Quand on y pense

March 22nd, 2010

Si les cathédrales ont été construites dans l’idée de se rapprocher de Dieu physiquement (idée sotte, quand même, hein?), le XXe Siècle a enfoncé cette ambition au mois d’août 1944 au rayon des mignons amateurismes…

(Ah mais il a rien d’aut’ à fout’, lui?)

Des consciences de ce monde

March 19th, 2010

Albert Einstein,
Hannah Arendt,
Noam Chomsky,
Emma Goldman,
Alexander Berkman,
Esther Benbassa,
Leonard Cohen,
Shlomo Sand,
Michel Staszewski,
Isaac Asimov,
Israel Finkelstein,
Neil Silberman,
Woody Allen,
Karl Marx,
Groucho Marx,
Rosa Luxembourg,
Gideon Levy,

et combien d’autres qui m’aident à me sentir humain…

Les photos du jour

March 16th, 2010

De l’art de se fourrer le doigt dans l’objectif

On trouvera sur le site du Monde ici un ensemble de photos illustrant la réaction des Palestiniens à l’annonce de nouvelles implantations de colonies à Jérusalem-Est, ainsi qu’à l’inauguration d’une synagogue dans le quartier juif de la ville.

La cinquième photo vaut le détour, qui est légendée en ces termes:

“En plusieurs points du secteur oriental de Jérusalem, des jeunes Palestiniens masqués ((C’est moi qui souligne.)) jetaient des pierres contre les forces de sécurité et incendiaient des pneus, comme la veille sur plusieurs postes de contrôle.” ((On va éviter de se concentrer sur la syntaxe bancale.))

J’ai bien regardé la photo, sur les quarante personnes qui y apparaissent, qui, sauf erreur, sont toutes des hommes plutôt jeunes ou très jeunes, on n’en distingue que cinq, au maximum, qui portent ce que l’on pourrait à la rigueur appeler un masque.

Si, dans ce cas où l’on peut directement vérifier l’information, l’erreur (version optimiste) ou la manipulation (autre version) est si flagrante, que peut-on dire des infos les plus brûlantes qui concernent une actualité aussi importante?

L’ambassadeur de la droite à l’enterrement de la gauche.

Dans le Figaro, ici, j’apprends que “parmi les personnalités” présentes aux funérailles de Jean Ferrat, il y avait notamment un certain Didier Barbelivien. Si Ferrat avait été acteur, il aurait eu Clavier pour porter sa boîte.

Mon Dieu, si vous existez, faites que je meure sur un bateau et qu’on n’en parle plus.

L’équilibre est fragile

March 15th, 2010

Je suis révolutionnaire.

C’est-à-dire que je *sais* pertinemment qu’aucun changement en profondeur ne pourra avoir lieu sans une reconstruction de la société sur d’autres bases que celles prétendument démocrates qui existent dans les principaux pays d’Europe, aux États-Unis, au Canada, et dans d’autres recoins prétentieux du monde (de plus en plus rarement dit libre, curieusement).

Je sais que le capitalisme est une théolog… une idéologie sacrificielle qui ne mène qu’au confort d’une minorité aux dépens d’une majorité pour qui le progrès social est toujours pour demain.

je sais que le libéralisme ne se distinguera jamais du capitalisme et que prétendre le contraire est une supercherie de politicards vides.

Je sais que la démocratie représentative ne connaîtra jamais une véritable concrétisation, car, de démocratie elle n’aura jamais que le nom, ainsi qu’un parti populaire.

Je sais que l’égalité des chances ne signifie que ce que les libéraux de tous poils veulent que cela signifie, autrement dit rien de bon.

Je sais que le salariat, si ce n’est pas l’esclavage, si ce n’est pas la prison, n’en est guère éloigné.

Je sais que l’État par essence cherchera toujours à reproduire et augmenter son pouvoir, jamais à le réduire et encore moins à le remettre à la population.

XXX

Alors, nous voilà devant le dilemme de l’attitude à prendre: celle d’avant et celle de pendant et après la révolution. Car, si je pense que, du jour où je me retrouverai devant le mur des fusillés pour “attitude petit-bourgeoise” dans le cadre de la très ou pas si prochaine révolution -je plaisante, je veux dire au jour de la libération des peuples (et non pas des nations) et des individus (et non pas des personnes), nous aurons une vision plus ou moins commune de la vie libre en coopération, nous devons prendre une position “en attendant”.

