Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

juin 17, 2011

Les profondeurs

Filed under: politopics — tito @ 9:16 am

A sa ministre des sports, qui tentait de faire passer l’idée que le monde du sport professionnel n’était pas si exaltant que ça en lui rappelant  qu' »il y a quand même des problèmes d’homophobie », M. Nicolas Sarkozy, ci-devant président de la république, répondait1:

<i> »Je ne le crois pas. Il y a dans ce domaine l’exemple du Stade Français et de mon ami Max Guazzini qui a choisi des maillots roses pour ses joueurs. Je ne voudrais pas qu’on laisse croire qu’il y a des discriminations ou de l’homophobie dans le sport. »</i>

En une intervention, Sarkozy est parvenu à dire trois formidables bêtises du niveau au mieux de la brève de comptoir:

-en discréditant les observations et études faites sur le monde du sport dont Jouanno tentait sûrement de se faire l’écho;

-en se crapahutant sur un cliché sur l’homosexualité qui serait fatalement liée au rose, ou sur le rose qui serait fatalement lié à l’homosexualité -les Italiens apprécieront, eux dont le leader du Giro est vêtu de cette couleur;

-en distinguant l’homophobie des discriminations par un « ou » exclusif.

J’imagine tout de même les levées de sourcils qui ont dû se faire au cours de ce Conseil des Ministres -on ne peut pas penser qu’un Fillon ou un Juppé, par exemple, bien que salauds dans leur genre, ne se soient pas intérieurement effondrés en entendant des imbécillités pareilles.

Sarkozy, avec ou sans Carla, ça reste un exemple de profondeur abyssale…

 

  1. Canard Enchaîné, 15 juin 2011, p. 2. []

juin 4, 2011

une cravate aux notaires…

Filed under: lectures dispensables — tito @ 12:42 am

C’est pas moi qui le dit, c’est RTL: le monde n’a jamais été aussi riche. Et, en Belgique, 458000 ménages sont millionnaires en dollars… De quoi s’plaint-on, j’vous l’demande! Mais retirez les propriétés terriennes, et ce chiffre tombe à 142000. alors, révolutionnaires, relisez ceci:

Le grain de sable entre les doigts.

mai 23, 2011

Guerres capitales

Filed under: politopics — tito @ 1:31 am

Une chose qu’on apprend de la lecture des analystes économiques, c’est l’existence et la violence des luttes entre les différentes factions du capitalisme.

Entre ceux qui exigent un taux d’intérêt de base plus élevé et ceux qui veulent le contraire1 (le saviez-vous? pour déterminer sa politique, la Banque Centrale brésilienne interroge régulièrement 150 personnes, toutes issues du secteur financier); entre ceux qui crient harau sur les chômeurs, et ceux qui en veulent plus2; entre ceux qui régulent (surtout pour protéger le marché national, ou plus prosaïquement leurs propres intérêts) et ceux qui dérégulent (où l’on retrouvera plutôt les néo-classiques); etc.

Entre les (faussement) naïfs, genre Stiglitz, et les purs et durs, genre Mieses, Hayek, il y a bien des nuances…

Leur avantage, c’est que, dans tous les cas, ils se battent pour la même chose, donc leurs idées sont toujours gagnantes, quoi qu’il arrive, puisqu’elles se basent sur la concurrence, le rapport de force, la loi du plus fort.

Nous y voilà, sans doute bien: pourquoi ne pouvons-nous pas gagner, nous qui sommes opposés au marché? Parce que pour gagner, il faut participer au rapport de force, c’est-à-dire typiquement au marché. Que les capitaux, en l’occurrence, se comptent en hommes, en moyens de production, en armes, en villes, régions ou pays acquis à notre cause ou à la leur, en matières premières ou en tout autre chose n’importe pas: il s’agit toujours en fin de compte de découvrir sur l’indicateur de la balance le plus lourd des compétiteurs.

Il y a bien une solution, qui consiste à refuser le combat, justement, ou plutôt à le situer là où on ne l’attend pas. C’est toute la problématique de la créativité qu’il nous faut sans cesse développer dans le monde de la militance de gauche, car les boucliers du capital et du libéralisme sont nombreux, et eux aussi s’adaptent rapidement.

Les vieilles luttes syndicales, malheureusement, se placent typiquement dans ce type de combats, où les négociations se réalisent en fonction du rapport de force. Comme les syndicats ne sont plus revendicatifs, ne semblent plus avoir de marge de progression, c’est généralement sur base des régressions voulues par l’État ou le patronat qu’ils réagissent, bien plus remarquablement que sur des revendications positives.

Les grèves, les manifestations, les piquets, et autres manoeuvres classiques syndicales ne surprennent plus et sont régulièrement discréditées par les discours établis -de mauvaise foi- du genre « prise d’otage des usagers ». Il n’empêche que ça fonctionne, terriblement, parce que l’aspect positif de ces actions s’est éloigné de l’esprit des gens avec le corporatisme syndical, la lassitude, le statut de combat d’arrière-garde et l’excellente -et tragique- campagne de discrédit menée par les adversaires des travailleurs.

La lutte électorale est depuis longtemps perdue pour la gauche anti-capitaliste. Nous n’avons plus depuis longtemps, si tant est que nous l’avons jamais eue, l’occasion de gagner réellement des élections, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis d’Amérique. Dans ce cadre, le rapport de force, et donc l’importance de l’accumulation de capital (humain, financier, relationnel, émotionnel), est sans doute encore plus évident, et il est clair qu’il est à l’avantage des forces libérales, qu’elles soient classiques, modérées, sociales-démocrates ou fascistes: l’électeur a été réduit à choisir entre les différents gestionnaires du capital en fonction principalement de l’alternance des charges voulues par le système qui y trouve ses apparences démocratiques.

