Loin de moi l’idée de penser que voter social-démocrate ((PS ou les Verts en France, PS ou Écolo en Belgique, Parti démocrate en Italie, PSOE en Espagne, les travaillistes en Angleterre ou aux Pays-Bas, les sociaux-démocrates en Allemagne, etc.)) puisse indiquer une quelconque appartenance ou affinité à gauche ((Pour une définition de la gauche voir ici.)).
C’est que certains journaux brésiliens ((Et ils ont plutôt l’air de s’en réjouir, à part ceux qui se disent “à gauche”.)) s’amusent à présenter l’Europe comme en porte-à-faux par rapport au continent américain où l’illusion électorale semble porter sur la gauche. On rit sous cape à l’idée que Lula, Bachelet, Kirchner (mari et femme) ou Obama (là, ce n’est même plus sous cape) puissent être taxés de gauchisme, mais bon, soit. L’Europe, paraît-il, vire à droite et l’Amérique à gauche.
Mino Carta, chroniqueur et éditeur célèbre au Brésil, cite un sociologue français ((Je l’ai plutôt trouvé politologue et économiste sur le net, mais ça m’embête de contredire Carta. Oh, et puis non, ça m’embête pas.)), Marc Lazar, selon lequel une majorité des Européens croient encore en l’économie de marché et estiment que l’action collective n’est pas assez attrayante.
Je pense que c’est un peu trop simple de voir les choses de cette manière.
Prenons le cas simple de la Belgique. Le choix, apparent, des dernières élections -piège à cons- semble, comme toujours, un balancement entre les trois (fois deux) partis dits traditionnels, en sus du cadeau-bonus écologiste et des gadgets communautaires. Qui est belge sait bien que la donne est bien autre: il n’y a plus réellement de “trichotomie” gauche-centre-droite, mais une espèce de confusion entre des boutiques aux vitrines vaguement colorées, confusion alimentée par des scandales plus ou moins localisés, des faits avérés ou supposés, et en tout cas médiatisés, de corruption, des révélations de tous les côtés qui devraient prêter au discrédit final de pratiquement toutes les têtes de la classe politique…
Et malgré cela, les élections restent le feuilleton du printemps avec son éternelle baisse de l’extrême-droite francophone ((Dites-moi si je me trompe, mais j’ai l’impression que les fachos francophones baissent depuis que je suis en âge de m’intéresser aux élections. En âge, seulement, pas disposé…)) et ses “querelles lingwistiks”, également inusables…
Une chose est certaine: si les électeurs lisent réellement les programmes des partis, mais surtout votent en fonction des réalistions des gouvernements auxquels leurs champions ont participé depuis ne fut-ce qu’une génération (et ils ont tous les 8 (+2 ou 3) participé au moins à une kyrielle d’entre eux, étant donné les nombreux lieux de pouvoir au pays de Vondel, Toone et Julos), alors il faut que je reconnaisse que 80 à 90% des Belges -et par extension des Européens- donnent raison à tout ce que je sais comme de mauvaises solutions pour la société en général: le capitalisme, le marché, le particularisme (régional, national, linguistique), la religion, le sécuritaire, le verticalisme social, et j’en passe.
Toutes valeurs que je considère de droite et en opposition avec un progrès social que nécessiterait un monde en larmes -surtout hors des frontières européennes, mais aussi en partie dedans, à considérer la masse des non-votants, l’environnement, les animaux et ceux de ses habitants à venir-.
Suis-je hors de mode? Je veux dire, moi et les quelques milliers de zozos qui refusons ce consensus imbécile autour d’idées impérialistes, individualistes, sécuritaires, anti-sociales, égoïstes, et je vais m’arrêter, je deviens redondant…
Ou dois-je considérer qu’eux et moi représentons en fait l’avenir et que vous n’êtes qu’un réflexe du passé?
Alors, c’est vrai? Vous êtes de droite, comme le dit Mino Carta?
Je pense plutôt que vous êtes moules…
Réfléchissons: vous pensez vraiment que l’alternance entre les différents grands partis au pouvoir en Europe est susceptible d’apporter des solutions durables à de vrais problèmes?
Et, à propos, vous croyez vraiment en l’alternance? Parce que cela signifierait que les idées ne signifient décidément rien: s’il faut changer des équipes, ça veut dire qu’elles ne sont décidément pas bonnes. Mais si on les change par les précédentes, alors ça ne veut plus rien dire du tout…
Allez, non, vous n’êtes pas de droite. Vous êtes nouilles…