Le hérisson révolutionnaire Le monde selon thitho

septembre 7, 2008

J’ai fini le tome trois

Filed under: lectures dispensables — tito @ 3:48 am

… Pas de Harry Potter, hein, non… De la Recherche…

Il m’aura fallu lire 247 pages pour me rendre compte que Proust est effectivement un tout grand écrivain.

185 pages, d’abord, de résistance contre moi-même… D’auto-discipline, oserais-je dire, puisque je voulais enfin vaincre ce signe indien qui m’empêchait d’arriver à la fin d’un Proust -et que je voulais bêtement commencer par le premier -Combray.

Apparemment, c’est le plus hard… en tout cas, il m’a permis de m’endormir tôt à plusieurs occasions. Quelle barbe!

Même si je voyais « où il voulait en venir », je comprenais le jugement de Gide qui avait déconseillé aux éditeurs à qui Proust l’avait envoyé de le publier. Jugement qu’il regretta ensuite amèrement, mais qui s’explique par l’ennui profond où plonge un récit sans intrigue, l’évocation imbriquée de souvenirs, de sensations et de descriptions d’émotions, d’attitudes, d’habitudes longues, minutieuses, fastidieuses.

Au total, un portrait qu’on pourrait qualifier d’impressionniste (je ne sais pas si je suis original, ici, je suppose que non, puisque Proust aimait les impressionnistes), difficile, mais qui nous permet d’entrer dans un univers intellectuel remarquablement transmis.

Mais malgré tout, donc, une course contre l’ennui…

Et puis vient Un amour de Swann. Avec deux n. Je l’avais bien lu à quinze ans pour faire plaisir à un professeur de français, mais je ne m’en souvenais guère, et pas de manière très positive.

En réalité, je suis conquis par les pages déjà lues. Et, de l’ennui, je suis passé à l’enthousiasme. Comment peut-on expliquer qu’un même auteur, qui a la prétention d’une unité d’oeuvre, puisse provoquer des sentiments aussi disparates chez moi (et pas seulement à vingt ans de distance, mais simplement à quelques dizaines de pages).

Il faut admettre que la causticité de Marcel ne transparaît pas facilement -à première vue. Ce n’est qu’après soixante pages d’Un amour de Swann que j’ai commencé à vraiment la percevoir. Que j’ai compris que Proust avait un oeil critique et lucide sur la classe sociale qui l’avait élevé.

Swann, d’ailleurs, n’échappe pas aux critiques du narrateur, et lorsque l’on sait qu’il en était un miroir, on ne peut que se dire qu’il y a une forme de réflexion acerbe à son propre endroit dans l’ouvrage.

Alors, Proust? Premier stalinien à avoir fait son auto-critique?

Non, sûrement pas. C’est aussi chez Proust que l’on montre, a contrario, que l’amour est tout sauf bourgeois. Dans le monde superficiel des agents de change et des médecins mondains qu’il nous décrit, Proust parvient à faire sortir tous ces détails qui différencient précisément l’amour de ce que la bourgeoisie de son temps pratique par conformisme. Swann n’est bourgeois que lorsqu’il oublie qu’il est amoureux -et, lorsqu’il aime, il est vite rejeté par son entourage bourgeois. Lorsqu’il cesse d’être amoureux, ou qu’il se pare pour la galerie, il est aussi insupportable que les autres personnages.

Même chose pour le personnage du narrateur qui, dans À l’ombre des jeunes filles en fleur et Du côté de Guermantes, est capable des pires mesquineries dont il émiette sa vie. Les aristocrates, au travers de litotes, de détours, d’anecdotes, sont vus sous leur vrai jour. Cette duchesse qui, dit-on, traite si bien ses domestiques ne cesse de les brimer, de les empêcher de vivre; elle qui méprise le petit esprit de la plupart de ses pairs n’en a guère plus. Mais tout ceci n’est jamais présenté de manière directe. Tout est suggéré, présenté dans les scènes mondaines, dans les dialogues, alors que les descriptions rappellent plutôt les films en costume genre Sissi…