En septembre, comme le dirait Noir Désir…

Ce qui fait que l’on ne peut, d’ici là, prétendre à des solutions miracles, car, de toute façon, à tous nos idéaux, l’État et le capitalisme posent des limites étroites.

Le risque est réel de passer de la politique du pire à la compassion du prêtre… L’équilibre est difficile, la réflexion pointue.

Devons-nous soutenir le travailleur qui risque de perdre son travail ou se féliciter de la fermeture d’une usine à engins de mort?

Avons-nous le droit de juger des hommes qui exercent une profession de “valet de capitalisme”, quand, si l’on y réfléchit un peu, nous contribuons tous ou presque (**ou presque, dis-je**) à sa reproduction?

Et, pour prendre un exemple qui nous a touchés, moi et mes amis, tout récemment, avons-nous le devoir de dénoncer une pratique manifestement reproductrice du patriarcat tout en sachant que, ce faisant, on marginalise les premières victimes de celle-ci (mais avec la volonté, au contraire, de les sauver)? Ou devons-nous tenter d’offrir à celles-ci une possibilité de reconnaissance supérieure pour qu’elles puissent s’organiser mieux -qui sait, en vue d’une remise en question de leur propre activité- même si nous savons que, de ce fait, nous repoussons la lutte contre le patriarcat à plus tard? Je sais que cette définition du problème est limitée, mais on s’y reconnaîtra et on me pardonnera de l’avoir fait pour se concentrer sur la proposition globale de ce post.

Je m’en voudrais de prétendre que j’ai eu, que j’ai ou que j’aurai raison sur ce type de questions (qui, ici, portait sur la prostitution), car, d’une part je ne me sens pas qualifié pour le faire, et d’autre part, de nombreuses personnes ont participé à ce débat et j’ai pu noter que, depuis une génération au moins, sinon deux ou plus (considérant les positions de militantes et militants féministes dès le début du XXe Siècle), les positions se sont cristallisées sur ce sujet à gauche. Je pense que les deux types de position se sont suffisamment bien assises pour s’expliquer dans un contexte prérévolutionnaire.

Lorsqu’un tel problème surgit dans ce que j’estime être ma famille politique (la gauche, ce que j’appelle la gauche, et ce n’est pas rien de le dire), nous ne sommes pas en mesure de réclamer d’elle qu’elle se réduise à une position unique.

J’ai surpris, j’ai déçu, j’ai outré, même. Tout à fait involontairement, car, en réalité, ma position est tout simplement qu’il existe des sujets qui, prérévolutionnairement, sont insolubles. Et j’ai voulu défendre celle que j’estimais aussi légitime que l’autre, tout en étant d’ailleurs une position qui n’avait pris pour moi du crédit que relativement récemment, dans un contexte particulier, hors statistique, recherche et discussion scientifique -toutes choses que j’ai découvertes plus tard.

Tant que l’État et le capitalisme existeront, ou même l’un sans l’autre (ce qui me paraît impossible, mais certains y “croient”), la prostitution existera. De même que le patriarcat. C’est un fait que l’on peut qualifier de scientifique, si l’on considère l’équation: capitalisme = reproduction du capital = nécessité de la succession = sacralisation de la famille = supériorité du père et du fils = dévalorisation de la femme = patriarcat. Que l’on se trouve, depuis Marx et les anarchistes, dans un creuset qui ait permis -et j’en suis heureux- aux femmes de contester cet état de fait n’empêche en rien que, si l’on regarde l’histoire avec l’oeil d’un être froid et extérieur, cet épisode qui coïncide précisément avec la mise en question du capitalisme est ridiculement restreint dans le temps et dans l’espace et risque de se voir repousser “au fourneau” à tout moment si l’on n’y prend garde.

Après la révolution, si celle-ci doit mener à la fin du patriarcat, de l’État et du capitalisme (sinon, ce n’est pas la révolution), nous nous retrouverons dans une situation qui nécessitera beaucoup de remises en question de bien des gens, mais, alors, la prostitution, comme toute autre activité qui consiste à vendre quelque chose qui nous est propre -et je ne préciserai rien ici-, disparaîtront d’elles-mêmes, parce qu’elles ne correspondront tout simplement plus à la réalité socio-économique en présence.

