candidat est éliminé impitoyablement, plus par les autres que par les psychologues (invisibles?) de l’entreprise, un par un, en commençant par les « moins » salauds…

À la fin de l’histoire, les deux derniers (prévisibles quand même) ont une espèce de petite chance de rédemption… Mais ils se sont montrés crapuleux pendant tout le film… Parviendront-ils à sortir de leur rôle de sales capitalistes libéraux sans scrupules pour sauver la petite chose qui semblait les retenir dans le clan des humains?

Sérieusement, ce film, qui pourrait être une pièce de théâtre ne pèche que par de rares détails (un acteur un peu faible sur la sélection -les autres sont parfaits -et puis son rôle d’hypocrite n’était pas facile du tout, il faut l’avouer).

À voir, pour les mêmes raisons que le Couperet de Costa-Gavras, mais avec ici plus de pertinence dans le sujet traité…

Les bourreaux entre eux, qui appliquent la loi du marché, de la concurrence, ont bien du mal à justifier de leur existence…

octobre 7, 2007

thitho et milou

Filed under: économie mon amour,professions protégées — tito @ 5:19 am

Dans le chapitre des professions protégées, il y en a une qui me fait particulièrement bondir. C’est celle de la presse. Le journaliste, l’éditeur, le rédacteur, tout ça… sans oublier le publicitaire, le commercial… Un journal, aujourd’hui, sans ces deux-là, ça devient rare.

On casse pas mal de sucre sur la presse gratuite (Métro, 20 minutes) parce qu’elle est financée entièrement par la publicité. On n’a pas tort. Difficile de croire à l’indépendance de ces journaux, difficile d’en apprécier la profondeur d’analyse… Encore que…

(On trouvera quelques arguments et une vision modérée de la situation ici. La conclusion: « chacun son métier » a le mérite de l’originalité.)

On doit cependant reconnaître que la presse gratuite a amené pas mal de monde à lire des articles d’information, monde qui jusqu’alors -au mieux (ou au pire)- ne savait de l’actualité que ce que la télé en dévoilait.

Est-ce mieux? est-ce pire?

Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte: les quotidiens gratuits (pour rappel, la presse gratuite existe depuis longtemps) sont apparus dans les années 90′, après ce qu’on a appelé la « chute des idéologies »… Les journaux, qui n’étaient déjà pas spécialement engagés auparavant (en tout cas ceux qui survivaient), devenaient de plus en plus mous et consensuels. La plupart d’entre eux ne sont plus depuis longtemps que des organes d’enregistrements des dossiers et des agences de presse.

Difficile de défendre une telle presse se basant sur sa compétence. Difficile de la défendre sur son indépendance…
Après tout, supprimez toute la publicité, et la quasi-totalité de ces journaux devront fermer boutique.
Le Canard Enchaîné en France en est une des rares exceptions.

Qu’est-ce que l’indépendance de la presse sinon l’exercice d’une totale liberté de ton et de contenu, et une capacité à révéler ce qui est vrai en toute circonstance?

Difficile de critiquer un pourvoyeur de fonds.
Que celui-ci soit une autorité publique, une société privée, un parti ou… un lectorat (sans parler de l’actionnaire).
La publicité rend le journal dépendant de ses annonceurs.
Un journal payant dépend de son lectorat.
Les subventions et les productions publiques permettent un contrôle de l’autorité financiére.
Un organe de parti dépend du parti.
Un journal comme le Canard Enchaîné ne doit son indépendance qu’à la fidélité de son lectorat. -Est-il indépendant? oui, si l’on considère qu’il a pris le risque de ne pas plaire depuis sa création pendant la première guerre mondiale.
(note: je laisse la dépendance à l’actionnariat pour une discussion ultérieure)

Internet est en train de changer la donne. Bien sûr, tout le monde n’y a pas accès, mais l’information a déjà connu pareil problème: lors de l’apparition des journaux, l’alphabétisation était loin d´être la règle, même en Occident et les radios et télévisions ne sont devenues accessibles au plus grand nombre que plusieurs décennies après leur apparition. (Hm, de nouveau on peut se poser la question -est-ce un bien ou un mal, mais bon)

Internet pose en outre une autre question (pas nécessairement nouvelle): celle de la professionnalisation du métier de journaliste.
Si Internet permet de couper dans pas mal de frais (édition, marketing, imprimerie, distribution), il n’en reste pas moins qu’un sacro-saint principe de la presse est son caractére professionnel.
Le journaliste a-t-il le droit de se prétendre garant de l’indépendance de son jouet?
Ses études le lui permettent-elles?
Qu’en penserait Jack London?