Le narrateur de La recherche est en permanence attaché à ces petits détails qui émaillent la vie amoureuse et qui ressemblent tellement à ce que nous vivons dans l’état passionné.
C’est probablement en lisant Proust que certains cocos tendance mao ou stal ont décrété que l’amour était un sentiment bourgeois, alors que c’est tout le contraire: c’est lorsque nous sommes amoureux que nous le sommes le moins.
(je vais encore me faire des amis à gauche, moi)

septembre 3, 2008

rapport de forces -ou comment se faire des amis…

Filed under: économie mon amour,politopics — tito @ 5:34 am

En lisant l’intro d’Interventions de Chomsky1, je suis tombé sur quelques réflexions de Peter Hart qui déplore le fait que dans les principaux journaux américains (et de citer le Washington Post, le New York Times, le Los Angeles Times et USA Today) la gauche n’a pour ainsi dire pas voix au chapitre.

Les chroniqueurs (columnists) catalogués à gauche sont rares, et beaucoup furent virés durant les dix dernières années, selon son analyse, sous prétexte que, selon certains éditeurs, « le marché décide ».

(Quand on constate la pauvreté de la presse européenne de manière générale et ses rares exceptions, on peut généraliser le débat)

L’argument est démonté par Hart2 , mais il oublie une petite chose: tous ces journaux ont des propriétaires et, dans le monde dans lequel nous vivons, au moins en Occident3, ce sont ces derniers qui décident.

Peter Hart a raison d’estimer que les voix de la gauche ne se font pas entendre suffisamment fort, que les conservateurs ont confisqué la plus grande partie des médias, mais (désolé si j’en choque plus d’un, ici) c’est de bonne guerre…

Nous4 avons accepté depuis très longtemps le combat sur le terrain de la droite, là où, pour être efficace, nous aurions dû gagner en quelques décennies… Cependant, ce terrain, j’en suis aujourd’hui convaincu, était trop favorable à la droite, aux conservateurs. D’abord parce que les moyens en présence étaient considérablement plus importants de leur côté. Le rapport de force en leur faveur était évident. La masse capitaliste, considérant qu’un franc égale une voix, était tout à fait à leur avantage. Pendant quelques dizaines d’années, disons entre 1866 et 1936, il est possible que la masse humaine eût pu faire pencher les plateaux de la balance en notre faveur, mais trop des nôtres, même sincères, ont accepté de batailler dans la « voie de la démocratie », sous des prétextes humanitaires que l’on peut comprendre (ce que je fais) et approuver (ce que je ne fais pas), mais qui, historiquement, nous l’ont mis bien profonde…

Ensuite, et les deux arguments se valent, il y avait trop de monde dans nos rangs qui ne désirait pas réellement gagner, mais bien « jouer le jeu » de la démocratie, faire balancer les plateaux alternativement d’un côté et de l’autre pour équilibrer les forces en présence, dans l’idée que la société se construit sur base du pluralisme des idées… alors même que celles de la gauche et celles de la droite, si elles sont franches, sont inconciliables5.

Bref, nous n’en sommes pas sortis indemnes.

Les lieux où le rapport de force nous est favorable n’existent tout simplement pas. S’il fallait compter sur les masses populaires, la corruption des syndicats, des partis, des républiques socialistes a fait le ménage pour la droite et de moins en moins de gens y croient -qui leur donnera tort? Quant aux élections, elles montrent qu’à de rares exceptions près6, les gens même les plus humbles votent le plus souvent contre leurs intérêts. Les élections montrent régulièrement que les figures médiatiques l’emportent sur les défenseurs de leurs droits. Sarkozy en France, Collor au Brésil en sont deux exemples manifestes, mais il serait assez aisé d’en faire un décompte plus important -par contre, pratiquement impossible de le rendre exhaustif.

Les lieux où nous pouvons compter des alliés sont ceux où les hommes vivent contre ou sans la propriété privée. L’impérialisme du capitalisme aidant, ces lieux sont de plus en plus rares.

