Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

mars 10, 2010

Mlle Vinteuil

Filed under: lectures dispensables — tito @ 3:59 pm

J’ai entamé la semaine dernière « La Prisonnière ».
Marcel Proust est décidément un personnage étonnant.

Peut-on imaginer qu’il était mourant, lorsqu’on lit ce petit passage:

« Elle trouvait la parole, elle disait: « Mon » ou « Mon chéri » suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre eût fait: « Mon Marcel », « Mon chéri Marcel ».

Seul passage où Proust mentionne son nom, semble-t-il (je ne suis pas encore au bout), et encore en l’ajoutant de cet extraordinaire bémol métascripturaire où le narrateur ose se distinguer de son propre auteur. On sait, en effet, que Marcel et le narrateur sont bien différents. Il n’y a aucun doute là-dessus. Cependant, cette distinction semble s’accroître volontairement avec le temps. Plus nous avançons dans le roman, plus le narrateur devient actif et, de neutre et passif qu’il était, désagréable et réactif. Non pas actif, mais véritablement « en réaction ». Ses états d’âmes auraient tendance à le pousser à l’inertie, mais ses défauts (il est vain, misogyne, jaloux et possessif) le pousse à transformer l’objet de son amour en objet tout court, et à l’enfermer.

Il est aussi remarquable de constater que, sans en avoir l’air, le narrateur se pose en lascif dandy qui cache son insouciance sociale derrière des pseudo-préoccupations dreyfusardes et des discours socialisants qu’il se garde bien de défendre concrètement…

Tout cela passe comme une vapeur sur un timbre-poste.

Et l’on commence à comprendre que des générations de chercheurs aient pu consacrer leur vie à cet auteur étrange, qui n’aura jamais vu son oeuvre terminée, et encore moins publiée jusqu’au bout.

Savoir d’ailleurs que je suis entré maintenant dans la partie de son travail qu’il n’a pas eu le temps de relire -pour la troisième fois- comme les autres volumes, est très décontenançant car les passages médiocres sont pratiquement inexistants. C’est là que naît ma jalousie…

mars 4, 2010

La Bible dévoilée

Filed under: délivre religion,politopics — tito @ 2:29 pm

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman ont pondu en 2002 un ouvrage qui a eu un grand succès auprès de ceux qui s’intéressent à la question biblique et à son historicité1. Le livre dans son ensemble est très agréable à lire, fluide et consistant. Il se base principalement sur les recherches archéologiques produites au cours des deux cents dernières années pour établir que le « Livre des Livres » ne peut que rarement être envisagé comme une source historique fiable et a probablement été compilé -attention, on dit bien compilé et non écrit2- en grande partie3 au VIIe Siècle dans un souci de propagande nationaliste en raison des ambitions expansionnistes d’un petit potentat frustré du nom de Josias.4

Il faut noter que le livre reste prudent, malgré les critiques qui ne l’ont pas épargné. En effet, les auteurs sont admiratifs devant le travail de la Bible. Dans la conclusion, ils persistent à penser que si l’oeuvre a traversé les siècles et eu une telle influence sur le monde, tant spirituellement que sociologiquement5, c’est qu’il a été réalisé par des auteurs exceptionnels, et qu’il faut leur reconnaître au moins cela6.

Et, en effet, je trouve qu’ils ne vont pas assez loin: ils montrent de manière extrêmement sérieuse que les patriarches, Moïse, l’Exode, Josué, David, Salomon, ainsi que toutes les histoires de conquêtes et de grandeur contées dans la Bible doivent être remises en question. En fait, ils en montrent l’anhistoricité. Ils sont très efficaces quand ils exposent que la partie deutéronomiste du Livre est avant tout un outil de propagande idéologique destiné à justifier la future conquête de la région de Samarie et Haçor, au Nord de Jérusalem.

