Archive for the ‘discussions piquantes’ Category

Mare au canard

Tuesday, January 20th, 2009

Titre du Figaro:
” La métamorphose présidentielle d’Obama”
“Le jeune élu a orchestré une période de transition sans faute, qui préfigure ses méthodes de chef d’orchestre à l’écoute.”

Et la démission de Bill Richardson soupçonné de corruption, c’est quoi? La symphonie ne nécessitait pas de grosse caisse?

Et plus loin
” «Obama veut incarner l’unité
du peuple américain»”
ce qui explique le chapeau d’un article précédent:
“Le premier président noir des États-Unis, qui prêtera serment mardi, aurait reçu plus de menaces qu’aucun autre de ses prédécesseurs.”

Le Figaro, en pleine co-errance…

Qui a dit…

Sunday, January 18th, 2009

… en 1930, à l’adresse d’un militant sioniste qui lui demandait d’appuyer la cause de l’installation des Juifs en Palestine:

“Je ne peux pas faire ce que vous me demandez (…).
“Je ne pense pas que la Palestine puisse un jour devenir un État Judaïque ni que le monde chrétien comme le monde islamique puissent un jour être disposés à confier leurs lieux saints au soin des Juifs. Il semblerait plus sensé de fonder une patrie judaïque sur un sol non connoté historiquement…”

Un indice: il était juif, célèbre et a encore une forte influence dans le monde des sciences. Il n’a pas contribué à la bombe atomique.

écho de Thierry Delforge

Thursday, January 15th, 2009

On n’est pas toujours d’accord, Thidel et moi, mais j’aime bien son style et je vous le livre tout brut:

Soyons Symétriques


1. “Le pouvoir aux barbus ? Non merci !”

Après le Centre pour l’Egalité de chances qui compte poursuivre les manifestants porteurs de pancartes établissant une égalité entre l’étoile de David et la svastika, Manuel Abramovitz, Claude Demelenne et Sam Touzani passent à l’offensive, dans une carte blanche du « Soir ,», contre le Hamas, le Hesbollah et les « barbus » de Bruxelles. Il n’y avait plus place, selon eux, dans la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et de protestation contre l’agression et les atrocités l’armée sioniste à Gaza, pour tous ceux qui ne sont pas « barbus », tous ceux qui défendent « la démocratie, la tolérance et les droits de l’homme »».

Au nom du « progressisme », le leur, ils craignent, non pas les apologistes des massacres, mais, dans une perspective électorale belgo-belge, la percée des « radicaux », issus, évidemment de l’immigration arabe. « Nous avons été piégés « … Manifesteront-ils encore contre l’agression ? A vrai dire il semble qu’ils n’aient jamais vraiment manifesté, s’étant déjà abstenus auparavant, lors des huit manifestations précédentes.

Ils sont soutenus dans leur dénonciation par le MR.

Manifestons donc sans les islamistes, à l’occasion, par exemple, de la journée internationale de Droits de l’Homme (ne pas confondre avec l’anniversaire la Révolution française, événement très contestable, prélude à tous les totalitarismes…). Où encore à l’occasion de l’anniversaire de la Convention de Genève, de la naissance d’Henri Dunant, de l’anniversaire de la signature de la Convention internationale pour l’interdiction des mines antipersonnelles…quand, comme le dit N.Geerts, la « paix sera i établie avec l’aide de la communauté internationale »…

2. « CHOISIR SON CAMP ? » ELOGE DE LA SYMETRIE

Continuant son combat intransigeant pour la République , Nadia Geerts, et une dizaine de co-signataires, nous conseillent, dans le même « Soir » « d’aller de l’avant », « sans chercher de coupables ». La condition essentielle, et unique, pour marquer, sa solidarité avec les Palestiniens, c’est, dit-elle, de ne pas soutenir le Hamas. L’essentiel est de ne pas choisir son camp, sous peine de tomber dans l’ »antisémitisme ».