Et ils sont principalement dans la tête d’individus…

C’est dans cette analyse de la défaite d’une bataille qui s’est jouée dans les idées, dans les confrontations, mais pas tellement sur le terrain (occupé par la guerre des blocs où seules les ambitions se jouaient pour la direction du jeu), que nous nous trouvons confrontés à un problème difficile à surmonter: sommes-nous capables de mener la bataille sur notre terrain, en dehors du rapport de forces imposé par les princes de la concurrence?

Première étape, en outre: tous les hommes et toutes les femmes de gauche sauront-ils bien identifier à la fois le problème et le prochain champ de bataille?

On n’est pas près de rigoler…

  1. publié chez Penguin Books en 2007. []
  2. mettant notamment en évidence que les chroniqueurs conservateurs n’ont pas plus de succès que les libéraux. []
  3. Vous savez, cette partie du monde où la propriété privée règne dans le droit. []
  4. La gauche. []
  5. l’une reposant sur la propriété privée, l’autre la dénonçant. []
  6. qui risquent bien de n’être que des accidents de parcours pour les conservateurs, et même au pire de solides cautions au système qui les maintient en place. []

août 31, 2008

L’homme de Del Monte

Filed under: Brésil,la vie comme elle vient — tito @ 4:54 pm

Ma belle-mère, hier, va acheter un poulet dans la boulangerie1 au coin de la rue principale de mon quartier. Comme elle est hyper-sociable, elle ne peut s’empêcher de demander au Portugais2 qui tient la caisse: « Et, ils sont bons vos poulets? »

(pour le cas où le type te répond « non, je vous conseille plutôt d’aller l’acheter à la superette en face »)

Le gars lui répond, paraît-il (je n’étais pas là):
« Ah, oui, même qu’il y a un gringo qui vient en acheter régulièrement. »

Rire de ma belle-mère:
« Oui, le gringo3 , c’est mon beau-fils. »

J’aurai été fiché aussi vite dans mon quartier qu’à la préfecture de police…

  1. C’est logique, réfléchissez un peu. []
  2. Ici les boulangeries sont NÉCESSAIREMENT tenues par des Portugais. C’est un lieu commun. Je ne discute même plus. L’idée que je puisse un jour rencontrer une boulangerie tenue par un Suédois ne m’effleure même pas.
    Enfin, si, pour ce post, mais bon… []
  3. au cas où Del Monte ne vous dit rien, je vous invite à jeter un oeil ici. []

août 26, 2008

Le féminisme est passé de mode, mon cul

Filed under: Brésil,délivre religion,discussions piquantes — tito @ 11:35 pm

Brésil, août 2008.
Maintenant.

La Cour Suprême va (enfin) débattre sur un sujet qui a été interdit de discussion pendant quatre ans sur pression de la gente macho et catho du coin.
Il s’agira d’admettre ou non l’avortement -on dit ‘l’accouchement anticipé’- de foetus sans cerveau.

Les femmes auront-elles enfin le droit de ne pas mener leur grossesse à terme si leur enfant n’a pas de cerveau?

Réaction de la Conférence épiscopale nationale du Brésil:

« Quant à la position éthique qui interdit l’élimination (quel joli mot, ndt) d’un être humain innocent, il ne saurait y avoir d’exception. Les foetus anencéphales ne sont pas écartables. »

C’est clair que plus innocent que ça…

D’aprés ce site (qui a cependant tout l’air d’une bondieuserie sans fin), près d’un quart des bébés nés sans cerveau décèdent durant l’accouchement (ici c’est un tiers), ceux qui y survivent ont une espérance de vie de quelques heures à quelques jours.

Il n’y a pas de vie après la naissance pour des bébés nés sans cerveau.