Ils sont également très intéressants lorsqu’ils expliquent qu’il n’y a jamais eu de monarchie unifiée de Juda et d’Israël, que les populations locales sont très probablement des cousins des Cananéens et que la Jérusalem des quatre cents ans qui précèdent la monarchie tardive n’était guère plus qu’un village perché sur la montagne.

En gros, ils déconstruisent toute l’idéologie sioniste. C’est gênant…

Je me propose de voir un peu plus ce qu’il en est de leur travail à partir des critiques qui ont été faites contre eux et que je me permettrai de commenter. Cela dit, je suis déjà plongé dans le même travail concernant un autre livre très stimulant, celui de Shlomo Sand, « Comment le peuple juif fut inventé », dont je vous parlerai une autre fois… À suivre donc…

Quelques références ici
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bible_d%C3%A9voil%C3%A9e

Notons pour terminer deux choses essentielles.
D’une part, à aucun moment les deux auteurs ne prétendent « inventer » des théories: ils suivent les progrès effectués par les résultats de fouilles et de recherches les plus récentes. Contrairement à ce que prétendent certaines critiques, ils ne sortent pas de lapins de leurs chapeaux.
Quant à ceux qui leur reprochent de ne pas avoir fait d’étude textuelle de la Bible, il suffit de leur répondre que, précisément, leur travail consistait à faire l’inverse de ce qui a été trop souvent fait: vérifier si le texte correspondait aux résultats des fouilles, et non faire coller les résultats des fouilles au texte « sacré ».

  1. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l’archéologie, Paris, 2002, traduit de l’anglais []
  2. En effet, au grand jamais les auteurs n’affirment que tout aurait été écrit au VIIe Siècle. Le plus probable est que, à l’instar de nombreuses autres populations mythographes, le nombre de récits fondateurs aient été bien plus important que ce que contienne la Bible. Josias et sa cour se sont contentés de choisir parmi ceux qui étaient à leur disposition, afin de coller le plus possible à leurs objectifs. Ceci est une conjecture qui n’est pas des deux auteurs. []
  3. Essentiellement tout ce qui ressortit de la source deutéronomique, y compris les Rois et les Juges. []
  4. C’est moi qui le traite de frustré. Par contre, il est vraiment tout petit et très potentat. En gros, le royaume de Juda qu’il dominait devait représenter moins de 100.000 personnes, dont la plus grande partie, fort probablement, honorait divers dieux en plus de Yahvé, voire à sa place. Il semble de plus en plus évident que le monothéisme n’existait pour ainsi dire pas plus au IIe millénaire qu’avant le VIe, voire le Ve siècle avant notre ère. []
  5. Ils en font indirectement le fondateur de la conscience individuelle, ce que je trouve un poil exagéré. []
  6. Ce n’est pas mon avis, qui est bien plus nuancé, mais ce n’est pas le propos de cet article. []

février 26, 2010

YESSSSS!!!

Filed under: économie mon amour,la vie comme elle vient — tito @ 3:44 am

Le Hummer est jeté aux chiottes.

Les Chinois n’en ont pas voulu! Que cela soit à cause du Dalaï Lama ne peut que me réjouïr: enfin Petit-médiéval-machiste-qui-sourit-comme-il-respire a servi à quelque chose…

La crise a du bon… Hehehe…

février 24, 2010

« Pour une raison à la fois insignifiante et profonde »

Filed under: discussions piquantes — tito @ 4:52 pm

Quelquefois, les choses arrivent, s’aggravent, s’enveniment, pour les moins bonnes et les meilleures des raisons…

On ne soupçonnait pas qu’un dialogue pût mener jusque là.

On pensait sans doute que nos valeurs nous défendaient absolument.

Contre toute attente, ce que l’on croyait légitime fond devant les évidences des autres, si proches qu’ils soient.

Le relativisme nous gagne.

On en vient à douter des autres, douter de soi, et le pire: douter de ce que l’on savait être la vérité.