En attendant…

à lire d’urgence

March 11th, 2010

Extrait d’un excellent article paru sur “les mots sont importants“, et en particulier ici:

“En réalité, depuis sa création, Israël est le pays où les juifs sont le moins en sécurité. Ce constat ne semble pas ébranler la conviction qu’il constitue un refuge pour les juifs. C’est même le contraire qui se produit : plus la politique de l’Etat juif se heurte à la résistance des Palestiniens et à la réprobation de l’opinion publique internationale, plus la majorité de l’opinion publique juive israélienne et diasporique, confortée dans le sentiment que les juifs sont encore et toujours les victimes de l’hostilité des non-juifs, se raidit dans une attitude intransigeante. Ce qui, d’une part, amène les électeurs israéliens à se choisir des dirigeants de plus en plus intraitables avec les Palestiniens et, d’autre part, fait grandir chez ceux-ci des sentiments de colère, d’humiliation, voire de haine et de désespoir, ce désespoir qui amène certains Palestiniens, ne trouvant plus de sens à leur vie, à chercher à en donner un à leur mort, en perpétrant de meurtriers attentats-suicides. Nous sommes là dans un tragique cercle vicieux.”

Il est en effet surprenant de penser que le lieu où les Juifs et les juifs sont le moins en sécurité soit celui auquel les gardiens de leur identité les plus inébranlables veulent à tout prix conserver leurs pénates…

Et j’utilise pénates à mon escient…

Mais cet article contient bien plus que cette réflexion et mérite toute notre attention à bien des titres.

Mlle Vinteuil

March 10th, 2010

J’ai entamé la semaine dernière “La Prisonnière”.
Marcel Proust est décidément un personnage étonnant.

Peut-on imaginer qu’il était mourant, lorsqu’on lit ce petit passage:

“Elle trouvait la parole, elle disait: “Mon” ou “Mon chéri” suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre eût fait: “Mon Marcel”, “Mon chéri Marcel”.

Seul passage où Proust mentionne son nom, semble-t-il (je ne suis pas encore au bout), et encore en l’ajoutant de cet extraordinaire bémol métascripturaire où le narrateur ose se distinguer de son propre auteur. On sait, en effet, que Marcel et le narrateur sont bien différents. Il n’y a aucun doute là-dessus. Cependant, cette distinction semble s’accroître volontairement avec le temps. Plus nous avançons dans le roman, plus le narrateur devient actif et, de neutre et passif qu’il était, désagréable et réactif. Non pas actif, mais véritablement “en réaction”. Ses états d’âmes auraient tendance à le pousser à l’inertie, mais ses défauts (il est vain, misogyne, jaloux et possessif) le pousse à transformer l’objet de son amour en objet tout court, et à l’enfermer.

Il est aussi remarquable de constater que, sans en avoir l’air, le narrateur se pose en lascif dandy qui cache son insouciance sociale derrière des pseudo-préoccupations dreyfusardes et des discours socialisants qu’il se garde bien de défendre concrètement…

Tout cela passe comme une vapeur sur un timbre-poste.

Et l’on commence à comprendre que des générations de chercheurs aient pu consacrer leur vie à cet auteur étrange, qui n’aura jamais vu son oeuvre terminée, et encore moins publiée jusqu’au bout.

Savoir d’ailleurs que je suis entré maintenant dans la partie de son travail qu’il n’a pas eu le temps de relire -pour la troisième fois- comme les autres volumes, est très décontenançant car les passages médiocres sont pratiquement inexistants. C’est là que naît ma jalousie…