On ne peut donc que saluer la dissertation libre-exaministe de N.Geerts et laisser, comme M. Abramovicz, C. Demelenne et S.Touzani, la rue aux islamistes et les médias aux sionistes…

3. LA RTBF NE MANQUE PAS DE CULOT

La RTBF a organisé, hier, un forum de discussion à partir d’un bulletin d’information d’Al Jezirah-TV. Cette chaîne ne respecte pas l’impeccable déontologie des « médias de qualité » (dont fait évidemme nt partie la RTBF …), est populiste et abuse d’un scandaleux monopole de l’information, étant la seule à avoir des correspondants dans la bande de Gaza. Monopole dont elle abuse en diffusant de trop longues séquences montrant les effets des armes israéliennes, voire du direct. Après publication d’une quarantaine de réactions saluant toutes, à une exception près, le travail et l’objectivité d’Al Jezirah, le forum est fermé. D’autant que la partialité et la censure pratiquées par la RTBF , et le « Soir », est souvent dénoncée.

Ci-dessous la première intervention sur ce forum :

La RTBF qui parle de propagande , c’est le comble quand on sait que cette chaîne est l’un des relais principal de la propagande israélienne !
Jamais un droit ” de justification même aberrant , n’est refusé a Israel ” !

Voici, en exclusivité, ces règles que tout le monde doit avoir à l’esprit lorsqu’il regarde le JT le soir,ou quand il lit son journal le matin. Tout deviendra simple.

Règle numéro 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers et c’est toujours Israël qui se défend.
Cela s’appelle des représailles.

Règle numéro 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.

Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.

Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.

Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israëliens, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.

Règle numéro 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants).

Il n’y a aucune limite et ils n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique ‘terroriste’.

Règle numéro 7 : Quand vous dites ‘Hezbollah’, il faut toujours rajouter l’expression ‘soutenu par la Syrie et l’Iran’.

Règle numéro 8 : Quand vous dites ‘Israël’, il ne faut surtout pas rajouter après : ‘soutenu par les Etats-Unis, la France et l’Europe’, car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.

Règle numéro 9 : Ne jamais parler de ‘Territoires occupés’, ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genéve. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur .

Règle numéro 10 : Les Israëliens parlent mieux le français que les Arabes. C’est ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précèdentes (de 1 à 9). Cela s’appelle de la neutralité journalistique…

Voilà. Pas 100 pour-cent d’accord, mais suffisamment pour saluer le verbe et la verve mon cher Thierry, que je salue de loin.

communiqué du FPLP

Saturday, January 3rd, 2009

Sobre… Juste…

FPLP : Depuis le champ de bataille assiégé

Depuis quatre jours désormais, un massacre israélien se poursuit contre notre peuple de Gaza sous les yeux de l’establishment international, couvert par son silence et sa complicité.

Notre peuple a été attaqué par les bombes des occupants sionistes, par ses missiles et ses avions de chasse, qui ont attaqué nos villes, villages et camps de réfugiés. Gaza subit un siège total, depuis la mer, la terre et les airs.

L’ennemi israélien a bombardé nos universités, lieux de culte, bâtiments municipaux, civils et de sécurité. C’est aussi le cas des tunnels qui représentaient notre seul moyen d’échange et d’approvisionnement avec le monde extérieur, barrant la dernière route de sortie de Gaza, transformée en prison en plein air par l’occupant

Ce qui doit être dit clairement, c’est que ces crimes sont en train d’être commis par l’occupant israélien avec la complicité du régime égyptien et la participation active des Etats Unis et qu’en réalité ces crimes ne seraient pas possibles sans cette complicité et ce soutien.

Cet assaut contre notre peuple de Gaza est la continuation de la guerre qu’Israël a mené contre le peuple libanais et sa résistance en 2006 et de la guerre en cours contre la résistance irakienne, et implique la participation et la complicité des mêmes forces dans ces tentatives de détruire la résistance des peuple arabes au colonialisme, à l’occupation, au sionisme et à l’impérialisme.

Ces crimes consistent en des frappes collectives et des punitions contre les masses qui épousent la démarche de la résistance et qui persistent à former l’épine dorsale inébranlable de notre révolution.

Face à cette situation urgente et critique, la Front Populaire pour la Libération de la Palestine appelle le peuple palestinien, les masses arabes et toutes les forces progressistes et révolutionnaires dans le monde à affronter cette agression, à dénoncer ses objectifs et à apporter leur soutien de toutes les façons possibles à la cause palestinienne, pour contribuer à sortir victorieusement de cet horrible massacre.