Qu’en pensez-vous?

septembre 24, 2007

Max Havelaar la peine, tu crois?

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes — tito @ 6:53 am

Quel est le point commun entre McDonald’s, Starbucks, Accor, Nestlé, Dagris, Leclerc, Lidl et bien d’autres?

Oui, bon, à part le fait que ce sont des multinationales exploitant sans vergogne leurs employés à des conditions sociales patati et aux marges bénéficiaires patata…

Mais justement…

S’allie-t-on au diable pour le vaincre?

Max Havelaar a dit oui… Max havelaar, la banane et le café équitables dans vingt pays dits du Nord… (Donc, vous l’avez compris, le point commun c’est Max Havelaar qui a des contrats de collaboration avec les sociétés mentionnées ci-dessus)

Max havelaar qui fait maintenant dans le textile -d’où l’alliance avec Dagris qui a sélectionné 3.280 de ses producteurs pour se lancer dans le coton équitable….. Ah, c’est beau comme de l’antique… Surtout quand on sait que Dagris chapeaute 240.000 producteurs… Dans le genre goutte d’eau…

Et je vous épargne encore d’autres gentillesses du même genre -sauf une: Max Havelaar reconnaît elle-même qu’elle paie ses producteurs de café au Mexique 2,18 euros par jour… C’est-à-dire à un prix inférieur que le salaire minimum légal du pays de l’ex-président à la bouteille de coke… (3,28 euros, ce qui n’est dájà pas reluisant)…

Ces critiques, et bien d’autres, je les ai trouvées (et en partie vérifiées) dans le Monde Diplomatique, version brésilienne, de ce mois de septembre, dans un article signé Christian Jacquiau, qui a pondu un bouquin sur la question: Les coulisses du commerce équitable. Mensonges et vérités sur un petit business qui monte, le tout aux éditions Mille et une Nuits, tout frais de l’an dernier.
Je l’ai pas trouvé ici. Il y aura bien une bonne âme pour se le procurer et le confier à Stéphane ou à ma soeur avant qu’ils ne viennent me voir?
(ça fait un peu « Et voici quelques messages personnels » de Radio-Londres… ‘tendez, j’vous fait les Pah-pah-pah-pah)

Ah ben oui, comme disait l’autre affreux, là, dans commerce équitable, il y a commerce… ah ben oui… ah ben… ah ça oui, madame…

septembre 11, 2007

Vous n’avez pas assez peur!!!

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes — tito @ 9:46 pm

Il paraît que c’est la crise. Ouais, et ben pas pour tout le monde.
L’écho, le journal financier francophone belge, fait un petit recensement des résultats économiques de la première partie de cette année pour les entreprises dont ils ont pêché les résultats:

http://www.lecho.be/cours/resultats_dentreprises/

positif: CNP, Real Software, Fluxys, Cumerio, Umicore, Leasinvest, Thrombogenics, RTL Group, D’Ieteren, WDP, Recticel, Picanol, Miko, Omega Pharma, Ascensio, Hamon, Inbev, Suez, Metris, U7I Learning, Dexia, Texaf, Sioen, Jensen Group, CFE, Spadel, Befimmo, Tessenderlo, Auximines, CMB, Econocom, Elia, Van de Velde, Sipef, Campine, Deficom, Fountain, Bois Sauvage, KBC Ancora, Atenor, Sofina, IBA (qui parvient encore à se plaindre), Home Invest, Lotus, Resilux, Punch Graphix. (46)

neutre: Kinepolis, Belgacom, Roularta, Serviceflats Invest, Ter Beke, Spector, Punch Telematix. (7)

négatif: distrigaz (il a pas fait assez froid), Keyware (mais c’est dans le plan de carrière), Brantano, Tigenix (pareil, c’est ce qu’on pensait bien), Catala, Punch International (prévu). (6)

Avec des titres amusants:

Sipef: le résultat dopé par l’huile de palme

pas de contrôle anti-dopage?