Les rares fois où l’extrême-gauche semble l’avoir emporté, à l’échelle d’une ville, d’une région ou d’un pays, on se rend compte assez rapidement que la perspective réelle est le plus souvent populiste, nationaliste ou gentiment sociale-démocrate, et que dans tous les cas elles finissent par servir, directement ou non, le marché. Les exemples récents qui eurent et continuent d’avoir lieu en Amérique Latine confirment largement cette observation: en aucun cas, la propriété privée, la liberté d’entreprise ou la privatisation des moyens de production n’ont été réellement menacées dans aucune des régions du monde où ‘la gauche’ a pu l’emporter, contrairement aux campagnes haineuses des presses conservatrices européennes ou américaines3. Le marché, régulé ou non, y est sauf; les actionnaires y sont heureux.

Toutes les fois où le capital s’est trouvé déstabilisé, dans son acception politique ou entrepreneurial, ce fut à chaque fois sous l’effet de la surprise. Lorsque les mouvements populaires créent des événements inattendus, préparés ou spontanés, il se forge un espace, temporairement, dans lequel les effets de ces actions peuvent s’avérer concluantes, positives, réellement intéressantes. Le problème réside dans la durée. Quelques exemples peuvent venir des mouvements alter-mondialistes, de Via Campesina, des campagnes de conscientisation des voyageurs qui accompagnent malgré eux des sans-papiers en avion, des destructions de chantier de centres fermés, des radios alternatives, des blogs activistes. Il y a des milliers d’exemples. Des millions à travers l’histoire. Même les grèves et les manifestations, à l’origine, surprirent la réaction aristocrate ou bourgeoise. La Commune de Paris ou la révolte de Kronstadt furent autant de surprises pour le pouvoir en place. Mais chaque surprise devient ensuite prévisible, chaque événement nouveau devient vieux et en fin de compte, chaque espace gagné, s’il n’est pas alimenté par une nouveauté très rapidement, se perd rapidement. La réaction s’organise, le pouvoir cherche, puis trouve une parade, récupère ou détruit l’intrusion, et l’intègre finalement au marché, au rapport de forces. Où elle sait qu’elle est plus forte.

Ma réflexion me mène cependant à estimer que c’est bien sur ces terrains de la surprise, de la nouveauté, mais aussi de la joie, de l’enthousiasme, que nous devons toujours plus travailler. Les nébuleuses, myriades, mouvances, coopérations, coopératives, collectivités, communautés, équipes, cellules, concentriques, horizontales, locales, interlocales, etc. doivent multiplier les idées d’action, peut-être surtout dans l’esprit d’éviter, d’éluder la lutte, de séduire le plus de monde possible par la joie et la conscientisation de ce que nous sommes capables de faire, pour nous, ensemble, des milliers de choses, sans demander la permission, sans nous confronter directement aux forces réactionnaires, en trouvant des espaces auxquels elles n’avaient pas pensés, qu’elles avaient laissés libres parce qu’elles ne les avaient pas envisagés.

Paradoxalement, on pourrait penser que cette idée s’inspire du principe libéral qui veut que l’innovation soit récompensée par la création de nouveaux marchés et la promesse de succès basés sur le fait que l’on est le premier à avoir pensé à la disposition d’un produit ou d’un service. En réalité, ce n’est pas le cas. Toute prétendue innovation découverte sur le marché n’est généralement qu’une reconsidération d’un ancien besoin déjà assouvi, que l’on prétend satisfaire mieux, plus, plus vite ou moins cher. Quant à nous, il ne s’agit pas de satisfaire un besoin, mais de contourner les limites imposantes forgées par la réaction depuis des milliers d’années pour empêcher, freiner, le progrès social, sous quelque forme qu’il soit.

Je suis conscient de n’avoir rien écrit ici de bien nouveau, que beaucoup d’entre vous auront l’impression, simplement, de ne lire que ce qu’ils pensaient déjà. Mais je ne vois pas très bien où cette idée simple a pu déjà être formulée par écrit, ni théorisée, ce dont elle aurait peut-être besoin.

Nouveau paradoxe, d’ailleurs, dans cette perspective: l’écrire, la théoriser, ne l’expose-t-elle pas à la fragilisation?

  1. C’est-à-dire un intérêt sur l’argent que les banques empruntent à la Banque Centrale. Par exemple, ce taux est relativement bas aux USA, il y fleurte souvent avec les 0%; chez nous il représente souvent à peu près un pour-cent; au Brésil, ce taux tourne autour de 10%. []
  2. le plein-emploi, c’est à 0% de chômeurs? Surtout pas, ça tourne entre 1 et 7% suivant les têtes d’oeuf qui décident de ce qui est bien pour vous []
  3. Américaines dans le sens du continent américain, et non étatsuien. []

mai 13, 2011

Et comme je ne suis pas soc-dem…

Filed under: politopics — tito @ 1:05 am

Ce matin, sur une radio écoutée au hasard -j’crois bien qu’c’était RTL, à l’écoute de la p’tite nimatrice, j’entendais deux économistes défendre avec leurs petits ongles du FMI et de l’OCDE une réforme de la pension « comme on la connaît » afin de la conserver, parce qu’on n’a jamais eu, paraît-il, autant besoin de la solidarité…1

Je n’avais pas souvent entendu défendre une réforme de droite, conservatrice, avec autant d’aplomb comme si c’était une mesure de gauche… En définitive, l’idée était d’étendre la solidarité dans le temps, en insistant sur la longueur de la carrière plutôt que sur l’âge, tout en considérant la pénibilité de certaines professions, possibilisant mi-temps de travail et demi-pension, et blablabla, et blablabla… Tout pour éviter, disaient-ils, la pension individuelle -sans les avoir nommés, les fonds de pension privés, je suppose…

Ça, on ne peut pas le leur reprocher, sans doute… Mais, blème, comme chaque fois que j’entends ce genre de truc, j’ai la même réaction -ah merde, un truc primaire-: encore un combat d’arrière-garde qui ne fera qu’alimenter la course en arrière.

