Andrew Li-Peng sauve le Monde
Monday, November 24th, 2008Ce titre est une référence directe à l’exxxxcelllent feuilleton radiodiffusé “Andrew Li-Peng sauve le monde” dont vous retrouverez le premier épisode ici. Cat a en outre publié les autres épisodes du même feuilleton sur la page que voici.
Bon, mais plus sérieusement, pourquoi ce titre?
Parce que la Chine sauve le monde, Caramba! Tout le monde le dit, ça doit être vrai.
(Cet article est la suite des articles précédents qui illustraient de mon cru la crise économique actuelle pour nous, les humains de l’économie réelle. Parmi lesquels:
Les plan économiques et nous,
Les riches et eux,
Le socialisme et les riches (encore eux),
Le libéralisme et tout ça.
La Chine, selon les uns, est le dernier bastion du communisme (à part la Corée du Nord et Cuba,k c’est dire l’idée qu’ils se font du communisme), et, selon les autres, l’usine du monde qui s’ouvre au capitalisme et va fooooooooooorcément se libéraliser.
Ahlala, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.
Cela dit, qui a proféré les formules magiques suivantes:
“L’économie planifiée n’est pas synonyme de socialisme, parce que dans le capitalisme existe aussi un plan, et l’économie de marché n’est pas synonyme de capitalisme, car il existe un marché dans le socialisme. ((Il faut comprendre ici par capitalisme une économie reposant sur le capitalisme privé.))”
“La différence essentielle entre l’économie socialiste et l’économie capitaliste ne consiste pas en un peu plus de plan ou un peu plus de marché.
“Elle se trouve dans le système de propriété (publique ou privée) qui exerce le rôle dirigeant dans l’économie.”
“De nos jours, aucun pays n’adopte de forme pure une économie de marché ou une économie planifiée, car, d’une manière ou d’une autre, plan et marché sont toujours combinés dans tous les pays (l’un mettant l’accent sur le plan, l’autre sur le marché compétitif).”
Keynes? Di Rupo? Bernanke? Lance Armstrong? Obama?
Non, c’est Deng Xiaoping (dirigeant chinois de 1979 à 1997, Tienanmen-1989 compris), à qui l’on doit probablement la force actuelle montante de l’Empire du Milieu et son influence directe sur la “résolution de la crise” à venir. Il est en effet le père du capitalisme à la chinoise qui a catapulté le pays parmi les puissances émergentes les plus prometteuses (avec le Brésil, l’Inde et la Russie).
La Chine va déverser des centaines milliards de ses dollars ((586, selon le CartaCapital de la semaine dernière.)) de réserves ((Elle en possède plus ou moins deux mille milliards, il y a de la marge.)) pour soutenir son économie réelle ((Selon toute vraisemblance, elle n’a pas l’intention de soutenir le système financier brinquebalant,… elle.)). Ce qui revient à dire que, si elle va effectivement relancer la croissance mondiale, c’est surtout en grignotant encore du terrain sur les économies réelles des régions du premier monde ((Parmi les mesures envisagées et celles déjà lancées, le gouvernement chinois a décidé de soutenir le secteur de l’industrie textile et de l’agriculture, ce qui est sûrement une bonne nouvelle pour eux, mais qui se rappelle de ces années où nous lisions dans nos journaux que les ôôôdieuses manufactures chinoises plombaient les secteurs textiles en Europe en raison des coûts de production ridicules de leurs produits fabriqués par les petites mains de millions de gamins sous-payés -enfin, c’est ce qu’on m’a appris… Mais maintenant que “le système est en jeu”, je suppose que ça n’a plus d’importance…)).
Bon, et pourquoi je râle, moi?
Ah oui: la démocratie…
On m’a dit que le libéralisme -et donc le capitalisme- drainait la démocratie. Que l’économie de marché était le tremplin de la chute des dictatures…
Hm… N’allez pas croire que j’aie jamais cru une seconde dans ces discours fumeux, mais à moins de me détromper, nous sommes à l’aube d’un sauvetage *possible* du capitalisme, de l’économie de marché -et donc de la démocratie ((Hahaha!))- par sa principale et légendaire plus grande opposition dans le monde.
Pas de quoi se réjouir, mais une sévère leçon pour les zozos qui prétendent réduire l’histoire du monde à une équation économico-politique.