Nous appelons les peuples à

– Exiger l’arrêt immédiat des massacres israéliens et de l’agression contre notre peuple de Gaza

– Exiger du gouvernement égyptien qu’il ouvre de façon immédiate, permanente et inconditionnelle le passage entre Rafah et Gaza. Mettre la pression sur les régimes arabes et la Ligue arabe pour qu’ils rompent leur silence et leur complicité avec les crimes de l’occupant contre notre peuple.

– Exiger que les USA cessent immédiatement leur couverture et leur soutien à cette agression et leur participation à cette agression. Il faut souligner le fait que les machines de guerre avec lesquelles Israël mène ses attaques, y compris les F-16 et les hélicoptères Apache, ont été fabriqués et payés par les USA et sont en train d ‘ être utilisées pour frapper des civils en violation des lois internationales et même des lois US.

– Appeler la communauté internationale à rompre son silence et sa complicité avec le massacre israélien. Exiger que les Nations Unies et leur Secrétaire Général Ban Ki-Moon cessent d’accepter les crimes d’occupation commis contre notre peuple et de s’en rendre complice, et qu’ils appliquent à la place leurs propres résolutions garantissant les droits et la souveraineté palestinienne. Le Président de l’Assemblée Générale de l’ONU, Miguel d’Escoto Brockmann, a appelé les Nations Unies à se ressaisir de ses responsabilités, chose que nous saluons en appelant tous les peuples à transformer cet appel en action.

– Agir pour isoler internationalement l’état raciste illégitime d’Israël. Les crimes abominables d’Israël ont dépassé même ceux de l’Afrique du Sud de l’apartheid, et ce régime ne devrait être accueilli nulle part dans le monde, dans les forums ou institutions internationales, il devrait être boycotté totalement. Tous les pays devraient expulser les ambassadeurs israéliens et la participation de représentants israéliens dans toute réunion ou forum international devrait être complètement rejetée. Pas de place pour le sionisme raciste.

Vers la victoire!

Front Populaire pour la Libération de la Palestine
30 décembre 2008.

C’est bien le moins que je puisse faire: refuser de considérer mon gouvernement légitime ((Accessoirement, c’est pas demain la veille que je le reconnaîtrai, mais s’il pouvait déjà renoncer à ça, il me surprendrait positivement.)) s’il persiste à soutenir, financer, légitimer, reconnaître démocratique, cautionner le gouvernement criminel d’un État occupant, colonialiste, oppresseur.

Faut-il le préciser? J’admire les Israéliens qui, eux, ont déjà cessé de reconnaître l’action de leur gouvernement.
Faut-il le préciser? J’admire tous les habitants de la région israélo-palestinienne qui collaborent pour tenter de vivre ensemble ou en bon voisinage.

Faut-il le préciser? Je ne vois pas pourquoi je condamnerais les Jean Moulin locaux…
Mais, faut-il le préciser? Jamais je ne reconnaîtrai des autorités dont les buts incluent la soumission de la femme -d’un côté, comme de l’autre.

Aphorisme pour la fin de l’année

Wednesday, December 31st, 2008

Le libéralisme est collectiviste, puisqu’il prétend que, par l’application de son système, la moyenne du bien-être de tous augmentera, sans souci des sacrifices endurés par une grande quantité d’individus.

Le communisme est individualiste puisqu’il prétend élever le bien-être de tous les individus de manière égale au détriment de la croissance globale de l’ensemble de la population.

+++
===
Quelqu’un pour me contredire?
(ou alors un grand blblblblbl?)

Et si j’en ai le temps et la force, d’ici peu, le premier chapitre sur le capitalisme privé et le capitalisme d’État… Sinon ce sera pour la mi- janvier…

Joyeux bordel, bonne branlée à tous.

Sean Penn de coeur

Tuesday, December 16th, 2008

Les choix cinématographiques de Sean Penn sont souvent excellents et son engagement politique à la gauche d’Hollywood (c’est faciiiiiiiiiiile, vous allez me dire) est assez réputé.

