Qui a vomi?

June 21st, 2008

Qui a dit, histoire de condamner le téléchargement de produits culturels sur internet:

“Internet est un lieu en dehors des lois. Or la liberté ne signifie pas que l’on est hors-la-loi. Aucun d’entre nous ne peut être hors-la-loi. C’est la condition de la démocratie.”

-Philippe Moureaux?
-Joséphine Baker?
-Ludwig van Beethoven? (ou von)
-Catherine de Médicis?
-la femme (de gauche) du président (de droite)?
-Laurent Joffrin de Libération, qui comme chacun sait, ne promeut que ce qui est de gauche?


Apparemment, le mariage ne bonifie pas les gens…

responsables / irresponsables

June 20th, 2008

Je vous invite à aller jeter un oeil sur ces deux sites.

http://www.secoursrouge.org/
http://wahoub-fayoumi.blogspot.com/
Vous y trouverez des demandes de soutiens de toute sorte, y compris financiers. C’est assez urgent…

“Citoyens responsables”, de quoi l’êtes-vous, exactement? Et bien notamment de vivre en sociale-démocratie théorique, sans réagir lorsque des gamins sont mis en centres fermés, lorsque des arrestations arbitraires sont réalisées sous prétexte que nous sommes tous amérloques, lorsque vous vous gaussez de vos politiques qui s’occupent plus de la scission d’un district électoral que du respect des droits fondamentaux de l’individu…

En attendant, courez, les copains, vous avez la croissance au cul!

Ils sont encore de plus mauvaise foi que les nôtres

June 17th, 2008

“La police nie avoir utilisé des matraques” (appelée casse-tête en portugais)

Lors d’une manif “tous nus à vélo

Regardez la deuxième photo surtout. La première c’est un casse-couilles…

Les plus avisés d’entre vous reconnaîtront aussi le gaz au poivre sur la deuxième photo…

Vive la fête

“la saison de reproduction des cols blancs…

June 12th, 2008

… coïnciderait-elle enfin avec celle des cols bleus aux USA.”

Non, il ne s’agit pas de canards (déchaînés), mais de l’expression utilisée par les médias US pour parler des employés de bureaux supérieurs (cols blancs) et des ouvriers (cols bleus). C’est mignon, non?

Or, jusqu’il y a peu, constate cet article du magazine plus-ou-moins-mais-pas-trop progressiste-genre-pro-Obama The Nation, les luttes syndicales des uns et des autres ne correspondaient guère. Mais il semble que le vent tourne (il y a d’ailleurs un joli “manifesto” comme on dit en italien, en tête d’article, qui rappelle les plus belles heures de la propagande maoiste, ce me semble): les cols blancs, eux aussi, sont maltraités par les patrons (grrr). Alors ils rouspètent. Enron, la crise des subprimes, les “permatemps“, c’en est trop!

Notons que des problèmes comme celui de faillites plus ou moins arrangées ou de crise sur les emprunts, lorsqu’elles ne concernaient que les (très) bas revenus, n’intéressaient pas le politique, mais comme ils commencent (enfin!) à toucher de plein fouet cette classe sociale normalement privilégiée que sont les employés de bureau de type “upper middle professional class” -comme les appelle l’article- alors, évidemment, ça change tout.

Que les ouvriers se prennent des délocalisations par milliers dans la gueule, c’est normal: c’est la preuve que le libéralisme fonctionne, ça a été le cas pendant deux cents ans, pas de raison de changer.

Que les employés, mais aussi petits actionnaires via leur fond de pension, d’une grosse compagnie énergétique se prenne une faillite et mette des milliers de pavillonards sur le carreau, retraite (privée) comprise, et tout à coup les mass-medias se disent que, tiens, c’est pas juste, dis donc, et que, quand Wall Street pique du nez et que surgissent des “petits propriétaires emprunteurs de tous les États, unissez-vous”, même les très républicains congressistes en appellent à un allègement des dettes -alors que les ouvriers expulsés depuis la fin des trente glorieuses, eux, sont toujours en train de graisser leurs riot-guns dans leurs caravanes avec l’espoir de liquider un de ces sales petits Coréens qui leur ont piqué leur boulot au cas où ces sales jaunes venaient à visiter une ville sinistrée pour rigoler.