Un véritable programme de gauche, je veux dire, balisé sur la solidarité, devrait reprendre les choses dans le bon ordre, c’est-à-dire complètement à l’envers. Ce n’est pas en terme de gngngn, tirage de corde pour freiner la chute du bidule, qu’il faut réfléchir à la société solidaire et libertaire, mais bien en termes d’égalité et de liberté.

Je peux me tromper, mais je vois au moins cinq éléments qui doivent figurer comme les préoccupations principales d’un individu de gauche, a fortiori un politicien. Et ce dans le plus grand réalisme, sans du tout estimer qu’il doive s’agir d’un voeu pieux, d’une jolie intention, d’une douce utopie, mais au contraire d’une nécessité de base, à imposer comme le socle même de toute idée de gauche.

En dehors de ces cinq points (sans préjugé de ce que j’aurais par ailleurs oublié), pas de gauche possible.

Il s’agit de:

1) la garantie du droit aux soins de santé selon les principes du choix du soin par le patient, ses médecins et/ou ses proches -s’il fallait le préciser, sans que des préoccupations d’ordre financier n’en soient des barrières;

2) une véritable liberté et une égalité intégrale de l’enseignement, prolongé tout au long de la vie, co-organisé du bas vers le haut;

3) une éradication de l’hypocrisie du « nivellement par le bas » dans toutes les matières, en particulier le droit au logement qui devrait supplanter la liberté d’accumuler des résidences et des espaces résidentiels égoïstes;

4) une reconsidération du droit à l’alimentation centrée sur un équilibre qualitatif, une réappropriation des espaces productifs, un retour aux coopératives, une revalorisation d’une économie participative;

5) la simple considération de la sécurité de ces droits en dehors de toute considération circonstancielle, comme, tiens, pris au hasard, une crise, par exemple, ou, tiens, un autre exemple, une baisse des profits des maîtres des forges.

Tout le reste, transport, liberté de déplacement, d’expression, temps de travail raisonnable, ben, ça devrait venir en suite de ça. Je veux parier que des populations qui puissent disposer de ces cinq constantes pourront assurer le reste.

  1. J’ai découvert après-coup qu’il s’agissait de Jean Hindriks et Ivan van de Cloot, de l’Itinera Institute. []

avril 14, 2011

Si j’étais soc-dem’…

Filed under: politopics — tito @ 2:04 am

… (encore eût-il fallu que je le fusse)…1

Voilà quel serait mon programme – trash (attention, ça enrhume):

-sortie de la monarchie et installation d’une république fédérative menée par un collège présidentiel sans pouvoir, mais pour la galerie internationale; le pouvoir étant tenu entre les mains de collèges locaux, genre cantons helvétiques, mais en moins bancaires;

Sortie de l’Otan et diminution des frais et dépenses militaires – concentrations d’iceux à la défense civile, la neutralisation des armes d’attaque – exclusion des bureaux et des armes de l’Otan du territoire (s’il fallait encore le préciser) – on leur accordera un délai d’expulsion, allez, disons de 6 mois, ils auront tout l’été pour évacuer chez Sarko;

reconversion des militaires dans l’aide civile, en Belgique ou ailleurs (après tout qui peut le pire, peut parfois le meilleur) – promotion des jeux genre paintball pour les ultrafanatiques qui n’en peuvent mie de flinguer leurs voisins, il faut bien que crétinerie se passe;

reconversion des usines d’armement nationales, notamment dans les systèmes de contre-mesures, mais aussi dans des domaines qui exploitent l’expertise de nos travailleurs de ces domaines dans des directions humanistes – en matière de transition, un an de salaire sera accordé à l’ensemble des travailleurs de ces entreprises en vue d’un vaste chantier de réflexion quant à la conversion;

-réactivation des programmes de transport public (train, tram, bus), mais alors vraiment public, sur base de coopératives locales et régionales, avec une large autonomie accordée aux municipalités dans le domaine – oups, j’ai oublié les avions -ah ben tant pis;

-promotion du travail à domicile, dans des conditions favorables aux travailleurs, et non pas seulement aux entrepreneurs, qui économiseront en terme de surfaces utiles, frais de mobiliers, etc. – promotion de toutes les activités diminuant les déplacements par véhicules individuels à moteur – promotion de toutes celles incluant des déplacements à vélo (C’est Gérard qui va être content);

-taxes et imposition sur le lieu de travail, non sur le lieu d’habitation, sauf en ce qui concerne les frais de voiries, de services locaux, etc. – histoire de remettre les villes à la campagne et les campagnes à la ville;

-augmentation des taxes sur les résidences secondaires et sur les revenus locatifs cumulés – réduction des taxes sur les premières résidences – on peut être sérieux deux minutes;

-décriminalisation de l’usage de toutes les drogues, production nationale pour certaines d’entre elles (à déterminer par un conseil de sages incluant les héritiers spirituels de Timothy Leary et mon pote Stéphane), liberté de production à petite échelle, régulation de leur circulation, suivi libre et déculpabilisation des consommateurs durs – taxation sur des bases sanitaires – ;