Mais ces dernières années, Penn s’est surtout distingué pour ses prestations de directeur (son court métrage dans le film collectif “11 Septembre” est probablement le meilleur de la série) et de… journaliste. Il est allé plusieurs fois à Cuba et au Vénézuéla, d’où il est revenu avec beaucoup de sympathies pour Hugo Chávez. Dernièrement, il a rencontré Raul Castro et en a ramené un reportage qui est paru sur TheNation. Je vous invite à aller le lire et… le voir aussi un peu.

Sean Penn semble la figuration névrosée d’un pays conscient d’être à la fois à la pointe de la liberté dans bien des domaines, mais complètement coincé dans son puritanisme et son attachement à des valeurs imbéciles comme la foi en Dieu, la propriété privée et le port d’arme.

En ce sens, il est un peu différent d’un Chomsky, intellectuel engagé et critique, qui ne souffre pas de ce complexe de culpabilité. Peut-être que je me trompe, peut-être que Sean Penn “joue” au complexé (ce visage qui semble se tordre de douleur interne est décidément expressif, dans ses silences, dans ses hésitations). Il n’a certes pas besoin de publicité, mais quelqu’un qui est capable de jouer sa réputation pour montrer un autre point de vue sur l'”axe du mal” à ses compatriotes bornés mérite un minimum d’encouragement.

économie, mon amour… quel étrange cri…

Monday, December 15th, 2008

Voilà, je vous ai assez bassiné (pour le moment) avec la crise économique.

Vu la quantité de réaction, il était de toute façon temps.

Je me contente de faire un dernier récapitulatif et de placer cet ensemble dans la colonne de droite à titre de référence personnelle.

Alors, pour récapituler, donc, je dois dire que je n’ai pas encore trouvé d’arguments qui me convainquent que les prises en charge des faillites financières par les États pût être autre chose qu’un socialisme pour les riches, autrement dit une socialisation de leurs pertes -et, au bout du compte, une manière de faire payer deux fois au peuple les affres des gros requins, puisque celui-ci en avait déjà souffert une première fois par le jeu classique du libéralisme qui, je vous le rappelle, implique que les plus gros gagnent et les plus petits se prennent des mandales.

À propos, s’il s’agit bien de libéralisme, il s’agit aussi de capitalisme, le premier n’allant pas sans le second, mais ce n’est pas toujours vrai dans l’autre sens, ainsi l’avait déjà fait savoir Deng Xiaoping en son temps. On peut se demander ce que Mao penserait du sauvetage du capitalisme occidental par l’économie chinoise. Mais, bon, en même temps, le grand timonnier, on n’en a rien à fout’.

Avant la Chine, nos timonniers des finances à nous ont tenté de montrer comment qu’ils avaient des couilles comme des melons en injectant des milliards et des milliards qui, jusqu’alors, n’existaient pas, puisque les caisses étaient vides ou que le budget était vaguement en équilibre, dans le grand jeu de la finance qui réclamait à corps et à cris des crédits supplémentaires pour continuer à jouer. À Atlantic City, on leur enverrait des psys pour qu’ils freinent un peu sur le bandit manchot. Mais à la corbeille, on les incite à continuer à risquer le boulot de millions de personnes, parce qu'”il faut sauver le système”.

Système dont on nous montre par moments qu’il vit de ses propres crises. Contrairement aux centaines de millions de crève-la-faim, qui, eux, n’auront même pas eu l’occasion de se défendre face aux montées subites des prix de tout ce qui leur permet de survivre.

Que ces crises appauvrissent certains des plus riches ne me paraît d’ailleurs toujours pas évident. Qu’elles révèlent plutôt que de nombreuses fortunes sont assises en partie au moins sur du vent, c’est déjà plus clair.

Enfin, et ça avait été le premier article de la série, il me semblait important de rappeler que capitalisme et libéralisme ne sont pas nécessairement la même chose. Le libéralisme n’est qu’une forme du capitalisme, et le néo-libéralisme une forme du libéralisme. C’est l’ensemble qu’il faut mettre au panier, et le plus rapidement possible.