Dans l’article, c’est, semble-t-il, dans le giron de Microsoft(1) que des employés maltraités (permatemps: permanents temporaires) se sont réveillés parmi les premiers et ont commencé la révolte.
Ira-t-elle jusqu’à la lutte finale? Les “Dilberts of the world” iront-ils, tous, mug dans le mug, jusqu’à la grève générale de la souris?

Pousseront-ils le bouchon jusqu’à détruire leurs ordinateurs portables à la manière des ouvriers des siècles précédents qui manifestaient par là (eux détruisaient leurs machines, pas leurs portables, camarade) leur mécontentement (au risque d’abandonner leur droit à naviguer sur la Toile)?

Les verra-t-on signer des pétitions en masse on-line (auquel cas il leur faudra éviter l’action précédente)?

La révolution technologique tournera-t-elle à la révolution tout court?

On n’ose y croire -avec un n’, hein…

(1) Et ce malgré Akhtar Badshah, directeur des programmes communautaires globaux, qui, dans un interveiw accordé à CartaCapital, ici, affirme que Microsoft a toujours été à la pointe du souci social depuis 1983, et que, même que, dis donc, c’est dans l’ADN de la société, ce n’est pas du tout intéressé, cette fibre sociale et philanthropique. Dis donc.

Ce que j’entends par… déprofessionnalisation de l’enseignement

June 10th, 2008

Bon, alors je dois définir deux ou trois choses.
En rapport avec les articles qui ont suscité débat un peu plus tôt dans l’année (dans l’ordre: ce premier, ce second, ce troisième, ce quatrième, et ce dernier, qui étaient consacrés à l’enseignement).

Je commencerai donc par:
déprofessionnalisation:
Je n’entends pas “professionnalisation” comme beaucoup qui y placent la compétence, le savoir-faire, le sérieux et l’abnégation. Pour moi, toutes ces qualités ne sont pas le monopole des professionnels. Et donc, j’entends par déprofessionnalisation l’émancipation d’une activité productrice, créatrice ou enseignante de sa nécessité financière. Il existe des professions trop importantes pour dépendre de leurs autorités payeuses. Que ce soit l’État ou le capital privé ne change rien: l’intention de l’un étant de reproduire son propre pouvoir, de l’autre de conserver les structures sociales à son avantage (ce qui revient d’ailleurs au même), ni l’un, ni l’autre ne devraient être en mesure de décider pour la population non possédante et non dominante de ce qui détermine leur existence. Ainsi l’enseignement, la santé, la justice, ne devraient pas être à la disposition des plus forts (ci-identifiés les nantis et les gouvernants).

Concernant l’enseignement et l’État, justement:
Je lisais récemment un article dans le Caros Amigos sur l’élitisme à l’école, à São Paulo. Le gouverneur de l’État, un ancien gauchiste passé à l’ennemi (actuellement l’un des leaders du plus puissant parti héritier de la dictature), José Serra, veut promouvoir le paiement des professeurs en fonction des résultats scolaires des élèves.

En voilà une idée qu’elle est bonne.

Je veux dire: elle n’est pas logique? Nous avons, professeurs, une obligation de résultat, au fond…
Non?
Si… Nous avons une obligation de résultat. Mais nous ne devrions rendre des comptes qu’à ceux qui nous font confiance -pas à ceux qui conditionnent notre salaire à une série de prérequis qu’ils affirment démocratiques parce que leurs auteurs ont été prétendument élus…

L’enseignant professionnel est exposé, et pas seulement dans le cas brésilien évoqué ici, à la surveillance de son autorité consulaire (de “consul”, autorité suprême sous la république romaine, élu tous les ans démocratiquement, le plus souvent grâce à la somme investie par son parti). Il est donc soumis à son bon vouloir. Qui a vu le film (ou lu la bédé) “Persépolis” se rappelle, je suppose, du personnage de l’institutrice iranienne de l’héroïne qui, avant la révolution de 78′, fait l’éloge du Shah, sans discussion possible, et, après, le voue aux gémonies et fait sienne la loi qui veut que toutes les filles doivent se couvrir de la tête aux pieds.

Combien de professeurs sont prêts à enseigner à leurs ouailles que les colonies ont eu un impact positif sur les populations soumises? Je veux dire: des professeurs d’aujourd’hui, normalement avertis, qui savent, qui ont étudié récemment, qui ont mai-68, Charonne et autre guerre d’Algérie derrière eux, que le colonisateur n’est pas légitime et que, si leurs vies n’étaient pas parfaites, les peuples colonisés n’ont pas bénéficié de la présence occidentale. Combien de professeurs, si on leur impose demain d’enseigner le contraire, oseront risquer leur salaire?