Resilux profite de la croissance du marché des emballages

Emballez, emballez, il en restera toujours quelque chose…
Ça me rappelle « Le distrait » où Pierre Richard organisait une campagne de publicité pour une entreprise qui fabriquait des étuis pour emballages et des emballages pour étuis… Pierre Richard, visionnaire…

Befimmo: la valeur intrinsèque par action s’élevait à 70,45 euros à la fin juin

Ça étreint sec…

Dexia: bénéfice net 2T en forte hausse, dopé par éléments exceptionnels

Voir plus haut…

Suez: bénéfice net en baisse mais opérationnels « historiques »

L’histoire a bon dos

Picanol a amélioré son bénéfice net de 49% au premier semestre

Á part ça tout va mal…

Le résultat net 2006/2007 de Leasinvest s’envole de 77%

il faut avoir le bras long pour en profiter…

Distrigaz plombé par le réchauffement du climat (premier semestre)

C’est pas les écologistes qui s’en plaindront…

août 29, 2007

Alien Résurrection

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes,politopics — tito @ 3:15 pm

Ça fait un ouvrage d’art que je n’ai pas pondu un truc sérieux… Faut dire que la paternité ça remplit une vie de révolutionnaire (tout s’explique: les couches culottes ont été inventées pour castrer la chienlit). D’un autre côté je découvre que, selon certain journal populaire et de prétention « neutre » (reconnaissez le vespéral qui ne l’est plus), la Belgique est en anarchie depuis près de trois mois.

Que ne me l’avait-on dit…

Mais que fais-je donc ici alors que la Sociale internationale et sans entrave est en route aux marches du palais de ce bon vieil Albert, lui qui semble tout faire pour retarder l’échéance fatidique de la formation d’un gouvernement… (Albert rime donc avec libertaire)

Et, en attendant, comment se porte l’économie? Mais comme un charme, marquise! On parle de crise (depuis 1973 sans discontinuer, mais ça c’est uniquement pour ponctionner sur les augmentations de salaires, indues, imméritées, castratrices de marges de profit et totalement anti-libérales -encore que, ça reste à prouver, monsieur Friedman), mais les gens semblent tarder à faire des provisions de sucre, de farine et de rutabaga… La consommation, la croissance, ça n’excite peut-être finalement pas autant que ça devrait le bon peuple…

Bref, dans le même temps, c’est hiver à 20 degrés ici, et il paraît que vous subissez crachin sur crachin? consolez-vous! Votre anarchie -qui n’en est malheureusement pas une- mâtinée de sinistrose belgitudinienne se porte en réalité remarquablement bien. La prétendue baisse de confiance des entrepreneurs ne gâte pas trop le marché (le Bel20 n’accuse pas de baisse significative et, sauf erreur, les capitaux ne fuient pas le pays qui reste l’un des principaux pôles d’attraction des investissements dans le monde).

Amis belges, que vous deveniez demain citoyens de bantoustans linguistiques ou non, reconnaissez-le haut et fort: dans ma grisaille hyper-consommatrice, je suis un privilégié et je peux sans souci contracter un domestique au noir ou une grippe espagnole sans grande crainte d’en souffrir réellement… Le monde est ainsi fait que la Belgique et ses forêts gauloises étaient destinées à se repaître de la misère des trois quarts de la planète en se plaignant de leurs petits problèmes ‘lingwistiques’… Ça fait vivre des Leterme et des Langendries, dont les noms ont sans doute été échangés à la naissance…

« On ne se refait pas », dit le dicton populaire…

Et bien alors, ce n’est pas pour demain, l’anarchie…

juillet 22, 2007

Proverbe bancaire

Filed under: économie mon amour,Brésil — tito @ 4:23 pm

Nós temos mais sorte do que juízo.

(Nous avons plus de chance que de capacité de jugement)

Prononcé par un responsable bancaire brésilien qui a tenu à rester anonyme…

Ça en dit long sur l’état de la finance…

juillet 3, 2007

Les histoires d’amour finissent mal…

Petite anecdote du monde du capital…
Danone va probablement vendre sa section « biscuit et produits céréaliers » à Kraft…
Ceci concerne notamment les biscuits Lu que vous avez tous dévoré quand vous étiez petits (ne mentez pas, j’étais là)…

Vous pouvez lire ça ici et ici.

A noter que suivant la source (Soir ou Libe) le prix d’achat est de 3,5 milliards d’euros ou de 5,3 milliards de la même unité de mesure de la valeur du temps de travail volé acheté par le grand capital à la sueur du front des travailleurs syndiqués européens.