Rien…

Quelques jours…

Pleins d’amour, certes, pour ceux qui désirent investir dans cette situation terrible… Et c’est leur choix…

Mais que de la tristesse, neuf mois dedans, maximum dix jours dehors pour les autres, parce qu’ils ne peuvent pas choisir…

Une grossesse entière à patienter en étant sûre que l’enfant va mourir. Vite…

À part ça, le féminisme ne sert plus à rien.
Qu’ils disent…

août 22, 2008

les religions du livre ne se sauveront pas

Filed under: délivre religion,discussions piquantes — tito @ 5:23 am

Genèse 9:19-27…

Noé, histoire de fêter la fin du déluge, prend un verre de trop…
Il tombe ivre et à poil (quelqu’un va-t-il m’expliquer ce qu’il faisait en petite tenue?).

Son fils Cham entre dans sa tente… « Oups, papa est tout nu. » Il ressort et va avertir ses frères (Sem et Japhet) que leur père en a deux aussi…

Les deux frères n’osent pas vérifier. Ils rentrent à reculons dans la tente, recouvrent leur père d’un quelconque tissu et le réveillent, histoire de cafter ce que Cham a fait…

(mais qu’a-t-il fait exactement? La Bible laisse libre cours à l’imagination débridée des talmudistes et autres exégèses pornographes)

Noé, sans doute encore ivre, maudit Canaan, en fait l’esclave de Sem, son premier fils… Pourquoi Canaan? Parce que c’est le fils de Cham1

Ainsi le déduit l’un des moins bêtes des Pères de l’Église chrétienne (et objet de ma thèse tronquée, mais on s’en tape): Origène

“Ainsi les Egyptiens furent soumis à une vie dégénérée et sombrèrent rapidement sous le joug de tout les vices. Regardez l’origine de leur race et vous découvrirez que leur père, Cham, qui s’est moqué de la nudité de son père, a mérité le châtiment tombé sur sa descendance, que son fils Canaan devait être le serviteur de ses frères, en ce cas, sa servitude prouverait la méchanceté de sa conduite. Ce n’est pas sans cause, de ce fait, que leur postérité décolorée imita l’ignominie de leur race.”

Homélies sur la Genèse 16.1

——————————————————-

Selon Richard Dawkins, il est « temps de comprendre que la splendeur du monde réel peut jouer le rôle de stimulant qu’a usurpé la religion ». (Pour en finir avec Dieu, R. Laffont)

Il est en effet de plus en plus temps…

  1. les clowneries du genre « en fait c’est Canaan qui a humilié son grand-père » ne sauvent en rien une attitude patriarcale imbécile de la Bible: une nation paie pour une faute plus ou moins imaginaire de son chef de file. Et puis RIEN dans la bible ne permet d’interprêter un truc pareil. []

août 19, 2008

contre le capitalisme… malheureusement, tout contre…

Filed under: économie mon amour,discussions piquantes — tito @ 7:51 pm

Le capitalisme libéral va dans tous les sens, parce que nos raisons d’acheter vont dans tous les sens et que cela fait autant de marchés différents à exploiter…

Je ne m’adresse ici qu’à ceux qui ont les moyens de penser à ces marchés, naturellement, pas à ceux qui, par souci de finir leurs fins de mois sans trop s’endetter, n’achètent que des produits bon marché sans autre considération. Car c’est également une logique de notre système qu’il produise des biens à prix réduits de qualité médiocre et sans considération pour rien d’autre que l’apport protéinique ou la charge de sucre qui calmera l’estomac acheteur.

Nous trouvons, tacitement, logique, que certains de nos concitoyens se détruisent la santé pendant que nous réfléchissons sur l’opportunité d’acheter bio, végétarien, sans OGM, qualité supérieure, massacré rituellement, élevé au grain, en plein air ou sur caillebottis.