Enfin, on écrit de courts textes qui se contentent d’abstractions, n’ont aucune portée concrète, ne supportent nulle valeur et seront interprétés pour ce qu’ils ne sont pas.

On ferait mieux de se taire, quitte à ranger lutte et décision pour plus tard.

février 20, 2010

Sale fait pas.

Filed under: discussions piquantes,politopics — tito @ 3:58 am

Selon un article du Canard Enchaîné du 20 janvier dernier, si les USA appliquaient les normes OMS (pourtant encore supérieures à celles de l’Insitute of Medicine) en matière de sel dans les produits agroalimentaires, les frais de santé de ce beau pays diminueraient de 32 milliards de dollars tous les ans; par analogie, le Canard a calculé que la France pourrait économiser 7 milliards d’euros tous les ans. Bon, je ne sais pas très bien comment, au Canard, ils ont calculé ça… Si on ramène les 300 millions d’Amerloques aux 65 millions de Celtillons, on en arrive à 5 milliards d’euros…

En réalité, le Canard se trompe un peu (j’ai vérifié, hé): ces 32 milliards comptabilisent l’ensemble des gains produits par une consommation modérée de sel en vertu des critères de l’Institute of Medicine, reprenant surtout toutes les années d’espérance de vie gagnées et toutes celles en meilleure santé et donc toute la productivité supplémentaire incluse.

En terme de soins de santé, toujours selon la Rand Corporation, ou plutôt la recherche qu’elle cite1, c’est 18 milliards de dollars qui seraient économisés par les Étatsuniens. Cela ferait tout de même un joli pactole.2

Quant à l’espérance de vie gagnée, il a été calculé que ce sont 312.000 années en un an qui seraient sauvegardées rien qu’aux USA3; c’est pas mal4. Pensez à tous vos proches morts d’une maladie cardio-vasculaire un peu trop tôt

Rapporté à la Belgique, on ne serait pas loin du milliard d’euros, facilement, si on comptait façon Canard, et donc considérant la productivité des années conservées ou améliorées en terme de vie humaine; C’est environ 440 millions par an, si on prend pour base le site de la Rand Corporation que j’ai repris ci-dessus et si on ne comptabilise que les frais de santé épargnés, pas le gain en terme d’années de vie gagnées… Celles-ci pour la Belgique pourraient se monter à 10.000 années en un an5… Bon, ceci si on considère que notre patron d’alimenatation est le même que celui des USA. Cela dit, il ne doit pas en être très éloigné…6

Voilà de quoi faire réfléchir… Mais bon, c’est sûrement plus facile de régionaliser la sécu ou de culpabiliser le camp d’en face que d’affronter Unilever, Kraft et Danone…

(Plus d’infos à partir de la recherche-source qui a servi de base à Rand Corporation, ici)

  1. This fact sheet is based on: Palar K and Sturm R, “Potential Societal Savings from Reduced Sodium Consumption in the U.S. Adult Population,” American Journal of Health Promotion, Vol. 24, No. 1, September/October 2009. []
  2. Mais que font les assurances?? []
  3. Improved quality of life. Meeting sodium consumption guidelines would save, in one year, 312,000 quality-adjusted life years — a metric that accounts for increased longevity as well as the relative healthiness experienced during additional years of life. The annual monetary value of this improvement would be an estimated $32 billion. []
  4. Et la recherche estime les bénéfices encore plus important si l’on diminue encore la consommation de sodium. []
  5. Par comparaison, on a calculé que les années de vie perdues par les 10 millions de personnes mortes durant la Ie Guerre Mondiale, supposant que chacune avait une trentaine d’années de vie en moyenne encore à vivre, se montaient à 300 millions d’années gaspillées au nom des nations et des marchands de canons. Voir notamment ici: https://thitho.allmansland.net/?page_id=13. []
  6. Notons encore que la recherche mentionnée par Rand Corporation s’estime elle-même prudente, car elle ne prend pas en compte certains gains supposables mais non calculés. []