Combien de temps a-t-il fallu pour que les mutineries de 1916-1917 ne soient plus vues comme des trahisons à la patrie au cours d’histoire? Pour que Paris s’arroge enfin une Place de la Commune?

Si nous devons toucher un salaire pour notre travail d’enseignant, nous mettons en jeu notre intégrité, notre sens critique, notre loyauté envers nos élèves et notre matière. Selon moi, c’est contraire à la vocation de l’enseignant (tout comme de l’assistant social, du journaliste, du médecin, etc.).

Voilà pourquoi l’enseignant ne peut pas être professionnel. Parce qu’il doit être libre et sans contrainte; l’enseignant, comme l’artiste ou le chercheur, ne sera certain de pouvoir faire un bon travail que s’il l’exerce en conscience et dans le respect ce qu’il fait, et de ce pour quoi et pour qui il le fait. Son revenu ne peut dépendre de son activité d’enseignant: il doit donc être libéré de la nécessité de respecter un contrat et donc être assuré du minimum vital sans devoir rendre de comptes sur l’objet de son enseignement.

Qui surveillera l’enseignant? Vous, camarades, pas l’État, en qui votre confiance est mal placée… Ni une officine privée qui n’aura pour but que de servir les objectifs de ses financiers.

Au boulot…

à venir: définitions de l’école et de l’auto-discipline.

Ne rien savoir…

June 6th, 2008

Ne rien savoir, être loin, être impuissant, se demander pourquoi…

Silence. Une courte info. Un rien. Un mélange de dépêche et de demi-reportage. Se fier à ses collègues, c’est terrible, car on sait ce qu’ils valent. Solidarité? Ha! Tu parles!

“Quand ils ont arrêté une communiste, je n’ai rien dit…”

Ce n’est peut-être rien, on a encore l’illusion qu’on est en dém…

Arrête, c’est dégueulasse: on utilise pas un mot pareil pour…

Attends, attends, tout va s’arranger…

Et moi, je fais quoi? -Tu arrêtes de penser à toi, tu te dis que les potes sont là-bas, sûrement à la porte de la turne des bleus et qu’ils attendent qu’elle sorte.

Oui, voilà, ils ne peuvent rien faire, parce qu’on est quand même un peu trop… On n’est pas aussi nombreux que ces imbéciles cocus qui réclamaient plus de sécurité, plus de (haha) justice et plus de blanc partout à 300.000, mais on est trop nombreux pour qu’ils nous fassent tous taire…

Attends, attends, tout va…

Non: tout ne s’arrangera pas tout seul. Il faut faire s’arranger les choses…

Un jour, ils s’en prendront à ceux qui… Ils s’en prennent déjà à ceux qui…

Attends, attends…

“Quand ils sont venus arrêter ma fille, mon père, ma femme, mon ami…”

Ne rien savoir, attendre, se dire que, là-bas, elle dort peut-être derrière les barreaux, ou peut-être est-elle dans son lit. Peut-être est-elle avec son ami. Peut-être sourit-elle. Mais ne rien savoir, même si ce n’est pas dans les pires circonstances qu’on puisse imaginer -oh, loin de là-, c’est beaucoup trop laisser de place à trop de pensées.

Ce n’est peut-être rien. C’est peut-être rien, dites…

Aprés tout, ils n’ont rien. Il n’y a rien là derrière, c’est une fois de plus leur technique de terrorisme larvé qu’ils sont seule capables d’utiliser.

Ce ne serait pas la première fois qu’avec rien…

“Quand ils sont venus m’arrêter…”

Bande de débiles, pourquoi toujours vouloir faire pire, toujours pire, sans cesse pire…

Ne rien savoir…

Ne rien savoir…

Demain, je saurai sûrement, demain, je serai rassuré… mais en attendant, je dois dormir, je dois veiller, je dois attendre…

Ne rien savoir…

Ne rien savoir…

Le libéralisme à l’américaine

June 1st, 2008

Ne voilà-t-il pas que j’en apprends de belles sur le pays du libéralisme, dont j’avais déjà égratigné les principes économiques ici.