-fixation des loyers sur l’index, à partir de deux ans avant l’introduction de la proposition – concrètement: gel des loyers – concrètement: frein à l’augmentation de la pauvreté, si vous n’aviez pas compris l’idée;

-aides à la valorisation des logements de tailles modestes, familiaux – aides à la restauration des biens susceptibles de continuer à servir d’alternative viable aux immeubles à appartement, notamment sur le plan de la réduction des dépenses énergétiques, etc.;

-rachat d’immeubles de rapport, multiplication des logements de type sociaux, extension du marché locatif afin de faire pression sur les loyers et réduire la motivation des grands propriétaires – sprotch;

-élaboration d’un revenu de base universel pour tous les habitants (y compris étrangers), individuel et lié à une inscription localisée et une visite régulière et individuelle (pas familiale) – dans le même cadre, promotion des milieux communautaires, des initiatives de quartier, des ententes de rues, etc., dans le but de réduire les contrôles officiels et augmenter les esprits de solidarité;

-les enfants de moins de, disons, douze ans, seront accompagnés par des tuteurs sociaux plus ou moins informels – ce travail de tutorat devrait être exercé par la plus grande partie des adultes, sur base de quelques heures par semaine, considérées comme une forme de rétribution à la société pour le revenu universel (même s’il n’est pas question de le lier formellement à celui-ci) – ce point est à discuter furieusement, parce que je me plante peut-être royalement;

-promotion des échanges interlocaux des jeunes, de manière libre;

-suppression des cours « philosophiques » à l’école – pour les francophones non belges, ça veut dire fin des cours de religion dans l’enceinte scolaire;

-contrôle des cours « philosophiques » dans les temples et autres offices religieux – faut bien que je manifeste ma fibre autoritaire sur quelque chose;

-cours scientifiques sur les religions – je veux bien établir le programme, c’est mon rayon;

-instauration de centres d’études des différentes langues pratiquées dans le pays, formation de fonctionnaires à l’aide individuelle qualifiée pour faciliter les relations entre l’administration (puisqu’il en faut) et les usagers;

abolition du terme « client » dans les rapports entre les services publics et les cli… les usagers;

-inclusion (ou réinclusion, ou confirmation, ou ce que vous voulez qui en finisse avec l’hypocrisie actuelle) de la médecine et de l’expertise judiciaire dans les services publics – plafond de revenus pour les adorateurs d’Hippocrate – les autres iront exercer aux USA;

-responsabilisation des autorités locales (puisqu’il en faut) quant à l’accueil diversifié;

-traduction des textes importants dans un maximum de langues – ça me fera du boulot, tiens – faut bien que j’y gagne aussi;

-cours de la ou des langues officielles – initiation à l’auto-apprentissage – promotion des enseignements mutuels – récupération des canaux médiatiques (télévision, radio) en ce sens;

promotion de l’économie participative – soyons sérieux deux minutes;

-démilitarisation de la police – on a le droit de rire;

interdiction des armes à feu en dehors des stands de tir (les armes ne peuvent en sortir, sous peine de confiscation et d’interdiction de possession ultérieure) – pour les incurables, paintball;

vote sur des mesures, non sur des personnes – interdiction des slogans et photos électorales;

exercices collégiaux d’exécution de ces mesures;

-renforcement des polices financières et fiscales – réorientation de la police criminelle – extension de la police de proximité aux citoyens, exercices de services civils en ce sens;

-réhabilitation des revenus non-liquides et de leur légitimation, ainsi que des assurances-chômages;

-réétalement des revenus en fonction des diplômes, revalorisation des emplois réputés peu ou pas qualifiés, mais souvent aussi, sinon plus utiles que les autres;

-international: réciprocité des lois des pays étrangers: tout ce qui est autorisé à un Belge dans un pays étranger sera autorisé à un étranger en Belgique – et vice versa (pas trop sûr de ce principe, À réfléchir);

-identification des droits du résident et des droits du national.

Et si tout ça ne nous rend pas le Congo, je ne sais pas ce qu’il faut qu’on foute.

  1. En hommage à Ingrid A., qui me réclamait quelque chose de constructif, positif, et toute cette sorte de chose. []

mars 31, 2011

peur bleue

Filed under: la vie comme elle vient,lectures dispensables — tito @ 3:08 am

Et tout à coup, la peur…

La sueur…

Les traits figés…

Le frisson (dans le dos, comme il se doit)…

Certes, cela fait des années que je pense à « publier », c’est-à-dire à rendre public ma prose prétentieuse, que je suppose digne d’être lue, de l’envoyer à tel ou tel éditeur (mais lesquels?), histoire de sauter la marche (le pas, pas la marche, imbécile), hop, de concrétiser ce qu’on appelle art, défini comme toute oeuvre technique ayant pour objectif d’être transmise à un public et portant une intention différente de son éventuel usage premier.

Bon, en un sens, vu que deux ou trois de mes amis et ma soeur lisent presque tout ce que j’écris, on pourrait dire que c’est déjà fait, mais non, car j’ai des prétentions, eh oui, d’ordre plus universelles. La gloire (prononcez: « la glwaaaaaaaare »), le succès, les t-shirts déchirés, les manifestations en bas de chez moi, les…

Euh, non, quand même pas.

