Je dysemble donc je suis

Hostilina, citée dans le livre de Michel Onfray “La sculpture de soi. La morale esthétique”, publié au Livre de Poche dans la collection Essais, est une divinité romaine associée à Cérès et dont le rôle était de veiller à la bonne mesure des épis de blé.

Dans son livre, difficile, Onfray associe cette divinité avec le côté imbécile et grégaire des Etats et des Religions qui ne veulent voir “qu’une seule tête” et coupent tout ce qui dépasse, vers le haut comme vers le bas, rendant les choses identiques, insipides, uniformes.

J’aimerais voir le lien fait avec le consumérisme, mais je n’ai pas encore fini le livre -on attendra.

Je lisais dans le Canard enchaîné du 7 novembre un article de Jean-Luc Porquet sur la fabrication des films hollywoodiens qui suivent un canevas codifié, standardisé et pour lesquels Peter Watkins a inventé le terme de Monoforme. Le lien m’apparaît évident entre les deux idées.

On ne peut s’empêcher de penser, notamment comme Onfray, aux écoles, aux usines, aux casernes, aux amicales, qui nous font ressembler plus que nous rassemblent (ce dernier terme ne plairait pas au philosophe de l’hapax existentiel fondateur de l’université populaire de caen, je crois), et comme Watkins, à une production des médias destinées à nous faire penser tous la même chose -et même plus clairement à nous faire arrêter de penser- mais aussi aux tomates, aux oeufs et aux tranches de veau aux couleurs vives, mais sans odeur et “dé-goûtés”, calibrés par l’UE et qui ont fait toute la réputation de Bruxelles et Strasbourg.

Hostilina, déesse décérébrée du Premier Monde? En tout cas symbole de l’interdiction de dysembler (néologisme?) sous peine de se faire couper l’épi… Un sujet de réflexion que me livrent le camarade Watkins et le penseur Onfray, dont j’avais apprécié le traité d’athéologie, mais qui, là, pour l’instant, me sort un peu par les trous de nez: élitiste dans son langage, il glorifie des personnages comme le Condottiere ou Hercule qui ne s’accordent pas vraiment aux principes de paix et d’égalité que je considère aussi importants que la liberté (ni plus, ni moins, je dirais consubtantiels si je n’avais pas peur de faire grimacer certains, et donc plutôt interdépendants, ou, sans peur de paraphraser, n’allant pas l’un sans l’autre). Je me répète: ‘faut que je termine la chose.

Note: Peter Watkins, dont je n’ai jamais rien vu, a sorti en 2000 “La commune (Paris 1871)“, un film dont la version courte dure 3h30 et qui raconte l’événement de l’Histoire dont je me sens le plus proche. D’après l’article du Canard sus-cité, il paraît qu’il ressort. Toute info bienvenue

4 Responses to “Je dysemble donc je suis”

  1. Un Homme Says:

    “existenciel”, “consubtanciels”… et ça se dit professeur de français… 😉

  2. tito Says:

    merci un homme, je corrige aussitôt

  3. thitho Says:

    Apparemment, ça n’intéresse pas grand’monde… triste monde, je vais devoir parler de cul (de bouteille) et de sein (de la ville de são Paulo)?

  4. Un Homme Says:

    Et si tu nous faisais un post sur São Paulo: la ville sans publicité? 😀

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