février 13, 2010

Écrire pour d(es petits gâteaux a)u beurre

Filed under: lectures dispensables — tito @ 3:44 am

Toujours plongé dans la prose éthérée quoiqu’imparfaite -et donc humaine- de Proust, je réalise peu à peu -puisque je me suis attaché à ne lire rien sur Proust avant de le lire lui, ce qui n’est pas dans mes habitudes- que le véritable protagoniste, chez lui, n’est ni le narrateur, ni même son environnement, ni non plus un quelconque présupposé ou message qu’il défendrait, mais bien l’écrivain en tant qu’écrivain, c’est-à-dire que, lisant Proust, on se pose soi-même dans la situation de l’écrivain face à son oeuvre et j’oserais dire que qui aime Proust est lui-même ou elle-même écrivain, quand bien même il ou elle n’aurait jamais écrit une ligne; en effet, se laissant entraîner des salons bourgeois aux soirées mondaines, des réflexions intimes aux plages de Balbec et des aventures amoureuses de ses proches jusqu’à ses propres incapacités sentimentales, c’est d’être plongé dans les mêmes affres que l’auteur de la Recherche qui nous fait l’aimer.

On notera que cette première phrase comporte deux fois le terme « plongé » saisi dans le même sens, mais à plusieurs lignes d’intervalles. Qu’importe, aurait dit Proust, qui n’hésitait parfois pas à répéter un mot à trois de distances sans qu’on y trouve d’importance particulière.

Dans son travail minutieux de recomposition, plus que de restitution, d’un monde perdu à jamais, et qui, en fin de compte, n’a d’intérêt que pour le narrateur, Proust ne nous demande pas de l’aimer ou de l’apprécier comme lui le vivait, mais de suivre les pas de la recréation qu’il nous propose. Ce sont les traces mêmes du travail d’écrivain qui nous apparaissent. Avec un peu d’attention, on découvre, sans trop de peine, les nombreuses anecdotes intercalées qui durent gonfler certains chapitres de 50 pages quand ils ne devaient en compter au départ que 30. Un Amour de Swann ne serait-il pas lui-même comme une énorme intercalation1?

Je ne parviens pas à distinguer ce qu’il y a d’inférieur, comme un ami a cherché à me le faire accroire, dans ce quatrième tome de Sodome et Gomorrhe. J’y ai même ressenti parfois plus d’intensité en ce que, finalement, le narrateur devient plus actif, plus déterminant, ce qui ne départ pas du projet initial, du moins je le crois, du travail entier, à savoir la suite de la progression sociale et sentimentale d’un personnage a priori insignifiant à qui une quantité invraisemblable de personnes donnent toujours plus d’importance, ce qui nous console quand on sait que ces personnages eux-mêmes ne sont guère plus signifiants et qu’il est difficile d’en sauver dix sur le tas.

Aimer la Recherche, c’est être écrivain, quand bien même on n’aurait pas écrit une ligne, disais-je, mais que l’on ne m’interprète pas mal: je ne voudrais surtout pas dire que celui ou celle qui ne « rentre pas dedans » ne le serait pas, écrivain. Ce serait mésinterpréter ces lignes qui se voulaient simplement reconnaissante à un auteur d’avoir consacré sa vie à décrire, finalement, la vanité d’une démarche à laquelle nous accordons une trop grande place. En un sens, Proust déconstruit notre travail d’écrivain, nous rappelle qu’il n’est qu’un à-côté de la vie et que celle-ci est hors l’écrit… (Henry Miller, trente ou quarante ans plus tard, affirmera qu’écrire ne peut être que le fait d’un homme malheureux, incomplet, lui qui opérera finalement la même démarche de reconstruire son propre passé, l’arrangeant selon son goût, nous proposant, lui aussi, un écrivain à la recherche de son temps perdu.)

C’est du moins ainsi que j’interprète sans avoir lu une ligne d’analyse sur lui et en n’étant arrivé guère plus loin qu’au tiers du cinquième livre.