Lorsque nous pensons avoir un impact sur le marché en achetant selon tel ou tel critère, nous oublions qu’une grande partie de la population influe bien plus que nous en achetant tout simplement au “meilleur prix” des produits qui ont encore de beaux jours devant eux. Sans compter que notre pouvoir d’achat supérieur reste l’exception à la surface de la planète…

(extrait de ceci… par moments j’ai le souci de me citer moi-même…)

août 14, 2008

A méditer

Filed under: discussions piquantes — tito @ 12:58 am

Le premier des piliers de la liberté, c’est l’insécurité…

(Ca ne ferait pas un joli sujet de dissertation de fin d’études -aussi bien en ZEP que dans une zolie école privée?)

août 8, 2008

Les bons et les mauvais élèves du grand frère de l’Atlantique Nord

Filed under: discussions piquantes — tito @ 9:49 pm

La guerre froide n’est pas finie: elle a juste muté en un truc plus insidieux encore qu’une bande de communistes assoifés de sang, le couteau entre les dents, planqués derrière le rideau de fer et n’attendant qu’un signe de Moscou pour déferler sur l’Europe à coups de chars T-72 et de goulags. Désormais, vous le savez, nous le savons tous, l’ennemi n’est plus à nos portes, il est dans nos murs. Il égorge des moutons dans sa baignoire, il montre son cul vers l’Ouest cinq fois par jour et il étouffe ses femmes (nombreuses) sous les voiles et les burkas. En plus, il s’est allié aux mouvements traditionnellement contestataires de toutes les régions du monde, mouvements qui sont désormais les alliés objectifs de Ben Laden qui a remplacé l’Emmanuel Goldstein de « 1984« .

Ami, si tu soupçonnes ton voisin de pallier d’avoir un jour pensé que Saddam Hussein était un brave gars, défenseur de la laïcité et de l’occidentalisation du Moyen-Orient,

Ami, si tu penses que ton meilleur ami a lu le Capital en dehors de ses études d’histoire contemporaine (et critique),

Ami, si ton cousin n’écoute pas avec un plaisir non dissimulé l’intégrale de Michel Sardou,

Ami, si ta soeur milite contre Monsanto, Dupont-DeNemours, Bayer et GSK,

Ami, prends la décision qui s’impose: ils sont à la solde des infâmes terroristes qui accablent nos libertés de penser que le libéralisme est la seule et unique voie possible pour assurer l’ordre et la sécurité,

Ami,

n’hésite pas à former le 112 et à demander à parler en toute discrétion (un seul enregistrement et une copie pour les Archives de RG) avec un agent du contre-terrorisme mondial: il sait quoi faire, il sait qui appeler…

Et sans doute ton coup de fil influencera-t-il le rapport que voici sur le site du Département d’État des Zuessa.

Le genre d’endroit où la lutte contre le terrorisme s’affiche plus franchement comme la lutte contre ceux qui s’opposent aux « intérêts américains ». Ainsi, cette jolie phrase en tête du rapport 2004 par pays:

« A small number of al-Qa’ida operatives in East Africa, particularly Somalia, continued to pose the most serious threat to American interests in the region. »

Dans le chapitre sur la Belgique, en 2005, on trouve encore le même genre d’expressions:

« suspected of attempting to recruit fighters to support attacks against American interests in Iraq. »

Belgique qui, entre parenthèses, est généralement félicitée pour son activité en faveur de ces intérêts américains, dans sa lutte contre le terrorisme en général et sa célérité à appliquer la « nouvelle législation anti-terroriste ».

Dans le rapport 2006 sur la Belgique, toujours, on trouve cet adorable paragraphe:

Belgium is not a significant safe haven for terrorist groups, although the PKK operated television production facilities in the country. Belgian authorities were concerned about potential terror activities involving groups from Algeria and North Africa, and investigated groups such as the Moroccan Islamic Combatant Group (GICM), the Revolutionary People’s Liberation Front (DHKP-C), and a far right group with links to neo-Nazi groups.

On notera avec délice la manière, donc, dont le DHKP-C est relié d’une part à des groupes d’extrême-droite (non-identifiés) et d’autre part à des militants islamiques (liés, selon la justice belge, aux attentats de Madrid et Casablanca). Dans le genre amalgame pas frais, on atteint ici des sommets Bernardhenriesques…
Globalement, ce rapport continuera à amalgamer DHKP-C et extrême-droite, tout en donnant plus d’importance au premier et en évitant d’identifier les groupes fachos.