La Bible dévoilée

March 4th, 2010

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman ont pondu en 2002 un ouvrage qui a eu un grand succès auprès de ceux qui s’intéressent à la question biblique et à son historicité ((La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l’archéologie, Paris, 2002, traduit de l’anglais)). Le livre dans son ensemble est très agréable à lire, fluide et consistant. Il se base principalement sur les recherches archéologiques produites au cours des deux cents dernières années pour établir que le “Livre des Livres” ne peut que rarement être envisagé comme une source historique fiable et a probablement été compilé -attention, on dit bien compilé et non écrit ((En effet, au grand jamais les auteurs n’affirment que tout aurait été écrit au VIIe Siècle. Le plus probable est que, à l’instar de nombreuses autres populations mythographes, le nombre de récits fondateurs aient été bien plus important que ce que contienne la Bible. Josias et sa cour se sont contentés de choisir parmi ceux qui étaient à leur disposition, afin de coller le plus possible à leurs objectifs. Ceci est une conjecture qui n’est pas des deux auteurs.))- en grande partie ((Essentiellement tout ce qui ressortit de la source deutéronomique, y compris les Rois et les Juges.)) au VIIe Siècle dans un souci de propagande nationaliste en raison des ambitions expansionnistes d’un petit potentat frustré du nom de Josias. ((C’est moi qui le traite de frustré. Par contre, il est vraiment tout petit et très potentat. En gros, le royaume de Juda qu’il dominait devait représenter moins de 100.000 personnes, dont la plus grande partie, fort probablement, honorait divers dieux en plus de Yahvé, voire à sa place. Il semble de plus en plus évident que le monothéisme n’existait pour ainsi dire pas plus au IIe millénaire qu’avant le VIe, voire le Ve siècle avant notre ère.))

Il faut noter que le livre reste prudent, malgré les critiques qui ne l’ont pas épargné. En effet, les auteurs sont admiratifs devant le travail de la Bible. Dans la conclusion, ils persistent à penser que si l’oeuvre a traversé les siècles et eu une telle influence sur le monde, tant spirituellement que sociologiquement ((Ils en font indirectement le fondateur de la conscience individuelle, ce que je trouve un poil exagéré.)), c’est qu’il a été réalisé par des auteurs exceptionnels, et qu’il faut leur reconnaître au moins cela ((Ce n’est pas mon avis, qui est bien plus nuancé, mais ce n’est pas le propos de cet article.)).

Et, en effet, je trouve qu’ils ne vont pas assez loin: ils montrent de manière extrêmement sérieuse que les patriarches, Moïse, l’Exode, Josué, David, Salomon, ainsi que toutes les histoires de conquêtes et de grandeur contées dans la Bible doivent être remises en question. En fait, ils en montrent l’anhistoricité. Ils sont très efficaces quand ils exposent que la partie deutéronomiste du Livre est avant tout un outil de propagande idéologique destiné à justifier la future conquête de la région de Samarie et Haçor, au Nord de Jérusalem.

Ils sont également très intéressants lorsqu’ils expliquent qu’il n’y a jamais eu de monarchie unifiée de Juda et d’Israël, que les populations locales sont très probablement des cousins des Cananéens et que la Jérusalem des quatre cents ans qui précèdent la monarchie tardive n’était guère plus qu’un village perché sur la montagne.

En gros, ils déconstruisent toute l’idéologie sioniste. C’est gênant…

Je me propose de voir un peu plus ce qu’il en est de leur travail à partir des critiques qui ont été faites contre eux et que je me permettrai de commenter. Cela dit, je suis déjà plongé dans le même travail concernant un autre livre très stimulant, celui de Shlomo Sand, “Comment le peuple juif fut inventé”, dont je vous parlerai une autre fois… À suivre donc…

Quelques références ici
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bible_d%C3%A9voil%C3%A9e

Notons pour terminer deux choses essentielles.
D’une part, à aucun moment les deux auteurs ne prétendent “inventer” des théories: ils suivent les progrès effectués par les résultats de fouilles et de recherches les plus récentes. Contrairement à ce que prétendent certaines critiques, ils ne sortent pas de lapins de leurs chapeaux.
Quant à ceux qui leur reprochent de ne pas avoir fait d’étude textuelle de la Bible, il suffit de leur répondre que, précisément, leur travail consistait à faire l’inverse de ce qui a été trop souvent fait: vérifier si le texte correspondait aux résultats des fouilles, et non faire coller les résultats des fouilles au texte “sacré”.

YESSSSS!!!

February 26th, 2010

Le Hummer est jeté aux chiottes.

Les Chinois n’en ont pas voulu! Que cela soit à cause du Dalaï Lama ne peut que me réjouïr: enfin Petit-médiéval-machiste-qui-sourit-comme-il-respire a servi à quelque chose…

La crise a du bon… Hehehe…

“Pour une raison à la fois insignifiante et profonde”

February 24th, 2010

Quelquefois, les choses arrivent, s’aggravent, s’enveniment, pour les moins bonnes et les meilleures des raisons…

On ne soupçonnait pas qu’un dialogue pût mener jusque là.