  1. Ce qui expliquerait peut-être qu’on puisse le lire indépendamment du reste et qu’il soit si souvent proposé en cours de cursus scolaire. []

février 9, 2010

Brésil, forteresse bleue

Filed under: économie mon amour,Brésil,politopics — tito @ 9:16 pm

CartaCapital1, 8 juillet 2009, p. 21: selon l’Ipea2, les 10 pour-cent de la population la plus pauvre paient 33% d’impôts; les plus riches seulement 23%.

Il y a mieux: d’après un rapport de l’Ipea, toujours, les 10 % des Brésiliens les plus riches concentraient à la fin du XXe Siècle 75,4 pour-cent des richesses du pays.

Du même rapport, on note que ce n’est qu’au cours de ces dernières années (sous la présidence de Lula) que l’indice Gini 3 a recommencé à baisser, après une valse régulière entre 0,64 et 0,58 depuis le début de la dictature jusqu’à la présidence de Fernando Henrique Cardoso4. Il reste cependant au-dessus de 0,56.

Il faut cependant noter que, si la charge tributaire atteint aujourd’hui 35,8% du PIB, selon un article de l’Estado, l’écart commence à se creuser entre l’impôt sur le capital et celui sur le revenu du travail.
En effet, alors qu’en 1996, ces deux chiffres flirtaient tous deux avec la barre des 2 pour-cent du PIB, aujourd’hui, le résultat de l’impôt sur le revenu du travail est à peine supérieur à cette barre alors que l’impôt sur le capital est aujourd’hui supérieur à 3,5 pour-cent du PIB5

Une autre donnée très intéressante, c’est la charge de la dette.
Si l’on compare le produit de l’impôt total avant paiement des intérêts et après paiement de ceux-ci, on reste sur le cul:
En 2000, les impôts représentaient déjà 30,4 pour-cent du PIB. Mais le service de la dette représentait 6,3% du PIB. En 2003, ce chiffre était monté à 8,3 pour-cent du PIB. en 2005, il redescendait à 7,3, ce qui est encore très impressionnant. On s’attend à ce qu’il ait encore diminué, mais ce ne sera sans doute pas transcendant6.

Un des chiffres les plus surprenants, c’est le taux de la charge tributaire par rapport au revenu familial en 20037
Plus vous êtes riche, moins vous payez:
en dessous de 2 salaires minimum votre charge tributaire est de 48 pour-cent. Entre 2 et 15 salaires minimum, elle descend progressivement de 36 à 30 pour-cent. Au-dessus de 15 salaires minimum, la charge est inférieure à 30 pour-cent et descend jusqu’à 26 pour-cent pour les plus riches. En outre, s’il est vrai que ce sont les classes moyennes qui ont connu la plus grosse augmentation de leurs impôts entre 1996 et 2003 (101 pour-cent, due donc aux mandats Cardoso), ce sont les plus riches qui ont connu la variation la plus faible. En 1996, ils payaient en moyenne 17 pour-cent, quand la classe moyenne payait environ 15 pour-cent (et les plus pauvres 28 pour-cent). L’augmentation des impôts des plus riches n’a été que de 46 pour-cent, quand ceux des classes moyennes doublaient et que ceux des plus pauvres n’augmentaient « que » de 71 pour-cent.

Brésil, forteresse bleue, modèle du libéralisme… Ceci confirmé dans l’article paru dans Le Journal Indépendant et Militant, ici, fin de l’année dernière.

Lula, he is the guy! comme dirait l’autre…

  1. Revue crypto-de gauche. []
  2. Organisme de stats du gouvernement fédéral. []
  3. Coefficient mesurant l’inégalité des revenus dans un endroit donné. Lorsque le coefficient est proche de zéro, cela signifie que les inégalités sont faibles (la Belgique se trouve d’ailleurs dans le peloton de tête de ces pays); lorsqu’il est proche de 1, cela marque une grande concentration des revenus. []
  4. Conservateur, 1993-2000. []
  5. P. 23 du rapport cité ci-dessus. Rendons justice à FHC, il l’a fait bondir pendant quelques temps à 4%, mais ça n’a pas duré. []
  6. P. 26 et 27. []
  7. p. 28. []

février 7, 2010

Mais où ai-je trouvé ceci?