À cet égard, je me permets également de vous annoncer dans les prochaines semaines (j’espère) un ensemble d’articles sur

la différence entre capitalisme privé et capitalisme d’État

De manière assez ironique, j’étais occupé depuis plusieurs mois sur ce sujet lorsque la crise a montré le bout de son nez fin 2007… J’ai continué en me disant que l’économie était bien sympa d’illustrer ainsi mon propos. L’ensemble est presque prêt, mais comme il fait de l’ordre de quinze ou vingt pages A4, je dois encore le découper en morceaux pour le rendre présentable…

En attendant, je vous bassinerai encore avec d’autres sujets que j’ai sur le feu (ça va déborder).

Et la gauche dans tout ça?

Monday, December 8th, 2008

Non, non, je ne vais pas vous parler d’Elio, de Ségolène ni de Barack…

(Ceci est une suite et pas encore fin des six ou sept posts précédents…)

Je vous parle d’alternative au libéralisme et au capitalisme ((Vous avez sûrement noté que je distingue bien les deux, hein… Voir les pages Essai et Revoilà pour une tentative d’explication de cette distinction. Pages qui d’ailleurs, malgré les circonstances, n’ont pas perdu de leur actualité.))… J’exclus donc de facto ces sinistres zozos.

Emir Sader, d’ailleurs, dans un article paru ce mois de novembre sous le titre “As crises do capitalismo e do neoliberalismo e a esquerda” ((Le Monde Diplomatique Brasil, novembre 2008, Encarta Clacso, VII.)) évoque le problème qui, coïncidence, me tarabustait depuis pas mal de temps. Oui, et si le capitalisme se cassait effectivement la gueule sans notre aide ((Ce qui nous amènera à nous dire que, décidément, nous n’avons pas à nous enorgueillir de quoi que ce soit dans l’affaire.)), où allons-nous tenter d’amener le monde ((Par honnêteté, je précise que Sader ne croit pas du tout qu’il tombera tout seul, mais qu’il faut l’aider. C’est effectivement fort probable. Donnons-lui un coup de main.))?

“Les solutions? Elles existent…”, comme disait Pierre Desproges. Le problème, c’est qu’il n’existe plus une formation un peu structurée pour les appliquer. Un autre problème, terriblement évident, c’est que s’il existe DES solutions, les zouaves les plus déterminer à prendre les rênes à la place des clowns actuels sont persuadés qu’il faut en appliquer UNE. Enfin, dernier bug, c’est qu’une fois de plus, même si j’approuve le fait qu’il faut trouver des alternatives au capitalisme, je fais partie de ces irréductibles emmerdeurs qui estiment que nul n’est légitime pour “assumer le pouvoir” à la place des clowns susnommés.

De nouvelles institutions? Non: des cercles concentriques, entrecroisés, horizontaux.
Un monde multipolaire? Non: un monde aux pôles indéterminés, innombrables, sans rapports de force.
Des hommes providentiels? Non: les hommes et les femmes doivent compter sur la capacité de millions, de dizaines de millions -je voudrais dire de milliards- de personnes prêtes à assumer un rôle de soutien de la cause publique sans reconnaissance, sans pérennité de pouvoir ni rétribution particulière.

Se souvient-on que le mot ministre vient d’un terme latin qui signifie “serviteur”? Que celui qui se met au service de la chose publique ne devrait s’attendre à aucun privilège et a pour charge d’améliorer, non le sort de l’État, mais celui des habitants?

Les ministres devraient être des millions et être logés et nourris moins bien que les paysans qui nous nourrissent et fournissent coton, lin, laine, chanvre et autres produits de première nécessité qui nous permettent de pêter dans nos costards à l’abri de nos bagnoles pourries.

La gauche, c’est penser d’abord que chaque goutte de sueur dépensée dans l’intérêt commun vaut bien plus que toutes les heures passées à la Bourse, au Parlement ou sur un terrain de sport… et c’est d’en tirer les conséquences. Notamment concernant toutes les professions inutiles ((un aperçu ici.)) que le système économico-politique a créées.

Fausser la concurrence

Thursday, December 4th, 2008

Des milliers d’emplois en jeu, ce n’est pas nouveau…
Alors, pourquoi aujourd’hui devrait-on sauver telle ou telle entreprise? Ne risque-t-on pas de “fausser” la si jolie et si saine concurrence qui a apporté depuis deux cents belles années cette santé économique dont nos coeurs libéraux se sentent si fiers?