Une coquille? (Le deuxième chiffre est confirmé par Le Monde, dont nous saluons au passage son extrême partialité dans le traitement de l’actualité au Vénézuéla…)

J’adore l’argument de la vente développé dans Le monde ici:
« Les biscuits, riches et sucrés, ne correspondaient plus au créneau bien-être et santé sur lequel Danone s’est positionné depuis plusieurs années. »

D’après le même article, à partir de maintenant, vous êtes de plus en plus sûrs de manger Kraft (USA) quand vous achetez des biscuits de marque… Vous voilà prévenus…

En tout cas encore deux choses amusantes:

Petit a: Kraft (groupe étatsunien, donc) s’engage à n’annoncer aucune fermeture de site en France dans les trois ans qui suivent la signature définitive de l’achat -ce qui veut dire tout et rien dans les grandes lignes;

Petit b: Danone, groupe français, qui, rappelons-le, vend son « pôle biscuit » selon Libe, conserve ses participations dans les biscuiteries Bagley et britannia, respectivement situées en Amérique Latine et en Inde…

C’est sûrement un oubli…

juin 22, 2007

Un carrefour peut changer la vie…

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes — tito @ 4:54 am

Vous avez sans doute appris que Carrefour-Belgique va fermer 16 de ses centres de distributions GB (on dit supermarchés, ignare) et remercier quelque 900 personnes au sein de son équipe technique.
Naturellement, en toute transparence, en toute équité, Carrefour-Belgique tenait à communiquer les raisons de cette action…
Vous trouverez l’article ici.

GB est une enseigne active dans un environnement dynamique, évoluant dans des marchés matures dans lesquels les consommateurs sont plus volatiles. Aujourd’hui, l’entreprise doit affronter des concurrents de plus en plus nombreux et de plus en plus agressifs.

Vous noterez donc tout d’abord que ce n’est pas de leur faute, c’est à cause des méchants concurrents…
J’aime beaucoup la phrase « GB est une enseigne, etc. »
Chaque nom est suivi d’un adjectif qui rythme la phrase. « active », « dynamique », « mature », « volatiles ». Il y a un côté léger, presque sympathique, en tout cas sportif… Mais la phrase est vite contre-balancée par un vocabulaire guerrier: « affronter », « agressifs ». Et c’est tout juste si les concurrents ne sont pas une armée de terroristes. Voilà donc l’explication: nos valeureux piou-pious sont victimes d’une guerre impitoyable menée par les Hard-Discounters et les enseignes de proximité (dont GB Express, remarquez…)

Dans cet environnement de plus en plus compétitif, les supermarchés GB oeuvrent à la rentabilité durable de leurs activités. Le souhait est d’aller de l’avant afin de mieux répondre aux souhaits des clients, des collaborateurs et des actionnaires dans un climat de globalisation, de consolidation, d’incertitude économique et de concurrence aigue.

Ce second paragraphe est terriblement insidieux: le mot durable, très à la mode, est utilisé pour expliquer quelque part le blanc et le noir de la situation. Chacun sait que si l’entrepreneur est bénéfique (haha), c’est parce qu’il fait oeuvre utile pour le consommateur et qu’il crée de l’emploi. Or, pour ce faire, l’entrepreneur doit y trouver son compte, et ce de manière continue. D’où la deuxième phrase du paragraphe, remarquable: l’engagement de l’entreprise est de satisfaire tout le monde: clients, collaborateurs et actionnaires. C’est pour cela que certains des seconds seront privés d’emploi… Saleté de concurrence aigue… Avouez que c’était coton de réaliser ce raisonnement, non?
(« tu es viré pour ton bien, mon cochon »)

Notons que pour ce qui est des actionnaires, ça devrait aller: le cours était aux environs de 43 euros le 25 janvier; il est actuellement à 51 euros, avec une pointe à 58 en avril.

Sinon, au titre « offre d’emploi », sur le site de Carrefour-Belgium, on trouve la jolie phrase suivante:
« A la recherche d’un emploi varié et passionnant, avec de nombreuses possibilités d’évolution ? Rejoignez-nous! »
Comme évolution, faut avouer qu’on trouve difficilement plus sympa que la mise en vacance…

Ah, et puis je ne résiste pas au plaisir de vous renvoyer à cette page-ci, pétrie de messages savoureux du genre:
« Qui veut peut » ou « Qui n’est pas nomade au fond de son cœur reste cloué aux horizons mesquins ».
Mon préféré, le camarade d’Amsembourg: « Ce n’est pas un hasard si mon parcours est varié. J’ai fait de la gestion, du marketing, de l’audit. » Ce mec a mis la main à la pâte, c’est bien clair…

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