Si vous allez jeter un oeil ici, vous découvrirez qu’en 1977 (sous le règne du très stalinien Jimmy Carter, donc), les USA ont voté une loi (jamais abrogée, que ce soit sous Reagan, Bush père, Clinton ou Bush fils) qui dit, en substance, que l’argent déposé sur les livrets d’épargne dans les p’tites banques doivent être investis par lesdites institutions libérales dans les localités dont sont issus les déposants…

Si ce n’est pas une restriction à la liberté de disposer de l’argent des autres, ça…

Cela dit, petit clin d’oeil à ceux d’entre mes lecteurs qui croiraient encore à la soc-dem, voire au libéralisme contrôlé, c’est un type de loi qui a le mérite d’obliger le capitalisme bancaire à réserver une part de son gâteau pour le développement local. “think global, act logal”, comme disait l’autre.

Personnellement, je n’y attache pas tellement d’importance, puisque je ne crois pas au capitalisme, même si les banques étaient nationalisées, mais c’est un sujet de conversation intéressant à discuter au PS -français ou belge-, histoire d’inventer un nouveau vernis pour prétendre qu’on peut faire de la gauche avec de la droite ou vice versa.

faut-il être de droite pour être de gauche?

May 28th, 2008

On critique depuis longtemps les gauchisss’ qui -paraît-il- font le jeu de la droite en
-se présentant aux élections (et donc en favorisant la droite, fatalement)(1);
-critiquant les partis “soc-dem”;
-manifestant à tout bout d’champ, voire, les salauds, encourageant des grêves qui ne seraient même pas justifiées par des licenciements-Vilvoorde;
-pire, prétendant que le marxisme, l’anti-capitalisme, l’anarchisme, l’anti-libéralisme ne sont pas morts et méritent d’être encore défendus.

On trouvera des traces de cela ici, mais aussi sur le site d’Un homme et ici, et puis encore dans le discours de la Sego.

Ça me rappelle de loin une conversation que j’avais eue avec un imbécile fier de sa carte PS et qui me lançait des “il faut bien se battre pour que certains ne meurent pas de faim” et des “Toi, évidemment, tu n’assumes rien, c’est lâche.”

Il est clair qu’après tous les renoncements du PS en matière sociale et toutes ses compromissions guerrières, tout va mieux.

Mais au fond, c’est vrai, je suis de mauvaise foi: il doit y avoir beaucoup moins de gens qui meurent de faim aujourd’hui en Afghanistan, en Irak (où, si, si, en un sens nous intervenons, puisque des soldats belges ont remplacé des Amerloques en Afghanistan, ce qui a permis à ses derniers d’aller en Irak).

Et donc, je pose la question:
Faut-il être de droite pour être de gauche?

Et je vous entends déjà poser la vôtre: Mais qu’est-ce qu’il veut dire par là?

Justement…


(1) les soc-dem n’ont qu’à s’en prendre au système électoral, et puis voilà…

avec les tripes du dernier communicant

May 24th, 2008

Le Soir, journal indépendant, mais également fun, décalé et impertinent, comme le sous-entend l’article ci-lié, parvient à se faire une petite auto-promo tout en faisant de l’info, et ce sur un sujet, “ô combien d’actualité”, comme on dit quand on est décalé, fun et surtout impertinent:

La pub.

Et ses awards…

Le Creative Club of Belgium, dont je découvre l’existence, a tenu sa remise des prix annuelle (d’après le site, c’est la 5e, cette année), récompensant le meilleur cru en matière de pub.

(Malheureusement, au moment où je tape ces lignes, le palmarès n’est pas encore affiché sur le site, ce qui montre que le webmaster ne connaissait pas les résultats au moment où le jury en délibérait. Mais ceci est pure supposition de ma part et je ne voudrais pas être attaqué pour diffammation: je ne sais pas si c’est de la distraction ou de l’ignorance de la part du webmaster).

Le Soir se réjouit -en passant, presque négligemment- d’un succès qu’il ne doit qu’à son choix de la bonne boîte de créatifs, ce qui lui permet d’espérer de rester indépendant, fun et toute cette sorte de chose pendant, oh, au moins un an encore.

Indépendant de la profondeur d’investigation, de l’esprit critique et de la bataille des idées, tout au moins. Mais c’était ça ou ne pas être fun. Et donc.

C’est à coups de “chapeaux”, puisqu’il s’agit des prix remis par le “Cri-yé-tif cleub off Belgioum” à Knokke –A real short festival of creativity in Knokke-Heist, ´comme à Cannes´, je ne plaisante pas-, que l’on saluera notamment la campagne de pub d’Eurostar qui a -fort intelligemment- fait comprendre au chaland que “Londres est au coin de la rue”.