Étant donné mes idées politiques et sociales, c’est pas ça, que je recherche, non, mais de contribuer à soutenir les causes que je défends. C’est plus modeste. Et le Nobel aussi. Pour mon oeuvre. Éventuellement à titre posthume. Ou alors j’hésterais à le refuser, comme Sartre, et je finirais par l’accepter pour construire une maison pour ma maman, comme Camus…

Mais soudain (donc), une peur m’étreint: et si ça plaisait?
Merde, j’y avais pas pensé… En fait, j’avais plutôt pensé l’inverse: le rateau, les critiques, rares mais assassines, le pilon, et encore, pour autant qu’il y ait eu suffisamment d’exemplaires imprimés, le refus des ouvrages suivants, même pas la possibilité de devenir nègre, pruit, rien…

Mais si ça plaisait (donc)? Quelle angoisse à l’idée de se retrouver dans l’obligation de serrer la main d’Ardisson, d’aller répondre aux questions de Stéphane Bern ou d’être reconnu comme un des siens par Djian ou son héritier par Sollers.

La peur bleue… Soudain…

-Mais, non, je plaisante: ça viendra bien, moi aussi je serai « un parmi cent » dans les librairies, si, si, moi aussi je ferai des séances de dédicaces dans les librairies militantes, moi aussi je ferai des cycles de conférences gratuites dans des salles surpeuplées de chaises vides… Mais oui… Et puis, s’il le faut, je publierai à compte d’auteur une plaquette de 80 pages à 500 exemplaires… Comme au bon vieux temps!

Haha!

J’ai pas peur, meuh non…

mars 20, 2011

Pas si fiste…

Filed under: discussions piquantes — tito @ 4:47 am

On sait généralement une chose, à propos des anars, c’est qu’ils ont participé très souvent aux mouvements pacifistes, aux campagnes d’objection de conscience, qu’ils ont déserté pas mal de guerres aussi. En 14-18, les mutineries et les désertions étaient régulièrement menées par des tenants de ces vues politiques. On leur doit pas mal de chansons pacifistes, voire insurectionnelles, comme la Chanson de Craonne ou Mutin de 1917.

Comme tous les anarchistes, ou peu s’en faut, la guerre me fait horreur; en outre, je m’inscris largement dans la tradition de Chomsky, Bricmont 1 et Baillargeon2 pour n’évoquer que quelques théoriciens vivants de l’opposition à la « guerre humanitaire » et au « droit », voire au « devoir d’ingérence ». Nous condamnons, avec raison et arguments auxquels nous n’avons jamais rencontré d’opposition valable, les interventions occidentales au Kossovo, en Afghanistan, en Irak, et dans bien d’autres situations. À propos, j’en profite pour manifester mon opposition lourde et claire à toute intervention occidentale présente ou future dans le cadre des actuelles révoltes en Afrique ou au Moyen-Orient.

Cependant, certains se demandent peut-être quelle a été la position des anarchistes dans tel ou tel cas. N’ont-ils pas participé à la Guerre d’Espagne, par exemple? Certes, encore serait-il plus juste de dire que « des anarchistes » (beaucoup, oui), et non « les anarchistes » s’y sont lancés avec enthousiasme et grand espoir de contribuer à l’établissement d’espaces libertaires dans l’Espagne républicaine, avec pour ambition, telles les communautés ou colonies anarchistes, de convaincre par le fait concret de la justesse de leurs idées.

Oui, si j’en avais eu l’occasion (et le courage), j’aurais volontiers pris le parti de la République en 1932 en Espagne.

Et à quelles autres guerres aurais-je accepté de participer? La Seconde guerre mondiale?

Si la Première relève de l’absolument exclu, pour ce qu’elle a été un véritable piège à travailleurs, on pourrait se poser plus de questions quant à la seconde. Ne fallait-il pas barrer la route à la barbarie nazie? Peut-être, comme sans doute il fallait barrer celle de Le Pen en 2002… Non, en pleine possession de mes moyens et de ma capacité de jugement, je n’aurais pas accepté de participer à la IIe Guerre Mondiale.

Pour deux raisons profondes. La première étant que les combattants de gauche et d’extrême-gauche ont été largement trahis à la fin des combats et n’ont pu faire valoir de leur valeur pour peser suffisamment dans la balance des négociations lors du retour des « démocraties ». Certes, il existe encore la fameuse déclaration de 1944, sur laquelle l’Etat-Providence a été fondée, mais je suis persuadé que cet Etat-Providence a surtout été réalisé en raison de sa nécessité circonstancielle. Lendemain de guerre, nécessité de relancer l’économie, grande quantité de blessés, d’invalides, grandes pertes dans la génération active, pression sociale, fragilité des gouvernants, a probablement plus poussé la caste au pouvoir à céder les bases des « 30 glorieuses », que l’on allait encore financer sur le dos des colonies et à coups d’endettements colossaux. La deuxième raison est peut-être plus cynique, mais elle ne doit pas être mal comprise. Certes, le nazisme est l’un des pires fléaux qui ait existé et qui existe encore, mais il était de toute façon pris en tenaille et, raisonnablement, on ne pouvait imaginer qu’il parvienne à vaincre le binôme URSS-USA, de quelque manière que ce soit. Aussi, le simple fait de lancer les maigres forces anarchistes, d’un simple point comptable, considérant que les forces réactionnaires, capitalistes, suffisaient largement à la boucherie, je n’aurais pas trouvé juste de m’engager, ni d’engager ceux qui partageient mes affinités à une telle aventure. Certes, résister passivement, refuser de collaborer, saboter, cacher résistants et fugitifs, soustraire des moyens aux envahisseurs, pourquoi pas? Mais cette guerre n’était pas plus celle des anarchistes -et de la gauche en général- que la Première Guerre Mondiale. Je sais qu’il y a beaucoup à objecter là-dessus, mais j’en ai l’intime conviction.