Dans le rapport 2007, outre que le Département d’État fait encore la part belle au DHKP-C comme suspect terroriste numéro 1, on se félicite de la mise en route de l’OCAM. Un homme nous a récemment évoqué l’efficacité de cette agence bien de chez nous qui devrait devenir proverbiale dans les pages roses des dictionnaires autorisés par le Nouvel Ordre mondial (il en parle aussi ici).

Ce rapport culmine avec les commentaires suivants:

OCAM aims to facilitate the exchange of information among all governmental counterterrorism bodies and make a common threat analysis on the basis of such information exchanges. The new agency operated under the joint authority of the Justice and Interior Ministers and included representatives from the external and internal services, the Federal Police, Customs, and the Ministries of Transport, Finance, and Foreign Affairs.

Cette « nouvelle agence », comme Un homme nous le relatait, n’a toujours pas fourni le moindre justificatif pour avoir interdit le feu d’artifice du nouvel an dernier à Bruxelles et conservé le pays en état d’alerte maximum pendant la période des fêtes.

Les plus naïfs d’entre nous y apprendront encore que la Belgique maintient des troupes en Afghanistan à hauteur de 400 hommes et que, malgré les dires de nos politicards en 2003, elle pariticipe activement à l’occupation (pardon, à la reconstruction) de l’Irak. Si, si:

Assistance to Iraq included expanded participation in the Jordan International Police Training Center in Amman (which subsequently closed in September), training for Iraqi diplomats and magistrates in Belgium, and training for Iraqi servicemen in Abu Dhabi, in cooperation with Germany.

On ne prête qu’aux riches: si la Belgique et les pays alliés traditionnels des Zuessa se distinguent dans ces rapports, on relève de très jolies phrases sur d’autres pays d’Amérique Latine comme celles-ci:

Bolivia showed new potential as a possible site for terrorist activity. Supporters and actors from the National Liberation Army (ELN), the Revolutionary Armed Forces of Columbia (FARC), the Tupac Amaru Revolutionary Movement (MRTA), the Paraguayan Free Fatherland Party (PPL), and the Shining Path were thought to be present in Bolivia.

(Rien que ça)

(même lien:)

In January, Daniel Ortega was inaugurated as the elected President of Nicaragua. Ortega reestablished formal diplomatic ties with Iran, which now has a resident, accredited Ambassador in the capital, and aggressively sought to expand relations with Cuba and Venezuela.

(Ah les salauds! Ils rétablissent des relations diplomatiques et étendent leurs relations avec des États, dis donc!)

Le Vénézuéla, naturellement, n’est pas beaucoup mieux traité. Les rapports 2005, 2006 et 2007 sont pratiquement des copies conformes. On y évoque pèle-mèle des relations réelles ou supposées avec les FARC, l’ELN, l’ETA et les facilités mises à disposition de méchants terroristes iraniens dont on n’a pas l’ombre d’une preuve. Le fait que le gouvernement lutte contre le narco-trafic et qu’un procès en bonne et due forme ait lieu contre un groupe ayant attenté à l’ambassade étatsunienne ne fait guère l’objet de plus d’attention que les exploits de Nizar Trabelsi en Belgique. Et certainement moins que que les mesures de harcèlement judiciaire contre le DHKP-C…

Le Vénézuéla est aussi critiqué pour l’élaboration d’une loi anti-terroriste qui ne définit pas le terrorisme. Il est vrai qu’il sera difficile d’englober dans cette loi tout ce que les Zuessa et ses alliés considèrent comme tel…
Toutes ces critiques des trois derniers rapports effacent celui de 2004 qui rapporte pas mal de mesures et activités vénézuéliennes qu’il est bien obligé de qualifier de « contre-terroriste ».