Quand on pense qu’il y a encore des cons qui prennent l’avion ou le bateau pour y aller, on se dit que la communication a encore des progrès à faire:

PUISQU’ON VOUS DIT QUE C’EST AU COIN DE LA RUE! ALLEZ-Y EN TRAIN!

-Ah ben justement, mon boulanger aussi, il est au coin de la rue, chérie, je prends vite le Thalys, je prends une demi-baguette et je reviens. Je te prends quelque chose?

Pleine d’humour, l’association des créatines a encore offert un award à la boîte de crayons qui a trouvé la géniale idée de la campagne Braille de cette année, encourageant les “Blind calls” (appels aveugles) sur les gsm pour qu’ils soient dirigés vers un appel payant en faveur de ladite association caritative. Je vous épargne les détails, ça n’a pas dû vous échapper.

À se demander si cette campagne n’a pas été aussi soutenue par l’un des trois opérateurs de téléphonie en sus -ou deux -ou les trois…

Je m’abstiendrai de divaguer sur le goût légèrement douteux de l’utilisation du terme “blind call” dans le cas qui nous occupe… Puisque la Ligue Braille a trouvé ça drôle, c’est que nous pouvons en rire aussi.

Enfin, gros regret de l’auteure de l’article (à qui je me refuse de faire du tort en lui faisant de la pub -sic!) sur la faible quantité de prix obtenus par les médias dits classiques (presse, télé, radio -ça y est, la télé est devenue un “classique”).

“Ce serait vraiment dommage (que la pub s’éloigne de ces trois médias) parce (qu’ils) restent de très beaux canaux de communication”

estime Jens Mortier, président du “Cicibi” et fondateur de l’agence Mortierbrigade -et, accessoirement, vainqueur d’au moins un prix mentionné par Le Soir, mais, c’est curieux, il ne fait pas le lien -un oubli, certainement, c’est con, il aurait pu le féliciter.

Et le même Jens de poursuivre:

“Tout l’art est de les renouveler.”

Car, oui, mauvais sujet que je suis, j’oublie d’insister sur le fait que les artistes d’aujourd’hui sont les publifères, égaux en qualité, sens, vitalité, créativité, audace, anticonformisme avec les Cézanne, Satie, Villon, Franquin (qui, reconnaissons-le, a commis quelques pubs pour arrondir ses fins de mois à Charleroi, mais il y a des hommes à qui on pardonnerait tout, ‘spas?) et autres Niemeyer (qui a fêté l’an dernier son centenaire et doit se réjouir de cette comparaison s’il me lit). Les communicants, publicitaires, designers et petites mains du marketing sont les membres d’une nouvelle grande famille d’artistes pour qui il conviendrait, c’est évident, de créer une appellation genre “10e art” ou “11e”, peut-être, je ne sais pas trop où on en est…

Et enfin, le même créatif:

“Une chose est sûre : les annonceurs commencent à prendre très au sérieux tous les nouveaux supports de communication.”

Jens fait donc de l’info, tout à coup, et est repris par le Soir qui ne savait plus trop comment terminer son article…

Et donc, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, toi qui, avec ta connexion à 100 unités par seconde, te colle des dizaines de zolies petites images en mouvement te prenant des plombes à charger alors que tu veux juste lire tes mails tranquille (Ça t’apprendra aussi à choisir un fournisseur gratuit, tiens),
toi qui, si tu possèdes un firewall, un anti-spam, six anti-virus et une douzaine d’autres protections, te coltinera encore des messages publicitaires sur ta boite e-mail parce que, nom de dieu, c’est de l’info, la pub, et qu’on ne rigole pas avec la liberté d’être informé, surtout quand c’est du gratuit,
toi qui espérais depuis dix minutes recevoir le sms de ton/ta petit(e) chéri(e) et qui, à la place, apprends que, si, si, si tu réponds dans les huit secondes, tu peux recharger ton compte pré-payé de 78 unités sans payer la dernière tranche -mais, et ça c’est nouveau, tu vas commencer à payer ce genre de message-,
toi qui te prends pour la troisième fois ce matin la tête dans un panneau JCDecaux sponsorisant généreusement des informations locales souvent vieilles de dix ou douze ans (and more) et accessibles parfois à ceux qui savent lire à une distance d’un escalier,
toi qui aimais à regarder les paysages sur la route, toi qui aimais encore naveter un peu, parce qu’il y avait moyen de compter les vaches et les poteaux téléphoniques entre Louvain-en-Brousse et Bruxelles-sur-l’Égoût, mais qui maintenant, parce qu’on les distingue parfois mal entre les panneaux d’infos gratuites, préfères dormir ou faire le Sudoku du… tiens, du Soir, pourquoi pas,