Alors à quelle autre guerre aurais-je accepté de participer en tant que combattant -et donc voué à un éventuel (voire probable, vu mes capacités physiques) sacrifice?

Il faut savoir que ce n’est pas une mince affaire que de répondre à cette question, car elle implique le seul véritable sacrifice qu’un anarchiste estime véritablement réel: celui de sa vie, et éventuellement celui de celle de ses proches. Nous n’avons pas de promesse de paradis3, pas de noble cause du genre la Nation, la Raison d’État, les Valeurs traditionnelles ou le Portefeuille du Père, non, nous n’avons que l’humanisme, la compassion, la raison, l’amour de la liberté et de l’égalité et l’absence totale de considération pour les biens quand il s’agit de la vie d’autrui.

Se battre pour notre le mode de vie occidental? pépette! Pour le pétrole? des clous! Pour la démocratie représentative fondée sur la campagne électorale du plus couillu? Polop!

Alors quoi?

Je l’ai déjà mentionnée, la Guerre d’Espagne et, par association d’idée, la Commune de Paris-Lyon-Marseille et autres… Deux guerres perdues, deux espoirs assassinés par les forces conservatrices -dans un cas largement tolérées par les démocraties bourgeoises qui allaient négocier la neutralité de Franco pour 1940, dans l’autre cas avec une absence totale de considération pour ce qui fondait la société d’alors dans les villes françaises, aka le peuple.

J’aimerais dire que j’aurais pu participer à des guerres de décolonisation, mais j’ai trop l’impression que les peuples s’y sont fait baiser par les pseudo-nationalistes qui se sont emparés des rênes, soutenus par l’un ou l’autre pouvoir financier à côté. D’un autre côté, évidemment, en tant qu’Occidental, je ne me serais senti autorisé à y participer que si j’avais été « l’un d’eux ».

Par contre, perdu pour perdu, j’aurais suivi Geronimo, Sitting Bull, Crazy Horse, Cochise, et tous les autres, sans hésitation. Si j’avais été des leurs, évidemment…
Ceci par opposition à la fuite de mes responsabilités en 40 en Europe Occidentale…

Dans le même ordre des choses, et tout aussi désespéré, j’aurais voulu empêcher l’avancée des Bandeirantes au Brésil, si j’avais été Guarani, ou tout autre natif d’Amazonie.

Je me serais sans doute lancé dans de nombreuses jacqueries sous l’Ancien Régime, aussi. Pour l’abolition des privilèges… Mais j’aurais aussi tenté de résister aux enclosures, ces saloperies qui ont fondé le capitalisme terrien moderne. Il y a eu beaucoup d’occasions de ce genre qui se sont malheureusement terminées très mal pour les « horizontaux »…

D’un autre côté, il y a de nombreux cas où je ne me serais pas vu prendre parti: France ou Angleterre? Lancastre ou York? Vercingétorix ou César? Rien à foutre. Tous des couillus qui se foutaient royalement des peuples qu’ils manipulaient, taxaient, dépiautaient au passage, histoire de montrer qui étaient les chefs.

D’autres fameux conflits dits de libération où je me serais réfugié à l’ombre en attendant la connerie passer: 1776 (Etats-Unis), 1640 (Grande-Bretagne), 1066 (même endroit), Guerre de Cent Ans, et toutes les clowneries pseudo-nationales où il s’agissait plus de choisir le nouveau maître qui allait remplacer l’ancien. Pas de ça, l’ami, pour moi… Tout n’est pas bon dans le cochon…

Et la guerre de sécession? Tel un petit Blutch, j’aurais tout fait pour la déserter. Il est de notoriété publique que l’esclavage n’était qu’un prétexte et qu’il fallut attendre longtemps avant que les Noirs jouissent véritablement de droits dans le Sud des USA… Ne rigolons pas: 1861-1865 a été un autre de ces pièges à cons…

En définitive, ça ne fait pas beaucoup de conflits… Grosso modo, ceux qui marquèrent une véritable vocation de libération issue du peuple, non de l’élite; aucune guerre nationale ou nationaliste; pas la plus petite intromission religieuse, ah! ça non!

De toute façon, la guerre étant toujours le produit d’un rapport de force, la seule valable ne peut qu’être motivée par un souci populaire de se débarrasser, même de manière illusoire ou désespérée, de l’impérialisme et du capitalisme.

Tiens, et 1917? Ah ben oui… Si j’avais été Russe, Ukrainien, en 1917, je me serais fait baisé dans les grandes largeurs… comme tous les anarchistes de l’époque…

  1. Lire son « Impérialisme humanitaire », dont je parlais ici. []
  2. Lire entre autres « Les chiens ont soif. Critiques et propositions libertaires », Agone, Québec, dont je cherche encore la date d’édition. []
  3. Les anarchistes croyants sont les moins courants. []

mars 11, 2011

Dialogue de Léo

Filed under: lectures dispensables — tito @ 5:41 am

Léo Malet me fait naviguer dans le plaisir de la lecture policière et l’anarchie; ses dialogues décalés, ses descriptions redondantes, parfois limite lourdingues, ses situations impossibles, entretropmêlées de coïncidences, tout respire un Paris qui étouffe et résiste pourtant. Même quand Nestor Burma discute avec un milliardaire sur son yacht amarré au port du Louvre, ça donne ça:

