de l’interprétation des signes.
Wednesday, December 5th, 2007Beaucoup de médias se sont jetés sur les 51% de vote contre la réforme de la constitution vénézuélienne pour réclamer le départ de Chávez, surfant sur la déferlante Juan Carlos, fils spirituel de Franco, et sur -il faut bien le reconnaître- les rodomontades du président qu’ils n’arrêtent pas d’appeler ex-putschiste, caudillo (faut le faire) et autres joyeusetés (on n’est plus très loin de l’appeler dictateur).
D’ici, il m’est difficile d’avoir la multiplicité des sons de cloche nécessaire pour pondre un véritable reportage; ce n’est pas le but de ce post. Juste à vous renvoyer à deux articles de la presse mainstream dont les propose m’ont paru plus en phase avec ce que je crois savoir de ce qui se passe là-bas, grâce à mes lectures régulières des médias alternatifs (notamment RISAL, de mon pote Fred Lévêque):
-un article du journal CartaCapital, un des moins pires hebdomadaires auxquels j’ai accès ici;
-un article de la Libre, qui, comme d’habitude, est un peu moins mauvais que le Soir, et s’est payé ici une expertise un peu plus savante que les humeurs de Daerden ou les gnignigniseries d’Onkelinkx.
Cet article de la Libre -l’interview d’un prof’ de Glasgow socialiste opposé au régime de Castro- a le mérite de décortiquer, en moins d’une page, les franges de la population qui ont voté non à la réforme de Chávez. Intéressant.
L’article du CartaCapital (en portugais) est de l’envoyée spéciale de l’hebdomadaire, et s’appuie sur une idée simple: Chávez a perdu des alliés à gauche, au sein même de la population, car certains ont tout simplement peur de perdre ce qu’ils ont déjà obtenu au cours des années précédentes. Il est indubitable que la population pauvre du Vénézuéla a beaucoup obtenu par rapport à la période (trop longue) qui a précédé l’arrivée au pouvoir de Chávez. Même des membres de l’opposition le reconnaissent, et il leur sera difficile de revenir sur ses acquis en cas de retour aux commandes. Mais Chávez a voulu trop mettre dans sa réforme, et notamment des mesures centralisatrices qui contredisent celles qui consistent à donner du pouvoir à la population. Est-ce pour cela que les gens ont voté en partie contre sa réforme? Ont-ils peur qu’il se représente plus de deux fois?
Si j’étais là-bas, je demanderais à Hugo de proposer un référendum sur chacune des mesures séparément… Ça ferait un chouette feuilleton électoral: chaque semaine, un poll pendant 69 semaines (bon allez, disons trois par semaine, ça fait quand meme 23 semaines)…
Ça aurait même plus de succès que les telenovelas imbéciles de RCTV, sûrement…