réjouis-toi, et apprends que les annonceurs “commencent” à prendre ces nouveaux supports au sérieux, et que donc ça ne fait guère que commencer,

tout ça…

Mais heureusement, il nous reste la résistance passive.

Si, si…

Et le Soir… Journal impertinent, fun et décalé…

À défaut du Grand Soir…

Et merde…

ceci est un mouvement (etc)

May 19th, 2008

Ciel! Ceci est la suite de ça.

Au début de l’année 1985, le MST (Mouvement des Sans-Terre) voulut entériner sa fondation en organisant un grand congrès auquel Tancredo Neves, l’alors élu président pas encore en fonction, avait promis de venir. Il ne vint pas et mourut d’ailleurs juste avant de prendre sa charge.

Entre le 29 et le 31 janvier eurent tout de même lieu ces trois jours de congrès au cours desquels le MST décida un paquet de trucs. Voici donc un nouvel extrait,

Un réflexe libertaire qui s’ignorait peut-être

d’après Sue Branford et Jan Rocha, Rompendo a cerca, a história do MST, Casa Amarela, São Paulo, 2004, p. 55-56:

“Après les trois jours de débat de Cascavel (voir le post précédent), on établit une liste de principes du mouvement, repris sous forme de quatre objectifs. Les deux premiers engagements -selon lesquels “la terre appartient à qui travaille dessus” et le mouvement s’engage dans la création d'”une société sans exploiteurs ni exploités”- possède un fort relent de socialisme. Les autres principes étaient moins utopiques et exprimaient des décisions prises plus tôt: le mouvement devrait être indépendant, ouvert à tous et dirigé par les travailleurs eux-mêmes.
Une fois établis ces principes, le congrès s’attaqua à la tâche principale de la réunion: la construction d’un mouvement national. Le premier problème était celui de la structure. Les Sans-Terre étaient inquiets à l’idée qu’un petit groupe de leaders puissants ne s’emparent du mouvement et, de ce fait, décidèrent de ne pas créer de charges individuelles telles que président, trésorier ou secrétaire-exécutif, mais, au contraire, de diriger le mouvement, tant que c’était possible, de manière collective, comme une administration décentralisée. Une autre bonne raison pour ne pas nommer un président national était qu’un leader en charge deviendrait une cible facile pour les balles des assassins. On décida d’élire des collectifs (qui existent jusqu’à ce jour) pour s’occuper de charges spécifiques, comme par exemple du recrutement, de l’entraînement et de l’administration financière. On insista encore sur la nécessité de la construction d’une démocratie interne. Les leaders et les coordinateurs devaient rester en permanence liés aux échelons inférieurs, dit-on, et chaque membre devrait participer au processus de prise de décisions, au travers de réunions et de discussions en plus petits groupes. Les informations devaient circuler à tous les niveaux.
On créa un comité de coordination nationale, avec des représentants des douze États où le mouvement était déjà organisé ou en voie d’organisation (ndt: le Brésil compte 26 États en plus du District Fédéral de Brazilia). Comme le comité déterminerait des “principes généraux” pour le mouvement, les délégués décidèrent de ne pas établir de politiques spécifiques. Celles-ci seraient décidées, dans les diverses régions, par ceux qui étaient directement engagés dans la lutte pour la terre. Dans le futur, cette décentralisation allait aider le mouvement à survivre dans les moments difficiles et devint l’une de ses caractéristiques permanentes. Le MST affronta la pire des crises de son existence lorsqu’il tenta, pour un bref moment, d’imposer une politique unique -le collectivisme de production agricole- à tout le mouvement.”

Ce n’est toujours qu’un extrait, histoire de vous donner un aperçu. Toujours en traduction copyleft, mais, cela dit, je dois préciser que je n’ai pas (encore) demander leur permission aux auteurs pour la réaliser.
Aide de lusitophones et assimilés toujours bienvenue.