– Ce cornichon de maître après Dieu! Grotesque! Je n’ai pas envie de rire, mais il est parfois difficile de s’en empêcher. Je ne sais pas ce que j’ai, aujourd’hui, mais le ridicule de certaines attitudes m’apparaît plus sensiblement que d’autres jours. Ce pauvre Gustave joue au navigateur. En vérité, la seule vue d’une ampoule de sérum physiologique lui flanque le mal de mer…
Je souris:
– Je me suis déjà tenu, à son sujet, un raisonnement de ce genre, dis-je.
– Vous voyez!… Enfin… J’ai tort de me moquer de lui… Car, que suis-je moi-même?…
Il s’anima:
– … Un vieux radoteur de rêveur éveillé… Tel que vous me voyez, j’aurais désiré être pirate dans l’archipel Caraïbe ou doubler le Cap Horn… Je suis venu au monde trop tard… Exactement comme le vieux Krull, du Chant de l’Équipage… Connaissez?
– Vaguement.
– Foutaise! cracha-t-il. Je me contente de doubler la pointe du Vert-Galant et, en fait de flibuste, je fraude le fisc dans la mesure permise par une éducation basée sur l’honnêteté. Tout est faux, je vous dis. C’est le règne du toc et de l’ersatz.
(La discussion passe sur le Louvre)
– Oui, monsieur. Depuis qu’on a volé La Joconde et qu’elle a repris sa place là-dedans, on n’est pas certain que ce ne soit pas un faux. C’est de l’histoire, ça. Le vol de la Joconde, cette Joconde que l’irrévérencieux Marcel Duchamp affubla, au début du mouvement Dada, d’une paire de moustaches, vous étiez bien jeune lorsqu’il fut commis, mais vous en avez certainement entendu parler…
– Comme tout le monde.
– Un grand poète, un précurseur, fut inquiété, à l’époque, à ce sujet. C’est le lot des poètes. Ils sont, ou inquiets ou inquiétés. L’inquiétude les suit. Il s’appelait Guillaume apollinaire. Vous connaissez?
– J’écoute la radio.
– Hum…
Il ne chercha pas à dissimuler son mépris et entreprit de m’instruire:
– … Un curieux bonhomme, ce poète. Blessé à la guerre, il décéda le 11 novembre 1918, alors que sous ses fenêtres des gens scandaient: « À mort, Guillaume… À mort Guillaume… » sur l’air des lampions… ces cris s’adressaient à Guillaume de Hohenzollern, évidemment, mais n’empêche…
– C’était d’un humour plutôt macabre, convins-je.
– Qui n’a pas dû déplaire au poète, d’ailleurs…

(Léo Malet, Le soleil naît derrière le Louvre, in Nestor Burma. Les nouveaux mystères de Paris (I), Léo Malet II, éd. N. Dhoukar, Bouquins, Robert Laffont, 2006, p. 34-35)

mars 5, 2011

Légitimiste

Filed under: politopics — tito @ 4:46 pm

On s’attend à toute heure du jour et de la nuit de voir surgir enfin la fumée blanche qui consacrera pour, ouhla, plus tellement longtemps, le nouveau gouvernement fédéral belge, dont la législature est déjà commencée depuis, oulà, un petit moment…

Légitimité, représentativité, compromis, démocratie…

Voilà ce que nous attendons de nos informateurs, formateurs, animateurs, voire amateurs.

C’est pas gagné.

Peut-être est-ce l’heure de nous interroger sur la légitimité d’un tel processus. Non pas tant sur la problématique de l’existence ou non d’un tel pays qui s’appellerait Belgique depuis pas loin de deux cents ans, mais plus sur le principe même de la dite démocratie représentative, celle qui se base sur des élections offrant à un demi-millier de gugusses le pouvoir de (surtout ne pas) décider du sort de dix millions d’autres gugusses qui suivent, tel un mauvais feuilleton ou un bon reality-show, le défilé des négociations -qui n’en sont sans doute guère- devant mener à la dernière réforme de l’Etat avant la suivante, et à la formation d’un gouvernement (parmi six dans le pays) dont les membres n’auront pas manqué pendant sept mois de s’étriper et se délecteront de partager la dépouille de la bête au cours de ce qui reste de leur temps de pré-campagne électorale.

Il n’y a pas de légitimité en dehors de la justice. L’histoire ne permet de rien résoudre. Au-delà des hypocrisies de certains, voire de la plupart des acteurs (sinon de presque tous), si nous considérons les exigences aussi bien des uns que des autres, et selon que l’on soit du Nord, du Sud ou du centre du pays, toutes les revendications, historiquement, se valent -et, en un sens, ne valent donc rien, puisque si toutes valent la même chose, leur contradiction les amènent à ne valoir rien du tout.

Pourquoi vouloir se séparer si c’est pour, à terme, trouver les mêmes confrontations un échelon plus bas? Pourquoi vouloir rester ensemble si c’est pour continuer à s’entre-déchirer sur les mêmes thèmes? Pourquoi se résoudre à des concessions de part et d’autre qui ne satisferont personne -du moins suffisamment peu pour permettre aux mêmes clowns de poursuivre leurs surenchères lors des prochaines élections.

Il n’y a aucune légitimité, parce qu’il n’y a aucune justice, ni globale, ni particulière, là-dedans.

Ce n’est pas l’intérêt général, ni l’intérêt de tous, ni celui de chacun que les « négociateurs » défendent, mais uniquement leurs droits à continuer de jouer aux chaises musicales aux frais des contribuables. Quels qu’ils soient. N’allez pas espérer dans le chef de l’un ou de l’autre une exception qui confirmerait la règle: ils ont tous passé, à un moment ou à un autre, et plutôt deux fois qu’une, au ratelier où se distribue -entre eux- équitablement le fourrage.

Non, pas « tous pourris », mais simplement tous préoccupés par la même chose depuis que la Chose Publique existe: le partage du gâteau entre les privilégiés, la conservation du système à l’avantage de ceux qui ont réussi à marcher sur les têtes des autres, l’illusion du discours « différent » dans un monde qui ne change surtout pas. Et, en Belgique, les arguments faciles des soucis communautaires en guise de propa.