Un autre exemple de grande neutralité dans le rapport est que le terme « corruption » se retrouve pour la Bolivie (rapports 2004, 2005, 2006), l’Équateur (rapports 2004, 2005, 2006, 2007), le Nicaragua (rapports 2005, 2006, 2007), le Vénézuéla (rapport 2007), et d’autres, mais dans aucun cas pour la Colombie…

Ce pays est magique…

Oh, j’oubliais:
1)Il y a un lien unique rien que pour Cuba et ses amis les membres de l’axe du mal dans les trois derniers rapports de 2005 à 2007… Je vous laisse aller les découvrir: l’article commence à être un peu long…
2)Dans les rapports 2002 et 2003, les activités putchistes des opposants à Chávez ne sont pas mentionnées… Elles ne sont donc pas terroristes… CQFD

août 5, 2008

L’Amazonie est à nous

Filed under: économie mon amour,Brésil,discussions piquantes — tito @ 2:32 am

Je ne sais pas trop à qui elle est exactement, mais apparemment pas à ceux qui y ont enterré leurs pères et les pères de leurs pères et les pères des pères de leurs pères (thank you Loretta).

Je pensais à un argument qui pourrait sans doute, si on y réfléchit un peu, couper la chique aux glands çons impérialistes qui infantilisent en permanence les Brésiliens (dont, certes, les dirigeants le méritent, mais ceci est un autre débat).

Imaginons que l’on propose aux Brésiliens de les rétribuer pour ne pas déboiser le poumon de la Terre, comme on dit…

Hein?

Après tout, les USA et l’Europe ont bien détruit une bonne partie de ce poumons dans les siècles précédents et c’est aussi en partie à leur profit que les arbres du Brésil sont actuellement sacrifiés sur l’autel de la croissance locale.

Et puis c’est une tactique employée quelques fois avec succès dans le Premier Monde: je te paie pour que tu t’arrêtes de planter, de pêcher et de faire du lard.

Donc, au lieu de faire croire à tout le monde que les Brésiliens sont plus idiots que les autres, et sachant qu’ils ont un revenu par habitant dix fois inférieur à celui des Français, il me semblerait juste que, afin de continuer à bénéficier des bienfaits du poumon de la terre -qu’ils disent-, les acteurs du Premier Monde devraient pouvoir aider ceux du Troisième dont l’Amazonie est une des principales richesses à accrocher le wagon de la croissance sans le détruire.

Bon, évidemment, cela s’appelle de la solidarité. Et c’est un gros mot, ces derniers temps. En plus la croissance, dans ce cas, risque de se prendre quand même une grosse branlée.

Mais sinon, je suis contre l’internationalisation de l’Amazonie, parce que je ne vois pas pourquoi je ferais confiance dans les institutions internationales (ONU? OCDE? OMC? Z’êtes pas bien?)

(Note: si on applique ce truc, va falloir diminuer la consommation de papier, de meubles, de viande gonflée aux hormones et de pas mal de saloperies cultivées de manière intensive et au round-up… Ce qui ne serait pas plus mal… Sans compter qu’une des raisons de l’exploitation de l’Amazonie, ce sont aussi pas mal de mines sacrément importantes. Bref, si on veut compenser tout ça, va falloir casquer et se serrer la ceinture à la croissance…)

juillet 30, 2008

Made in jail

Filed under: Arezzo,la vie comme elle vient — tito @ 5:51 pm

Ceux d’entre vous qui l’ont déjà vu sur moi ont admiré avec envie mon t-shirt
« grazie a dio sono ateo ».

Malheureusement, il n’a plus l’air d’être dans le catalogue, mais la petite boîte de détenus et ex-détenus qui le fabriquait continue à en faire d’autres, et de très beaux.

Allez donc faire un tour sur leur site
http://www.madeinjail.com/
et pour éviter de payer des frais de port trop importants, faites des achats groupés!!!

(Quoi? tu veux qu’on consomme?)
(Ben de toute façon tu en portes des t-shirts, non?)
(Euh, oui)
(Bon ben alors, prends-les avec des trucs rigolos du genre « Regole 0 » au lieu de me dire des conneries…)

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