On pensait sans doute que nos valeurs nous défendaient absolument.

Contre toute attente, ce que l’on croyait légitime fond devant les évidences des autres, si proches qu’ils soient.

Le relativisme nous gagne.

On en vient à douter des autres, douter de soi, et le pire: douter de ce que l’on savait être la vérité.

Enfin, on écrit de courts textes qui se contentent d’abstractions, n’ont aucune portée concrète, ne supportent nulle valeur et seront interprétés pour ce qu’ils ne sont pas.

On ferait mieux de se taire, quitte à ranger lutte et décision pour plus tard.

Sale fait pas.

February 20th, 2010

Selon un article du Canard Enchaîné du 20 janvier dernier, si les USA appliquaient les normes OMS (pourtant encore supérieures à celles de l’Insitute of Medicine) en matière de sel dans les produits agroalimentaires, les frais de santé de ce beau pays diminueraient de 32 milliards de dollars tous les ans; par analogie, le Canard a calculé que la France pourrait économiser 7 milliards d’euros tous les ans. Bon, je ne sais pas très bien comment, au Canard, ils ont calculé ça… Si on ramène les 300 millions d’Amerloques aux 65 millions de Celtillons, on en arrive à 5 milliards d’euros…

En réalité, le Canard se trompe un peu (j’ai vérifié, hé): ces 32 milliards comptabilisent l’ensemble des gains produits par une consommation modérée de sel en vertu des critères de l’Institute of Medicine, reprenant surtout toutes les années d’espérance de vie gagnées et toutes celles en meilleure santé et donc toute la productivité supplémentaire incluse.

En terme de soins de santé, toujours selon la Rand Corporation, ou plutôt la recherche qu’elle cite ((This fact sheet is based on: Palar K and Sturm R, “Potential Societal Savings from Reduced Sodium Consumption in the U.S. Adult Population,” American Journal of Health Promotion, Vol. 24, No. 1, September/October 2009.)), c’est 18 milliards de dollars qui seraient économisés par les Étatsuniens. Cela ferait tout de même un joli pactole. ((Mais que font les assurances??))

Quant à l’espérance de vie gagnée, il a été calculé que ce sont 312.000 années en un an qui seraient sauvegardées rien qu’aux USA ((Improved quality of life. Meeting sodium consumption guidelines would save, in one year, 312,000 quality-adjusted life years — a metric that accounts for increased longevity as well as the relative healthiness experienced during additional years of life. The annual monetary value of this improvement would be an estimated $32 billion.)); c’est pas mal ((Et la recherche estime les bénéfices encore plus important si l’on diminue encore la consommation de sodium.)). Pensez à tous vos proches morts d’une maladie cardio-vasculaire un peu trop tôt

Rapporté à la Belgique, on ne serait pas loin du milliard d’euros, facilement, si on comptait façon Canard, et donc considérant la productivité des années conservées ou améliorées en terme de vie humaine; C’est environ 440 millions par an, si on prend pour base le site de la Rand Corporation que j’ai repris ci-dessus et si on ne comptabilise que les frais de santé épargnés, pas le gain en terme d’années de vie gagnées… Celles-ci pour la Belgique pourraient se monter à 10.000 années en un an ((Par comparaison, on a calculé que les années de vie perdues par les 10 millions de personnes mortes durant la Ie Guerre Mondiale, supposant que chacune avait une trentaine d’années de vie en moyenne encore à vivre, se montaient à 300 millions d’années gaspillées au nom des nations et des marchands de canons. Voir notamment ici: http://thitho.allmansland.net/?page_id=13.))… Bon, ceci si on considère que notre patron d’alimenatation est le même que celui des USA. Cela dit, il ne doit pas en être très éloigné… ((Notons encore que la recherche mentionnée par Rand Corporation s’estime elle-même prudente, car elle ne prend pas en compte certains gains supposables mais non calculés.))

Voilà de quoi faire réfléchir… Mais bon, c’est sûrement plus facile de régionaliser la sécu ou de culpabiliser le camp d’en face que d’affronter Unilever, Kraft et Danone…

(Plus d’infos à partir de la recherche-source qui a servi de base à Rand Corporation, ici)