Filed under: lectures dispensables — tito @ 8:33 pm

Avouez qu’on ne dirait pas du « beau français », par moments. Et pourtant… Qui est l’auteur de ces lignes? Soyez cool, ne faites pas une recherche sur wikisource ou sur un moteur de recherche…

“Avez-vous été voir le jet d’eau? (…) C’est bien joli, n’est-ce pas? C’est merveilleux. Cela pourrait être encore mieux, naturellement, en supprimant certaines choses, et alors il n’y aurait rien de pareil en France. Mais, tel que c’est, c’est déjà parmi les choses les mieux.”

Un indice quand même: j’ai mis plus de quinze ans à aimer cet auteur.

février 1, 2010

La religion devrait se pratiquer en privé, entre adultes consentants.

Filed under: délivre religion — tito @ 5:28 am

Lu ici, sous la plume d’un certain Jacques Nadeau, qui m’est inconnu.

janvier 31, 2010

Louis Michel, toujours moins Louise…

Filed under: économie mon amour,politopics — tito @ 3:37 am

Dans un interview accordé au (très complaisant) quotidien La Libre Belgique, Louis Michel, toujours aussi vert dans ses propos, réaffirme le libéralisme social, qui n’est pas le capitalisme, selon lui, dans des termes souvent à la limite du délire mystique:

« le libéralisme, ce n’est pas le capitalisme. (…)Cet Appel aurait pu s’appeler le credo libéral. C’est tout ce en quoi nous croyons. (…) il était important que les libéraux réaffirment (…) qu’ils sont pour la compétition (…) Nous sommes totalement engagés en faveur de la liberté d’entreprendre (…) Parce que nous pensons que les revenus du travail, c’est ce qui permet au citoyen de se libérer, de s’émanciper et de ne pas être dépendant de puissances occultes. (…) Nous sommes plus réalistes, plus modernes et au moins aussi démocratiques que les autres (…) la lutte des classes, c’est dépassé. (…) Nous sommes des progressistes. Et vous avez des conservateurs qui s’arc-boutent sur des concepts, des réponses du passé. Et je pense que les réformateurs sont plus modernes que les autres. (…) bien sûr, il faut changer les modes de consommation. Mais si le modèle économique, c’est porter la décroissance, alors je dis ce sera sans moi. Ce qu’on va perdre en croissance, ce sont les pays émergents qui le prendront. Le sacrifice à la décroissance, dans l’ordre mondial, n’est pas tenable. C’est une forme de régression, une utopie. »

Il grignote bien un tout petit peu sur l’idée que l’État a un rôle dans la menée de l’égalité des chances (notion qui ne déparerait pas dans les traités d’Adam Smith ou de John Rawls), mais sinon, j’ai du mal à comprendre comment un libéralisme ne peut pas être capitaliste, s’il est pour la compétition, la liberté d’entreprendre, la croissance et contre la lutte des classes.

Par ailleurs, ces propos du genre « crédo », « croyons » ou « puissances occultes »1 portent une dimension clairement mystique, pas très rationnelle du propos.

Enfin, les prétendus arguments contre la décroissance sont d’une portée mesquine et sans relief. Nada, nada, nada… Il n’y a rien dans cet interview qui ait la moindre valeur argumentative.

Bref, Loulou, vitrine politique, est égal à lui-même. Et ses partisans ne réfléchissent guère… Consommateurs de produits périmés…

Ode, à quand mon auto-collant « Je freine aussi pour les libéraux »?

  1. Et c’est nous les paranoïaques?? []
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