Certes, en 5000 ans d’histoire urbaine, les conditions de vie se sont sensiblement améliorées pour bien des hommes -et des femmes dans une certaine mesure-, mais ce n’est assurément pas grâce à eux. L’histoire, si elle doit au moins montrer une chose, nous apprend que c’est toujours sous la pression de la rue, à la force de la mobilisation, que les populations obtiennent des améliorations dans leurs conditions de vie, des droits, des libertés, et l’abolition de parties de privilèges de l’autre côté. Les révolutions de palais ne doivent pas nous illusionner, pas plus que les changements de régime ou les alternances de pouvoir. La justice, c’est la rue qui l’obtient, pas la qualité de l’hermine qui enrobe le magistrat. Et la justice ne permet jamais de justifier la moindre prétention au pouvoir de personne. Il n’y a pas d’autre légitimité dans la concession temporaire d’un pouvoir que dans la liberté et l’égalité, jointes, obtenues par l’ensemble de la population.
Et cette légitimité ne peut jamais être que temporaire, limitée, et surtout révocable.

Vive l’anarchie.

février 19, 2011

Laissez la police faire son travail, vous serez les derniers informés

Filed under: discussions piquantes,Uncategorized — tito @ 12:11 am

La condamnation de Zemmour pour incitation à haine raciale ne me fait pas plaisir.

Qu’on ne se méprenne pas: je n’ai aucune sympathie pour le type. On peut même dire que je ne partage guère de choses avec lui, à part un usage facile de la langue, en plus de quelques caractéristiques communes à tous les êtres humains (pipi, caca, respirer, et peut-être même baiser, si ça se trouve et que ça ne choque pas trop sa fibre christique). Mais, à l’instar de Chomsky qui, avec raison, estime qu’on ne peut interdire à quelqu’un de s’exprimer, même, et surtout, si cette personne ne pense pas comme nous, je suis déterminé à dire que si nous ne devions autoriser que des opinions que nous approuvons, il n’y aurait aucune grâce à parler de liberté d’expression.

C’est donc sur le terrain de la discussion que doit être combattue la verve d’apparence innocente et pure à la sauce néo-conservatrice de Zemour, Eric, publiciste.

On ne saura sans doute jamais dans quelle mesure l’attitude de la police, et de l’accueil fait aux étrangers et aux personnes d’origine étrangère, ainsi que l’histoire des migrations en général, est responsable, en plus des disparités économiques qui les touchent, de la criminalité chez les personnes « moins caucasiennes » que les autres. Et ça, c’est certainement plus une réalité que des chiffres agités dans tous les sens comme un rubic-cube, jusqu’à ce qu’on en obtienne ce qu’on en attend (quitte à décoller les gomettes et les recoller où on veut).

A partir du moment où la police s’intéresse plus à la petite délinquance et aux comportements agressifs de jeunes dont les perspectives sont, globalement, plutôt moindres que celles de la moyenne des Européens, qu’aux fraudes fiscales, aux détournements de fonds et aux abus de biens sociaux, il est évident que les chiffres de la délinquance sont plus élevés du côté black-beur: ils ont moins accès aux charges et aux avoirs qui permettent ces derniers crimes…

Mais il faut reconnaître que si la drogue était libéralisée, on aurait sans doute des difficultés à stigmatiser autant les blacks et les beurs, et les flics n’auraient plus la moindre excuse pour harceler aussi régulièrement les enfants des cités. Si la discrimination à l’emploi n’existait pas, on n’en parlerait carrément pas… Mais bon, s’il n’y avait pas de discrimination à l’emploi, il n’y aurait pas de marché du travail…

D’un autre côté, les mafias de la prostitution, plus souvent asiatico-caucasiennes, sont moins menacées. Parce qu’elles sont plus respectables (après tout, elles ne font qu’exploiter des femmes, ce qui, dans la tête de certains flics, ne doit pas être tout à fait immérité, vu l’attitude de beaucoup à l’accueil des victimes de viols)? Ou parce qu’elles sont plus violentes? Ou plus en cheville avec certaines parties des pouvoirs publics?

À mouvement de pognon comparé, la société européenne y perd bien plus dans son attitude actuelle que si la police se concentrait sur la grande criminalité économico-fiscale, voire dans le trafic d’entrée de la drogue, là où les bénéfices sont bien plus importants qu’au niveau du commerce de détail.

Le même genre d’attitude réductrice existe d’ailleurs au Brésil: la presse mainstream et le gouvernement stigmatisent les petits trafiquants des favelas, surtout ceux de Rio, ainsi que les « mules » (petits passeurs, souvent passeuses et plus victimes que vraiment coupables), sans s’attaquer aux commanditaires, ni aux laboratoires, qui sont les seuls bénéficiaires réels… mais ceux là sont bien entourés et on les retrouve parfois dans les salons diplomatiques et autres cercles de pouvoir.

Ils ont bon dos, les petits trafiquants, qui vivent dans la merde des cités et des favelas! Ce n’est pas là que les milliers de milliards d’euros ou de dollars transitent vers les sphères financières, alimentant les caisses du capitalisme, évidemment!

Ou alors, ils sont vraiment idiots d’habiter dans les cités et les favelas…

Voilà ce qu’il aurait suffi de répondre à Zemmour. Malheureusement, je n’ai vu de son intervention médiatique que sa seule tirade, et rien des réponses éventuelles des présents. Mais cela aurait suffi ou aurait dû suffire…

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