“General Motors demande de nouveau 4 milliards de dollars au Congrès”

Est-ce bien raisonnable?

Les pollueurs européens et japonais (Renault, Toyota et les autres) ne devraient-ils pas s’opposer à cette aide manifeste de l’État qui va leur enlever un nombre considérable de clients potentiels au pays des opportunités?

Je vous l’dis, je ne comprends plus rien à l’économie…

La Crise, c’est normal, nous dit le bon docteur

Wednesday, November 26th, 2008

Suite des posts précédents sur la crise…
Les réflexions de Deng Xiaoping,
Les plan économiques et nous,
Les riches et eux,
Le socialisme et les riches (encore eux),
Le libéralisme et tout ça

Une autre perle : la crise fait partie du système, il s’en nourrit, il s’en sert pour se perfectionner et devenir chaque fois plus fort. Combien de fois ne l’ai-je pas lu, cet autre poncif. Dernièrement, c’est Antonio Delfim Netto, conseiller de Lula, qui nous a sorti cette petite vérité toute faite dans le CartaCapital du 22 octobre ((Et il l’a répétée dans celui du 12 novembre.)). Pour avoir été ministre sous la dictature juste avant la crise de 1973 et pour être parti avant la fin du « miracle économique du Brésil », il sait sans doute de quoi il parle.

Eh quoi ? Selon ce genre de théorie, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Serait-ce de nouveau une métaphore du genre vaccin qui nous blinde contre le microbe ? Mais alors, de crise en crise, comment se fait-il que nous ayons toujours un milliard de personnes continuellement menacées par la faim ((Même que selon la FAO, ce repère de gauchistes, évidemment, ça augmente.)) ? Et surtout, comment expliquer que la crise de 1973 nous ait amené à tout déréguler, après que celle de 1929 nous a au contraire incité à tout réguler, et que maintenant on en revienne à des solutions interventionnistes, tout en sachant parfaitement bien que c’est le système qui est malade, et non ses circonstances qui sont difficiles.

Et donc, M. Delfim Netto en est à se réjouir que les crises soient structurelles au système, et de ce qu’elles existent pour renforcer un appareil qui a fait multiplier le PIB des USA 50 fois depuis 1790 -Tout en notant qu’il a bien grimpé sous la guerre civile et la Première guerre mondiale et qu’il a carrément explosé pendant la Deuxième, selon les propres sources de ce personnage. Il faut le faire, évidemment, mais déblatérer ce genre de choses est sans doute plus facile depuis sa retraite dorée que d’un siège d’employé ou d’un poste de soudeur dans une usine

Un autre gugusse, catalogué à gauche (‘fin, au centre-gauche, mais qui est de gauche de nos jours?) par wikipedia, c’est l’économiste français Élie Cohen, qui avait sorti de belles tirades en août 2007.
Parmi lesquelles:

Il faut s’habituer à l’idée qu’elles ne constituent pas des cataclysmes mais des méthodes de régulation d’une économie mondiale que l’on n’arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques.

que l’on peut retrouver à la fois dans le Nouvel Obs et sur Challenges, qui publiaient exactement la même entrevue (comme quoi, on peut se prétendre magazine de gauche et fôlatrer avec l’économie suisse).

Dire que la crise est une bonne chose, c’est rien moins que criminel, surtout pour ceux qui, dans le monde, ont vu le prix des denrées exploser sans alternative, et qui ont été les premiers à se prendre la crise sur la tête, avant les courtiers et les banquiers, qui continuent à vivre gentiment dans des cités dortoires occidentales. Certes, ils devront peut-être revendre l’un de leurs vehicules ou hypothéquer leur seconde résidence. Mais, franchement, je ne vois toujours pas pourquoi j’irais les plaindre. Les moins chanceux d’entre eux devront sans doute renoncer à leur retraite à 45 ans pour la retarder jusqu’à 50. La belle affaire, quand dans le monde la plupart des gens travaillent jusqu’à la mort et ne savent même pas ce que signifie épargner…

Le système se nourrit de la crise et celle-ci le rend plus fort…

On en a décapité pour moins que ça en 1793… On en a fusillé pour bien moins en 1917 et en 1936…

Et si je continue ce post, je serai probablement arrêté pour incitation au crime…